Résumé de l’épisode précédent : ce samedi matin, Irène et Thomas sont en route vers Te Anau, mais la jauge d’essence de leur van se rapproche dangereusement du zéro et il leur reste quelques kilomètres à parcourir jusqu’à Manapouri. Vont-ils y arriver ?
A la recherche de la goutte d’essence
Et bien contre toute attente, et malgré les soubresauts de l’aiguille de la jauge pour qui le réservoir ne doit pas être rempli de manière linéaire, l’essence semble en effet diminuer plus rapidement entre ¾ et ¼ du plein alors que pour ces derniers 30 kms, elle bouge beaucoup moins vite et nous arrivons à Manapouri avec de l’essence.
Cette ville, dont les gens fans d’heroic fantasy apprécieront le nom, située à une vingtaine de kilomètres de Te Anau, possède la première station essence lorsque l’on arrive du sud. En fait, il n’y a qu’une pompe, attachée à un lecteur de carte de crédit, qui ne fonctionne qu’avec notre carte Fortunéo et pas nos cartes de banques « nouvelle génération » (N26 et Revolut) qui sont considérées comme des cartes de débit. Il faudra donc s’acquitter des frais de conversion mais c’est le prix de la bêtise !
Nous mettons une vingtaine de litres dans le réservoir et repartons vers Te Anau, la ville étape incontournable pour tous ceux qui visitent le Fjordland. Nous nous arrêtons à l’office de tourisme pour obtenir des informations sur les randonnées faisables aux alentours en prévision du lendemain. On nous déconseille de tenter la plupart des randos qui nécessitent de monter, car la visibilité est très mauvaise. De toute façon, aujourd’hui samedi, nous avons un objectif : embarquer sur le ferry qui fait le tour du Milford Sound, le « fjord » le plus connu de Nouvelle-Zélande. Notre ferry est à 16h30 et malgré nos aventures de la matinée, il n’est que midi. Nous avons 4 heures pour parcourir les 120 km qui nous séparent de l’embarcadère.
Milford Sound
C’est parti donc, nous prenons la route qui, suivie non-stop, prend environ deux heures et demie. Nous faisons quelques arrêts photos, le temps est correct, nuageux sur les hauteurs mais quelques rayons de soleil viennent éclairer notre arrêt devant Mirror Lake ou notre déjeuner au milieu d’un champ de lupins.
Nous atteignons le point de départ de quelques randonnées, au lieu dit « the divide » et là, à peine sommes-nous passé d’une vallée à l’autre que la météo se dégrade soudainement : une pluie continue, parfois torrentielle s’abat sur nous, les nuages sont très bas et on ne voit clairement plus le sommet des montagnes. Sur les quarante kilomètres restants nous perdons foi en une amélioration possible et nous préparons psychologiquement à une sortie ferry sous la pluie.
Les montagnes dégoulinent d’eau autour de nous, c’est très impressionnant car de nombreuses cascades se sont formées et, de part et d’autre de la route, ces rubans d’eau strient les flancs des montagnes.
Vue l’heure, nous sommes quasi seuls dans ce sens de circulation : tous les cars de touristes ont déjà terminé leur tour et nous les croisons qui rentrent vers Te Anau. Nous sommes en tête de file pour la descente dans le tunnel qui marque le dernier changement de vallée (un feu contrôle l’alternance des flux).
Nous profitons d’une accalmie pour marcher rapidement (il pleuviote) vers « The Chasm », un trou gigantesque où s’engouffrent des trombes d’eau puis arrivons enfin sur le parking de l’embarcadère.
A 16h30, c’est l’heure. Nous sommes dix sur le bateau, prévu pour 75 personnes en temps normal. Nous entamons alors un tour du fjord qui durera deux heures. Autant vous dire que la visibilité ne s’est pas améliorée, les nuages masquent les sommets et on ne distingue pas le bout du fjord, cela donne un effet un peu mystérieux à notre tour. Mais nous sommes un peu déçus de ne rien voir…
On apprendra néanmoins que cette zone est l’une des plus pluvieuses de Nouvelle-Zélande avec, en 2016, 10 000 mm d’eau tombés sur l’année. Il y pleut en moyenne deux jours sur trois. Le point positif est que la pluie nous aura permis de voir toutes ces petites cascades qui se tarissent en quelques heures dès que la pluie s’arrête : il n’y a que 3 cascades permanentes dans le Milford Sound ! Difficile à croire…
En retournant à la voiture, nous tombons sur des oiseaux étranges. Nous pensons qu’il s’agit de kiwi mais nous apprendrons plus tard que ce sont des wekas, oiseaux également incapables de voler.
Mais il se fait tard, il pleut toujours, nous roulons jusqu’au premier camping, Cascade Creek, à 40 km, où nous avons même le droit à un bel arc-en-ciel avant de nous endormir en rêvant de soleil.
Le long de la rivière Anduin
En ce deuxième jour dans le Fiordland, pas de changement, la météo ne s’est pas améliorée et alterne entre averses et ciel couvert. Toutes les randonnées de cette partie du parc étant sans intérêt vues les conditions, nous décidons de repartir vers le sud pour faire un morceau du Kepler Track, l’un 9 Great Walks néo-zélandais, les sentiers les plus populaires du pays. Avec le Routeburn Track (sous les nuages) et le Milford Track (considérée comme la plus belle rando du monde et dont le quota est rempli un an à l’avance), ils composent les 3 Great Walks du Fjordland.
Nous arrivons au départ de la randonnée vers midi, et partons pour un aller-retour de 3h30 le long de la rivière Waiau, où certaines scènes du Seigneur des Anneaux ont été tournées (il s’agit de la rivière Anduin dans le film), puis dans la forêt jusqu’au lac Manapouri. Une petite virée agréable, où la cime des arbres nous aura fait oublier les nuages au dessus de nos têtes.
Vue la météo, nous décidons de ne pas nous attarder dans la région malgré les nombreuses possibilités de randonnée et filons jusqu’à Lumsden pour la nuit.
En espérant qu’il fera beau dans le Central Otago !
Un réveil sous la pluie… Rien de tel pour avoir envie de partir en balade à travers les Catlins !
De toute façon rester en place ne changera rien et nous devons rouler pour notre rendez-vous du lendemain avec le ferry. Après une petite frayeur car l’eau a imbibé la zone herbeuse où nous avions garé le van, nous nous dirigeons d’abord vers les chutes de Purakaunui, non loin du camping. L’aller-retour vers le point de vue, sous la pluie, ne prend que 15 minutes et la cascade est mignonne.
Nous roulons ensuite jusqu’à un endroit baptisé Cathedral Caves sans un regard pour les points de vue qui parsèment la route car ils perdent leur intérêt sous la pluie battante. Une éclaircie nous laisse donc l’espoir d’entreprendre la balade de 45 minutes mais le sort s’acharne : il n’est pas possible d’y accéder car la marée monte or la marche n’est permise qu’à marée basse… Tant pis !
