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Catégorie : Bolivie

Copacabana et l’île du soleil

Copacabana et l’île du soleil

Du 15 au 17 avril

Jour 1 : découverte de Copacabana

Le bus pour Copacabana passe à 7h devant notre auberge et nous y récupère avant d’aller au terminal de bus.

Après un trajet sans intérêt notable, nous parvenons à Copacabana sur les coups de 10h30.

Barque et lamasBarque et lamas
Sur la place de San Pedro de TiquinaSur la place de San Pedro de Tiquina
Sur le petit port animéSur le petit port animé

Notre premier objectif est de trouver un logement car hier tout était réservé ou coûteux pour les logements en ligne. Nous entrons dans la première auberge venue : il y a de la place à prix raisonnable. Comme c’est le week-end pascal, nous ne cherchons pas plus loin et nous installons donc à l’hôtel Robyn pour 40 soles. La chambre est très correct mais il n’y a qu’un seul toilette-douche pour l’ensemble des occupants.

Nous visitons ensuite la ville, très encombrées où s’entassent des milliers de gens à l’occasion de Pâques : nombreux vendeurs de fruits secs et pop-corn, de grillades, de produits artisanaux mais aussi nombreux touristes. Nous constatons d’ailleurs que les touristes sont locaux et que nous sommes parmi les seuls européens des lieux.

Dans l'une des rues de CopacabanaDans l’une des rues de Copacabana

Nous dépassons le marché pour descendre vers le lac Titicaca et nous renseigner sur les prix pour se rendre à la Isla del Sol. Les rives du lac sont envahies par des tentes à perte de vue, pas un seul centimètre carré de libre. Les rares espaces vides sont couverts de détritus, c’est vraiment très sale.

Dépités, nous montons vers la cathédrale, qui elle est une excellente surprise ! Nous découvrons un grand édifice blanc, un peu aux allures de mosquée avec ses tours. Les sommets de l’édifice sont couverts de carrelages à dominante verte et aux touches de roses et oranges. L’intérieur est un peu moins intéressant, à part la Virgen de la Candelaria, aux traits de princesse Inca et à la robe volumineuse. Nous profitons du frais et du calme en dizaine de minutes avant de retourner sur le parvi.

La cathédrale majestueuseLa cathédrale majestueuse
Face à la cathédraleFace à la cathédrale
Porte de la cathédralePorte de la cathédrale

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Un des stands en face de la cathédraleUn des stands en face de la cathédrale

En sortant, nous remarquons des voitures très fleuries et parfois même chapeautées : ce sont les voitures qui se font baptisées ! La ville attire des gens de tout le pays et du Pérou pour baptiser leur véhicule. Nous lisons dans le guide que cela attire jusqu’à  50 000 véhicules le 5 août !

Une voiture fraîchement baptiséeUne voiture fraîchement baptisée
Une bolivienne typiqueUne bolivienne typique

Avec tout ça, nos estomacs se manifestent. Nous arrêtons notre choix sur un des nombreux restaurants qui proposent un menu complet pour 20 soles. Rassasiés, nous parcourons encore quelques rues avant de grimper en haut du cerro Calvario.

Avant de tenter l’ascension, nous souhaitons retirer de l’argent : les deux distributeurs qui acceptent la Mastercard sont hors service. Nous comptons nos deniers et avons tout juste de quoi repartir de la ville… c’est raté pour aller sur l’île demain ! Avec un peu d’espoir les distributeurs refonctionneront un peu plus tard…

Nous allons donc vers le Cerro. Le chemin est majoritairement emprunté par les fidèles, mais on remarque régulièrement des sorciers capables de prédire l’avenir, guérisseurs et liseuses des lignes de la main. Un doux mélange donc, qui ne gêne personne. Au sommet, une belle vue sur le lac certes, mais des montagnes de déchets et beaucoup de personnes alcoolisées… nous redescendons vite fait et à mi-hauteur de la colline, nous trouvons un coin tranquille pour admirer les lueurs du couchant.

CopacabanaCopacabana

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Coucher de soleil sur le lac TiticacaCoucher de soleil sur le lac Titicaca
lumière du couchant sur les bords du laclumière du couchant sur les bords du lac

En repassant dans le cette, nous tentons en vain de retirer de l’argent. Heureusement, certains restaurants acceptent la carte bancaire : nous pourrons donc manger ce soir et prendre le bus pour Puno le lendemain. Un peu déçu par cette histoire de sous, nous retournons à l’hôtel pour nous reposer une bonne heure. Sur les coups de 20h, nous sortons manger. Thomas prend un bon hamburger de lama et moi un menu avec soupe de cacahuète et spaghettis carbonara. Tout est très bon. Au moment de payer, bien sûr, le serveur nous dit que le lecteur de carte bancaire ne fonctionne pas. Sauf que nous n’avons pas de quoi régler en espèce. Il nous conduit dans un autre restaurant, sur la porte duquel il n’y a que le symbole Visa. Il passe derrière le comptoir sans rien dire et utilise la machine à carte. Ça fonctionne ! Un peu de stress donc mais ouf, on arrive à payer !

