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Auteur : Irène

Cotahuasi, magnifique inconnu porteur d’émotions

Cotahuasi, magnifique inconnu porteur d’émotions

Du 25 au 30 avril

Jour 1 : rando nocturne et planification

Souvenez-vous, le 24 au soir nous montions dans le bus pour Cotahuasi, la ville principale du canyon du même nom, bien moins connu que le canyon de Colca. Nous sommes assis à côté de deux péruviens en visite dans leur région d’origine et ils nous vantent les mérites du canyon, tout en montrant leurs photos sur leur tablette : cela a vraiment l’air très beau et il y a même une plante qui fleurit au bout de 100 ans avant de mourir. Nous sommes bien contents d’aller voir tout cela ! Nous avons choisi de visiter le canyon de Cotahuasi car il est oublié des touristes, pourtant il s’agit du canyon le plus profond du monde (en tout cas d’Amérique, il y a débat avec certains canyons népalais) du haut de ses 3535 mètres.  

Cotahuasi se situe à 10 heures de bus d’Arequipa, 379 km, quand la route est intacte ! En l’occurrence, pas cette nuit : nous nous arrêtons à 4h du matin à 7 km du village car la route est détruite par un glissement de terrain et il nous faut marcher pour rejoindre le tronçon en contre-bas. Et ce n’est pas une mince affaire : il fait nuit noire bien sûr et nous devons descendre un mini chemin très pentu et glissant pendant 40 minutes ! Nous ne sommes pas les plus à plaindre : nous sommes peu chargés et avons des frontales, mais certaines personnes disparaissent sous leurs affaires et tiennent à la main des enfants effrayés. Un drôle de parcours nocturne… nous montons donc dans le deuxième bus qui doit nous mener au terminal de la ville.

Deuxième surprise : le bus n’y va pas car il y a aussi un souci de route dans le village. Nous voilà donc à l’entrée du village, en train d’errer à 5h du mat, sans trop savoir que faire. Aucun café n’est ouvert et comme il fait frais, cela n’est pas très tentant de s’installer sur un banc. Nous partons donc au terminal de bus, fermé lui aussi. Nous recherchons alors un spot pour admirer le lever de soleil sur les montagnes : nous le trouvons en bas du cimetière, particulièrement tranquille à 6h.

Lever de soleilLever de soleil
FleursFleurs

Il est ensuite temps de prendre notre petit déjeuner, qui sera local et bien loin de notre classique baguette. Ici, le matin, les plats tiennent au corps : cela sera riz, pommes de terre et viande. Bon avec cela, on devrait être calés pour quelques heures !

Petit déjeuner copieuxPetit déjeuner copieux

Nous cherchons l’office du tourisme mais il n’ouvre qu’à 10h. Nous souhaitons partir avec le collectivo de 15h pour le village de Charcana, dans la partie sud du canyon et sommes à la recherche d’informations car il n’y a rien dans les guides.

Pour nous occuper et comme il n’y a pas de café dans cette ville, nous décidons de nous rendre aux thermes de Lucha, un peu plus au nord. Nous prenons le collectivo de 9h pour 45 minutes de route. Je m’endors mais Thomas veille : nous descendons au bon moment. Le complexe thermal vu de haut est très beau, dans un écrin de verdure. De près c’est une autre histoire : l’un des bassins est en réparation, l’autre franchement défraîchi. Pas grave, nous avons les lieux pour nous et cela ne coûte que 3 soles (moins d’1 €) par personne. Nous bénéficions même d’un bassin privé que le gérant rempli d’eau chaude de la source juste pour nous. Nous passons un bon moment au soleil avant de retourner à Cotahuasi.

Vue sur les thermesVue sur les thermes
Dans la piscineDans la piscine

Il est presque 13h et l’office du tourisme est ouvert. Nous collectons les informations sur le sud du canyon pour notre randonnée puis continuons à discuter. Nous apprenons que le mari de l’employée, guide dans la région, inaugure un tour de deux jours qui part demain. Cela coûte 115 soles, tout compris, juste de quoi couvrir les frais. Cela semble intéressant car si nous devions tenter l’expérience par nous même cela reviendrait au même prix, mais prendrait plus de temps car il n’y a généralement qu’un bus par jour d’un hameau à l’autre et nous aurions donc besoin d’un jour de plus pour atteindre le bout du canyon.

Nous nous laissons tenter par l’aventure et devons donc trouver un logement dans Cotahuasi : c’est chose faite pour 30 soles à l’auberge Don Justito.

Il nous reste à occuper notre après-midi : nous nous baladons lentement, dévorons nos sandwiches et patientons avant un dîner frugale (pain / fromage) dans la chambre. Au terme de cette ligue journée, nous éteignons vers 20h30.

Vue sur la plaine de CotahuasiVue sur la plaine de Cotahuasi
Le miradorLe mirador
CotahuasiCotahuasi

Jour 2 : en route vers Puyca

Debouuuuut ! Il est 4h45, le réveil sonne : on vient nous chercher à 5h30 pour le début de l’exploration du canyon. Henry, le guide, est finalement là à 5h20 : en voiture. Nous faisons la connaissance du chauffeur, Abdel, d’une passionnée de la région, Cathy, et son ami Walter, ainsi que de deux autres touristes : Janet de Hollande et Leila de Martinique.

Le soleil se lève sur des paysages magnifiques : le canyon est très vert et nous faisons des arrêts photos. Nous serons d’ailleurs certainement sur la brochure publicitaire de ce tour car Henry prend plein de photos du groupe !

CascadeCascade
CascadeCascade

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Rivière et fleursRivière et fleurs

Vers 7h, nous faisons une brève pause à Alca, juste le temps de boire un verre de jus de pomme chaud au quinoa. C’est pas mal mais très sucré.

La place d'armes d'AlcaLa place d’armes d’Alca

Nous atteignons Huacctapa vers 9h30 et sommes accueillis en grande pompe par 4 femmes en costumes traditionnels colorés, dont la Señora Maria : une très belle table fleurie nous attend pour le petit-déjeuner. Il se compose d’avocat, de riz, d’oeufs ou truite, de pain, beurre, café et infusions d’herbes fraîches. C’est un régal et nous nous resservons avec délice. Nous partons ensuite jusqu’au mirador pour une promenade digestive en compagnie de nos hôtes, qui nous ferons même l’honneur de chanter en quechua. Nous sentons que nous vivons un moment rare et encore authentique.

L'accueil, avec des fleursL’accueil, avec des fleurs
Rose et fleur de la passionRose et fleur de la passion
La table bien dresséeLa table bien dressée
Thomas derrière les fleursThomas et Janet derrière les fleurs
En route vers le miradorEn route vers le mirador
Nos hôtesNos hôtes
Vue sur le villageVue sur le village
ContemplationContemplation

Nous roulons ensuite jusqu’au hameau de Lauripampa, au bout du canyon, pour admirer les Puyas de Raymondi, ces fameuses plantes qui ne fleurissent que tous les 100 ans et qui mesurent jusqu’à 7 mètres.  Malheureusement, les fleurs sont fanées. Cela reste impressionnant et le cadre mérite largement le détour !  Thomas apprend même à tirer au lance-pierre avec un des habitants.

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Des terrasses à perte de vueDes terrasses à perte de vue

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Vue sur le canyonVue sur le canyon
Une partie de LauripampaUne partie de Lauripampa
Culture en terrasseCulture en terrasse
DémonstrationDémonstration
Apprentissage du lancer de pierreApprentissage du lancer de pierre

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Devant les puyas Devant les puyas

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Nous traversons le hameau pour observer très rapidement la vie des habitants : Thomas sarcle les pommes de terre, nous voyons des lamas et des cuyes (cochons d’inde, plat typique péruvien) puis arrivons chez nos hôtes du “midi” (il est 15h). Nous tombons sur une française qui y séjourne en volontariat pour une semaine : pas facile pour elle d’être coupée du monde d’autant que la famille parle essentiellement quechua. Nous sommes dans des villages reculés où l’électricité est arrivée il y a 2 ans, ce qui a forcé les habitants à se regrouper.

Thomas sarcle Thomas sarcle

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Une maison traditionnelleUne maison traditionnelle
Les cuyesLes cuyes

J’ai le droit de revêtir la tenue traditionnelle et d’un cours accéléré au métier à tisser : tout le monde a bien rit en me voyant ainsi vêtue, assise sur une mini chaise ! C’est dans une bonne ambiance que nous passons à table, pour déguster deux variétés de pommes de terre et de la salade avec un peu de fromage. Les portions sont énormes et nous ne parvenons pas à finir. La française qui loge ici nous a expliqué avoir été malade à force de manger trop de riz et pommes de terre mais sa famille se vexe si elle ne finit pas. Dur !

Enfin un pays où je suis grandeEn habit traditionnel
Apprentissage du tissageApprentissage du tissage

Quelques dernières photos avec nos hôtes, parmi lesquels je me sens grande, et nous repartons en voiture, vers Puyca.

Nous y arrivons à la nuit tombée et sommes répartis dans différentes auberges. Notre hôte est très sympathique et nous propose même une petite couverture de laine avec broche pour mettre sur nos épaules.  Son mari, Cesar, nous fait découvrir le village avant de nous amener dans une autre auberge, pour le dîner.

Il n’est que 19h aussi nous n’avons pas très faim. Nous ne parvenons pas à finir la crème de maïs, très dense, de l’entrée. Pour le plat principal, nous avons de la truite, du riz et des pommes de terre. Heureusement nous pouvons nous servir en quantité raisonnable. Nous filons ensuite nous coucher dans une chambre propre et rudimentaire, non chauffée bien sûr, mais il y a comme d’habitude une montagne de couvertures sur le lit.

Jour 3 : d’un bout du canyon à l’autre

Pour le petit-déjeuner, nous retournons à l’auberge de la veille. Nous grignotons maïs, pain et fromage pendant que Henry nous interroge sur notre vécu de cette expérience. Il cherche à développer le tourisme communautaire et nos avis lui permettront de finaliser le parcours.

C’est ensuite le moment de prendre des photos, en tenue traditionnelle pour tout le monde ! Nous voilà bien beau. Nous sommes bien plus grands qu’eux, mais aussi plus minces, aussi ce n’est pas facile de nous équiper.

En costume traditionnelEn costume traditionnel

Pour finir cette matinée, nous grimpons sur les hauteurs de la ville pour admirer de magnifiques ruines pré-incas. Le site est assez grand et les fleurs y apportent un voile jaune et bleu qui embellit encore les lieux. Nous nous arrêtons notamment devant la seule construction Incas : des bains publics. Plus loin, nous découvrons quelques os humains dans l’ancien cimetière. Le site a été habité depuis longtemps par les hommes du fait de son positionnement physique (en hauteur sur du plat) et géographique (partie fertile du canyon). Lorsque les incas ont découvert les lieux, ils n’ont fait aucune modification et se sont adaptés. Le site est bien conservé car les espagnols n’y sont pas allés, il n’y avait pas d’or. Ainsi, rien n’a été détruit mais le village a été abandonné car les hommes sont partis travailler dans les mines espagnoles.

Briques de terre dans le villageBriques de terre dans le village
Vue sur PuycaVue sur Puyca
Les ruines Les ruines

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Les os du cimetièreLes os du cimetière
La vue depuis le siteLa vue depuis le site
Thomas dans les bainsThomas dans les bains

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Il est temps de quitter les lieux : nous effectuons le trajet retour jusqu’à Alca avec le groupe et, comme Thomas et moi devons ensuite attraper un bus à Cotahuasi, Henry nous indique un collectivo que nous prenons pendant que les autres restent manger.

Ce fut une bien belle expérience, riche en paysages et en rencontres ! Nous avons reçu un accueil chaleureux et spontané des locaux, sans être vu comme des portes monnaies et c’est bien agréable.

Mais la journée n’est pas finie : nous achetons du poulet avec du riz et des frites au terminal de bus et mangeons dans la navette qui nous conduit à Charcana : nous sommes les seuls touristes. La route serpente pendant 3 bonnes heures dans le canyon, qui devient de plus en plus sec et profond : les paysages sont à couper le souffle, offrant mille nuances d’ocre parsemées d’oasis verdoyants. La navette se remplit de paysans aux costumes colorés et nous arrivons enfin sur la place d’armes de ce petit bourg perdu à 3417 mètres d’altitude.

Une bien jolie routeUne bien jolie route
Sur la route de CharcanaSur la route de Charcana

Nous y cherchons la Señora Candelaria, conseillée par l’office du tourisme, mais sans succès. Finalement une petite grand-mère nous aborde et nous emmène à son auberge. Elle dispose de logements sommaires pour 10 soles par personne. Nous acceptons car il ne semble pas y avoir d’autres solutions.

Nous parcourons ensuite les petites ruelles pavées de ce village en pierre et adobe. C’est mignon et les enfants courent dans tous les sens sur la place du village. Pour le dîner, c’est vite vu : un seul un comedor sur la place d’armes, il propose un plat unique. Nous mangeons donc du poulet, du riz et des frites tout en discutant avec la gérante, Janet, et une petite dame. Nous ne savons pas trop quelles questions poser et, elles, nous posent des questions d’apparence banale mais qui nous mettent mal à l’aise dans ce contexte. Elles nous demandent notre âge par exemple et sont un peu choquées par la réponse : la gérante semble avoir seulement trois ou quatre ans de plus que nous mais son fils a au moins 13 ans. Puis, elles nous demandent le prix du billet d’avion Paris-Lima… bref, l’on ressent fortement le décalage de vie ! Nous rentrons donc assez vite nous coucher.

L'église de CharcanaL’église de Charcana
La rue de notre aubergeLa rue de notre auberge

Jour 4 : 19 km à pied, dont 1800 mètres de dénivelés négatifs

Nous nous réveillons vers 7h et il fait déjà beau et chaud. Nous n’avons pas le courage de manger du riz, des frites et de la viande chez Janet mais nous lui achetons des bananes et prenons une tisane en guise de petit-déjeuner.

Nous partons ensuite en direction de Picha et ses 12 habitants (d’après un blog). Nous avons 10 km à parcourir sur un terrain relativement plat, pour changer de vallée. Nous ne croisons que quelques paysans avec leurs animaux (ânes, moutons et vaches) en début de parcours puis la nature sauvage et puissante s’offre à nous. Nos sens sont sollicités de toutes parts : les paysages sont incroyables et immenses, les plantes aromatiques et les fleurs embaument l’atmosphère d’un doux parfum et les oiseaux pépillent. Nous n’avons pas testé le piquant des cactus par contre.