Nous nous arrêtons ensuite aux chutes Mc Lean où le débit très impressionnant me fournit l’idée d’une blague de geek, pour draguer Thomas… » Eh, ils ont l’ADSL ici… c’est du haut débit ! » Malheureusement pour moi, j’ai 15 ans de retard et j’aurais dû parler de fibre ! Je me rattrape donc subtilement près de la deuxième chutes : « wahou, ils ont la fibre! ». Malgré tout, les cascades sont belles et on profite enfin d’un temps gris sans pluie !
Bref, nous repartons pour Curio Bay afin d’y admirer une forêt pétrifiée de 100 000 ans. C’est assez stupéfiant de voir ces arbres allongés depuis des milliers d’années et battus par les vents et courants. Un spectacle rare !
Puis nous roulons jusqu’à Slope Point pour mettre les pieds à l’endroit le plus au sud de l’île du sud. C’est beau, sauvage avec des pointes de vent à probablement 50 km / h ! On s’envole presque ! Un grain s’approche… Nous retournons au trot en direction du van.
Les poumons plein d’iode, nous filons vers Waipapa Point Lighthouse, pour voir un phare dans notre journée. Le soleil est au rendez-vous, les mouettes et les sternes aussi et en plus nous sommes presque seuls, on s’attarde donc forcément un peu pour savourer les couleurs.
La journée s’achève par une bonne douche chaude à la gare routière d’Invercargill ! Propres et frais, nous rejoignons une aire de camping gratuit à Monkey Island, une petite île ainsi appelée car un singe aidait à remonter les chargements de poisson de la mer. Le parking est blindé, notamment de locaux qui ont l’air d’y passer les vacances en groupe. Il ne pleut pas mais ça souffle encore beaucoup. Nous faisons les quelques mètres d’ascension sur l’île, accessible à marée basse puis allons nous réfugier dans le van pour préparer à manger.
Le lendemain, samedi, nous reprenons la route de bonne heure en direction du fiordland où une croisière sur le Milford Sound nous attend.
Nous nous arrêtons rapidement sur une première plage, toute proche, où chaque marée découvre des pierres semi-précieuses. Nous y passons une dizaine de minutes, en vain. Les marcheurs déjà présents ont peut-être eu plus de chance que nous.
Après un dernier regard vers la mer, nous prenons la route du Nord. Nous passons Tuatapere et nous arrêtons à Clifden pour prendre en photo son pont suspendu, histoire de le comparer à celui de La Foa.
Nous repartons mais après quelques kilomètres, Thomas commence à avoir des doutes sur notre autonomie en essence, l’aiguille de la jauge semblant ne pas descendre de manière linéaire. La prochaine station se trouve à 65 km, dans le Fiordland.
Y arriverons-nous en van ou en stop ? Cet article étant consacré aux Catlins et au Southland, vous le saurez dans le prochain épisode…
J’écris cet article sous la pluie pendant que Thomas conduit. Parmi les nouveautés de ce tour du monde : je peux écrire et lire en voiture sur ligne droite et Thomas aime les poivrons cuits 🙂
Jour 1 : de Omarama à Dunedin
Nous émergeons vers 9h, rangeons, mangeons et rallumons le moteur pour faire défiler les kilomètres.
Le premier arrêt, sous la pluie, se fait à Takiroa afin d’observer des vestiges d’art Maori. La majeure partie des fresques a été démantelée aussi il ne reste que quelques petits dessins, souvent dégradés par les touristes du siècle passé. Dommage…
Je propose ensuite à Thomas de visiter la bourgade de Oamaru au bord de l’océan Pacifique. Nous prenons plaisir à arpenter les trois rues historiques où tout est fait pour conserver le parfum d’antan. Cette ville est résolument « Steam punk » et boutiques comme commerçants jouent le jeu.
Nous pique-niquons en bord de mer mais dans le van car il pleut des cordes, puis partons vers Moreaki afin de photographier la curiosité locale : une formation rocheuse toute ronde, les « boulders ».
Nous poursuivons ensuite jusqu’à Dunedin où nous arrivons vers 17h30 toujours sous la pluie, mais nous décidons de visiter malgré tout. La ville n’a pas grand intérêt et l’on en fait vite le tour en guettant les cafés ayant du wifi et une prise pour rechercher PC et batteries d’appareil photo. À ce moment-là, nous tombons sur une offre ribs + bières ! Impossible de résister : nous nous assurons quand même qu’il y a bien une prise à disposition et nous installons.
Deux heures et trente minutes plus tard, le ventre plein et avec quelques idées du programme des jours suivants, nous reprenons le van pour nous rendre au camping gratuit repéré par Thomas, en bord de mer, à Warrington. Bonne nuit !
Jour 2 : péninsule d’Otago
Le soleil est au rendez-vous ! Nous partons vite pour la péninsule d’Otago à l’ouest de Dunedin. Nous faisons un petit détour par la ville pour voir la rue la plus pentue du monde avec 35 % d’inclinaison : c’est vrai que c’est assez impressionnant et la foule est au rendez-vous !
Nous longeons ensuite la côte de la péninsule en faisant des arrêts photos réguliers, contents de voir le soleil éclairer la mer. La péninsule possède le seul château de Nouvelle-Zélande, aussi lorsque nous voyons la bifurcation, Thomas lance vaillamment le van sur les 3 km de grimpette qui nous séparent de l’objectif. La montée est dure pour le van qui peine à dépasser les 35 km / h mais nous parvenons finalement à la grille du château de Larnak, particulièrement bien nommé car son tarif prohibitif nous fait rebrousser chemin sans même avoir aperçu une brique ! Tout cela pour rien…
Nous repartons donc jusqu’à Okia Flat où une petite rando de 45 minutes aller/retour nous mène à la plage Victory. La plage est grande et belle et l’on a la chance d’apercevoir des lions de mer batifoler dans les vagues.
Nous roulons ensuite jusqu’à Allans Beach, une plage encore plus longue et blanche. Deux lions de mer y paraissent, l’occasion pour nous de se croire en plein safari !
Le troisième arrêt sur la péninsule est de loin le plus beau ! Il s’agit de The Chasm. Nous marchons environ une heure, d’abord en dominant une plage, puis nous pouvons observer un des schismes. Nous arrivons ensuite au deuxième schisme mais ce n’est pas lui qui nous retient, c’est la vue extraordinaire sur la côte ! C’est absolument magnifique et nous restons une bonne demi-heure à cet endroit.
Il est temps de repartir car nous voulons faire un peu de route vers le sud de l’île, et entamer notre périple dans le Southland. Nous nous arrêtons pour la nuit à Purakaunui Bay, dans un camping en bord de mer à prix raisonnable. Comme le soleil n’est pas encore couché nous faisons quelques pas avant de nous préparer pour la nuit.
Deuxième réveil chez Karen et Nick, à qui nous disons au revoir en promettant de se recroiser dans le nord de l’île du sud d’ici une vingtaine de jours car ils y passeront une semaine de vacances.