Pour finir cette drôle de journée, nous faisons une dernière tentative au distributeur : ça fonctionne aussi ! On est riche ! Pour fêter cela, nous achetons des pralines pour Thomas et des boucles d’oreille pour moi. Ma collection par pays s’agrandit. Il est par contre trop tard pour acheter les billets de bateau pour l’île du soleil, nous irons demain matin !

Jour 2 : l’île du soleil

Le réveil sonne à 7h, nous plions rapidement bagage en séparant les rares choses dont nous aurons besoin sur l’île et ce que nous comptons laisser à l’hôtel pour une nuit. Nous arrivons au port vers 8h10 et achetons deux billets aller pour l’île. Initialement, nous voulions être déposés au nord pour traverser à pied jusqu’au sud, mais nous apprenons que les bateaux n’y vont pas de fait de troubles locaux. Tant pis, nous commencerons par le sud et verrons sur place.

La traversée est agréable : le soleil brille et le lac est plat. Il est vraiment immense, souvent qualifié d’ailleurs de plus haut et grand lac navigable au monde (techniquement, un lac au Venezuela est encore plus grand et tout aussi haut mais n’a pas le statut de “navigable” car moins profond). Nous longeons les rives du lac et parvenons en un peu moins de deux heures sur l’île du Soleil où nous débarquons. Quelques autres personnes se rendent d’abord sur l’île de la Lune car ils ont un billet journée pour un tour organisé mais ce n’est pas notre cas. Nous voilà donc sur le soleil ! Nous payons les droits d’entrée, pour la communauté indienne Aymara, ensuite nous escaladons les marches qui mènent au coeur de Yumani, village principal de l’île.

Copacabana s'éloigneCopacabana s’éloigne
Vers l'îleVers l’île
Sur le lacSur le lac
L'accueil par les IncasL’accueil par les Incas

Notre objectif est de trouver un logement. Nous sommes accostés par une petite dame qui nous montre ses chambres mais nous ne sommes pas convaincus. Thomas avait repéré une adresse sur un blog mais quand nous arrivons devant cela semble délabré. Après avoir testé encore une adresse, nous entrons au hasard dans la cour fleurie d’un hôtel. Il y a bien des chambres, à 50 bolivianos avec salle de bain privative. Cela nous semble un peu cher et demandons s’il y en a avec salle de bain partagée. Le gérant ouvre alors la porte d’une chambre où les toilettes sont cassés mais le lavabo fonctionne. En plus il y a une vue parfaite sur la Cordillère Royale et bien sûr sur le lac, le tout pour 40 soles. Nous acceptons aussitôt !

Vue depuis l'hôtelVue depuis l’hôtel
Même sur la Isla del SolMême sur la Isla del Sol

Une fois délestés de nos petits sacs, nous demandons à notre hôte s’il est possible d’aller au nord. D’après lui, non, les troubles subsistent. Nous pouvons néanmoins tenter mais si nous voyons un drapeau rouge, il ne faut pas passer. Bien, nous verrons donc plus tard. En attendant, nous parcourons les dédales de rues pavées jusqu’à l’un des points de vue : le Cerro Chequesani, à 4075 mètres au-dessus du niveau de la mer. Nous nous essouflons toujours assez vite en montée à cause de l’altitude mais sommes néanmoins rapidement au sommet où nous bénéficions d’une vue magnifique sur l’île et le lac. C’est très beau et nous profitons de la beauté des lieux jusqu’à l’heure du déjeuner tout en observant les habitants avec leurs ânes et cochons.

Vers l'écoleVers l’école
Habitants au retour du champHabitants au retour du champ
Une des terrasses qui nous tentaient bienUne des terrasses qui nous tentait bien
Cultures en terrasseCultures en terrasse

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Une maison en ruineUne maison en ruine

En descendant, nous apercevons un drapeau rouge sur la route qui mène au nord : impossible donc d’y aller. Nous déjeunons en terrasse, une bonne truite pour moi et un bon burger pour Thomas. Cela a des airs de vacances. Nos voisins de table, français, ont l’accent du sud et n’arrêtent pas de parler de la Corse, ce qui renforce cette impression de vacances. Nous apprenons au détour de la conversation que les troubles opposent les deux villages du nord, le premier ayant construit une auberge un peu trop près de ruines classées au goût du deuxième.   

Comme de toute façon, nous ne pouvons pas aller au nord, nous nous attardons en terrasse jusqu’à ce que nous soyons seuls pour savourer les lieux.

Nous décidons ensuite de nous rendre à la plage en contrebas. Avec une moyenne de 10 degrés, le lac est frais mais les abords sont agréables et nous y restons plus d’une heure à lire au calme et au soleil.

Face au lacFace au lac
Un des petits portsUn des petits ports
La plage en contre-basLa plage en contre-bas
La fleur de habas (haricot), très agréablement odoranteLa fleur de habas (haricot), très agréablement odorante

Avant que celui-ci ne se couche, nous grimpons, à travers les eucalyptus, jusqu’au sommet de la deuxième colline qui offre une vue imprenable sur la côte et la Cordillère Royale. Nous sommes quasiment seuls, c’est très silencieux. Chacun contemple le coucher du soleil sur l’île et le lac : c’est superbe.