Une maison bien basse dans CharcanaUne maison bien basse dans Charcana
La place d'armes de CharcanaLa place d’armes de Charcana
La boutique de JanetLa boutique de Janet
Dans la rue de notre aubergeDans la rue de notre auberge
Un petit hameau dépendant de CharcanaUn petit hameau dépendant de Charcana

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EmbouteillageEmbouteillage

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Dernier regard sur CharcanaDernier regard sur Charcana
Charcana au loinCharcana au loin
Un âne presque bien cachéUn âne presque bien caché
La partie plane du chemin vers PichaLa partie plane du chemin vers Picha
La petite maison dans la prairieLa petite maison dans la prairie
Route particulièrement sinueuseRoute particulièrement sinueuse
Un paysage à couper le souffleUn paysage à couper le souffle
Des cultures à des endroits improbablesDes cultures à des endroits improbables
Thomas au milieu des grands cactusThomas au milieu des grands cactus
Fleurs de cactusFleurs de cactus
Contraste entre les deux valléesContraste entre les deux vallées
Arrivée sur PichaArrivée sur Picha

Nous atteignons Picha après déjà 2h30 de marche mais continuons la route : les rares habitants sont au champ, en contre-bas.

Nous effectuons une halte une heure après pour couper un peu la grosse descente de 1800 mètres de dénivelés sur 8 km. L’endroit est sauvage et les traces de l’homme bien ténues, le canyon de plus en plus sec nous rappelle les quebradas argentines. Nous profitons des lieux entre deux glissades : le sol est composé de terre et cailloux, assez pentu et au bord du ravin, nous faisons donc attention mais cela n’empêche pas les dérapages. Pas de chute à déclarer cependant ! Ce fut néanmoins assez éprouvant pour les genoux et nous sommes bien contents d’atteindre enfin la rivière Cotahuasi.

Fleur de cactusFleur de cactus

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De grandes plantesDe grandes plantes
Dernier regard sur Picha et sa vallée verdoyanteDernier regard sur Picha et sa vallée verdoyante
Nuances d'ocreNuances d’ocre
On est quand même bien content de voir ce magnifique canyonOn est quand même bien content de voir ce magnifique canyon
Vers QuechuallaVers Quechualla
Où est Thomas ?Où est Thomas ?
Où est Irène ?Où est Irène ?
Le chemin bien abrupteLe chemin bien abrupte
Arrivée sur la rivière CotahuasiArrivée sur la rivière Cotahuasi

Nous nous délaissons, les pieds dans l’eau fraîche, après 6h30 de marche dans un cadre de toute beauté puis parcourons le dernier kilomètre jusqu’au hameau de Quechualla, véritable oasis au milieu du désert à 1665 mètres au dessus du niveau de la mer. Ce paisible village aux ruelles de pierre et maisons de terre est parcouru par les canaux d’irrigation. Les vignes et les plants de fruits de la passion ombragent les cours et les ruelles, nous nous y sentons bien.

Le pont piéton pour rejoindre QuechuallaLe pont piéton pour rejoindre Quechualla
Sur le pontSur le pont
Les vignesLes vignes
Dans les ruelles, désertesDans les ruelles, désertes

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Les ruelles recouvertes de vigneLes ruelles recouvertes de vigne

Nous atteignons la petite église sans croiser âme qui vive, aussi nous patientons un peu dans l’espoir de trouver Janet, encore une autre, qui nous a été conseillée par l’office du tourisme de Cotahuasi. Coup de chance, la première personne que nous croisons est la bonne ! Cette cinquantenaire dynamique nous accueille à bras ouverts et avec les oranges et fruits de la passion de son jardin !

La petite église de QuechuallaLa petite église de Quechualla
L'intérieur de l'égliseL’intérieur de l’église
La cour de l'aubergeLa cour de l’auberge
Fruit de la passionFruit de la passion

Nous prenons possession de notre chambre, propre et sommaire avec bien sûr 4 couvertures sur le lit. Bien que l’eau est froide, nous profitons de la douche pour nous rafraîchir après cette journée de marche, d’autant qu’il fait encore bon au fond du canyon.

La nuit tombe déjà sur la vallée, il est à peine 17h30. Nous reparcourons les trois rues du village avant de nous attabler vers 19h devant une soupe, puis une grosse assiette de riz, frites et oeufs. Nous discutons avec nos hôtes et apprenons que le village a été raccordé à l’électricité il y a 1 an et la route qui le relie à Cotahuasi existe depuis seulement 6 mois ! Il reste peu d’habitants mais tous vivent en autarcie. Ainsi, ils ont leur café, thé, herbes, fruits, légumes, oeufs et viande. Ils pêchent dans la rivière et n’achètent que le riz, l’huile et le phosphore (pour les légumes). Ils ne produisent pas en assez grande quantité pour vendre cependant. Une vie bien différente de la nôtre, simple et probablement sans autre objectif que d’aller au champ pour se nourrir mais les gens ne semblent ni pauvres ni malheureux. Nous voilà bien loin des rythmes effrénés des grosses villes occidentales.

Jour 5 : retour à Arequipa

La nuit fut bien calme et nous nous levons en forme vers 6h30. Nous nous attablons devant une assiette de riz, frites, oeuf et courge. J’ai du mal à finir ! Il n’y a malheureusement plus de café torréfié du jardin mais le maté (tisane) est très bon. Nous feuilletons le registre de l’auberge : il n’y a pas eu de touristes depuis février ! Autre constat : ce canyon était mentionné dans les anciennes versions du Routard, ce qui amenait de nombreux français, mais les versions récentes n’en parle plus et il n’y a quasiment plus de français ! Comme quoi, les guides font et défont les réputations des lieux.

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Nous quittons nos hôtes vers 8h pour rejoindre la route, qui ne va pas jusqu’au coeur du hameau, et attendons le collectivo au milieu des ânes et des bidons de vin, destinés à être vendus sur le marché.

C’est parti pour deux heures de route dans un cadre où l’ocre se décline en nombreuses teintes. C’est vraiment superbe et le fait d’être les seuls touristes renforcent la magie des lieux. Nous savons bien que nous vivons des moments rares et précieux car si le tourisme se développe, cela entraînera de fait des modifications. En attendant, les habitants de cette vallée, d’origine espagnol contrairement au nord du canyon, vivent au rythme des saisons.

Une faille naturelle pour l'écoulement des ruisseauxUne faille naturelle pour l’écoulement des ruisseaux

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Derniers aperçus du canyonDerniers aperçus du canyon

A Cotahuasi, nous avons le temps de déjeuner avant notre bus pour Arequipa : nous choisissons avec soin des plats qui ne contiennent ni riz, ni pomme de terre car nous saturons un peu !

15h30, le bus part pour nous amener en bas de la route détruite. En une semaine, ils ont eu le temps de construire une route de substitution, néanmoins trop étroite et pentue pour les bus : nous mettons seulement 20 minutes à rejoindre le bus qui nous attend en haut et c’est parti pour quelques heures de route.

Nous parvenons à Arequipa à 1h du matin, soit bien plus tôt que nous pensions, aussi nous rejoignons notre auberge en taxi. Par chance, il reste une chambre, ce qui nous permet de dormir confortablement.

Jour 6 : derniers moments à Arequipa

Nous nous levons tranquillement et restons à l’auberge une bonne partie de la journée. Nous allons juste au marché pour acheter de quoi cuisiner pour le midi et le soir et c’est l’occasion de prendre quelques dernières photos.

Une coccinelleUne coccinelle
La vue depuis le toit de l'aubergeLa vue depuis le toit de l’auberge

Au terme de cette calme journée, nous décidons de rejoindre le terminal de bus en collectivo avec tous nos sacs. Celui-ci est bondé, même un dimanche, et nous voyageons avec nos gros sacs sur les genoux, pliés en quatre. Nous descendons avec soulagement et attendons notre bus pour Cusco, départ à 20h, pour un trajet de nuit, qui se déroulera sans encombre.

 

Arequipa, ville coloniale

Arequipa, ville coloniale

Du 20 au 23 avril

Arrivée à Arequipa

Nous arrivons sans encombre au terminal de bus d’Arequipa, une des grandes villes péruviennes ayant conservé son architecture coloniale. Pour ne pas se perdre et comme il fait déjà nuit, nous préférons prendre un taxi. Nous demandons le prix de la course alors que le moteur tourne tout juste : 15 soles, soit 5 euros. 15 minutes plus tard, nous sommes déposés devant l’auberge « Yes Arequipa Hostel » où nous prenons possession de notre chambre. Nous apprenons au passage que la course n’aurait dû coûter que 10 soles soit un peu plus de 3 euros. Le chauffeur, en plus d’être peu souriant, a profité des touristes. Nous dînons en finissant la nourriture qui nous reste du midi puis nous allons dormir.  

Jour 1 : visite de la ville

Ce matin nous avons le choix entre pancake avec banane ou oeufs brouillés et pain pour le petit déjeuner. L’avantage d’être deux c’est que nous n’avons pas à nous décider et nous prenons les deux pour partager.

Nous allons nous promener dans la ville, assez agréable avec ses petites maisons coloniales et son centre historique classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2000. Cela nous fait un peu bizarre d’être si bas : la ville n’est qu’à 2335 mètres au-dessus du niveau de la mer !

Nous passons devant quelques églises aux façades mêlant art indien et art colonial. Malgré le guide qui nous dit que nous pouvons y observer puma ou sirènes, il est difficile d’aiguiser notre regard devant le foisonnement de détails.

Intérieur de l'église Saint AugustinIntérieur de l’église Saint Augustin

Nous nous dirigeons ensuite vers le cœur de la ville : la place d’armes, magnifique. Les palmiers et fleurs forment une belle masse verte et fraîche en son centre, bordé d’arcades délicates, et la cathédrale blanche domine superbement les lieux. Elle est large (108 mètres) mais élégante avec ses deux clochers qui s’élancent vers le ciel. Nous y entrons et constatons que l’intérieur, bien qu’un peu plus kitsch avec sa décoration à la chantilly, rivalise d’élégance et de légèreté avec l’extérieur. Nous y retrouvons de nombreuses statues vêtues de leurs plus beaux atours et admirons longuement la chaire et le travail effectué sur l’ange déchu qui orne sa base.

Premier aperçu de la cathédralePremier aperçu de la cathédrale
Les arcades de la place d'armesLes arcades de la place d’armes
La place d'armesLa place d’armes
L'intérieur de la cathédraleL’intérieur de la cathédrale

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SatanSatan
Détail du sol Détail du sol
Thomas sort de la cathédraleThomas sort de la cathédrale
Détail de la porte de la cathédraleDétail de la porte de la cathédrale
Sur la cathédrale, un chef IncaSur la cathédrale, un chef Inca

Nous continuons vers la Compañia, une église jésuite du XVIIe siècle, dont la façade mérite là encore quelques longues minutes d’observation. Nous ne nous attardons pas car le bâtiment est fermé et nous souhaitons le visiter au cours de notre séjour.

Façade de la CompaniaFaçade de la Compania
Détail de la façade Détail de la façade
Détail de la façade de la CompaniaDétail de la façade de la Compania

Nous allons donc directement à l’ancien cloître jouxtant l’église. Il est reconverti en galeries marchandes de luxe : peu de personnes y circulent et nous pouvons déambuler tranquillement d’une cours à l’autre.

Thomas mémorise le plan de villeThomas mémorise le plan de ville
Une grande crucheUne grande cruche
L'ancien cloître de la CompaniaL’ancien cloître de la Compania
La coursLa cours
Détail des arcades du cloîtreDétail des arcades du cloître

Nous continuons notre balade au marché San Camillo qui grouille de monde au milieu de stands colorés. Nous montons d’ailleurs les escaliers pour surplomber le magnifique rayon de fruits, qui donne envie de tout acheter avec ses produits s’étalant jusqu’à 4 mètres de haut. Nous passons près des comptoirs de jus de fruits, de viande fraîche (pour une fois appétissante), de poissons, de légumes, de fruits… Puis aux rayons  chapeaux, herbes et foetus de lama séchés et autres produits en tout genre, sans oublier les stands de patates (il en existe plus de 4000 variétés au Pérou !).

Montagnes de fruitsMontagnes de fruits

Thomas, guidé par les souvenirs de son voyage précédent, m’emmène à la Canasta, au fond d’une très jolie petite cours. Il y avait mangé par deux fois de délicieux sandwiches avec Cynthia. La boutique présente de nombreux pains et quelques gâteaux : l’eau nous monte déjà à la bouche. Nous décidons d’y acheter seulement un petit pain pour le goûter et de trouver un autre endroit pour déjeuner. Nous repasserons plus tard pour les desserts.

Thomas retrouve son café favoris Thomas retrouve son café favori

Nous voilà donc dans une rue piétonne derrière la cathédrale, atablés à la Tenampa, un restaurant mexicain. Le mérite principal de nos plats et d’amener un peu de variétés dans notre alimentation, mais cela n’a rien d’extraordinaire. Tant pis ! Nous nous rendons à la Canasta pour choisir notre dessert pour ce soir : une tartelette citron pour moi et des alfajores (sorte de macaron à la génoise) au Dulce de Leche pour Thomas.

Nous décidons de poursuivre par la visite du musée Santuarios Andinos pour voir la momie d’une princesse Inca retrouvée intacte en haut d’une montagne après 5 siècles de sommeil. Malheureusement pour nous, celle-ci est en cure de beauté aussi nous ne pouvons pas la voir. Le musée, construit autour de cette momie et des objets qui l’entouraient, perd donc la majeure partie de son intérêt : nous n’irons pas.

Un des hôtels Un des hôtels
Une des maisons bien conservéesUne des maisons bien conservées
Dans la villeDans la ville

A la place, nous nous rendons au monastère Santa Catalina, couvent dominicain fondé en 1579. Le site est immense et nous passons deux heures à déambuler d’une ruelle à l’autre en prenant le temps d’entrer dans chaque cellule. Nous hésitions à accepter une visite guidée mais il y a de nombreux panneaux explicatifs et nous constatons rapidement que les visites guidées sont expresses : nous voyons la même guide avec plusieurs groupes pendant notre balade !

Le site se compose d’un parloir,  d’une cours pour les novices, à l’écart de la vie du couvent, puis d’une succession de cellules.

Le parloirLe parloir
Reproduction d'une cellule de noviceReproduction d’une cellule de novice
La cours des novicesLa cours des novices

N’allez pas vous imaginer quelque chose de spartiate : chaque religieuse possédait sa chambre, meublée selon ses revenus, son cabinet d’aisance et une cuisine. On dénombra jusqu’à 170 religieuses et 300 esclaves africaines sur les lieux, au cours des 5 siècles d’activité du couvent. Aujourd’hui, il ne reste qu’une quinzaine de religieuses, dont la plus âgée à 100 ans. Le couvent vécut  donc relativement dans le luxe. Une des mères supérieures tenta de réinstaurer des règles plus strictes mais l’on tenta de l’assassiner à plusieurs reprises ! Certaines religieuses étaient néanmoins très ferventes et vécurent dans un grand dénuement. L’une d’entre elles, Ana de Los Angeles Monteagudo, fut reconnue bienheureuse par le Pape Jean-Paul II. 

Nous circulons donc dans cette ville au coeur de la ville, très bien entretenue et fleurie.