Nous prenons la route vers le lac Tekapo, à plus de 300 km. Sur les conseils de Nick, nous faisons un premier arrêt aux gorges de Rakaia pour une petite balade. Le courant y est impressionnant et la rivière tantôt blanche, tantôt turquoise en plein soleil. Nous marchons 2h50 sans nous lasser du paysage puis nous choisissons de pique-niquer au bord de la rivière, même si la place est venteuse.
Thomas reprend ensuite le volant jusqu’au lac Tekapo, il doit néanmoins faire de nombreuses pauses pour que je puisse prendre des photos. L’arrivée sur le lac est magnifique ! Il est d’une couleur incroyable et les montagnes qui se dessinent au loin, certaines chapeautées de neige, subliment l’ensemble.
Toujours en van, nous longeons la rive ouest du lac pour s’arrêter dans un petit camping à 5$ par personne entre le lac Alexandrina et le lac Mc Gregor. Nous profitons des dernières lueurs du couchant pour grimper au sommet d’une colline surplombant le lac Alexandrina puis préparons notre premier dîner dans le van. Nous déplions ensuite les différents éléments du lit et constatons que nous ne risquons pas de mourir de froid : nous disposons de 2 couettes et 2 couvertures. Pas besoin de tout cela cependant car il fait bon ce soir.
Jour 2 : du lac Tekapo à Twizel
Nous avons bien dormi mais l’espace était un peu court : ce soir nous inclinerons les sièges avant pour gagner de l’espace.
Nous rangeons le lit et mettons la table, au sens littéral, pour prendre un petit-déjeuner de luxe car nous profitons du grill pour toaster notre pain ! Nous gagnons presque une heure sur les matinées où nous devions démonter la tente et plier matelas et duvet, pratique le van !
Nous décidons d’entreprendre l’ascension du mont John pour admirer le lac Tekapo sous le soleil. Au début, nous voulions uniquement faire l’aller-retour jusqu’au sommet mais il fait très beau et lorsque Thomas regarde les prévisions météo pour le Mont Cook, notre prochaine étape, celles-ci ne sont pas fameuses. Nous décidons de prendre notre temps sur place et d’aller au Mt Cook un jour plus tard pour bénéficier d’un temps plus clément. Nous faisons donc la grande boucle autour du Mont John et revenons 2h30 plus tard au van pour déjeuner.
Nous roulons jusqu’au lac Pukaki qui nous subjugue sous le soleil. Si cela est possible il est encore plus turquoise que le lac Tekapo ! Le Mont Cook se dessine au loin, c’est magique !
Nous nous arrachons à cette vue pour atteindre Twizel où nous faisons quelques courses, puis nous nous rendons au camping quelques kilomètres au nord en passant par les plaines du Rohan, oui celles du Seigneur des Anneaux ! Difficile de vraiment reconnaitre mais c’est vaste et sauvage.
Le camping est déjà bien occupé car c’est l’un des rares gratuits des environs, mais il est très sympa, loin de la route et au bord d’une petite rivière. Il ne dispose par contre que d’une toilette sèche. J’étends le linge lavés préalablement pendant que Thomas cuisine et il est temps d’aller au lit !
Jour 3 : le mont Cook
Deuxième bonne nuit dans le van et toujours du soleil : nous avons bien fait de décaler notre excursion au Mont Cook à aujourd’hui.
Nous parcourons les 60 kilomètres qui nous séparent du mont en longeant le lac Pukaki puis nous nous préparons pour une première randonnée estimée à 3h. Crème solaire, coupes-vents, eau et cookies sont donc dans les sacs. Hop, c’est parti ! Nous prenons notre temps, c’est-à-dire que je prends des photos du paysage et des fleurs.
Malgré cela, nous parvenons en 1h au bout de la randonnée : un petit lac avec nos premiers icebergs ! Nous enfilons rapidement nos coupes-vents car cela souffle fort et glacial et restons de longues minutes assis sur les rochers à admirer les lieux. Nous nous levons pour marcher jusqu’au bout de la petit plage et regarder la rivière qui coule à flot. Cette petite pause s’étire sur une heure avant que nous nous décidions à repartir.
Une heure de marche plus tard, nous voilà attablés devant nos sandwiches et nous réfléchissons à la suite de la journée : ou faire une deuxième rando tant qu’il fait beau ou faire un maximum de route vers la côte est. Sans surprise, on décide de faire la route.
Mais non ! Évidemment que nous repartons en rando ! Les deux petites heures matinales sur du plat n’ont pas suffit et les environs méritent clairement de s’y attarder, alors c’est reparti : crème solaire, chapeau, eau et toujours pulls et manteaux. Nous sommes prêts pour affronter les 2200 marches qui mènent au premier tiers du mont Ollivier, culminant à 1900 mètres. Cette fois c’est du sport et ça grimpe sec pendant une heure.
Le jeu en vaut la chandelle et nos efforts sont grandement récompensés par la vue à 300 degrés qui s’ouvre devant nos yeux ébahis. Un lac aux nombreuses nuances de bleus, une montagne déclinant toutes les nuances de gris… c’est pas mal !
Le point d’eau près du point de vue reflète presque parfaitement la montagne : l’occasion de prendre encore des photos avant de redescendre ces 2200 marches.
Un peu fourbus mais heureux, nous savourons des cookies bien mérités puis Thomas m’informe qu’il y a une douche publique à 2$ les 5 minutes dans les environs. Nous pouvons donc nous laver avant de continuer à rouler jusqu’à un camping gratuit à Omarama. Nous trouvons un spot assez loin des gens, l’endroit n’est pas désagréable bien qu’un peu près de la route.
Fin de cette belle journée ensoleillée ! Demain, nous quittons la région du Canterbury pour l’Otago.
Presque trois semaines sans nouvelle brève, il est temps de remédier à cela !
Nous voilà à Wellington, sur l’île du Nord, depuis mercredi soir où nous logeons chez Yoann et Marion, des amis d’école.
Nous avons mis à jour la carte de notre parcours sur l’île du Sud, en attendant la publication des articles. Beaucoup sont rédigés (nous avons eu pas mal de pluie) mais il reste les photos à sélectionner et trier !
Pour des news en temps réel, vous pouvez suivre notre compte Instagram. A très bientôt !
Nous atterrissons à Christchurch avec 1h30 de retard, ce qui nous ennuit bien car Nick doit venir nous chercher. Qui est Nick ? Justement nous devons le découvrir aussi !
Je précise donc que nous sommes hébergés pour une nuit chez un couple néo-zélandais, Karen et Nick, rencontrés il y a quelques années par une amie de Thomas lors d’un séjour vacances-travail dans le pays. Elle nous a mis en relation avec eux et ils nous ont offert l’hospitalité.
Nous récupérons donc nos bagages et retrouvons Nick sur le parking grâce à la description de sa voiture. Lui et sa femme habitent en fait à une heure de route de l’aéroport et l’on comprend dès cet instant qu’ils se plient en quatre pour leurs invités ! Heureusement que nous avions réussi à acheter la bouteille de vin.