Vue sur Copacabana depuis l'îleVue sur Copacabana depuis l’île

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Coucher de soleil depuis la Isla del SolCoucher de soleil depuis la Isla del Sol
La Cordillère Royale au soleil couchantLa Cordillère Royale au soleil couchant

Nous regagnons l’hôtel aux dernières lueurs du jour. Il était temps car il n’y a pas d’éclairage public et il fait donc nuit noire à 18h30. Nous croisons les derniers paysans avec leur chargement et leurs ânes puis tout est calme. Nous ressortons vers 19h30 avec nos frontales pour aller manger. Nous choisissons un petit restaurant chaleureux, éclairés par des bougies, pour un repas copieux et savoureux, avec bien sûr une soupe de quinoa en entrée. C’est la maman aux fourneaux et le père et les enfants au service. Parfois nous voyons l’un d’entre eux courir à l’épicerie voisine pour acheter les ingrédients manquants.

Nous admirons les étoiles sur le chemin du retour avant de nous réfugier sous les trois couvertures ! Pas de chauffage ici, et les nuits sont fraîches.

Jour 3 : retour en ville et passage de frontière

Il a plu fortement une bonne partie de la nuit. Nous avions mis le réveil à 5h30 pour admirer du lit le lever de soleil sur la Cordillère Royale depuis notre lit, mais bien sûr nous n’avons rien vu. Malgré la pluie et la fraîcheur de la chambre, il nous faut sortir du lit car le bateau du retour est à 10h30. Nous grignotons du pain dans la chambre puis regagnons l’embarcadère où il y a foule ! La pluie nous laisse un peu de répit mais redouble de force vers 10h20. Évidemment, nous avons laissé nos vêtements de pluie sur le continent… En plus, nous voyons des bateaux accostés sur les différents pontons mais aucun n’est le bon. La foule se déplace donc sous la pluie d’un ponton à l’autre. Il est finalement 10h45 quand deux bateaux sont prêts : nous nous y entassons à l’intérieur, au milieu des sacs à dos et de quelques chaises en plastiques ajoutées pour l’occasion. Cette traversée les uns sur les autres, avec des vêtements mouillés et un bateaux qui roule sur les flots, est loin d’être une partie de plaisir ! Nous sommes tous contents de mettre les pieds sur la terre ferme vers midi.

Un des bateaux typiquesUn des bateaux typiques

Thomas et moi achetons le billet de bus pour Puno, au Pérou, avant de nous rendre à l’auberge. Le départ est prévu à 13h30, cela nous laisse le temps de manger un peu avant. Enfin, c’était sans compter le fait que l’hôtel est fermé ! Nous tambourinons sur le rideau de fer, demandons aux voisins, patientons 20 minutes, sans succès. La voisine nous dit que les gérants sont peut être à leur autre hôtel moderne, quelque part en ville. Thomas part donc à la recherche de cet autre hôtel et je reste au cas où quelqu’un arrive. Je continue à frapper de temps en temps et finalement la porte s’ouvre ! Il est 13h, j’attrape les deux gros sacs et marche aussi vite que possible vers le centre, d’où partent les bus. A 13h10, je croise Thomas qui est avec une des dames de l’autre hôtel mais qui marche treeeees lentement. Thomas a donc bien trouvé l’autre hôtel, qui a appelé notre hôtel, c’est pour cela qu’un monsieur a fini par entendre mes coups sur la porte. Tout s’arrange donc mais nous avons bien failli rater le bus avec cette histoire ! Nous avons tout juste le temps d’acheter des saltenas (empañadas boliviennes) et de changer nos derniers bolivianos avant de nous jeter dans le bus. Ouf !

Quelques kilomètres plus loin, c’est la frontière avec le Pérou ! Pas de contrôle des grands sacs mais le contrôle de nos identités des deux côtés de la frontière prend quand même plus d’une heure. Il est ensuite temps de rejoindre Puno, c’est la fin de notre court séjour bolivien.

Synthèse de notre séjour en Bolivie

Ce séjour fut bref du fait de notre manque de temps. Oui manque de temps car nous décollons le 17 mai de Lima, soit dans un mois tout pile et nous souhaitons passer du temps au Pérou. Dans notre programme initial, nous avions prévu plus de temps en Bolivie, notamment pour aller à Sucre, ville coloniale que j’avais beaucoup apprécié la dernière fois, puis aller en Amazonie. Mais nous avons passé plus de temps que prévu en Patagonie et c’est notre durée de séjour en Bolivie qui en a pâtie.

Ce séjour fut néanmoins intense : nous nous sommes plongés dans des paysages magnifiques, immenses et extrêmement variés. Bien sûr, le coucher du soleil sur le salar inondé est certainement le point d’orgue du séjour mais nous n’oublierons pas le calme et la vie simple des habitants de la Isla del Sol.