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La cours des orangesLa cours des orangers
Une des petites maisonsUne des petites maisons
Une autreUne autre
Une des cuisinesUne des cuisines
Une autre cuisineUne autre cuisine
Une des ruelles Une des ruelles
Une des cellules, bien équipéeUne des cellules, bien équipée
La salle de veillée funêbreLa salle de veillée funêbre
Une des nombreuses portes sculptéesUne des nombreuses portes sculptées
Une des salles de repos, à la mode orientaleUne des salles de repos, à la mode orientale
Une des ruelles Une des ruelles

Nous arrivons au lavoir puis à une grande fontaine, au pied d’un mirador d’où nous bénéficions d’une belle vue sur la ville et ses volcans. La visite s’achève par les cuisines communes, puis les bains communs où les religieuses se lavaient 7 fois par an.

Le lavoir du couventLe lavoir du couvent
Le jardin Le jardin
Une fontaine au cœur du monastèreUne fontaine au cœur du monastère
Depuis le toit du monastèreDepuis le toit du monastère
Vue sur le volcanVue sur le volcan
Le bain du monastèreLe bain du monastère
Système de filtrage de l'eauSystème de filtrage de l’eau

Suite à cette longue balade instructive, nous faisons un peu de sport en nous rendant à pied au mirador du quartier de Yanahuara. On y observe les 3 volcans qui encerclent la ville mais sinon, l’endroit n’offre que peu d’intérêt. Seule la façade de l’église en lave blanche et au fronton sculpté mérite qu’on s’y attarde.

Les arcades du mirador et le volcan en fondLes arcades du mirador et le volcan en fond
Au mirador de YanahuaraAu mirador de Yanahuara

Nous allons ensuite… faire du shopping ! Nous entrons dans un grand centre commercial, agencé par marque à la recherche d’une chemise blanche de remplacement pour Thomas. Après quelques essais et hésitations, nous repartons finalement les mains vides vers l’auberge.  

Comme nous prévoyons de prendre le bus le lendemain soir pour Cotahuasi, nous décidons de sortir en ville pour boire un verre et manger. Quelques restaurants sont dans le Routard et bien notés également sur TripAdvisor, mais lorsque nous regardons les prix, cela nous semble un peu cher (plats à 50 soles alors qu’on peut trouver des menus complets à 6). Nous commençons par tester des bières artisanales à Las Gringas puis nous allons manger un burger au Chelawasi, tenu par un couple americano-péruvien. Probablement pas le meilleur burger au monde, mais bien préparé et accompagné de frites de patates douces. Nous retournons boire une bière au quinoa afin de profiter de l’ambiance nocturne puis allons dormir.

Jour 2 : visite prolongée

Le petit-déjeuner pris, et complété par nos achats de la veille, Thomas commence sa journée par aller au terminal de bus, en collectivo (bus local) cette fois, pour acheter nos billets de bus vers Cotahuasi. Pendant ce temps, je trie nos nombreuses photos. Je reçois un message de Thomas : tous les bus du soir sont pleins ! Nous ne pourrons donc partir que le lendemain soir. C’est l’occasion de faire une lessive à la main en attendant son retour.

En ce dimanche de premier tour des élections, nous restons collés au PC jusqu’à 13h  (20h en France) dans l’attente des estimations puis décidons d’aller manger au marché pour découvrir un des plats typiques : le chicharron. Il s’agit d’un morceau de poitrine de porc cuit au four avec des pommes de terre et du maïs. C’est plutôt bon ! Nous en profitons pour faire quelques courses pour notre repas du soir.

Nous passons l’après-midi à l’auberge à rattraper notre retard sur le blog et faire de plus amples recherches sur le canyon de Cotahuasi. Nous en sortons vers 17h afin d’aller à la Terraza, le restaurant qui domine la place d’armes et la cathédrale. Nous y prenons juste un verre pour admirer le soleil couchant et les éclairages nocturnes. Cela vaut le coup !

La nuit tombeLa nuit tombe
Encore un peu plusEncore un peu plus

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Vue du solVue du sol
La place d'armes de nuitLa place d’armes de nuit

De retour à l’auberge, nous continuons à travailler sur le blog avant de préparer les produits du marché pour le dîner.

Jour 3 : dernière visite et bus

En cette dernière matinée, nous allons visiter l’église de La Compañía pour y admirer son immense retable en bois, du XVIIIe siècle et, surtout sa chapelle, dédiée à San Ignacio. Elle est entièrement peinte de couleurs vives. Les fresques représentent les fleurs et les oiseaux que les missionnaires voyaient dans la forêt. C’est assez impressionnant ! Nous voyons aussi un immense ostensoir en or, argent et multiples pierres précieuses. En laissant nos oreilles traîner, nous entendant les explications d’une guide privée : il s’agirait d’une petite partie du trésor des Jésuites, qu’ils auraient majoritairement caché lors de leur exil. Depuis le trésor reste introuvable…

Un des retables de l église de la CompaniaUn des retables de l église de la Compania

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Détails de la chapelleDétails de la chapelle
Le Christ entouré de deux symboles incas : le soleil et la luneLe Christ entouré de deux symboles incas : le soleil et la lune

Nous allons ensuite faire nos emplettes au marché et à la Canasta pour les prochains jours : pain, fromage et fruits. Au passage, nous craquons sur l’un des nombreux stands de jus de fruits du marché. Pour déjeuner, nous allons dans un restaurant chinois, le Mandarin. Les plats manquent de finesse mais au moins nous pouvons manger autre chose que du riz aux frites. Pour digérer, nous nous promenons dans les ruelles de la ville et passons par un marché artisanal où nous faisons quelques emplettes

Il est ensuite l’heure de retourner à l’auberge où nous discutons avec un couple de français en buvant une dernière tisane avant le bus de 19h qui nous mènera à Cotahuasi, un canyon moins connu que celui de Colca mais plus profond.

En voiture ! Nous reviendrons à Arequipa dans quelques jours pour récupérer nos gros sacs et nous rendre à Cuzco.

Copacabana et l’île du soleil

Copacabana et l’île du soleil

Du 15 au 17 avril

Jour 1 : découverte de Copacabana

Le bus pour Copacabana passe à 7h devant notre auberge et nous y récupère avant d’aller au terminal de bus.

Après un trajet sans intérêt notable, nous parvenons à Copacabana sur les coups de 10h30.

Barque et lamasBarque et lamas
Sur la place de San Pedro de TiquinaSur la place de San Pedro de Tiquina
Sur le petit port animéSur le petit port animé

Notre premier objectif est de trouver un logement car hier tout était réservé ou coûteux pour les logements en ligne. Nous entrons dans la première auberge venue : il y a de la place à prix raisonnable. Comme c’est le week-end pascal, nous ne cherchons pas plus loin et nous installons donc à l’hôtel Robyn pour 40 soles. La chambre est très correct mais il n’y a qu’un seul toilette-douche pour l’ensemble des occupants.

Nous visitons ensuite la ville, très encombrées où s’entassent des milliers de gens à l’occasion de Pâques : nombreux vendeurs de fruits secs et pop-corn, de grillades, de produits artisanaux mais aussi nombreux touristes. Nous constatons d’ailleurs que les touristes sont locaux et que nous sommes parmi les seuls européens des lieux.

Dans l'une des rues de CopacabanaDans l’une des rues de Copacabana

Nous dépassons le marché pour descendre vers le lac Titicaca et nous renseigner sur les prix pour se rendre à la Isla del Sol. Les rives du lac sont envahies par des tentes à perte de vue, pas un seul centimètre carré de libre. Les rares espaces vides sont couverts de détritus, c’est vraiment très sale.

Dépités, nous montons vers la cathédrale, qui elle est une excellente surprise ! Nous découvrons un grand édifice blanc, un peu aux allures de mosquée avec ses tours. Les sommets de l’édifice sont couverts de carrelages à dominante verte et aux touches de roses et oranges. L’intérieur est un peu moins intéressant, à part la Virgen de la Candelaria, aux traits de princesse Inca et à la robe volumineuse. Nous profitons du frais et du calme en dizaine de minutes avant de retourner sur le parvi.

La cathédrale majestueuseLa cathédrale majestueuse
Face à la cathédraleFace à la cathédrale
Porte de la cathédralePorte de la cathédrale

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Un des stands en face de la cathédraleUn des stands en face de la cathédrale

En sortant, nous remarquons des voitures très fleuries et parfois même chapeautées : ce sont les voitures qui se font baptisées ! La ville attire des gens de tout le pays et du Pérou pour baptiser leur véhicule. Nous lisons dans le guide que cela attire jusqu’à  50 000 véhicules le 5 août !

Une voiture fraîchement baptiséeUne voiture fraîchement baptisée
Une bolivienne typiqueUne bolivienne typique

Avec tout ça, nos estomacs se manifestent. Nous arrêtons notre choix sur un des nombreux restaurants qui proposent un menu complet pour 20 soles. Rassasiés, nous parcourons encore quelques rues avant de grimper en haut du cerro Calvario.

Avant de tenter l’ascension, nous souhaitons retirer de l’argent : les deux distributeurs qui acceptent la Mastercard sont hors service. Nous comptons nos deniers et avons tout juste de quoi repartir de la ville… c’est raté pour aller sur l’île demain ! Avec un peu d’espoir les distributeurs refonctionneront un peu plus tard…

Nous allons donc vers le Cerro. Le chemin est majoritairement emprunté par les fidèles, mais on remarque régulièrement des sorciers capables de prédire l’avenir, guérisseurs et liseuses des lignes de la main. Un doux mélange donc, qui ne gêne personne. Au sommet, une belle vue sur le lac certes, mais des montagnes de déchets et beaucoup de personnes alcoolisées… nous redescendons vite fait et à mi-hauteur de la colline, nous trouvons un coin tranquille pour admirer les lueurs du couchant.

CopacabanaCopacabana

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Coucher de soleil sur le lac TiticacaCoucher de soleil sur le lac Titicaca
lumière du couchant sur les bords du laclumière du couchant sur les bords du lac

En repassant dans le cette, nous tentons en vain de retirer de l’argent. Heureusement, certains restaurants acceptent la carte bancaire : nous pourrons donc manger ce soir et prendre le bus pour Puno le lendemain. Un peu déçu par cette histoire de sous, nous retournons à l’hôtel pour nous reposer une bonne heure. Sur les coups de 20h, nous sortons manger. Thomas prend un bon hamburger de lama et moi un menu avec soupe de cacahuète et spaghettis carbonara. Tout est très bon. Au moment de payer, bien sûr, le serveur nous dit que le lecteur de carte bancaire ne fonctionne pas. Sauf que nous n’avons pas de quoi régler en espèce. Il nous conduit dans un autre restaurant, sur la porte duquel il n’y a que le symbole Visa. Il passe derrière le comptoir sans rien dire et utilise la machine à carte. Ça fonctionne ! Un peu de stress donc mais ouf, on arrive à payer !

Pour finir cette drôle de journée, nous faisons une dernière tentative au distributeur : ça fonctionne aussi ! On est riche ! Pour fêter cela, nous achetons des pralines pour Thomas et des boucles d’oreille pour moi. Ma collection par pays s’agrandit. Il est par contre trop tard pour acheter les billets de bateau pour l’île du soleil, nous irons demain matin !

Jour 2 : l’île du soleil

Le réveil sonne à 7h, nous plions rapidement bagage en séparant les rares choses dont nous aurons besoin sur l’île et ce que nous comptons laisser à l’hôtel pour une nuit. Nous arrivons au port vers 8h10 et achetons deux billets aller pour l’île. Initialement, nous voulions être déposés au nord pour traverser à pied jusqu’au sud, mais nous apprenons que les bateaux n’y vont pas de fait de troubles locaux. Tant pis, nous commencerons par le sud et verrons sur place.

La traversée est agréable : le soleil brille et le lac est plat. Il est vraiment immense, souvent qualifié d’ailleurs de plus haut et grand lac navigable au monde (techniquement, un lac au Venezuela est encore plus grand et tout aussi haut mais n’a pas le statut de “navigable” car moins profond). Nous longeons les rives du lac et parvenons en un peu moins de deux heures sur l’île du Soleil où nous débarquons. Quelques autres personnes se rendent d’abord sur l’île de la Lune car ils ont un billet journée pour un tour organisé mais ce n’est pas notre cas. Nous voilà donc sur le soleil ! Nous payons les droits d’entrée, pour la communauté indienne Aymara, ensuite nous escaladons les marches qui mènent au coeur de Yumani, village principal de l’île.

Copacabana s'éloigneCopacabana s’éloigne
Vers l'îleVers l’île
Sur le lacSur le lac
L'accueil par les IncasL’accueil par les Incas

Notre objectif est de trouver un logement. Nous sommes accostés par une petite dame qui nous montre ses chambres mais nous ne sommes pas convaincus. Thomas avait repéré une adresse sur un blog mais quand nous arrivons devant cela semble délabré. Après avoir testé encore une adresse, nous entrons au hasard dans la cour fleurie d’un hôtel. Il y a bien des chambres, à 50 bolivianos avec salle de bain privative. Cela nous semble un peu cher et demandons s’il y en a avec salle de bain partagée. Le gérant ouvre alors la porte d’une chambre où les toilettes sont cassés mais le lavabo fonctionne. En plus il y a une vue parfaite sur la Cordillère Royale et bien sûr sur le lac, le tout pour 40 soles. Nous acceptons aussitôt !

Vue depuis l'hôtelVue depuis l’hôtel
Même sur la Isla del SolMême sur la Isla del Sol

Une fois délestés de nos petits sacs, nous demandons à notre hôte s’il est possible d’aller au nord. D’après lui, non, les troubles subsistent. Nous pouvons néanmoins tenter mais si nous voyons un drapeau rouge, il ne faut pas passer. Bien, nous verrons donc plus tard. En attendant, nous parcourons les dédales de rues pavées jusqu’à l’un des points de vue : le Cerro Chequesani, à 4075 mètres au-dessus du niveau de la mer. Nous nous essouflons toujours assez vite en montée à cause de l’altitude mais sommes néanmoins rapidement au sommet où nous bénéficions d’une vue magnifique sur l’île et le lac. C’est très beau et nous profitons de la beauté des lieux jusqu’à l’heure du déjeuner tout en observant les habitants avec leurs ânes et cochons.

Vers l'écoleVers l’école
Habitants au retour du champHabitants au retour du champ
Une des terrasses qui nous tentaient bienUne des terrasses qui nous tentait bien
Cultures en terrasseCultures en terrasse

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Une maison en ruineUne maison en ruine

En descendant, nous apercevons un drapeau rouge sur la route qui mène au nord : impossible donc d’y aller. Nous déjeunons en terrasse, une bonne truite pour moi et un bon burger pour Thomas. Cela a des airs de vacances. Nos voisins de table, français, ont l’accent du sud et n’arrêtent pas de parler de la Corse, ce qui renforce cette impression de vacances. Nous apprenons au détour de la conversation que les troubles opposent les deux villages du nord, le premier ayant construit une auberge un peu trop près de ruines classées au goût du deuxième.   