En arrivant chez eux, Karen nous ouvre les bras et nous découvrons une véritable arche de Noé ! Outre les 3 enfants, 2 amis des enfants, 1 chien, 3 chats, 1 perroquet, 1 lapin gigantesque et 1 agneau animent la maisonnée ! Il s’avère qu’il y a également 1 mouton, 2 alpagas, des poules, des coqs et des canards au fond du jardin que nous verrons le lendemain matin.
Le dîner se déroule à merveille et nous passons la fin de soirée penchés sur la carte de l’île du Sud avec Karen qui trace notre itinéraire et surligne ses endroits préférés.
Jour 2 : visite de Christchurch
Nous nous réveillons tranquillement et sirotons notre café en faisant le tour du jardin avec Karen pour faire connaissance avec les autres animaux. Il est ensuite temps de nous rendre en ville pour récupérer le van et visiter. Karen insiste pour que nous retournions chez elle pour la nuit, mais nous n’avons pas encore décidé.
Nick nous dépose chez le loueur. Notre van n’est pas encore prêt mais on nous laisse utiliser une voiture le temps de faire des grosses courses au supermarché du coin. À notre retour, le van est enfin prêt et comme nous avons eu la chance d’être surclassé il est grand et très bien équipé ! Réfrigérateur, micro-onde, 2 feux et un grill, bouilloire et bouilloire électrique, grille-pain et tout un tas d’ustensiles (même un presse-purée !). Au final, comme nous dormirons majoritairement sur des sites sans électricité, la majeure partie de l’équipement s’avérera inutile. Enfin, Thomas tient debout (moi aussi mais ça ne surprendra personne…) et ça, c’est un vrai luxe !
C’est parti, direction le centre-ville pour visiter. Difficile de s’exprimer sur ce centre : d’une part la majeure partie des bâtiments n’ont pas résisté au séisme de 2011, d’autre part il pleut à verse par intermittence.
Nous mangeons au milieu de containers savamment aménagés en petites échoppes colorées, centre commercial du renouveau construit en remplacement des bâtiments détruits, puis visitons le jardin botanique, toujours sous la pluie.
L’idée initiale était de faire la route vers la péninsule de Bank, à deux heures de route, ce qui signifie dormir sur place. Comme il pleut toujours des cordes, nous ne pourrons pas profiter des paysages, et décidons d’accepter l’invitation du matin. Nous nous rendons donc chez Karen et Nick pour une deuxième nuit, non sans avoir racheté quelques bières que Nick affectionne.
Nous passons la soirée à papoter au coin du feu (rappelez vous que c’est l’été ici), en grignotant des pizzas maison. On a bien fait de revenir !
Demain, on part à l’aventure !
4 jours à Auckland : début de notre voyage néo-zélandais
Nous atterrissons à Auckland en début d’apres-midi, heure locale (2 heures d’écart avec la Nouvelle-Calédonie). Nous passons sans difficulté les contrôles d’identité puis nous devons réaliser les contrôles phytosanitaires car nous transportons notre tente et nos chaussures de randonnée, susceptibles de contenir des graines et traces de terre d’autres régions du monde. Nous étions cependant prévenus et avions fait un grand ménage avant de tout empaqueter. Aussi tout se passe sans encombre, même si cela est assez long.
Nous attrapons ensuite le bus qui mène au centre-ville et qui dispose d’un wifi gratuit ! Le voyage dure une trentaine de minutes et le chauffeur nous dépose à une dizaine de minutes à pied de notre logement Airbnb (comme à Melbourne, nous avons opté pour cette solution de logement car cela revenait au même prix que de prendre deux lits en dortoir).
Nos estomacs se manifestent dans l’espace de ces dix minutes lorsque nous passons devant un fast-foods proposant des burgers frais à l’angus… il est 15h30 et nous avons faim, la pause s’impose !
Nous parvenons à notre logement quelques temps après et sommes accueillis par le chat. Nos hôtes sont en voyages et leur maison est gardée par un gardien, qui ne fait qu’y dormir car il a 2 autres boulots en complément. La chambre dont nous disposons est très bien et comme il pleut et que nous nous sommes levés aux aurores, nous nous autorisons une petite sieste. Il faut croire que nous étions vraiment crevés, car cette sieste dure 3 heures.
Lorsque nous émergeons nous partons faire des courses pour ces quelques jours en ville et dînons. Fin d’une journée de voyage !
Jour 2 : découverte de la ville
Nous nous levons après une nuit réparatrice. Le temps est changeant aussi nous emmenons les vestes de pluie et partons à la découverte de la capitale économique du pays, dont le centre se situe à 45 minutes de marche.
Nous commençons par l’ascension du Mont Eden à quelques centaines de mètres de notre appartement. Ce mont est l’un des cinquantes cratères volcaniques qui entourent la ville mais celui-ci n’est plus en activité. La vue est pas mal et nous nous attardons quelques minutes avant de redescendre en direction du parc The Domain. Le parc s’étend au pied du musée de la guerre d’Auckland que nous décidons de parcourir faute de soleil en ville.
Le musée s’avère extrêmement intéressant et riche. Le rez-de-chaussée est consacré aux Maori et peuples polynésiens : objets du quotidien, reconstitution d’une maison commune (wharenui), visualisation des mouvements des peuples ayant colonisés les îles du Pacifique, explication du traité de Waitangi entre les colons européens et les Maori…
Cela nous occupe 1h30 puis nous grimpons un étage : nous arrivons à la partie consacrée à la faune et flore de Nouvelle-Zélande. J’y découvre que le plus petit oiseau local pèse 6,5 grammes ; que le plus grand émeu, aujourd’hui disparu, mesurait 3 mètres ; que le plus grand pingouin fait ma taille ! La taille hors norme de ces oiseaux s’explique par l’absence de prédateur sur le territoire.
Au même étage, une partie du bâtiment est consacrée aux volcans : qu’est ce qu’un volcan, les volcans d’Auckland sont-ils toujours en activité, comment réagir… Il y a même la reconstitution d’une secousse de tremblement de terre dans une petite salle ! Enfin, le troisième étage, que nous parcourons en moins d’une demi-heure car le musée ferme, est dédié aux différentes guerres impliquant le territoire depuis l’arrivée des colons : des premiers conflits entre maoris et empire britannique à l’implication de l’ANZAC (la force composée des contingents australiens et néo-zélandais) dans les deux guerres mondiales puis au Vietnam. Nous sortons donc du musée après 3 heures instructives !
Le soleil nous accueille à la porte du musée : nous déambulons dans la ville en regardant les façades plus ou moins modernes des bâtiments qui nous entourent. Nous parvenons finalement au port, non sans avoir croisé une petite tour EY. Les anciens entrepôts sont presque tous réhabilités ce qui amène une certaine animation.
Nous rentrons ensuite tranquillement par le quartier de Ponsoby, censé être l’un des quartiers branchés de la ville mais… tout est fermé ! Nous trouvons néanmoins un pub sur la route du retour où nous dégustons une bière locale avant de rentrer dîner.