Nous restons néanmoins mitigés par notre séjour à cause de la pollution : pollution olfactive dans les villes encombrées, pollution sonore du fait du monde qui s’entasse et qui crie sans arrêt pour vendre quelque chose et, enfin, pollution visuelle car le pays est sale, très sale. La population, quelque soit son âge, quelque soit le lieu, prend la nature pour une poubelle et c’est bien dommage ! On pourrait se dire que pourtant avec le culte de la Pachamama (la terre mère) qui perdure, le respect serait plus grand ! Espérons que cela change dans les prochaines années…

Une journée à La Paz

Une journée à La Paz

14 avril

Nous arrivons à La Paz vers 5h du matin, avec une heure d’avance et devons donc patienter une heure dans la gare en attendant que notre auberge, Arthy’s House, ouvre ses portes.

La gare résonne aux cris des agences de bus (Copacabanaaa ! Potosi Potosiiii !) et aux cris des vendeurs ambulants (Maté ! Café !) pendant que quelques personnes dorment sur les bancs. Nous trouvons une place libre et passons le temps en écrivant nos articles de blog.

Nous rejoignons ensuite notre auberge à 700 mètres de là,  heureusement la route est en légère descente pour y aller. Nous avons la chance de récupérer notre chambre et pouvons donc nous laver avant de nous écrouler dans nos lits jusqu’à 11h.

Notre première occupation consiste à trouver une laverie pour y déposer presque toutes nos affaires, surtout nos pantalons imbibés du sel du Salar. Une fois notre baluchon déposé avec l’assurance de le récupérer le soir, nous nous promenons dans cette ville de 2,3 millions d’habitants construite au début du XXe siècle.

Nous commençons par explorer le bas de la ville, déjà perché à 3200 m : le marché puis l’église San Francisco à la magnifique façade baroque de la fin du XVIII. Nous parcourons ensuite le vieux quartier avec son marché aux sorcières, où pendent les fœtus de lama séchés, offrandes incontournables à la Pachamama, à déposer sous les fondations de sa maison, et ses boutiques touristiques très colorées.

L'église San FranciscoL’église San Francisco
Passage et échoppesPassage et échoppes
Vente de fruits et légumesVente de fruits et légumes

Entre deux échoppes, nous découvrons une petite cour tranquille où nous savourons un bon café à l’Angelo Colonial.

Pause café après une nuit en pointilléPause café après une nuit en pointillé

Nous parcourons encore un peu les environs avant de nous attabler dans un restaurant indien qui semble correct et propose un menu à 40 bolivianos (5 euros). Nous pourrions certainement grignoter à moins cher mais nous préférons un repas consistant.

Ça grimpe !Ça grimpe !
Une ville bien câblée !Une ville bien câblée !

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Nous pouvons maintenant attaquer les hauteurs de la ville, qui culmine à 4000 mètres. Nous nous arrêtons néanmoins avant, au parc Montículo, dans le quartier aisé de Sopocachi, qui offre un beau point de vue sur l’agglomération.

Portail du XVIIIè au parc Monticulo à SopocachiPortail du XVIIIè au parc Monticulo à Sopocachi
Vue sur les toits de La PazVue sur les toits de La Paz

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L'église du parc MonticuloL’église du parc Monticulo
Une drôle de façon de s'asseoir ! Une drôle de façon de s’asseoir !

De là, nous marchons vers le poumon vert de La Paz, le Parque Mirador Laikacota, que nous traversons rapidement pour rejoindre la place de Murillo. Elle est entourée du palais présidentiel, du congrès et de la cathédrale. Les indiens n’eurent le droit de traverser cette place qu’en 2005 avec l’élection d’Evo Morales ! Le président a également changé l’horloge du parlement pour qu’elle tourne dans le sens inverse afin d’illustrer son combat contre l’hégémonie du Nord. Il paraîtrait qu’en hémisphère sud, les cadrans solaires foctionnent en sens contraire, mais il nous faut encore vérifier ce point en vrai (déjà vérifié sur Wikipedia).

Plaza MurilloPlaza Murillo
L'horloge à l'enversL’horloge à l’envers
Une statue plaza MurilloUne statue plaza Murillo

Bien sûr, je tombe en rade de batterie et pour une fois je n’ai pas pris celle de rechange. Nous retournons rapidement à l’auberge et revenons sur nos pas en traversant la Calle Jaén, une des mieux restaurées de La Paz.

Calle JaénCalle Jaén
Calle JaénCalle Jaén

En retournant sur la place Murillo, nous tombons sur la procession de Pâques, assez impressionnante !

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Comme nous devons récupérer notre linge, nous quittons ce spectacle haut en couleur pour aller à la laverie mais ce n’est pas prêt. Nous nous occupons autour des marchés, récupérons enfin notre linge propre et retournons à l’auberge. En chemin,  nous tombons sur une autre partie de la procession de ce vendredi saint,  férié en Bolivie.