Comme de toute façon, nous ne pouvons pas aller au nord, nous nous attardons en terrasse jusqu’à ce que nous soyons seuls pour savourer les lieux.

Nous décidons ensuite de nous rendre à la plage en contrebas. Avec une moyenne de 10 degrés, le lac est frais mais les abords sont agréables et nous y restons plus d’une heure à lire au calme et au soleil.

Face au lacFace au lac
Un des petits portsUn des petits ports
La plage en contre-basLa plage en contre-bas
La fleur de habas (haricot), très agréablement odoranteLa fleur de habas (haricot), très agréablement odorante

Avant que celui-ci ne se couche, nous grimpons, à travers les eucalyptus, jusqu’au sommet de la deuxième colline qui offre une vue imprenable sur la côte et la Cordillère Royale. Nous sommes quasiment seuls, c’est très silencieux. Chacun contemple le coucher du soleil sur l’île et le lac : c’est superbe.

Vue sur Copacabana depuis l'îleVue sur Copacabana depuis l’île

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Coucher de soleil depuis la Isla del SolCoucher de soleil depuis la Isla del Sol
La Cordillère Royale au soleil couchantLa Cordillère Royale au soleil couchant

Nous regagnons l’hôtel aux dernières lueurs du jour. Il était temps car il n’y a pas d’éclairage public et il fait donc nuit noire à 18h30. Nous croisons les derniers paysans avec leur chargement et leurs ânes puis tout est calme. Nous ressortons vers 19h30 avec nos frontales pour aller manger. Nous choisissons un petit restaurant chaleureux, éclairés par des bougies, pour un repas copieux et savoureux, avec bien sûr une soupe de quinoa en entrée. C’est la maman aux fourneaux et le père et les enfants au service. Parfois nous voyons l’un d’entre eux courir à l’épicerie voisine pour acheter les ingrédients manquants.

Nous admirons les étoiles sur le chemin du retour avant de nous réfugier sous les trois couvertures ! Pas de chauffage ici, et les nuits sont fraîches.

Jour 3 : retour en ville et passage de frontière

Il a plu fortement une bonne partie de la nuit. Nous avions mis le réveil à 5h30 pour admirer du lit le lever de soleil sur la Cordillère Royale depuis notre lit, mais bien sûr nous n’avons rien vu. Malgré la pluie et la fraîcheur de la chambre, il nous faut sortir du lit car le bateau du retour est à 10h30. Nous grignotons du pain dans la chambre puis regagnons l’embarcadère où il y a foule ! La pluie nous laisse un peu de répit mais redouble de force vers 10h20. Évidemment, nous avons laissé nos vêtements de pluie sur le continent… En plus, nous voyons des bateaux accostés sur les différents pontons mais aucun n’est le bon. La foule se déplace donc sous la pluie d’un ponton à l’autre. Il est finalement 10h45 quand deux bateaux sont prêts : nous nous y entassons à l’intérieur, au milieu des sacs à dos et de quelques chaises en plastiques ajoutées pour l’occasion. Cette traversée les uns sur les autres, avec des vêtements mouillés et un bateaux qui roule sur les flots, est loin d’être une partie de plaisir ! Nous sommes tous contents de mettre les pieds sur la terre ferme vers midi.

Un des bateaux typiquesUn des bateaux typiques

Thomas et moi achetons le billet de bus pour Puno, au Pérou, avant de nous rendre à l’auberge. Le départ est prévu à 13h30, cela nous laisse le temps de manger un peu avant. Enfin, c’était sans compter le fait que l’hôtel est fermé ! Nous tambourinons sur le rideau de fer, demandons aux voisins, patientons 20 minutes, sans succès. La voisine nous dit que les gérants sont peut être à leur autre hôtel moderne, quelque part en ville. Thomas part donc à la recherche de cet autre hôtel et je reste au cas où quelqu’un arrive. Je continue à frapper de temps en temps et finalement la porte s’ouvre ! Il est 13h, j’attrape les deux gros sacs et marche aussi vite que possible vers le centre, d’où partent les bus. A 13h10, je croise Thomas qui est avec une des dames de l’autre hôtel mais qui marche treeeees lentement. Thomas a donc bien trouvé l’autre hôtel, qui a appelé notre hôtel, c’est pour cela qu’un monsieur a fini par entendre mes coups sur la porte. Tout s’arrange donc mais nous avons bien failli rater le bus avec cette histoire ! Nous avons tout juste le temps d’acheter des saltenas (empañadas boliviennes) et de changer nos derniers bolivianos avant de nous jeter dans le bus. Ouf !

Quelques kilomètres plus loin, c’est la frontière avec le Pérou ! Pas de contrôle des grands sacs mais le contrôle de nos identités des deux côtés de la frontière prend quand même plus d’une heure. Il est ensuite temps de rejoindre Puno, c’est la fin de notre court séjour bolivien.

Synthèse de notre séjour en Bolivie

Ce séjour fut bref du fait de notre manque de temps. Oui manque de temps car nous décollons le 17 mai de Lima, soit dans un mois tout pile et nous souhaitons passer du temps au Pérou. Dans notre programme initial, nous avions prévu plus de temps en Bolivie, notamment pour aller à Sucre, ville coloniale que j’avais beaucoup apprécié la dernière fois, puis aller en Amazonie. Mais nous avons passé plus de temps que prévu en Patagonie et c’est notre durée de séjour en Bolivie qui en a pâtie.

Ce séjour fut néanmoins intense : nous nous sommes plongés dans des paysages magnifiques, immenses et extrêmement variés. Bien sûr, le coucher du soleil sur le salar inondé est certainement le point d’orgue du séjour mais nous n’oublierons pas le calme et la vie simple des habitants de la Isla del Sol.

Nous restons néanmoins mitigés par notre séjour à cause de la pollution : pollution olfactive dans les villes encombrées, pollution sonore du fait du monde qui s’entasse et qui crie sans arrêt pour vendre quelque chose et, enfin, pollution visuelle car le pays est sale, très sale. La population, quelque soit son âge, quelque soit le lieu, prend la nature pour une poubelle et c’est bien dommage ! On pourrait se dire que pourtant avec le culte de la Pachamama (la terre mère) qui perdure, le respect serait plus grand ! Espérons que cela change dans les prochaines années…

Une journée à La Paz

Une journée à La Paz

14 avril

Nous arrivons à La Paz vers 5h du matin, avec une heure d’avance et devons donc patienter une heure dans la gare en attendant que notre auberge, Arthy’s House, ouvre ses portes.

La gare résonne aux cris des agences de bus (Copacabanaaa ! Potosi Potosiiii !) et aux cris des vendeurs ambulants (Maté ! Café !) pendant que quelques personnes dorment sur les bancs. Nous trouvons une place libre et passons le temps en écrivant nos articles de blog.

Nous rejoignons ensuite notre auberge à 700 mètres de là,  heureusement la route est en légère descente pour y aller. Nous avons la chance de récupérer notre chambre et pouvons donc nous laver avant de nous écrouler dans nos lits jusqu’à 11h.

Notre première occupation consiste à trouver une laverie pour y déposer presque toutes nos affaires, surtout nos pantalons imbibés du sel du Salar. Une fois notre baluchon déposé avec l’assurance de le récupérer le soir, nous nous promenons dans cette ville de 2,3 millions d’habitants construite au début du XXe siècle.

Nous commençons par explorer le bas de la ville, déjà perché à 3200 m : le marché puis l’église San Francisco à la magnifique façade baroque de la fin du XVIII. Nous parcourons ensuite le vieux quartier avec son marché aux sorcières, où pendent les fœtus de lama séchés, offrandes incontournables à la Pachamama, à déposer sous les fondations de sa maison, et ses boutiques touristiques très colorées.

L'église San FranciscoL’église San Francisco
Passage et échoppesPassage et échoppes
Vente de fruits et légumesVente de fruits et légumes

Entre deux échoppes, nous découvrons une petite cour tranquille où nous savourons un bon café à l’Angelo Colonial.

Pause café après une nuit en pointilléPause café après une nuit en pointillé

Nous parcourons encore un peu les environs avant de nous attabler dans un restaurant indien qui semble correct et propose un menu à 40 bolivianos (5 euros). Nous pourrions certainement grignoter à moins cher mais nous préférons un repas consistant.

Ça grimpe !Ça grimpe !
Une ville bien câblée !Une ville bien câblée !

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Nous pouvons maintenant attaquer les hauteurs de la ville, qui culmine à 4000 mètres. Nous nous arrêtons néanmoins avant, au parc Montículo, dans le quartier aisé de Sopocachi, qui offre un beau point de vue sur l’agglomération.

Portail du XVIIIè au parc Monticulo à SopocachiPortail du XVIIIè au parc Monticulo à Sopocachi
Vue sur les toits de La PazVue sur les toits de La Paz

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L'église du parc MonticuloL’église du parc Monticulo
Une drôle de façon de s'asseoir ! Une drôle de façon de s’asseoir !

De là, nous marchons vers le poumon vert de La Paz, le Parque Mirador Laikacota, que nous traversons rapidement pour rejoindre la place de Murillo. Elle est entourée du palais présidentiel, du congrès et de la cathédrale. Les indiens n’eurent le droit de traverser cette place qu’en 2005 avec l’élection d’Evo Morales ! Le président a également changé l’horloge du parlement pour qu’elle tourne dans le sens inverse afin d’illustrer son combat contre l’hégémonie du Nord. Il paraîtrait qu’en hémisphère sud, les cadrans solaires foctionnent en sens contraire, mais il nous faut encore vérifier ce point en vrai (déjà vérifié sur Wikipedia).

Plaza MurilloPlaza Murillo
L'horloge à l'enversL’horloge à l’envers
Une statue plaza MurilloUne statue plaza Murillo

Bien sûr, je tombe en rade de batterie et pour une fois je n’ai pas pris celle de rechange. Nous retournons rapidement à l’auberge et revenons sur nos pas en traversant la Calle Jaén, une des mieux restaurées de La Paz.

Calle JaénCalle Jaén
Calle JaénCalle Jaén

En retournant sur la place Murillo, nous tombons sur la procession de Pâques, assez impressionnante !

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Comme nous devons récupérer notre linge, nous quittons ce spectacle haut en couleur pour aller à la laverie mais ce n’est pas prêt. Nous nous occupons autour des marchés, récupérons enfin notre linge propre et retournons à l’auberge. En chemin,  nous tombons sur une autre partie de la procession de ce vendredi saint,  férié en Bolivie.

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la-paz-25La procession sous nos fenêtres

Nous ressortons de la chambre pour aller dîner à 15 minutes à pied, au restaurant Luciernagas. Nous prenons une spécialité bolivienne à partager : le Picante Surtido, composé  de langue de boeuf, de charque (viande effilée et séchée), de saice (morceau de viande en sauce) et de sajta de pollo (poulet rôti), avec du riz et des tuntas (pommes de terre déshydratées puis re-hydratées avant d’être cuisinées) à la sauce aux cacahouètes. Le patron hollandais est adorable, l’ambiance agréable mais nous sortons déçus car les plats sont trop salés.

De retour à l’auberge, nous nous endormons rapidement car demain nous nous levons tôt pour rejoindre Copacabana, sur la rive du lac Titicaca.

Premier arrêt bolivien : Tupiza

Premier arrêt bolivien : Tupiza

8 et 9 avril

Tupiza, tout le groupe descend !

Notre trajet en train de 3h30 s’achève à Tupiza, où nous arrivons de nuit car il y a une heure d’écart entre la Bolivie et l’Argentine. En chemin, nous avons pu apercevoir quelques paysages mais nous avons surtout dormi.

Vue depuis le busVue depuis le bus
Vers la BolivieVers la Bolivie
Détail de la montagneDétail de la montagne
Notre trainNotre train

Lorsque nous descendons du train avec Clara, Cora, Beatrix et Fernando, nous sommes alpagués par un représentant d’une des nombreuses agences qui organisent les tours dans le Sud Lipez et le Salar de Uyuni. Il s’avère que c’est également le gérant de l’hôtel où dorment nos compagnons : comme notre auberge est à deux pas de la sienne et que nous sommes de potentiels futurs clients, il nous embarque tous les 6 dans son 4*4.

Une fois arrivés à son auberge, il nous présente le tour de son agence, Los Solares. Cela a l’air pas mal et nous nous entendons bien avec les quatre autres, qui ont déjà réservé une voiture pour lundi matin. Problème : il y a entre 4 et 5 touristes par voiture, aussi nous ne serions pas avec eux. Le gérant attend le retour de 2 voire 4 personnes aussi nous ne sommes pas sûrs d’avoir une place… nous prenons la nuit pour réfléchir et regagnons notre auberge, Butch Cassidy.

Nous y sommes accueillis par Franklin, l’adolescent de la famille, au petit soin pour ses hôtes ! Nous sommes très bien logés dans une chambre spacieuse et propre avec salle de bain privative. De plus, le Wi-Fi fonctionne très bien sur nos téléphones.

Nous mangeons en ville, dans une pizzeria car il n’y a que cela. Le restaurant s’appelle Tu Pizza (quel jeu de mot !) et nous y mangeons de bonnes… pâtes ! Nous sommes plus chanceux que nos compagnons que nous croisons dans une autre pizzeria où ils attendent depuis plus d’une heure. Nous apprendrons le lendemain qu’en plus, ce n’était même pas bon.

Choix d’une agence et balade dans une décharge

Nous commençons notre journée à 8h par un délicieux petit-déjeuner composé de chocapic, lait frais, vrai jus d’oranges pressées, pancakes maison ! Un luxe que nous dévorons à pleine dent avant d’aller en ville pour faire le tour des agences.

En chemin vers le centre, nous comparons les différentes hypothèses qui s’offrent à nous pour le tour :

  • Partir avec nos amis avec l’agence Los Solares mais nous ne serions pas dans leur voiture. Nous serions soit avec les deux autres personnes inscrites soit dans une troisième voiture si les amis des deux inconnus arrivent.
  • Partir avec une autre agence, proposée par notre hôtel, où il y a déjà deux personnes inscrites.
  • Partir avec Tupiza Tour ou Torres Tour, les deux agences mastodontes de la ville.
  • Trouver une autre agence.

Nous éliminons la première hypothèse car beaucoup trop de variables dans l’équation. Nous éliminons également la troisième car nous ne voulons pas partir avec un trop gros groupe. Il nous reste donc deux solutions en tête lorsque nous parcourons le petit centre-ville, sans grand intérêt.