Jour 3 : Devonport
Aujourd’hui nous nous rendons rapidement au port dans l’intention de prendre un ferry pour l’île de Rangitoto. Nous prenons le temps d’acheter un cache d’objectif pour mon appareil puis allons acheter les tickets. Pas de chance : toutes les places ont été vendues ! Par défaut et pour ne pas avoir fait 1 heure de trajet pour rien, nous décidons de nous rendre à Devonport, de l’autre côté de la baie, avec le prochain ferry, prenons les billets et faisons la queue. Mais il fait beau et la foule est nombreuse à vouloir traverser l’estuaire pour se rendre à la plage. Nous dénotons complètement avec nos grosses chaussures de randonnée, pantalons et sweet ! Il y a tellement de monde que nous ne pouvons même pas monter dans le premier bateau et sommes obligés de patienter encore 35 minutes, tout ça pour une traversée de 10 minutes !
Devonport ressemble à une petite station balnéaire où les gens prennent leur temps. Son centre est minuscule mais a du cachet du fait de nombreuses maisons victoriennes et du cinéma Victoria datant de 1912 ! Nous nous laissons porter par nos pieds le temps de parcourir quelques rues puis notre estomac prend les commandes : nous nous attablons dans un restaurant japonais.
Rassasiés, nous grimpons le mont Victoria pour profiter de la vue sur l’estuaire et Auckland à l’horizon.
Nous continuons ensuite par les rues de la ville pour atteindre la plage de Cheltenham. De nombreuses personnes bronzent et quelques enfants batifolent dans l’eau, que nous testons bien sûr mais nous constatons bien vite que ce n’est pas l’eau chaude du lagon calédonien ! Nous restons au soleil pour nous réchauffer les pieds puis remettons nos chaussures pour faire le tour de North Head dominé par un vieux fort. Le lieu est très sympa : on peut bien voir la rade et en plus il est possible de se promener dans quelques souterrains et d’analyser les structures des canons. Quelques panneaux racontent l’histoire des lieux.
Il est temps de rejoindre l’embarcadère car il est déjà 17h30 et nous ne connaissons pas l’heure du dernier ferry.
Nous attendons une vingtaine de minutes pour monter dans le bateau. Arrivés à Auckland, nous décidons de rentrer à pied pour explorer d’autres quartiers de la ville. Comme de par hasard, un bar à bière se situe sur notre route, dans un design industriel / hipster.
Comme Thomas cherche un bar sympa pour son anniversaire (nous serons à Auckland le 5 au soir), nous allons ensuite dans un autre endroit où se situe plusieurs petites échoppes. Nous testons donc une autre bière locale mais moins bonne et le lieu nous plaît moins. Nous continuons donc et tombons sur un restaurant italien où nous sommes accueillis par un français. Une pizza et des pâtes carbonara sous les bras, nous décidons de les déguster dans un des parcs.
Nous rentrons ensuite chez nous pour une bonne nuit réparatrice !
Jour 4 : dernier tour en ville
Nous nous levons tranquillement et préparons nos bagages avant d’aller faire un dernier tour en ville autour des points d’intérêt non aperçus, dont l’hôtel de ville et quelques maisons victoriennes.
L’heure tourne vite et il est déjà temps de rentrer. Nous nous arrêtons au supermarché pour faire quelques courses dont une bouteille de vin pour nos hôtes à Christchurch. Et là, quelle histoire ! La caissière appelle le manager pour vérifier notre âge (c’est la procédure) et celui-ci nous demande nos deux pièces d’identité ! Je n’ai pas la mienne aussi il refuse de nous vendre la bouteille. Je sors du magasin avec les courses, Thomas y retourne seul pour acheter la bouteille mais le manager refuse ! Nous y retournons donc un peu plus tard avec nos deux pièces d’identité et cette fois c’est bon. Heureusement que nous avions un peu de marge ! Nous finissons notre séjour à Auckland dans la navette qui nous ramène à l’aéroport, direction Christchurch et l’île du sud !
Comme Thomas l’a expliqué dans le dernier article, nous avons campé dans des conditions des plus venteuses, mais au plus près du ponton d’embarquement pour rejoindre un îlot parmi la myriade offerte par la Nouvelle Calédonie : l’îlot Tenia.
Vers 8 h du matin, nous rejoignons Stéphanie, Nicolas et une bonne vingtaine de leurs groupes d’amis pour embarquer sur un taxi boat : l’amas de tentes, glacières, planches et autres équipements est impressionnant ! Charlie, le pilote, nous emmène en une quarantaine de minutes à l’îlot où nous prenons littéralement possession d’un faré, un abri avec coin barbecue et une grande table, réservé par Steph.
Nous nous dépêchons tous de planter nos tentes dans les alentours pour marquer notre territoire. L’îlot possède quelques autres farés, tous réservés par des groupes pour le réveillon : il est donc essentiel d’être les premiers sur les bons spots : sous les arbres et au maximum à l’abri du soleil le matin et d’encercler notre faré au maximum. C’est la course, on dirait le lancement d’une épreuve de survie de Koh-Lanta. Mission accomplie pour nous : un spot sous les arbres avec vue sur la plage et le lagon !
Une fois tout le monde bien installés, nous sommes une douzaine à nous équiper pour un premier snorkeling, qui doit nous permettre de voir tout plein de poissons tropicaux, des tortues et quelques requins certainement. Nous palmons vaillamment vers la passe mais malheureusement la visibilité n’est pas terrible. Le courant par contre, lui, est très fort ! Lorsque nous décidons de nous rapprocher du rivage, nous sommes plusieurs à palmer presque inutilement… Quelques minutes passent, qui semblent durer une éternité dans cette lutte acharnée contre les éléments. Heureusement, un bateau vient à passer et nous repêche, un peu penaud mais heureux d’être tirés de cette mauvaise passe (c’est le cas de le dire !). Nous apprendrons par la suite que même à marée montante, la mer à cet endroit ressort par la passe : les vagues supérieures nous poussent effectivement vers la côte alors que le courant de fond nous balaye inexorablement vers le large. Une drôle d’histoire, dont nous sortons tous indemnes, ouf !
Suite à cette mésaventure, nous reprenons notre souffle sur la plage, où certains s’entraînent au paddle pendant que d’autres partent faire du kayak. Kayak, paddle, potins, molkï, jeux de cartes, snorkeling et farniente seront les principales activités du week-end : Thomas et moi irons d’une activité à l’autre sans oublier les repas bien consistants autour de belles tablées puisque nous sommes finalement une bonne trentaine pour ce réveillon !