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la-paz-25La procession sous nos fenêtres

Nous ressortons de la chambre pour aller dîner à 15 minutes à pied, au restaurant Luciernagas. Nous prenons une spécialité bolivienne à partager : le Picante Surtido, composé  de langue de boeuf, de charque (viande effilée et séchée), de saice (morceau de viande en sauce) et de sajta de pollo (poulet rôti), avec du riz et des tuntas (pommes de terre déshydratées puis re-hydratées avant d’être cuisinées) à la sauce aux cacahouètes. Le patron hollandais est adorable, l’ambiance agréable mais nous sortons déçus car les plats sont trop salés.

De retour à l’auberge, nous nous endormons rapidement car demain nous nous levons tôt pour rejoindre Copacabana, sur la rive du lac Titicaca.

4 jours dans le Sud Lipez et le salar d’Uyuni

4 jours dans le Sud Lipez et le salar d’Uyuni

Du 10 au 13 avril

Tupiza, 7h du matin en ce lundi 10 avril. Attablés à la table du petit déjeuner de notre hôtel, nous attendons avec impatience l’arrivée des pancakes en sirotant un vrai jus d’orange : des oranges pressées et pas une poudre immonde mélangée à de l’eau comme nous en avons eu dans la majorité de nos auberges en Amérique du Sud.

Aujourd’hui, nous partons en excursion pour quatre jours et trois nuits dans la région du Sud Lipez jusqu’au salar d’Uyuni, la plus grande étendue de sel au monde.

Jour 1 : traversée du Sud Lipez

7h30. Notre chauffeur arrive à l’hôtel avec son 4×4 pour nous récupérer. Après un comparatif des agences en ville la veille, nous avons choisi Alejandro Tour. Dans la voiture, nous faisons connaissance avec Rolando, notre chauffeur pour ces quatre jours, et avec nos compagnons de route : Camille et Maël, deux bretons (ils sont partout !) qui voyagent en Amérique du Sud.

Après un arrêt à la boulangerie où notre chauffeur achète du pain pour ces quatre jours, nous voilà partis pour la première étape de notre expédition : la traversée du Sud Lipez depuis Tupiza jusqu’à l’entrée du parc national Eduardo Avaroa, 350 km au total.

A la sortie de Tupiza, nous nous engageons sur une piste de terre en direction de notre premier arrêt, le Sillar (selle de cheval) et la vallée de la lune. En route, Rolando nous donne quelques informations sur la géographie des lieux ainsi que sur les différentes espèces de plantes et animaux que l’on rencontre. Nous discutons avec nos compagnons de route, et j’apprends que les parents de Camille sont voisins des miens (à 15 km près), le monde est petit !

Au point de vue sur le Sillar nous rejoignons le deuxième 4×4 de l’agence. Il y a également quatre personnes dans la voiture : Aurore, Florian, Catherine et Nath. Outre leur chauffeur, Victor, une passagère très importante fait également partie de la voiture numéro deux : Georgia, notre cuisinière.

Vallée de la luneVallée de la lune
Cactus à lunettesCactus à lunettes

Nous reprenons la route, nous croisons quelques pickups chargés de travailleurs allant à la mine : on trouve de tout aux alentours, or, argent, cuivre, zinc, … Apparemment les conditions de travails sont très inégales entre les mineurs travaillant pour des grandes multinationales et ceux qui bossent à leur compte ou au sein d’une communauté. Nous roulons quelques heures avant de faire une pause bien méritée (pour le chauffeur) dans une vallée où paissent des lamas et alpagas. Nous avons le droit à une boisson chaude, thé ou maté en sachet et un morceau de pain.

Premier paysagePremier paysage
En cheminEn chemin

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Maisons bien isoléesMaisons bien isolées

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Au sein de la ferme des lamasAu sein de la ferme des lamas
Lamas en fuiteLamas en fuite
Des lamasDes lamas
Champ de quinoaChamp de quinoa
Passage de rivière en 4*4Passage de rivière en 4*4
Le club des quatreLe club des quatre

Nous continuons encore près de deux heures avant de nous arrêter au bout d’une route à peine dessinée. Nous sommes aux portes de la ciudad del encanto, la ville de l’enchantement, une formation de sable pétrifiée impressionnante de part sa taille, ses couleurs et sa présence au milieu de la pampa. Pendant que nous nous baladons au milieu des pics de sable, Georgia prépare le déjeuner. Et quinze minutes plus tard, nous voilà attablés, enfin assis à l’ombre d’un monolithe, une milanaise de poulet accompagnée de riz dans l’assiette. Probablement une des meilleures milanaise que j’ai pu manger en Amérique du Sud.

La ville de l'enchantementLa ville de l’enchantement
Thomas devant la ciudad del encantoThomas devant la ciudad del encanto
Irène devant la villeIrène devant la ville
Détail du sableDétail du sable
Dans une des cheminées naturellesDans une des cheminées naturelles
Les deux voitures du groupeLes deux voitures du groupe

Rassasiés, nous repartons et avalons les kilomètres jusqu’au village de San Antonio de Lipez, que nous traversons avant de rejoindre un village fantôme situé à quelques kilomètres. Nous sommes accueillis par un guide qui nous montre quelques échantillons de minerais que l’on trouve dans la région et nous explique que le village a été abandonné suite à une épidémie concomitante avec l’enfermement du diable pour une période de mille ans, qui a entraîné l’épuisement de tous les filons. C’est un peu confus ? C’est normal, pour nous aussi. Nous avons l’occasion de ramper quelques mètres dans un tunnel encore ouvert, mais le boyau est vite inondé. Nous nous baladons ensuite dans le village avant de reprendre la route.