Notre premier objectif est de retirer suffisamment de liquide afin de régler l’agence que nous aurons choisie. L’excursion est à 1250 bolivianos (170 €) par personne pour quatre jour (guide et cuisinière compris). Franklin nous ayant dit que les deux distributeurs de la ville n’accepte que les cartes Visa, nous stressons un peu avec nos Mastercard. Et de raison, impossible de retirer de l’argent. Dépités, nous passons devant l’agence Alejandro Adventure Tour où la gérante se jette littéralement sur nous alors que nous sommes encore sur le trottoir. On sent qu’elle dévide à toute allure un discours cent fois répété mais néanmoins, ce qu’elle propose nous plaît car cela sort des sentiers battus. Nous lui disons que nous ne pouvons pas tirer d’argent, elle nous répond que l’on pourra payer à la fin en arrivant à Uyuni. Dans l’agence, nous rencontrons Aurore et Florian, deux français qui ont sélectionné cette agence après avoir fait le tour des autres guérites. Nous apprenons qu’il y a également un américain et une belge déjà inscrits. Convaincus, nous nous inscrivons à notre tour mais devons attendre confirmation car l’agence doit trouver deux autres personnes pour compléter la deuxième voiture. Florian et Aurore ayant réussi à tirer de l’argent avec leur Mastercard, nous re-tentons notre chance, en choisissant des options différentes sur le distributeur (crédit au lieu de compte courant). Et bingo ! Nous avons de quoi nous acquitter de nos dettes.

Une des rues de TupizaUne des rues de Tupiza
Et une autreEt une autre
Palmier et ombrePalmier et ombre

Comme il nous faut patienter jusqu’à 17h pour découvrir si nous partirons ou non le lendemain matin pour 4 jours d’excursion dans le Sud Lipez et le Salar de Uyuni, nous retournons à l’auberge pour déjeuner puis partons nous promener vers la Porte du Diable et le canyon del Inca, à 6 km de notre auberge. Il fait beau et chaud, nous traversons le village qui sommeille et parvenons au début de la randonnée, dans une décharge à ciel ouvert. Nous avançons néanmoins au milieu des détritus en espérant que cela s’améliore : oui, au bout d’un bon kilomètre, c’est enfin propre et nous pouvons profiter pleinement du paysage ocre et vert qui s’offre à nous. Le soleil vif fait admirablement ressortir les couleurs et les formes de cactus tranchent sur celles des montagnes environnantes.

La déchargeLa décharge

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Un des beaux cactusUn des beaux cactus
Une belles roches Belles roches
Roches fuselées Roches fuselées
En cheminEn chemin

Nous arrivons devant la majestueuse Porte du Diable, très bien découpée, et continuons notre escapade vers le canyon del Inca, où seul un filet d’eau anime un peu les lieux. Nous profitons de l’ombre et de la fraîcheur pour reprendre notre souffle, on est quand même à 3268 mètres au dessus du niveau de la mer.

Las Puertas del DiabloLas Puertas del Diablo
Devant les Puertas del DiabloDevant les Puertas del Diablo
Thomas dans le canyonThomas dans le canyon

Il est temps de faire demi tour pour savoir si oui ou non nous partons demain !

Sur le retourSur le retour
Thomas sur le retourThomas sur le retour
Fleur jauneFleur jaune

La réponse est positive : nous serons avec deux autres français, très certainement bretons vus les noms. Rassurés, nous retournons à l’auberge pour nous reposer un peu avant de repartir en ville pour un dernier tour et régler l’agence pour le lendemain. En ce dimanche soir, presque toutes les boutiques sont fermées : nous parvenons tant bien que mal à faire des courses pour le dîner.
Et hop, au lit !

Tilcara : au coeur des andes argentines

Tilcara : au coeur des andes argentines

Du 4 au 8 avril

Jour 1 : installation à Tilcara

Nous arrivons en début d’après-midi à Tilcara, au coeur de la Quebrada de Humahuaca. Le village semble endormi : les rues en terre battue sont désertes, les petites maisons en pisé semblent inhabitées. Nous rejoignons notre auberge, la Albahaca, en quelques pas car tout est accessible à pied puis nous prenons possession de notre petite chambre. Nous avons la chance d’être installé dans une chambre où il y a seulement deux lits superposés, pas de ronfleur à craindre !

Vue depuis le busVue depuis le bus
Repos sur la terrasseRepos sur la terrasse
Notre aubergeNotre auberge

Sofia, l’une des employées, nous explique avec force détails les excursions à faire aux alentours : temps de parcours, tarifs, heure conseillée pour s’y rendre… bref nous avons presque notre planning à la journée pour les 3 ou 4 jours que nous comptons passer dans la région.  

Nous partons ensuite à la recherche d’un restaurant sachant qu’il est déjà 15h30. Même pour les argentins, c’est tard et nous ne trouvons qu’un seul petit resto ouvert, le Nordiste. Nous y savourons un Lomito, sandwich à la viande pour Thomas, et une salade de quinoa/tomates/noix/fromage de chèvre pour moi. Tout est très bon, particulièrement le fromage au goût prononcé mais doux. Nous apprenons qu’il s’achète au marché.

Dans les rues de TilcaraDans les rues de Tilcara
Une des rues du centreUne des rues du centre
Maison avec cactus intégré au toitMaison avec cactus intégré au toit
Dans TilcaraDans Tilcara
bon appétit !bon appétit !

Nous marchons ensuite sur 2 km pour nous rendre au vieux village fortifié précolombien, la Pucara, abandonné à l’arrivée des espagnols. Il est 17h et le site ferme à 18h aussi nous sommes relativement tranquilles et pouvons visiter les minuscules maisons reconstruites, dans les années 1950, sans bousculade. Tout est en pierre et étudié pour résister au vent. Les maisons ne possèdent qu’une ouverture : la porte. Nous n’observons ni fenêtre, ni cheminée. Les corrals sont en contre bas pour l’élevage de lama. Avec les cactus qui parsèment le site, on se croirait au far-west, d’ailleurs on croise même Lucky Luke !

Le point qui sépare la nouvelle de l'ancienne villeLe point qui sépare la nouvelle de l’ancienne ville
Des lamas !Des lamas !
Reconstitution Reconstitution
Les maisons du vieux villageLes maisons du vieux village
Attention à la têteAttention à la tête
Les petites maisons anciennesLes petites maisons anciennes
Les corrals vu de loinLes corrals vu de loin
La vue depuis PukaraLa vue piquante vers la vallée depuis Pucara
Vue vers le nouveau villageVue vers le nouveau village

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Lucky Luke et une de ses fansLucky Luke et une de ses fans

Nous finissons la visite par le cimetière : les morts étaient enterrés en position foetale dans des structures rondes en pierre, souvent dans le cimetière mais parfois aussi dans un coin de la maison. Les tombes sont aujourd’hui vides, mais il est possible d’observer les différents objets retrouvés sur le site au musée archéologique de la ville. Il est trop tard pour y aller aujourd’hui, nous irons donc demain !

Les tombesLes tombes

Pour le dîner, nous nous joignons au barbecue organisé par l’auberge, dans une autre auberge du même  propriétaire. C’est l’occasion pour nous de discuter avec des canadiens, des allemandes, des italiens et un français. Sofia nous explique que c’est un barbecue à bas prix : ici, les argentins achètent rarement de la bonne viande car elle est chère. Il est ainsi courant d’acheter du poulet et des abats. Nous mangeons donc du poulet, des saucisses, du chorizo plus doux que le chorizo espagnol, du coeur de boeuf. Sont également proposés boudins noirs et intestins mais nous faisons l’impasse sur ces produits. En tout cas c’est très bon et nous finissons la soirée en chantant accompagnés par une guitare.

Jour 2 : les gorges du diable  (garganta del diablo)

Nous prenons notre petit déjeuner en terrasse : ici il fait beau sauf en janvier et février et il fait chaud dès que le soleil brille.

Nous partons vers 10h pour les gorges du diable. Normalement l’excursion dure 3 heures pour 4 km : nous serons donc rentrés pour le déjeuner. Nous traversons de beaux paysages aux couleurs tranchées : le vert des plantes et des cactus ressort bien sur l’ocre de la terre et des montagnes. Nous parvenons en un peu plus d’une heure à l’entrée des gorges, payante. Le site en lui-même est tout petit : il offre d’un côté un petit point de vue sur les gorges et la vallée et de l’autre nous atteignons une cascade de 10 mètres, l’occasion de prendre une petite douche !

Deux belles vachesDeux belles vaches
Les montagnes alentoursLes montagnes alentours
En cheminEn chemin
Les gorges du diable : nous y sommesLes gorges du diable : nous y sommes

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En descendant vers les gorgesEn descendant vers les gorges
Vers la cascadeVers la cascade
La jolie petite cascadeLa jolie petite cascade

En sortant du site, nous discutons avec le gardien pour en savoir plus sur le nom du lieu : en fait, l’ingénieur qui a travaillé aux chutes d’Iguazu a également travaillé ici et a trouvé une ressemblance entre les deux endroits… Oui, bon, il faut certainement entre ingénieur pour le voir… Nous continuons à grimper pour rejoindre un autre point de vue, sur une autre vallée où les cactus s’étalent à perte de vue. Nous apercevons au loin l’école de la communauté.

Les maisons près des gorges du diableLes maisons près des gorges du diable

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Devant la valléeDevant la vallée

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De retour en ville, nous nous attablons à La Cheba où nous goutons des sorrientes, raviolis locales farcies de diverses manières.  Nous choisissons celles au quinoa et chèvre et celles au maïs violet. C’est très bon !

Pour digérer et bien finir cette journée, nous parcourons les 3 salles du musée archéologique. Comme d’habitude, c’est assez désordonné et cela manque d’explications. Cela dit, nous nous attardons devant des récipients du peuple Machu, représentant des visages particulièrement bien dessinés (interdiction de prendre des photos, désolée).

Dans le musée, toit en cactus, cactus et peaux de vachesDans le musée, toit en cactus, cactus et peaux de vaches

Nous allons ensuite au marché pour acheter fromage de chèvre et légumes pour ce soir. Le fromage est très bon, parfumé et frais. Il ne nous manque que du miel pour le sublimer.

Jour 3 : randonnée vers Maimara

Aujourd’hui nous avions prévu d’aller en bus à Purmamarca voir la colline des 7 couleurs, puis à Maimara pour contempler la Palette du Peintre. C’était sans compter la grève générale des transports, y compris des taxis ! Dommage pour nous… nous ne pourrons donc pas aller à Purmamarca.

Nous prenons donc notre temps et déjeunons à l’auberge. Nous décollons vers 15h pour nous rendre à pied à Maimara, à 6 km de là. Le chemin n’est pas marqué et même avec le GPS, nous ne faisons que suivre une direction, en suivant le Rio Grande, en réalité bien petit.

Nous traversons une très jolie vallée verdoyante et cultivée. Les champs de légumes s’alternent avec les champs de fleurs, qui viennent agréablement colorer les lieux. De plus, la Palette du Peintre domine ce paysage, apportant toutes les nuances des minéraux. C’est sublime et nous faisons de nombreuses pauses pour en apprécier les variations. Nous observons également les paysans dans les champs : le travail se fait encore à la force des bras et des ânes.

Les bords secs du Rio GrandeLes bords secs du Rio Grande
Thomas devant la PaletteThomas devant la Palette
La Palette du PeintreLa Palette du Peintre
Des briques qui sèchentDes briques qui sèchent
Dans un champDans un champ
Un des champs de cette petite vallée verdoyanteUn des champs de cette petite vallée verdoyante

Après 1h45 de marche, nous parvenons à la petite bourgade de Maimara, composée d’une rue principale et nous dirigeons vers la micro brasserie conseillée par notre auberge. Nous la trouvons à 1 km de là et sonnons à la porte. Une petite dame adorable nous fait rentrer et s’excuse car son tablier est un peu sale. Sa bonne humeur est contagieuse et elle nous explique plein de choses. Nous découvrons ainsi que “Albahaca”, le nom de notre auberge, signifie basilic. Dans cette région, lors d’une fête, si le jeune homme offre un brin de basilic à une jeune fille sous le soleil de midi, il la demande en mariage et si elle prend le brin, c’est qu’elle accepte. Nous avons aussi vu les différentes plantes de quinoa et appris que le maïs changeait de couleur, mais pas de goût, en fonction des minéraux présents dans la terre. Enfin, nous goûtons des bouchées de Dulce de Leche de chèvre avec du quinoa soufflé. Nous repartons de là avec basilic et bières.

Du maïs de toutes les couleursDu maïs de toutes les couleurs

Au retour, nous passons devant le cimetière, un des points d’intérêt de la région. Il est construit en palier, à flanc de colline et est hyper coloré grâce aux fleurs artificielles à foison.

Dans les rues de MaimaraDans les rues de Maimara

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Le cimetière de MaimaraLe cimetière de Maimara
Le Christ en robe, pour la Semaine Sainte ?Le Christ en robe, pour la Semaine Sainte ?
Un des nombreux autels à la PachamamaUn des nombreux autels à la Pachamama
La Palette du Peintre en fin de journéeLa Palette du Peintre en fin de journée
Traversée du Rio GrandeTraversée du Rio Grande
Dernier regard sur la Palette du PeintreDernier regard sur la Palette du Peintre

Après ces trois bonnes heures de balades, nous dégustons la bière sur la terrasse de l’auberge et, comme nous sommes un peu feignants, nous décidons d’aller au restaurant. Des pensionnaires de l’auberge nous conseillent une pizzeria, ce qui nous convient très bien. Thomas prend une pizza au roquefort et moi des raviolis ricotta et jambon, à la sauce pesto maison. Nous nous régalons tous les deux : les produits sont frais, bien travaillés et les senteurs bien présentes.

Jour 4 : Humahuaca

En ce dernier jour dans la région, nous partons en bus avec deux italiens de l’auberge pour nous rendre à Humahuaca, 2989 mètres au-dessus du niveau de la mer, à 40 minutes au nord de Tilcara. Arrivés là-bas, nous tombons immédiatement sur un chauffeur pour aller sur le site de la colline des 14 couleurs. Il nous propose le prix normal pour s’y rendre et nous fixons l’heure de départ à 12h30, ce qui laisse le temps au soleil d’éclairer les montagnes et à nous de découvrir ce village.

La place est très touristique : elle est bordée de boutique et des vendeurs ambulants proposent chapelets et chapeaux en masse. Trois attractions majeures : le cabildo et sa tour d’horloge, d’où émerge à midi pile la statue taille réelle de San Francisco Solano ; l’église de la Chandeleur, construite en 1641, avec ses statues habillées, son autel recouvert d’or et ses lambris en bois de cactus ; et enfin, le monument à l’indépendance, démesurément grand par rapport à la taille de la ville !