L’heure du repas de midi sonne le premier rassemblement de cette joyeuse troupe autour de plats faits maison : tartes salées et salades en nombre pour plaire à chacun. Chacun se disperse ensuite, qui pour faire une sieste, qui pour tester l’une des nombreuses activités énumérées ci-dessus. Pour Thomas, Steph et moi cela sera un tour de l’île, ce qui prend une quarantaine de minutes quand même, mais à petits pas pour admirer les couleurs turquoises du lagon et… un tricot rayé ! Non, il ne s’agit pas d’un breton perdu sur la plage, il s’agit d’un des serpents emblématiques de la Nouvelle-Calédonie qui se déplace sur terre (principalement pour la nidification) et sur l’eau (pour la chasse, ce petit serpent est quand même capable d’avaler une murène !). Sa morsure est mortelle, mais sa vitesse de déplacement sur la terre ferme est tellement faible qu’il ne présente aucun danger pour nous. Il faut néanmoins veiller à fermer sa tente et les sacs pour éviter les mauvaises surprises !
Comme il fait chaud après cette balade, nous renfilons palmes, masques et tubas mais nous restons sagement près du rivage : nous avons la chance d’observer de très près quelques tortues et cette fois, pas mal de poissons aux teintes arc-en-ciel. Une plongée parfaite, jusqu’à ce que j’aperçoive un requin pointe blanche, tourne la tête, en vois un deuxième et décide que finalement, bronzer sur la plage semble plus sûr. Décidément, on ne sait jamais ce qu’il y a sous la surface ! Pas de réel danger néanmoins tant que ces charmantes bêtes ne chassent pas.
Bref, avec tout cela, l’heure tourne : il est temps de lancer l’apéro sur la plage au soleil couchant et les pieds dans l’eau. Dur dur de finir 2016 dans ces conditions !
Quelques photos plus tard, nous revoilà sous le faré pour lancer les préparatifs culinaires du réveillon, c’est-à-dire allumer le barbecue et sortir les accompagnements. Au menu : saucisson de cerf et brochettes de cerf (tué par des personnes présentes (j’ouvre une deuxième parenthèse pour préciser que la Nouvelle-Calédonie est envahie par les cerfs, espèce introduite par l’homme, qui se démultiplient faute de prédateur : des chasses sont organisées dans la brousse pour réguler leur nombre)), magrets de canard, foie gras, couscous, rhums arrangés, salade de fruits, champagne… Un vrai régal qui nous occupe quelques heures !
Nous brûlons ensuite toutes ces calories sur la piste de danse improvisée : l’immense table du faré. Il est finalement 3h30 du matin quand Steph, Thomas et moi allons nous coucher, bons derniers ! En fait, Steph nous a bien eu, elle a ensuite rejoint un autre faré pour attendre le lever du soleil. D’ailleurs pour l’anecdote : si vous pensez passer une nuit tranquille sur un îlot, détrompez-vous : les puffins lâchent leurs complaintes proches du son d’un bébé hystérique toute la nuit… Sans compter que si vous vous promenez de nuit, vous risquez d’en écraser car ces oiseaux voient mal, entendent peu et sont maladroits.
Le lendemain, malgré notre super emplacement, la chaleur du soleil nous réveille vers 8h pour un premier bain : cela fait étrange de commencer l’année en maillot de bain mais on pourrait s’y faire !
Cette deuxième journée se passe comme la première : doucement, au rythme des baignades, des petits creux et des envies de chacun. Thomas et moi testons le kayak puis le paddle, mais pas facile de garder l’équilibre sur cette planche tout en pagayant debout. Pas de photo à l’appui, mais je balance : j’ai réussi mon demi-tour sans tomber contrairement à certains… N’est-ce pas Thomas ?
Nous nous préparons ensuite pour la navette de 15h. Un autre groupe tente de s’y installer alors qu’il a réservé pour 16h : les personnes laissent finalement la place à notre groupe mais 4 femmes insistent pour partir tout de suite prétextant une reprise du travail à 18h à Nouméa. Thomas et moi cédons nos places, n’ayant pas d’impératifs. Cette première navette est finalement prête à partir mais ancrée dans le sable sous le poids de la charge ! Après quelques manœuvres, elle s’éloigne et Thomas et moi attendons la navette suivante. Nous en profitons pour faire une photo du faré et avons la chance d’apercevoir un banc de poissons volants au-dessus des flots.
Après la traversée, nous récupérons la voiture et rentrons à Nouméa pour une bonne douche et une nuit bien méritée !
Dernier jour de vacances
Ça y est c’est la fin des vacances. Deux semaines et demi au chaud, même quand il pleut : nous pressentons que nous y songerons avec mélancolie lors de notre séjour néo-zélandais !
Ce dernier jour se passe en lessive, rangement des sacs, dernier tour à Nautile pour télécharger nos photos, dernier bain à l’anse Vata après avoir fait un rapide tour à la presqu’île de Nouville… Le soir, nous prenons l’apéro au sommet du Ouen Toro, le point culminant de la ville, avec Steph, Nico, Nico et son frère Benjamin puis nous savourons de belles assiettes au restaurant « Stone Grill ».
La fin de soirée passe très vite, d’autant que notre réveil sonne à 4h30 ce lundi 3 janvier pour nous rendre à l’aéroport de La Tontouta en navette et décoller pour la Nouvelle-Zélande.
Pour notre deuxième semaine en Nouvelle-Calédonie nous avons prévu un tour de la Grande Terre, nom donné à l’île principale. La prévision météo pour la semaine étant plutôt mitigée, voire pessimiste, nous n’avons pas de plan particulier, aucune réservation, uniquement une voiture de location et notre matériel de camping.
Jour 1 : Nouméa – La Foa
Même si nous récupérons la voiture de location, livrée à domicile, à 7h30, nous ne décollons pas avant 10h, le temps de skyper avec nos familles pour leur souhaiter un Joyeux Noël.
Notre première étape sera la région de La Foa et le parc des Grandes Fougères. Nous arrivons à La Foa vers midi, nous baladons rapidement dans le parc où l’on peut découvrir les statues de différentes tribus de Nouvelle-Calédonie. Ressemblant à des totems, chacune représente une thématique et a été sculptée par un artiste issu d’une tribu du territoire.
Nous grimpons ensuite en voiture vers Farino, plus petite commune du territoire en superficie (il faut dire qu’ici les communes nous semblent assez grandes, beaucoup de lieux sont en fait rattachés à une commune plus importante). Le temps de prendre quelques photos depuis le point de vue et la pluie se met à tomber. Nous profitons d’une accalmie pour pique-niquer, activité interrompue à nouveau par la pluie et nous terminons notre déjeuner sous l’auvent de la mairie.
Malgré les caprices de la météo, nous décidons de maintenir le programme, c’est-à-dire de randonner dans le parc voisin, le parc des Grandes Fougères. Plusieurs parcours sont possibles selon le temps que l’on souhaite y passer. Vue l’heure et la météo, nous optons pour une boucle de trois heures qui finalement n’en fera que deux et demi. Le parc rassemble plus de 500 espèces de fougères dont 70 endémiques à Nouvelle-Calédonie, et héberge également l’oiseau endémique et emblématique de l’île : le cagou.