Vue sur le village fantômeVue sur le village fantôme
Les maisons du village fantômeLes maisons du village fantôme
Le cimetière du village fantômeLe cimetière du village fantôme

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Dernier arrêt de la journée : la laguna Morijon et son point de vue à 4855m d’altitude. Nous avons encore 2h de route devant nous, et rejoignons le village de Quetena Chico peu après 20h, non sans avoir assisté à un magnifique lever de lune. Surprise : nous devions avoir un dortoir, nous avons des chambres pour deux ! Après un repas tardif, que certains trouvent trop léger après cette longue journée, nous nous mettons au lit vers 23h tandis que Georgia prépare le repas du lendemain midi.

Point culminant du périplePoint culminant de la journée
Majestueux lever de luneMajestueux lever de lune
Notre chambreNotre chambre (au réveil)

Jour 2 : la réserve naturelle Eduardo Avaro

Hier était la plus longue journée de ces quatre jours. Aujourd’hui, nous restons dans le parc Eduardo Avaroa, au sud ouest de la Bolivie, pour en découvrir les merveilles géologiques et géothermiques.

Debouts à 6h30, notre premier petit-déjeuner est composé de boissons chaudes et de pain, plutôt dur, limite biscotte, accompagné de beurre, confiture (plutôt de la pâte de fruit liquide) et de dulce de leche. Nous partons peu après 7h, l’ambiance est plutôt calme dans la voiture. En particulier, Rolando n’est pas très bavard ce matin. Nous mettons ça sur le coup du réveil matinal et profitons des paysages. Nous nous arrêtons devant deux lacs sympathiques, dont un où l’on peut observer des marais salants de borax, l’un des cristaux qui se sont déposés dans la région lorsqu’elle était sous l’eau.

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La maison des travailleursLa maison des travailleurs de borax
Deuxième lacDeuxième lac

De retour dans la voiture, je reconnais une chanson de Scorpions, mon groupe préféré. En effet, dans la liste des « engagements » de Alejandro Tour, il y a le fait que nous aurons de la bonne musique. Je ne peux qu’approuver la playlist de Rolando. Celui-ci ne déride pas quand je lui fais part de mes goûts musicaux et après quelques minutes, finit par nous expliquer qu’il « fait la moue » parce que nous ne semblions pas satisfaits du repas de la veille. Il nous explique que le premier soir, il y a un peu moins de nourriture pour éviter les désagréments dus à l’attitude le lendemain (nous montons jusqu’à 5000 m aujourd’hui). Comme nous prenons ça avec le sourire, peu concernés par les critiques émises la veille, il reprend son rôle de guide et nous décrit le paysage, nommant les sommets, puis nous propose un détour pour voir quelques flamands roses (d’autant plus roses qu’ils sont vieux, ayant mangé d’avantage de plancton rose qui leur donne cette teinte) avant de nous mener jusqu’à la première attraction de la journée : une baignade en eau chaude.

Notre voiture : Camille, Maël, Rolando, Thomas et moiNotre voiture : Camille, Maël, Rolando, Thomas et moi
Sur la routeSur la route

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La pause flamands roses La pause flamands roses
Paysage infiniPaysage infini
Camille, Maël et nousCamille, Maël et nous
Un des nombreux cairnsUn des nombreux cairns
Jolies vigognesJolies vigognes

Il est 10 h du matin, nous sommes en maillots de bain à plus de 4000 m d’altitude et nous voilà dans une eau à 37°. Nous y passons une vingtaine de minutes, pas plus pour éviter la déshydratation, mais une petite heure sur site avant de reprendre la route, direction le « désert de Dali », ainsi nommé car parsemé de rochers aux formes originales, projetés il y a des milliers d’années par l’explosion d’un des volcans de la région.

Les sources chaudesLes sources chaudes
En maillot à 4000 mètresEn maillot à 4000 mètres

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C’est devant un volcan, le Licancabur, qui culmine à 5920 mètres que nous nous arrêtons ensuite. La laguna verde, dont la couleur est issue des minéraux qui s’y trouvent, complète le paysage. Derrière les montagnes, le Chili : nous sommes à l’extrémité sud-ouest de notre périple.

Devant la Laguna VerdeDevant la Laguna Verde
Thomas devant la Laguna Verde et le volcanThomas devant la Laguna Verde et le volcan
On a réussi à se dédoubler ! (merci Camille pour les photos)On a réussi à se dédoubler ! (merci Camille pour les photos)

Nous faisons une pause déjeuner à quelques centaines de mètres, à l’abri du vent, pour savourer les plats de Georgia, avant de rebrousser chemin jusqu’aux eaux thermales du matin. 