Humahuarca et ses boutiques touristiquesHumahuarca et ses boutiques touristiques
L'égliseL’église
Tours de chapeaux et d'égliseTours de chapeaux et d’église
Une des nombreuses vendeusesUne des nombreuses vendeuses
La tour et son saint en son seinLa tour et son saint en son sein

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L'escalier menant au monument de l'indépendanceL’escalier menant au monument de l’indépendance
Un des petits cafés de la villeUn des petits cafés de la ville
Un des nombreux restaurantsUn des nombreux restaurants, où Thomas prendra des empanadas

12h30, nous montons tous les 4 dans la voiture pour 40 minutes de route, jusqu’au point de vue sur la montagne au 14 couleurs, El Hornocal. En chemin, le guide nous explique qu’en fait il n’y a pas 14 couleurs mais 7 comme à Purmamarca. C’est juste que le site est deux fois plus grand. Les couleurs sont dues à différents minéraux (source) :

  • Le saumon : argile rouge + terre + sable (3 à 4 millions d’années)
  • Le blanc cassé : calcaire (400 millions d’années)
  • Le marron et pourpre : plomb riche en carbonate de calcium (80 à 90 millions d’années)
  • Le rouge : fer + argile (3 à 4 millions d’années)
  • Le vert : oxyde de cuivre (600 millions d’années)
  • Le brun sombre : terre + magnésium (1 à 2 millions d’années)
  • Le jaune moutarde : argile + soufre (80 à 90 millions d’années)

Nous voilà à 4350 mètres d’altitude et le vent souffle ! La vue aussi coupe le souffle : c’est absolument splendide, coloré, sauvage. Les courbes s’enchaînent sous nos yeux ébahis, véritables cours de géologie et de tectonique des plaques. Nous admirons les lieux pendant une heure et en profitons pour finir notre fromage avec vue imprenable sur la montagne.

La collines aux 14 couleursLa collines aux 14 couleurs

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Au retour, nous faisons une pause photo avec vue sur la vallée, très belle aussi. Le guide nous parle des différentes communautés qui habitent dans ces montagnes. Toutes ont pour première langue le castillan. Le quechua est de nouveau enseigné dans les écoles, mais n’est pas la langue initiale.

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Arrivés à Humahuaca, Thomas et moi décidons de nous y attarder un peu pour faire quelques boutiques. Nous avions repéré des lampes en bois de cactus, naturellement ajouré. Finalement, la raison domine : il nous reste un mois et demi de voyage et nous risquons de la casser en route.

A la gare routière, nous voyons un bus partir sous notre nez. Le prochain est censé passer dans 15 minutes. Malheureusement pour nous, il est plein ! Nous voilà à patienter presque une heure pour le prochain, plein lui aussi : nous faisons le voyage debout.

Nous arrivons néanmoins à notre auberge où nous apprenons que la soirée de ce soir, en l’honneur de l’anniversaire de l’autre auberge aura lieu dans un bar voisin et c’est une soirée déguisée. Il existe une boutique de cotillons dans le village : nous y dénichons masques et lunettes pour une poignée de pesos. En sortant, la tong de Thomas cède, après 8 ans de bons et loyaux services. Direction donc la seule boutiques de chaussure de la ville. Il y a bien des tongs mais la pointure de Thomas n’existe pas… il faudra réparer celles-ci avec Scotch et ficelle.

Après un tour rapide du marché artisanal, nous rentrons nous reposer avant la soirée qui débute vers 22h30 par un repas partagé, le locro, sorte de ragoût typique argentin à base de viande, de haricot blanc, de pomme de terre et de maïs. C’est bon et cela tient bien au corps ! Heureusement, la musique démarre : musique traditionnelle argentine puis bolivienne, viennent ensuite des airs plus internationaux. Néanmoins, nous ne connaissons que peu de morceaux, les gens fument et il est déjà 1h du matin : Thomas et moi rentrons dormir.

Jour 5 : changement de pays

Debout ! Notre bus est à 9h15 pour La Quiaca, la ville la plus au nord du pays. 5171 km la sépare de Ushuaia, nous en avons fait du chemin !

Nous y arrivons vers 13h, passons la frontière Argentine-Bolivie à pied sans encombre, il est midi en Bolivie. Je retrouve les petites boliviennes avec leur chapeau, les longues tresses et les grandes jupes en me remémorant mon voyage précédent. En faisant la queue, nous rencontrons deux bretonnes, Clara et Cora, et deux brésiliens, Beatrix et Fernando, avec qui nous discutons voyage et passage en Bolivie.

Nous cherchons la gare ferroviaire, car pour nous rendre à Tupiza, première étape de notre périple bolivien, nous choisissons le train, tout comme nos 4 nouveaux compères de voyage ! Plus long que le bus, mais plus typique et moins cher. C’est même moins cher qu’un billet zone 5 à Paris. Les prix nous font bien sentir que nous avons quitté l’Argentine : avant d’embarquer, nous mangeons pour 10 bolivianos, soit un peu plus d’un euros.

La suite, quand nous la connaîtrons car nous sommes actuellement dans le train, nettoyé à la serpillière pendant le trajet, s’il vous plaît !  

Un petit « salto » à Salta

Un petit « salto » à Salta

Du 2 au 4 avril

2 avril : découverte de la ville

25 heures après avoir quitté Iguazú, nous arrivons enfin à Salta ! Le voyage s’est bien déroulé pour nous mais le bus a fait une halte en pleine nuit dans une petite ville, une jeune fille qui a fait une attaque y a été prise en charge par une ambulance et nous espérons que tout va bien pour elle.

Il est donc 11h30 lorsque nous arrivons en ville, plus grande que ce à quoi nous nous attendions. Nous rejoignons notre auberge, Las Colorias, à pied en une quinzaine de minutes, ce qui nous permet déjà de découvrir quelques maisons à l’architecture espagnole. Nous devons attendre une heure avant de récupérer la chambre et de prendre une douche, fort bienvenue. Comme le ciel est gris et que nous sommes un peu fatigués, nous mangeons à l’auberge et prenons notre temps pour réfléchir à la suite du programme argentin.

Nous sortons néanmoins pour vérifier si Salta, construite en 1582, est à la hauteur de sa réputation. C’est censé être une ville agréable, avec charme et héritage architectural colonial bien conservé. Le centre-ville s’avère effectivement très mignon. Nous parcourons en large et en travers ses rues, découvrant avec plaisir de belles bâtisses et des églises au style baroque bien prononcé. C’est coloré et comme c’est dimanche et que les boutiques sont fermées, c’est plutôt calme.

Une des ruesUne des rues
Vers l'égliseVers l’église San Francisco
EgliseEglise San Francisco, du XIXe siècle
Dans l'égliseDans l’église
MaisonMaison
Vers la place principaleVers la place principale
Un des cafés de la place principaleUn des cafés de la place principale
Reflet de la cathédraleReflet de la cathédrale, également du XIXe siècle
La cathéraleLa cathérale
Dans la cathérale, la Vierge de la souffrance, habilléeDans la cathérale, la Vierge de la souffrance, habillée
L'escalier de la chaire de la cathédraleL’escalier de la chaire de la cathédrale
ParcParc
Bâtiment administratifLe Cabildo, conseil municipal, le bâtiment colonial le plus ancien de la ville
Un autre caféUn autre café
Marché artisanalMarché artisanal
Influence espagnole pour cet hôtelInfluence espagnole pour cet hôtel
Carrelage espagnolCarrelage espagnol
Entrée d'immeubleEntrée d’immeuble

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Nous faisons ensuite des courses pour les deux jours sur place. Impossible d’acheter de la bière car la bouteille est consignée et que la vendeuse ne veut pas nous la laisser pour une raison obscure. Nous achetons donc notre première bouteille de vin ! Du séjour pensez-vous ? Que nenni ! C’est la première fois que nous achetons du vin pour nous ! Il s’agit d’un Torrentes, le vin blanc de la région, en particulier de Cafayate que nous n’aurons pas le temps de visiter.

Nous regagnons notre hébergement pour dîner et acter notre futur trajet. Nous décidons de nous diriger vers le nord de l’Argentine et de traverser la frontière avec la Bolivie au niveau de La Quiaca. Nous irons donc acheter notre billet de bus demain, en attendant, il est l’heure de dormir.

3 avril : ascension du cerro et musée

La journée commence par un copieux petit-déjeuner avec du pain maison, non sucré ! Il est même annoncé comme salé pour que les locaux ne soient pas surpris. Au contraire, nous sommes ravis d’avoir enfin du pain normal pour nos palais européens.

Objectif du matin : grimper les 1000 marches qui nous séparent du sommet du Cerro San Bernado qui culmine à 1400 mètres. Salta est elle-même à plus de 1000 mètres donc cela ne représente pas un gros dénivelé. La preuve, nous sommes en haut en 20 minutes. De ce point de vus, nous constatons l’étendue de la ville, mais pas de quoi s’attarder.

Un arbre bien ventruUn arbre bien ventru
Un des bâtiments particulièrement bien conservéUn des bâtiments particulièrement bien conservé
Salta vue de hautSalta vue de haut
Cascade en villeCascade en ville
Fleurs et fruitsFleurs et fruits

Nous descendons vers la gare routière pour acheter nos tickets de bus pour Tilcara, où nous passerons les 3 ou 4 prochaines nuits. Cela sera notre base pour visiter la quebrada de Humahuaca, qui promet d’être sublime.

De retour à l’auberge, nous déjeunons tranquillement puis nous détendons : le musée que nous souhaitons visiter n’ouvre qu’à 16h. Nous décollons donc à l’heure du goûter et constatons qu’il y a des embouteillages : les rues débordent de voitures, taxi et bus locaux. Les trottoirs ne sont pas en reste : mère avec enfants, hommes en costard et étudiants en uniforme animent la ville dans un joyeux brouhaha. Arrivés devant la porte du musée Pajcha, nous constatons qu’il faut sonner ! Il s’agit d’une maison présentant une collection privée d’objets divers sur les peuples andins. Nous sommes accueillis par le gérant qui se fait un plaisir de mêler espagnol, anglais et français en nous parlant. C’est un drôle de personnage, animé, bavard et surtout fier de son musée. Celui-ci est petit mais les oeuvres présentées sont intéressantes : amulettes en albâtre, masques en bois, objets en plume et instruments de musique, datant soit de l’époque précolombienne soit de notre époque.

Crèche péruvienneCrèche péruvienne
Travail des plumesTravail des plumes

A l’étage, on plonge dans la culture mapuche à travers des photos, des textes et des vêtements et bijoux. Un autre pan de mur est dédiée au Pérou et un troisième à la Bolivie.

Costumes traditionnels Mapuche (gauche) et Péruvien (droite)Costumes traditionnels Mapuche (gauche) et Péruvien (droite)

La dernière partie, fierté du musée représentant 30 ans de recherche, est consacrée à l’analyse de la juxtaposition des arts andins et catholiques à l’arrivée des Jésuites sur le territoire. On observe ainsi une adaptation et une intégration des éléments fondamentaux de la culture andine aux codes artistiques occidentaux. La collection rassemble des Christ au visage indien, une Vierge Marie déesse du maïs, un Saint Jacques très local, des croix remplacées par des cactus…. Des photos des églises alentours viennent renforcer l’exposition : on y voit des peintures d’archanges avec des ailes de perroquets et des arquebuses ou encore des frontons représentant serpents (symbole de fertilité pour les indiens), soleil et lune.

Vierge déesse du maïs et croix-cactusVierge déesse du maïs (à droite, en jaune) et croix-cactus
Les anges et leurs arcebusesLes anges et leurs arquebuses

Après une bonne heure de visite, nous revoilà dans les rues, toujours très encombrées. Il fait déjà presque nuit, cela nous surprend encore mais nous devrons nous y habituer, nous remontons encore plus au nord. Cela dit, les lumières chaleureuses de la ville mettent bien en valeur certains bâtiments. Je ne sais pas si la ville est un joyau mais elle a indéniablement du charme et les bâtiments historiques sont bien entretenus. Notre autre constat concerne la population : alors qu’elle est majoritairement de type européen dans le reste du pays, ici, nous retrouvons beaucoup de visages aux traits indiens, nous sommes bien dans les Andes. On remarque aussi quelques signes de pauvreté : Salta a deux visages, l’un touristique et l’autre bidonville. Nous n’en n’avons pas vu mais d’après le guide, les boliviens s’installent régulièrement à la limite de la ville en espérant avoir une meilleure vie mais c’est souvent peine perdue et ils se retrouvent dans des conditions pires qu’avant.  

La nuit tombeLa nuit tombe

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Animation nocturneAnimation nocturne

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Sur la place principaleSur la place principale
La cathédraleLa cathédrale
Détail de la façade de la cathédraleDétail de la façade de la cathédrale
Façade de l'hôtel américainFaçade de l’hôtel américain
L'égliseL’église San Francisco

Pour ce soir, nous hésitons à tester les peñas, sorte de cafés-concert typiques de Salta mais en passant devant aucun ne nous tente : l’entrée est payante et en plus il faut forcément manger sur place. Ne désirant pas manger encore des empañadas ou des milanaises trop grasses, nous rentrons manger des légumes !  

La soirée se passe à discuter avec une autre française qui voyage à travers l’Amérique Latine pendant 6 mois.

4 avril : bus

Notre bus part à 10h30 pour seulement 4 heures de trajet jusqu’à Tilcara, une broutille après nos derniers voyages !

La suite, au prochain numéro de votre blog préféré.

Buenos Aires : retour en ville

Buenos Aires : retour en ville

Du 25 au 30 mars

Arrivée à Buenos Aires : chaleur et bruit

Notre vol Ushuaïa-Buenos Aires s’est effectué sans encombre et nous récupérons particulièrement rapidement nos bagages avant de prendre un taxi. Le conducteur, assez bavard, nous vend les mérites de la ville lorsque Thomas l’interrompt : en une minute, le compteur est passé de 80 à 160 pesos ! Il en informe le chauffeur qui, mise en scène ou réalité, tapote sa machine et nous dit qu’il y a effectivement un problème. Nous arrivons à bon port et payons 110 pesos, soit le prix normal pour une course entre l’aéroport et le centre-ville.

Notre auberge est dans le quartier Recoleta, un des quartiers huppés de la capitale argentine. Elle se situe dans un immeuble du début du siècle dernier et toutes les chambres donnent sur la cours intérieure, à ciel ouvert. Nous aurons la malchance de découvrir que cette spécificité architecturale en fait une prodigieuse caisse de résonance : si des personnes discutent en bas, tout le monde entend ! Mais pour l’instant,  nous ne le savons pas encore et nous nous contentons de déposer nos sacs dans le dortoir de 4, que nous partageons avec deux américains. Puis nous allons déguster une pizza dans le restaurant d’à côté. Cela faisait bien une semaine que Thomas rêvait de pizza et, par chance, la pizzeria est bonne ! Au point que des mariés y débarquent en tenue avec une quinzaine d’invités.

Après ce bon repas, nous regagnons nos pénates et le cauchemard  commence : il fait chaud (25 degrés versus 13 à Ushuaia) et surtout, certains résidents sèment la pagaille dans l’auberge. Éclats de voix, musique à fond, raclements de chaises et tables métalliques, la totale.Il est déjà 1h30 du matin lorsque Thomas se lève pour aller voir le réceptionniste, qui ne joue pas du tout le rôle de garde chiourme… Cela se calme vers 2h30, mais vers 4h, d’autres personnes commencent à discuter et enfin à 7h, les lève-tôts s’activent . Avec tout cela, nous sommes bien fatigués et notre première activité de la matinée est de trouver un autre logement, sachant que nous avons quand même une deuxième nuit réservée dans cette même auberge.