Nous espérons donc en voir un sur notre chemin et sommes à l’affût. Après deux heures sans l’ombre d’une plume, nous nous résignons quand soudain, au détour du chemin, nous voyons se découper la silhouette d’un oiseau gris. Il s’agit bien d’un cagou et celui-ci n’est pas seul : il se déplace en groupe avec trois de ses congénères. Les oiseaux fuient en courant devant l’objectif de l’appareil photo. En courant, oui, car cet oiseau bien que pourvu d’ailes, ne vole pas.
Un peu plus loin, nous en rencontrons un cinquième puis un sixième, qui pousse des petits cris, entre le sifflement de lignes à haute tension et le jappement d’un chien. Car c’est également pour son cri peu commun, on dit du cagou qu’il aboie, que cet oiseau en voie d’extinction est connu.
Contents de nos rencontres, nous terminons la rando en évitant les gouttes de pluie avant de nous diriger vers un camping proche. Et quelques minutes après avoir monté la tente, l’averse éclate, pour de bon cette fois, car elle durera toute la nuit. Au moins, notre tente est baptisée et bien étanche !
Jour 2 : de Farino à Koumac en passant par Bourail
Réveil sous la pluie pour ce deuxième jour. Nous démontons la tente que nous mettons à sécher dans un endroit à l’abri des intempéries et décidons malgré la météo de marcher jusqu’à la cascade toute proche. Rien de très impressionnant. Après un rapide coup d’œil à la météo, nous décidons de monter vers le nord, où les prévisions pour le lendemain sont les moins pires de la Grande Terre… direction Koumac donc.
Après une petite heure de route et un arrêt par la plage de Tanguy dont nous n’avons pas trouvé le panneau, nous atteignons la plage de la Roche Percée, près de Bourail, le fief des broussards calédoniens, pour une pause pique-nique humide devant le rocher du bonhomme.
Le temps n’ayant pas l’air d’empirer, nous décidons de rester et partons pour la randonnée des trois baies. Comme son nom l’indique, celle-ci relie trois baies : la baie de la roche percée, la baie des tortues et la baie des amoureux. Entre chaque baie, il faut grimper pour passer les falaises, ce qui nous permet d’ailleurs d’apercevoir quelques tortues qui nagent en contrebas.
L’heure tournant, notre objectif étant de faire la route jusqu’au nord, nous reprenons la voiture et roulons sous la pluie jusqu’à Koumac où nous trouvons un camping quasi vide. Nous montons la tente sous la pluie et après un bon repas chaud, il est déjà l’heure de se mettre au duvet, faute de lit !
Jour 3 : la pointe Nord
Contre toute attente, c’est la chaleur du soleil sur notre tente qui nous réveille vers 7h (le soleil se lève vers 5h en été et se couche à 18h30). Tant mieux, pas besoin de la laisser sécher dans la voiture !
Premier objectif de la journée : visiter les grottes de Koumac. Il s’agit de deux grottes, accessibles depuis un petit parking, une petite qui se visite en quelques minutes sans lumière car proche de la falaise et une deuxième, plus grande, dont seules les premières centaines de mètres sont autorisées à la visite. Au-delà, un panneau interdit l’accès car une poche de gaz a été détectée à 2 km de l’ouverture.
Nous avons nos lampes frontales avec nous et après la mise en jambe dans la petite grotte, nous grimpons jusqu’à l’ouverture qui permet de s’enfoncer dans les entrailles de la Terre, non sans avoir laissé notre nom et heure de départ dans un carnet à l’entrée, au cas où…
Le chemin est assez simple à suivre : il n’y a pas vraiment le choix, c’est un couloir assez large, on peut facilement s’y croiser, où je tiens debout sans problème. Le passage atteint même parfois des hauteurs impressionnantes. Après une quinzaine de minutes, nous arrivons devant un mini lac et des panneaux nous interdisant d’aller plus loin, la poche de gaz se trouvant alors à plus d’un kilomètre de distance encore (on n’est jamais trop prudent).
Nous rebroussons chemin et sortons à l’air libre non sans avoir croisé une famille juste avant la sortie. Sans cela, nous étions seuls, ce n’est pas Lascaux ! Nous indiquons notre heure de sortie sur le registre et prenons la route vers la pointe nord de l’île.
Après deux heures de route, nous arrivons à Boat Pass, un chenal qui sépare le bout de la Grande Terre de quelques îles que nous apercevons depuis le rivage.
Nous y pique-niquons avant de reprendre la route vers Poingham, à quelques kilomètres. Ce lieu-dit est connu pour son relai les pieds dans l’eau, que nous allons voir par curiosité. Mais en arrivant, nous voyons un panneau pour une randonnée de découverte de la pointe. Vous nous connaissez, un peu de crème solaire, un chapeau les chaussures adéquates aux pieds et c’est parti ! Bien que le panneau indiquant la rando porte un sceau « officiel », les panneaux suivants qui ponctuent les étapes ont été ajoutés par les propriétaires du relai et nous informent sur les endroits croisés : lac de rétention d’eau, marais salants, table d’orientation. Au détour d’un chemin, nous apercevons un cheval sauvage, rapidement suivi d’une dizaine de congénères. Ceux-ci nous voient et s’empressent de s’éloigner pour s’abreuver dans le lac en question. L’occasion pour nous de les observer de loin à l’abri des buissons.
La rando terminée, nous allons jeter un œil au relais et à sa plage avant de reprendre la route vers Poum, le village du coin où nous pensons faire le plein d’essence. Arrivés à 15h30, la station censée ouvrir à 14h est toujours (ou « déjà » ?) fermée. Peu importe, nous devons de toute façon descendre à Koumac et décider de ce que l’on fait le soir même : y rester dormir ou passer sur la côte est.
Vue la météo qui semble s’améliorer et les prévisions plutôt optimistes pour le lendemain, nous décidons de prendre la route transversale entre Koumac et Pouebo. La route se faufile dans les montagnes, avec la lumière de cette fin d’après-midi, les paysages sont magnifiques. Arrivés sur la côte est, nous roulons jusqu’au seul gîte / camping au sud de Pouebo. Il fait beau sur la route la route jusqu’à ce que l’on atteigne notre objectif, niché au pied du mont Panié, le point culminant de la Nouvelle-Calédonie. Cette situation favorise la rétention de nuages semble-t-il, car il pleut… Le propriétaire du gîte nous fait le tour du propriétaire, à commencer par la plage, située à quelques mètres, et où est aménagé un parcours de PMT (palmes/masque/tuba) que l’on peut faire le lendemain. Il nous explique également que dans cette partie de la Calédonie, la plage est un peu comme le jardin du propriétaire et nous indique donc les limites de sa « propriété » à ne pas dépasser pour ne pas avoir d’ennuis avec les voisins. La loi littorale et son droit d’accès sur la plage n’a pas cours ici. Nous montons la tente au bord de l’eau, à l’abri d’un cocotier, trop petit pour porter des cocos qui pourraient nous tomber dessus pendant la nuit. Notre repas et notre soirée seront ponctués de mises à l’abri dans la voiture, il pleut de plus en plus. Nous décidons de nous coucher enfin, espérant une accalmie pour le lendemain.