Thomas digèreThomas digère

Nous les dépassons pour rejoindre le cratère Sol de Mañana, qui s’étend sur plusieurs kilomètres, et au fond duquel nous pouvons observer quelques fumerolles et des zones de boues frémissantes. La température des eaux à 80°C et l’odeur de soufre nous ramène quelques mois en arrière vers notre séjour à Rotorua.

Les fumerollesLes fumerolles

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Visiblement, quand on est en couple, on s'habille pareilVisiblement, quand on est en couple, on s’habille pareil
Au milieu des geysersAu milieu des geysers

Dernière étape de la journée, la laguna Colorada, où nichent des centaines de flamands roses. Nous marchons le long du lac, où l’odeur est assez forte : des cadavres d’oisillons se décomposent ça et là. Ceux-ci n’ont pas su se relever ou ont été piétinés par leurs grands frères… Le spectacle des flamands roses est néanmoins magnifique, nous pouvons les voir se déplacer prudemment dans la vase ou s’envoler lorsqu’un touriste approche de trop.

Petite marchePetite marche
Reflet et flamands rosesReflet et flamands roses
Avec les flamands rosesAvec les flamands roses

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Envol de flamands rosesEnvol de flamands roses

Après avoir un peu traîné près du lac, nous partons vers le village qui doit nous accueillir le soir même. Rolando est inquiet car il y a plus de 4×4 sur cette branche de la route que d’habitude. En effet, au niveau de la laguna Colorada, les tours ont le choix de prendre l’itinéraire à l’ouest, dit « classique » ou celui à l’est, l’alternatif. Nous avons choisi entre autre le tour Alejandro car ils proposaient le circuit alternatif tandis que les autres agences de décident au dernier moment. Il semblerait que beaucoup d’agences aient choisi l’alternatif ce soir, ce qui inquiète notre guide. Après une bonne heure de route, nous arrivons à Villa Mar, devant l’auberge qui accueille normalement notre agence : pas de place. Petit stress, nous nous dirigeons vers une deuxième puis une troisième auberge, aucune n’a de place pour nous… Notre chauffeur nous mène devant une dernière auberge, qui est en fait un hôtel plus luxueux. Celui-ci demande 150 bolivianos (environ 20 €) par personne supplémentaire pour nous loger. Il fait presque nuit mais nous trouvons cela un peu abusé, et refusons. Rolando propose de nous mener jusqu’au village suivant, à deux heures de route, mais cela nous ferait rater les ¾ des arrêts du lendemain. Nous ne sommes pas du tout chauds, cela reviendrait à faire une journée de voiture uniquement. Nous proposons de dormir sous la tente et je suggère à Rolando que nous pourrions dormir chez l’habitant. Il retourne se renseigner à la troisième auberge qui finalement veut bien nous accueillir pour un surcoût de 10 bolivianos par personne. A ce prix, nous dormons à quatre dans une chambre, comme prévu, et avons accès à une douche chaude ! Nous acceptons tous sans hésiter, il fait bien sombre et nous sentons que Rolando est à court de solutions. L’auberge s’avère confortable et nous y passerons une bonne soirée à discuter autour du bon repas et des cocktails de l’équipe qui a retrouvé le sourire après ce petit coup de stress.

Jour 3 : remontée vers le salar

Pour ce troisième jour, nous pouvons faire la grasse matinée : départ programmé à 8h. Georgia nous a préparé des pancakes pour le petit déjeuner, la classe ! Le ventre plein, nous embarquons direction la « copa del mundo », une formation géologique qui rappelle le fameux trophée. D’autres y voient un visage.

La coupe du mondeLa coupe du monde

Nous nous arrêtons ensuite devant une formation aux allures de dromadaire puis un peu plus loin, nous nous baladons dans un labyrinthe de roches, « Italia perdida », ainsi nommé car il y a quelques années, un touriste italien s’est perdu et a été oublié par son guide dans ce labyrinthe. Il a heureusement eu la jugeote de grimper sur la colline voisine d’où il a aperçu le village de Villa Mar où il s’est rendu à pied, sous le soleil de plomb.

Un dromadaire immortelUn dromadaire immortel
Thomas bien installéThomas bien installé

 

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Au sommet ! Merci Camille pour la photoAu sommet ! Merci Camille pour la photo
Camille nous regarde partir au loinCamille nous regarde partir au loin

Après ce crapahutage, nous reprenons la route vers le nord. Aujourd’hui, Rolando a sorti la playlist « spéciale français » : il a une petite pochette avec une dizaine de clés USB, avec les musiques de différents pays. Nous roulons donc au son de Tryo, Matmatah, Julien Clerc, Johnny, etc. Très éclectique !

Nous nous arrêtons ensuite pour une petite balade sur une sorte de tourbe jusqu’à la Laguna Negra, où nous avons le droit à un en-cas oreo / jus de fruit. Rolando et Victor nous ont accompagné, et Rolando nous donne quelques détails sur le lieu. Des alpagas et lamas, ainsi que quelques ânes, complètent le décors. Rolando nous explique que les ânes, remplacés par les pickups pour le transport, ont maintenant pour principale utilité de servir d’appâts pour les pumas afin de protéger les lamas, plus coûteux à élever…

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Laguna negraLaguna negra
Des oiseaux typiques dont j'ai oublié le nomDes oiseaux typiques dont j’ai oublié le nom

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Vers midi, nous arrivons au canyon del Anaconda, d’après la rivière qui serpente au fond. Nous nous posons ensuite quelques kilomètres plus loin pour le déjeuner, sur l’herbe, au bord d’une rivière, sous le regard des lamas.