Jour 1 : découverte de San Telmo et de la Boca

Nous sortons de l’auberge vers midi pour explorer cette grande ville de 3 millions d’habitants intra muros et 13 millions avec son agglomération, soit la même marée humaine qu’à Paris. Nous ne nous attendions à rien de spécial, car seul le nom de cette capitale nous était familier. Et encore ! Son nom initial est Puerto Nuestra Señora Santa Maria del Buen Aire, qui le savait ? Elle fut fondée en 1536 par Pedro de Mendoza y Luján, espagnol, qui mourut un an après en mer. 20 000 habitants animaient ses rues en 1776, lorsqu’elle devint la capitale de la vice-royauté. Elle fut déclarée capitale du pays en 1880 et accueillit de nombreux migrants.

Suite à notre séjour à Santiago, nous avions cependant des légères appréhensions quant à notre capacité à aimer une grande ville sud-américaine, d’autant que cela fait un bon mois que nous sommes en pleine nature.

C’est donc d’un pas fatigué et mitigé que nous nous dirigeons vers le quartier de San Telmo via le Microcentro. Nous passons notamment devant le siège de la présidence, qui domine la place de mai avec sa couleur rose. Pourquoi rose ? Les théories sont multiples : mélange du rouge des Fédéralistes et du blanc des Unitaristes ou utilisation de sang de boeuf dans la peinture, pratique courante à la fin du XIXe siècle. Autre point fort du Microcentro, la Plaza de Mayo, lieu de rassemblements et de manifestations. C’est d’ailleurs sur cette place que les Mères de la Place de Mai se réunissent hebdomadairement depuis 30 ans à la mémoire des disparus sous la junte militaire entre 1976 et 1983.

Le palais de justiceLe palais de justice
La casa rosadaLa casa Rosada
Boulangerie française (non testée)Boulangerie française (non testée)

Nous continuons notre exploration et force est de constater que, même si certaines artères alignent jusqu’à 11 voies, la ville est assez verte et aérée car elle est régulièrement agrémentée de grands parcs. Autre point positif, elle comprend assez peu de grattes-ciels. Il s’agit plutôt d’un alignement d’immeubles de tailles moyennes, un peu comme à Paris, dont certains sont en pierres de taille. Néanmoins, c’est une grande ville, avec son agitation et son bruit perpétuel. Cela nous change bien de la Patagonie, sauvage et puissante, où seuls résonnent les échos des glaciers, des eaux tumultueuses et des rapaces.

Nous traversons ensuite le quartier de San Telmo dont une des rues est animée par un marché artisanal, sur quelques centaines de mètres, quand même. On y trouve toute sorte de menus objets décoratifs, plus ou moins dédiés aux touristes, tels des magnets, des ponchos, des portes clés et bien sûr des tonnes de bijoux. Donc, oui, j’ai une paire de boucles d’oreilles en plus, mais j’ai le droit à une paire par pays visité !

La Feria de San Telmo, tous les dimanchesLa Feria de San Telmo, tous les dimanches
Un passage dans San TelmoUn passage dans San Telmo
Un des passages de San TelmoUn des passages de San Telmo
Dans le quartier de San TelmoDans le quartier de San Telmo

Il est 15h lorsque nous émergeons de la foule et nos estomacs se manifestent. Après de longues hésitations, nous entrons dans un café qui s’avère être une des institutions de la ville, ouvert depuis début 1900. Le serveur nous a rappelé Paris : peu affable, il jette la carte sur la table, prend la commande en un grognement et fait tout en traînant les pieds. La nourriture est bonne, c’est le principal et nous sortons d’attaque pour explorer le quartier de La Boca.

Ce dernier est potentiellement l’une des zones malfamées de Buenos Aires et effectivement, il a l’air un peu plus pauvre. Paradoxalement, c’est ici que ce trouve le Caminito, deux ruelles hyper touristiques avec maisons colorées, restaurants avec rabatteurs, danseurs de tango, artistes de rue… c’est extrêmement animé et cela fait complètement artificiel.

La BocaLa Boca
La BocaLa Boca
Thomas dans La BocaThomas dans La Boca
Des argentins boivent leur matéDes argentins boivent leur maté
Le CaminitoLe Caminito
Maison del CaminitoMaison del Caminito
Un escalier au sien de La BocaUn escalier au sien de La Boca
Thomas fait les boutiquesThomas fait les boutiques
Un passage du CaminitoUn passage du Caminito
Les couleurs de La BocaLes couleurs de La Boca
Un accordéonnisteUn accordéoniste
Une des bâtisses du CaminitoUne des bâtisses du Caminito
Détail d'une des façades de La BocaDétail d’une des façades de La Boca
Détail d'une des façadesDétail d’une des façades
Danseurs de TangoDanseurs de Tango
L'ancienne voie de chemin de ferL’ancienne voie de chemin de fer

Après quelques photos, nous rentrons à l’auberge et y attendons un argentin,  ancien collègue de Thomas, Lucas. Il est de retour au pays pour terminer ses études après son stage en France. En attendant, il nous conduit dans un bar qui brasse sa propre bière. Notre point faible est décidément connu de tous ! Nous accompagnons notre verre d’une assiette de frites préparées selon la recette locale : avec du cheddar fondu, du bacon et des jeunes oignons.

La soirée se termine par une petite balade digestive et nous regagnons nos pénates en nous demandant si nous pourrons dormir. La réponse est positive ! Tout est calme et la chambre est à nous, ouf.

Jour 2 : déménagement et balade dans Recoleta

La nuit fut paisible et nous prenons notre petit déjeuner de meilleur humeur que la veille avant de faire nos sacs.

Nous décidons de rejoindre à pied notre nouveau logement, dans le quartier Congreso. Mais avant nous passons devant une des parillas, restaurant à viande, pour regarder le menu . Ce soir, nous mangeons avec un ami Erasmus et sa compagne et nous cherchons désespérément un endroit abordable. Les prix flambent en Argentine et c’est particulièrement vrai pour les parillas réputées : les prix mentionnés dans les guides tournent autour de 200 pesos alors qu’en réalité c’est entre 400 et 700 ! Toujours est-il que l’adresse devant laquelle nous passons propose des tarifs acceptables, que nous prenons en photo pour envoyer à nos amis.

Le congrèsLe congrès

35 minutes plus tard, nous arrivons au Airbnb, dans une vieille maison bourgeoise. La rue est bruyante en journée, mais la chambre spacieuse et avec salle de bain. Cela nous va. Nous y déjeunons puis nous dirigeons vers la gare routière pour acheter nos billets vers Iguazú. La gare est immense et il y a bien une centaine de guichets alignés. C’est parti pour l’analyse des prix… 1500 pesos le tarif officiel mais chacun y va de sa réduction. 3 agences se détachent du lot avec des offres à 1050, 1053 et 1055 pesos. Banco pour les 1050 pesos. En fait, nous nous retrouvons avec des billets pour un prestataire différent, qui lui-même vendait les billets à 1200 pesos. Bref, on a nos places et l’on quitte vite fait cette gare aux alentours assez glauques.

La fleur mécanique, un des emblèmes de Buenos AiresLa fleur mécanique, un des emblèmes de Buenos Aires

Après un passage éclair par la place du général libérateur San Martín où trône sa statue, nous partons d’un bon pas vers Recoleta pour explorer quelques rues et surtout le cimetière, l’un des immanquables de la visite de la ville d’après notre guide. Il n’est pas très grand, mais les mausolées s’alignent dans toutes les directions, plus ou moins sculptés et plus ou moins modernes. Nous y passons un moment agréable, surtout que comme il ferme ses portes bientôt, le gros des touristes des déjà parti (et je ne parle pas d’Obélix). L’une des tombes attire plus spécialement touristes et locaux : celle d’Eva Duarte, actrice mariée à l’homme politique Juan Perón. Elle poussa celui-ci dans sa carrière politique et il devint président en 1946. Elle lui a notamment soufflé de nombreuses actions en faveur du peuple et des femmes, qui obtiennent ainsi le droit de vote en 1947. Perón est élu pour un deuxième mandat, mais Eva meurt pendant cette période, à l’âge de 33 ans. Perón est renversé par un coup d’état militaire en 1955. La période qui suit est extrêmement sombre, marquée par des grèves et une guérilla armée. Perón revient au pouvoir en 1973 mais meurt en 1974. Le péronisme a fait son temps, avec autant d’adeptes que d’opposants mais Eva reste encore aujourd’hui un symbole pour les argentins. C’est d’ailleurs une des seules tombes fleuries du cimetière. On entre alors dans la période dite de la guerre sale : tous les opposants au nouveau régime sont traqués et ainsi, des milliers de personnes disparaissent entre 1976 et 1983. Le nombre exacte n’est pas connu et oscille entre 10 000 et 30 000 disparus. Depuis, tous les jeudis, les mères se rassemblent et réclament la vérité sur ce triste chapitre.

Cimitière de RecoletaCimitière de Recoleta
RefletReflet
Dans le cimetièreDans le cimetière
Une des alléesUne des allées

 

Détail de mausoléeDétail de mausolée
Les ombres du cimetièreLes ombres du cimetière

Nous sortons de cet espace calme pour rejoindre l’agitation urbaine. Nous faisons un aller-retour rapide “à la maison” puis rejoignons Sam et Aulde pour un bon repas. Nous échangeons nos expériences et astuces de voyage car ils sont également sur les routes sud-américaines depuis 4 mois. Par contre, il leur reste encore 7 mois pour explorer le territoire, alors que nous commençons à compter les semaines. Le temps de se raconter tout cela, il est déjà minuit !

Jour 3 : exploration de Palermo

En ville, nous ne sommes pas du matin. Certains diront qu’en randonnée non plus… toujours est-il que nous sortons au soleil vers 12h30 pour regagner en bus le quartier de Palermo. Ce quartier est à la mode, assez chic, avec resto et bars branchés. En tout cas, je m’y sens tout de suite bien car il y a plein de grands parcs ! On aperçoit les girafes du zoo avant de rejoindre le parc 3 de Febrero et sa magnifique roseraie. Nous passons ainsi de Palermo Hollywood à Palermo Soho, la vieille ville, tout aussi branchée. Les immeubles font rarement plus de deux étages et les petites boutiques s’alternent avec les resto. Comme il est 15h, nous avons faim, nous nous décidons pour une spécialité argentine : le pancho. Il s’agit d’un hot dog avec sauce au choix, l’originalité résidant dans ces sauces. Ce n’est pas très fin, mais ça cale.

Soleil et arbresSoleil et arbres
Un cardinal, un peu flouUn cardinal, un peu flou
Maison dans un des parcsMaison dans un des parcs
Aménagement d'un des parcsAménagement d’un des parcs
Thomas sur le pontThomas sur le pont
Un des ponts du parcUn des ponts du parc
La roseraieLa roseraie

ba-j3-rose

Dans la roseraieDans la roseraie
Les rails au coeur de la villeLes rails au cœur de la ville

Plaza Serrano nous rejoignons Julie, arrivée un jour après nous en ville, pour une glace, puis une balade, puis un verre (de bière artisanale), puis un très bon burger-frites chez Burger Joint. Nous passons une excellente soirée puis nos lits nous appellent.

PalermoPalermo
Un banc dans PalermoUn banc dans Palermo
Une des rues de PalermoUne des rues de Palermo
Une utilisation du français qui nous a fait bien rireUne utilisation du français qui nous a fait bien rire
Thomas en BretagneThomas en Bretagne
Au bar avec JulieAu bar avec Julie

Jour 4 : Puerto Madero  

Ce matin, nous nous acharnons contre le Wi-Fi, déjà hasardeux les autres jours mais complètement récalcitrant pour le moment. Nous qui voulions mettre à jour le blog, c’est raté ! A défaut, nous nous préparons un bon déjeuner et quittons l’immeuble après avoir étendu la lessive au soleil, sur les coups de 14h30. Il nous reste un quartier à explorer et nous sommes censés voir Flor et Natacha, les argentines de Bariloche, ce soir. Oui, même à l’autre bout du monde, tous nos soirs sont pris !

Nous nous rendons à pied à Puerto Madero, un bel endroit de la ville. Les quais sont aménagés et même si l’on voit des tours, elles sont belles et assez espacées. Nous en profitons pour visiter le navire-école de la Marine, la frégate Sarmiento. Le bateau a parcouru les mers de 1899 à 1938, en passant plusieurs fois par la France. La visite a l’air intéressante et le coût d’entrée plus que modique (10 pesos, 60 centimes) : nous voilà sur le ponton. Impossible de hisser les voiles mais c’est bien sympa d’être à bord et cela nous rappelle Brest 2016. Quelques panneaux expliquent les différentes pièces traversées, nous voyons le salon de coiffure, la cuisine, la cabine de pilotage et quelques maquettes présentant les appartements du capitaine.

En cheminEn chemin
Une des placesUne des places
Un des marchésUn des marchés
Vue du quartier de Puerto MaderoVue du quartier de Puerto Madero
Le bateau vu du pont de la femmeLe bateau vu du pont de la femme
Détail des matsDétail des mats

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Détail des poulisDétail des poulis
PontonPonton

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A tribord toute !A tribord toute !
Un futur marin ?Un futur marin ?
En tout cas, il est assidu en coursEn tout cas, il est assidu en cours

 

Des chaussures de plongée, chacune pèse 10 kgDes chaussures de plongée, chacune pèse 10 kg
Sac matelot et hamacSac matelot et hamac
Couloir du SarmientoCouloir du Sarmiento
Le coiffeur du bateauLe coiffeur du bateau

De retour sur la terre ferme, nous passons par le pont des femmes, censés représenter un couple de danseurs de tango mais nous manquons d’imagination probablement car nous sommes bien incapables de le visualiser. Cela nous mène au parc écologique, une zone naturelle protégée ou nous devrions pouvoir observer tout un tas d’oiseaux. A défaut d’en voir beaucoup, cela nous fait une balade dans la nature et c’est agréable.

Le Sarmiento Le Sarmiento
Fleur Fleur
Tour et refletTour et reflet

ba-j4-oiseau

Fleurs et lumièreFleurs et lumière
Roseau au soleilRoseau au soleil
L'impression d'être hors du tempsL’impression d’être hors du temps

Au passage, on trouve un point Wi-Fi pour valider le lieu de rendez-vous avec les filles mais elles ne sont plus dispo. Il faut dire qu’elles sont rentrées il y a deux jours à peine après deux mois d’absence et du coup, amis et parents les sollicitent. C’est dommage pour nous, mais nous comprenons… on mangera à l’appartement en tête à tête ce soir.