Jour 4 : Hienghène
Au réveil… il pleut toujours ! Nous cherchons tant bien que mal la motivation, réussissons à faire bouillir un peu d’eau pour le café entre deux gouttes, mais cela semble compromis pour le PMT. Vers 10h, nous allons régler notre nuit, le propriétaire nous propose un café, le cadre est sympa, il y a du wifi, nous nous posons donc à l’abri. Et ce n’est pas avant midi que nous décollons, direction Hienghène.
Quelques kilomètres de route plus loin et le ciel s’éclaircit déjà. Nous avons donc la chance d’admirer les montagnes légèrement nuageuses depuis le petit bac de la Ouaieme, le dernier en activité sur l’île et le passage obligé pour continuer notre route.
À l’approche de Hienghène, nous nous arrêtons plusieurs fois pour prendre en photo l’attraction pour laquelle ce village est connu : la poule ! En effet, à une centaine de mètres de la côte se dresse fièrement un rocher en forme de gallinacé, de quoi réveiller les gaulois qui sommeillent en nous. Ironiquement, Hienghène est aussi le village d’où était originaire Jean-Marie Tjibaou, leader kanak indépendantiste assassiné en 1989.
Après un grignotage devant la poule, nous descendons vers une autre particularité géologique du coin, les falaises lindéraliques. Ces roches ne surplombent pas directement la mer, on peut en faire le tour en voiture, mais pas y grimper, bien trop abruptes. Nous suivons donc le sentier tout tracé, en passant notamment par la plage « du billet de 500 » ainsi appelée car l’ancien billet de 500 francs pacifiques avait pour illustration l’une de ces falaises.
La balade terminée, nous reprenons la route vers le sud jusqu’à Tiwaka, où la route transversale rejoignant Koné débute. La météo restant maussade sur cette côte, nous décidons donc de traverser à nouveau : notre séjour côte est aura à peine duré 24h. La Koné-Tiwaka offre également des paysages magnifiques même si les nuages gâchent un peu la fête.
Arrivés à Koné, où il fait beau, il s’agit de trouver le camping municipal gratuit repéré sur internet, et a priori situé sur la presqu’île de Faoué. Nous nous rendons jusqu’au point indiqué par le GPS et arrivons au bout d’un chemin qui se termine dans une sorte de carrière de pierres. Nous nous doutons que nous avons fait fausse route mais la nuit pointe le bout de son nez et il faut trouver le bon camping. Ayant répéré quelques kilomètres plus tôt un panneau pour une zone de pique-nique, nous allons y jeter un oeil. Il n’y a personne dans la zone et la pénombre ne nous permet pas de distinguer des farés. Une famille sur le route nous confirme que nous sommes au bon endroit. C’est effectivement là : une dizaine de tables bien espacées sont présentes et les zones herbeuses nous offrent de nombreuses possibilités pour planter la tente. Par contre, le point d’eau censé être présent est introuvable, il y a bien un tuyau métallique qui sort de terre près de la voiture auquel devait être raccordé un robinet à une époque, mais ce n’est plus le cas…
Tant pis, nous montons la tente aux dernières lueurs du jour et cuisinons à l’eau de source (grand luxe !). Au moment d’aller se coucher, nous sommes en train de nous brosser les dents dans la nuit noire près de la voiture quand une voiture débarque, roulant au pas et s’approchant de la nôtre (alors que le camping est vide). Nous nous regardons, intrigués, la fenêtre s’ouvre et là, le passager nous demande si nous avons trouvé la vanne pour ouvrir l’arrivée d’eau. Nous ne savons quoi répondre, mais il nous explique, en sortant de la voiture, qu’il faut en fait traverser la route pour aller ouvrir la vanne et faire couler l’eau de ce tuyau sortant de terre. Il joint le geste à la parole et effectivement, l’eau coule à flot. Nous remplissons notre bidon puis l’homme, aidé du conducteur, sort une dizaine de jerricanes de son coffre pour les remplir. Nous comprenons qu’ils viennent ici tous les soirs pour s’approvisionner. Rassurés, nous allons nous coucher.
Jour 5 : Koné-Bouraké
Dernier jour de la boucle qui en fait sera bouclée le dimanche (nous sommes vendredi). En effet, l’objectif de la journée est d’atteindre la presqu’île de Bouraké, à 80 km au nord de Nouméa, d’où nous prenons un bateau le lendemain matin direction l’îlot Tenia, où nous passerons le réveillon de la Saint Sylvestre.
Il fait beau, nous avons de l’eau et savons même faire fonctionner cette source, nous en profitons donc pour prendre une petite douche avant de partir.
Sur la route, nous sommes arrêtés par un broussard en quad qui ouvre la route à son troupeau de vaches et nous demande de nous garer sur le bas-côté. Face au troupeau, je m’exécute et attend que les bêtes à corne se décident à franchir l’obstacle psychologique que notre petite Twingo semble représenter. Une vache s’élance, et le reste du troupeau suit. Deux chevaux montés par deux autres broussards ferment la marche. Nous pouvons repartir !
Nous redescendons jusqu’à Bourail afin de faire un arrêt à la plage de Poé, très fréquentée par les kite surfeurs. Nous l’avions ignorée trois jours auparavant, faute de météo clémente mais cette fois, le soleil est au rendez-vous et ça tape ! Nous restons posés et profitons de ce beau temps.
L’après-midi, nous continuons vers le sud et faisons un arrêt à la presqu’île de Ouaro, proche de La Foa où nous faisons deux balades : l’une dans la mangrove et le long de la plage puis une deuxième jusqu’au au sommet du point culminant, à 109 m d’altitude. Le panorama est très sympa. Cela fait du bien de retrouver le soleil !
Pour ne pas réitérer notre expérience de la veille, nous décidons de rejoindre le camping gratuit de Bouraké assez tôt et profiter de la lumière du jour. Ce camping présente l’avantage de se trouver à 5 minutes de l’embarcadère où nous avons rendez-vous le lendemain matin à 8h pour prendre le bateau-navette. Quand nous arrivons, nous réalisons que la partie camping est complètement occupée, des familles sont visiblement venues y passer les fêtes. Heureusement, une deuxième plage située quelques dizaines de mètres plus loin est-elle vide. Inconvénient : le vent souffle, fort, très fort… Nous cherchons le meilleur emplacement, puis tentons de garer la voiture selon l’angle qui protégera au mieux la tente des rafales avant de planter celle-ci de manière savamment calculée pour réduire la prise au vent.
Le vent souffle tellement que nous sommes obligés d’allumer le réchaud derrière une roue de la voiture et de faire écran de nos corps pour pouvoir cuisiner.
Au moment de nous brosser les dents, rebelote, une voiture s’approche du point d’eau et vient y remplir une cuve. Il fait nuit noire, tout va bien, cela semble être une habitude dans le pays ! Nous nous couchons enfin, en nous attendant à passer une nuit agitée mais le vent se calmera très vite, fort heureusement car la journée du lendemain sera longue !