Jour 5 : sacs et bus

Notre séjour à la capitale touche à sa fin. Nous plions bagage et nous rendons au terminal de bus où nous retrouvons Julie, qui se rend également à Iguazú.
Le bus part à l’heure, 13h30. Il est maintenant 22h et je termine cet article. Nous arriverons à 7h du matin à Puerto Iguazú, pour une bonne douche !

Éblouis par le Perito Moreno

Éblouis par le Perito Moreno

13 mars

Nous avions longtemps hésité ces dernières semaines entre voir ou ne pas voir le Perito Moreno.

Voir, parce que c’est un grand et beau glacier, l’un des plus connus et visités en Patagonie, où nous ne retournerons pas de sitôt : après tout, il faut vivre à fond ce voyage.

Ne pas voir, parce que c’est quand même assez cher ! Il faut prendre une navette à 450 pesos argentins par personne, puis payer l’entrée du parc à 500 pesos par personne. Soit près de 60 euros par tête ! Il y a encore un mois, le parc était moins cher, mais les prix flambent. Sachez que si vous souhaitez faire l’excursion en bateau, il faut compter 80 euros par personne et si vous voulez marcher 3h sur glacier, c’est 200 euros. Sans oublier le prix d’admission au parc bien sûr !

Mais nous voilà à El Calafate, notre décision est prise : voir ce beau monument de glace.

Trois options s’offraient à nous : partir le matin et passer 4h30 face au glacier, mais avec le risque d’avoir beaucoup de monde. Partir à 13h pour y passer 3h30 ou partir à 14h30 pour y passer 3h et payer seulement 400 pesos pour la navette. Nous préférons la dernière option, qui permettrait a priori d’éviter un bain de foule.

Le matin du 13 est donc une matinée relativement tranquille où nous faisons les courses dans un vrai supermarché. Il y a même des sections habits et électroniques et tous les rayons sont remplis, c’est presque un choc !

Ensuite, nous parcourons rapidement la ville, peu intéressante, à la recherche d’un bar sympa pour ce soir car nous sommes censés fêter l’anniversaire d’Oliver avec Anne-Laure et Guillaume, qui arrivent avec un jour de décalage.

La partie très touristique d'El CalafateLa partie très touristique d’El Calafate
Plantes en villePlantes en ville

Il est l’heure de faire à manger et de filer attraper la navette de 14h30. Le trajet dure 1h30 et c’est l’occasion de voir de beaux paysages patagoniens. Le glacier se voit de loin et c’est assez excitant de le voir grossir au fur et à mesure que la distance se réduit.

En route vers le glacierEn route vers le glacier

el-calafate-route-2

Premier aperçu du Perito MorenoPremier aperçu du Perito Moreno

A l’entrée du parc, un homme monte dans la navette et demande les 500 pesos par personne. Cela fait un peu racket car il ne se présente pas et ne donne pas de reçu ni billet d’entrée. Il repart et revient quelques minutes plus tard avec des tickets, quand même. Pendant ce temps, notre guide nous a gentiment distribué… un sac plastique chacun ! Ceux-ci, estampillés « parc national », permettent de sensibiliser les gens à ne pas jeter leur déchet partout. En tout cas pour nous, cela permettra d’emballer les affaires pour les prochaines rando.

Nous voilà enfin sur les lieux, pour 3 heures. Le parcours piétons ne fait que 2 km pour la partie intéressante avec les miradors. Autant dire que nous avons largement le temps de dévorer l’immense glacier des yeux qui scintille de mille feux sous un beau soleil et un ciel d’un bleu limpide ! Comble de la chance, nous voyons et entendons de gros blocs tomber ! C’est très impressionnant, surtout le son, qui se répercute à l’infini sur les montagnes alentours.

Le lac Le lac

el-calafate-glacier-1

Bris de glaceBris de glace
Le Perito MorenoLe Perito Moreno

el-calafate-glacier-7

Détail de cette immense meringueDétail de cette immense meringue
Un OVNI dans le ciel ?Un OVNI dans le ciel ?

Nous prenons tout notre temps et faisons de nombreuses pauses, un vrai régal, d’autant qu’il y a extrêmement peu de personnes sur les lieux.

Repos au soleilRepos au soleil

La navette nous récupère à 19h et à 20h30, nous sommes de retour en ville. Nous faisons des courses à la vitesse de l’éclair, allons cuisiner à l’auberge et repartons presque immédiatement au bar où Anne-Laure et Guillaume nous rejoignent. Oli est finalement resté un peu plus longtemps à El Chaltén, épuisé par sa rando !
De retour à l’auberge, nous rangeons nos affaires car demain, nous retournons au Chili pour compléter notre collection de tampons sur nos passeports.

Suite du séjour à El Chaltén : entre lassitude et émerveillement

Suite du séjour à El Chaltén : entre lassitude et émerveillement

Du 8 au 12 mars

Journées des 8 et 9 : lassitude

Nous restons deux jours à El Chaltén sans rien faire car il pleut. Moins que prévu mais tout de même trop pour partir en excursion en montagne.

Nous passons l’essentiel du premier jour dans un café, censé avoir une meilleure connexion Wi-Fi que le camping. En réalité, il n’y a qu’une parabole qui fournit internet à toute la ville, du coup quand cela ne fonctionne pas, cela ne fonctionne nulle part. En milieu d’après-midi, Christian et Romina, le couple d’amis suisses, débarquent dans le café avec une carte topographique de la région : ils sont passés au bureau des rangers et sont motivés pour faire une randonnée de 3 jours dès que la météo s’améliore, c’est-à-dire le sur-lendemain vendredi.

Une tablée bien sympaUne tablée bien sympa

Le lendemain jeudi se divise entre courses et recherche de baudriers pour le vendredi : en effet, pour obtenir le permis de faire la randonnée du Paso del Viento, il faut un minimum d’équipement car une des traversée de rivière se fait sur tyrolienne. Mais trouver des baudriers n’est pas une mince affaire : les loueurs ne prennent pas de réservation donc il faut juste espérer qu’il en reste assez le jour où on les veut vraiment ! Nous voulons nous enregistrer à l’entrée du parc national pour nos trois jours de randonnée à venir, mais ce n’est pas possible sans montrer le baudrier. Le bureau des rangers ferme à 17h mais pour ne pas payer la journée en cours, il faut louer l’équipement après 19h… Un casse-tête un peu agaçant car on ne peut rien anticiper. Après une première boutique en rupture de stock, nous en trouvons une deuxième où on nous loue l’équipement pour 140 pesos (environ 8€) par jour et par personne, pas donné !

Petit déjeuner à base de patisseries argentinesPetit déjeuner à base de pâtisseries argentines (photo prise par Oli)
En route vers le centre villeEn route vers le centre ville (photo prise par Oli)
Vue de la villeVue sur les montagnes environnantes

10 mars : en route pour trois jours dans la nature dans le parc national Los Glaciares

Ce matin, pas besoin de plier la tente, c’est le bon côté du dortoir !

Anne-Laure, Guillaume, Romina, Christian, Thomas et moi partons avec nos sacs vers 9h. Oli fait finalement le trajet avec Eric, un allemand bricoleur : il a fabriqué son sac à dos, ses bâtons de marche et sa tente !

Première étape, aller s’inscrire à l’entrée du parc. Évidemment, personne ne regarde si l’on a bien nos baudriers ! Ce n’était pas la peine de dire deux jours avant que l’inscription était impossible sans…

Deuxième étape : les 16 km qui nous séparent du camping Toro, près du lac du même nom. Il pleut, les nuages sont hyper bas du coup on ne voit pas du tout les paysages alentours mais nous avançons vaillamment. Nous croisons quelques vaches sauvages mais c’est tout. Le terrain est imbibé d’eau et de bouses du coup nos pieds sont assez rapidement mouillés. Sur ce point, Thomas et moi sommes déçus par nos chaussures Salomon en gore-tex achetées pour le tour du monde. Outre ces champs d’eau, nous devons également traverser tant bien que mal des rivières, en marchant soit sur des branchages positionnés en équilibre, soit sur des cailloux à fleur d’eau. Un vrai numéro d’acrobate. Heureusement, Christian et Eric ont des bâtons de marche, bien utiles pour certains passages.

Où est Irène ?Où est Irène ?
Traversée sur tronc d'arbreTraversée sur tronc d’arbre (photo prise par Oli)

La pause déjeuner est très rapide car le vent gelé se lève et la vue sur la vallée relativement bouchée. On aperçoit malgré tout un bout du glacier au loin.

Avec tout cela, nous arrivons vers 16h au camping, un peu congelés. Les tentes à peine montées, nous allons chercher de l’eau à la source et en mettons à chauffer pour la tisane, puis le chocolat chaud, puis la soupe, puis les pâtes, puis la tisane. Vous l’aurez compris, nous avons passer le reste de la journée à boire de l’eau chaude avant de nous réfugier dans nos tentes à 20h30.

Au bord du lac, pour chercher de l'eauAu bord du lac, pour chercher de l’eau
Thomas se reposeThomas se repose
Installation de fortuneInstallation de fortune
Oli et son caféOli et son café

11 mars : une journée extraordinaire

Soleil ! Pas un nuage ! Lorsque Thomas et moi sortons de la tente, nos compagnons de fortune ont déjà installés table et tabourets, trouvés la veille dans une remise, en plein soleil. Le cadre est beau : les montagnes sont dégagées et quelques unes sont saupoudrées de neige.

Petit déjeuner au soleilPetit déjeuner au soleil (merci Guillaume pour la photo !)

Nous partons tranquillement vers 10h en laissant les tentes sur place car nous faisons un aller-retour vers El Paso del Viento, soit 16 km au total.

Il fait meilleur qu'hier soir !Il fait meilleur qu’hier soir !
Soleil et eau verteSoleil et eau verte
Vers la première tyrolienneVers la première tyrolienne

Après 1h de marche, nous parvenons à la fameuse tyrolienne. Sans elle, il faudrait traverser le torrent glacé et tumultueux avec de l’eau jusqu’au hanche… Nous passons donc chacun à notre tour sur l’autre rive, à la force de nos bras car le point d’attache est plus haut à l’arrivée.

Avant le passage en tyrolienneAvant le passage en tyrolienne
PréparatifsPréparatifs (photo prise par Oli)
C'est parti !C’est parti ! (photo prise par Oli)
Christian et RominaChristian et Romina
Anne-Laure et GuillaumeAnne-Laure et Guillaume

Vient ensuite une heure et demi de marche sur un terrain relativement facile, parsemé de rochers. Nous atteignons la moraine : soit nous continuons dessus, soit nous passons par le glacier. Avisant des cairns, nous choisissons l’option 1 : la moraine. L’avancée est très fastidieuse, les pierres se dérobent sous nos pieds et nous restons bien à la queue-leu-leu en gardant nos distances. Oli et Eric ont, eux, fait le choix du glacier et ils avancent beaucoup plus vite. Cette traversée de moraine nous prend au moins une heure !

Le glacier, bien épaisLe glacier, bien épais
Le glacierLe glacier
Les crevasses du glacierLes crevasses du glacier
Un des lacsUn des lacs
Le glacierLe glacier
Devant le glacierDevant le glacier
Ascension de la moraineAscension de la moraine

Et ce n’est pas fini, après ça grimpe sec jusqu’à la passe, bien nommée car cela souffle. Nous pique-niquons avec vue sur deux glaciers avant d’atteindre le passage tant attendu.

Pique-nique rapidePique-nique rapide (photo prise par Oli)

Après un total de 4h30 de randonnée nous voilà devant la troisième plus grande calotte glacière au monde après l’Antarctique et le Groenland : le Champ de Glace Sud Patagonien ! Waou ! C’est absolument magnifique, nos yeux pétillent et nous avons une chance incroyable d’être là, au soleil, devant un tel espace. Quel spectacle époustouflant !

Le champ de glaceLe champ de glace
Le champ de glaceLe champ de glace
Devant le champ de glace sud de PatagonieDevant le champ de glace sud de Patagonie

Le vent frais forcit et nous devons attaquer les 8 km de descente au campement. Il est temps de dire au revoir à Oli et Eric qui prennent un autre itinéraire. Thomas et moi prévoyons de revoir Oli à El Calafate deux jours plus tard.

La troupe au complet La troupe au complet (merci Christian pour la photo !)

Les photos de groupe prises, nous descendons, et ce beaucoup plus rapidement, notamment car nous passons par le glacier plutôt que la moraine, beaucoup plus plat. Nous atteignons le camping en 3h. Le vent est très fort maintenant, probablement autour de 70 km/h mais au moins il n’y a plus d’humidité.

Redescente vers le campingRedescente vers le camping
Un cairn tout en couleurUn cairn tout en couleur
Thomas, sur le retourThomas, sur le retour
Thomas sur le glacierThomas sur le glacier
En file indienne sur le glacierEn file indienne sur le glacier
Thomas dans les airsThomas dans les airs (merci Christian pour la photo !)

Nous dégustons soupe et pâtes à la sauce tomate avant d’aller bouquiner au lit en écoutant le vent s’intensifier. Heureusement que la tente est entourée d’une palissade !

12 mars : retour sous la grisaille

Le vent souffle toujours et les nuages sont là. Nous démontons la tente et empaquetons les affaires pour rentrer sur El Chaltén, à 16 km de là.

C’est le même trajet qu’il y a deux jours mais les rivières ont un peu grossies : les acrobaties recommencent !

La vallée, enfin dégagéeLa vallée, enfin dégagée

Thomas et moi décidons de marcher au pas de courses pour manger en ville : j’ai envie de manger un burger avant de quitter la ville. Nous faisons donc ces 16 km en 4h30. Le temps se dégrade et les pantalons de pluie sont bien utiles ! Malheureusement, lorsque nous arrivons devant le restaurant, nous constatons qu’il est rempli, il ne reste que des places en terrasse bizarrement. Tant pis, nous allons au camping prendre une douche chaude et récupérer nos affaires laissées sur place. A 15h, nous retournons au restaurant : c’est bon, il est vide, à table !

A 16h nous rendons les baudriers et faisons des courses rapides puis rejoignons la troupe dans la salle commune du camping pour un dernier thé. Nos chemins se séparent ici, après deux semaines de vie commune. Romina et Christian descendent plus lentement que nous vers Ushuaia. Par contre, nous devrions revoir Anne-Laure et Guillaume le lendemain à El Calafate.

18h : le bus nous emmène vers El Calafate. Nous y arrivons à 20h50 et réservons immédiatement les billets de bus pour Puerto Natales où nous nous rendrons le sur-lendemain, mardi 14.

Nous dînons à l’auberge I Keu Ken, propre et bien chauffée, avec du thé en libre service, chouette. Notre chambre ne comprend que 4 lits et personne ne ronfle : nous dormons à poings fermés la tête remplie d’images de glaciers et les pieds bien au chaud.

Note : une partie des photos de cette article ont été prises par Oliver, qui outre son emploi de prof d’anglais globe-trotteur est également photographe. Vous pouvez retrouver ses œuvres sur sa page Behance.