Le canyon et l'Anaconda en contre-basLe canyon et l’Anaconda en contre-bas

 

Devant le canyon Devant le canyon
La pause déjeuner bien accompagnéeLa pause déjeuner bien accompagnée

C’est un lieu très paisible et nous nous y attardons volontiers pour digérer un copieux repas. L’après-midi sera plus calme : sieste dans la voiture jusqu’à Julaca, un petit village où nous nous arrêtons devant une échoppe qui vend des bières locales au cactus, au quinoa ou à la coca. Nous profitons de la petite terrasse au soleil pour nous désaltérer, avant de repartir pour notre étape finale : l’hôtel de sel où nous dormons ce soir.

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Champ de quinoaChamp de quinoa

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Dans le village presque désertDans le village presque désert
Le verre de l'amitiéLe verre de l’amitié

Nous y prenons le goûter avant de repartir avec Rolando, un peu contraint, pour une petite excursion sur le salar où nous allons attendre le coucher du soleil. Bien qu’étant au programme vendu par l’agence, nous avons dû insister un peu pour y aller, mais Rolando nous y emmènera finalement.

Nous roulons une quinzaine de minutes avant de nous garer au bord de cette étendue de sel, recouverte d’une fine couche d’eau à cet endroit.

D’un côté, le soleil se reflète sur le salar, de l’autre, nous observons au loin un orage qui éclate. C’est absolument sublime et nous restons bouche bée devant la beauté du spectacle. Irène est très heureuse aussi car lors de son passage il y a presque 4 ans, il n’y avait pas d’eau sur le Salar. Nous avons du mal à détacher nos yeux d’un tel spectacle, le moment fort de ces 4 jours d’exécution.

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Pastille de selPastille de sel

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Soleil encore cachéSoleil encore caché

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Contemplation collectiveContemplation collective

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Et l'orage de l'autre côté Et l’orage de l’autre côté

Nous passons une petite heure sur les lieux et rentrons à l’auberge où nous discutons avec les autres groupes en attendant le repas, lasagnes bolognaises, accompagné de vin et d’un cocktail aux couleurs de la Bolivie. Nous nous couchons tôt car demain, c’est bien avant l’aube qu’il faudra se lever pour profiter du lever de soleil sur le salar.

Tout le groupe : les 8 touristes, 2 chauffeurs et la cuisinièreTout le groupe : les 8 touristes, 2 chauffeurs et la cuisinière

Jour 4 : le salar d’Uyuni

4h40, le réveil sonne. Nous nous habillons en hâte et chargeons le 4×4 pour un départ à 5h. Nous roulons de nuit sur le salar, sur une piste à peine marquée, Rolando suit son expérience. Jean-Jacques Goldman nous accompagne alors que nous voyons les premières lueurs du jour apparaître sur les montagnes au loin.

Une heure plus tard, nous voilà au pied de l’île Incahuasi, composée de corail mort sur lequel ont poussé des cactus géants, parfois millénaires. Nous grimpons au sommet et trouvons un spot loin de la foule pour apprécier le spectacle de ce lever de soleil. Nous restons traîner sur l’île, à prendre des photos, jouant avec la lumière de l’aube puis redescendons vers la voiture où le petit-déjeuner a été servi. Georgia n’a pas dû dormir car nous avons le droit à deux gâteaux énormes, un nature et un au chocolat.

Premières lueurs de jourPremières lueurs de jour
AttenteAttente

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Tout se coloreTout se colore
Et voilà, le soleil est levéEt voilà, le soleil est levé
Pour une des rares fois où l'on se lève avant lui !Pour une des rares fois où l’on se lève avant lui !
Le salar d'un blanc immaculé à perte de vueLe salar d’un blanc immaculé à perte de vue
Un bisous qui ne manque pas de piquantUn bisou qui ne manque pas de piquant
Arche de corailArche de corail

Petit-déjeuner pris, nous partons pour une balade sur le salar. Nous roulons en ligne droite à 80 km/h et pourtant nous n’avons pas l’impression d’avancer ! Ce désert de sel immense fait vraiment perdre tout repère. Rolando nous explique qu’il utilise les montagnes au loin pour se diriger. Ça fonctionne bien quand il fait beau, comme aujourd’hui, mais sinon, pas de boussole ! Il avoue avoir son GPS de téléphone au cas où : le chauffeur d’un des 4×4 qui vient de nous dépasser se serait perdu plusieurs jours par mauvais temps. Nous nous arrêtons au milieu de nulle part, pour observer les différents cristaux multicouleurs formés sur le salar.

Un beau bloc de selUn beau bloc de sel
un trou très fin dans la croûtes de sel et les minéraux colorésun trou très fin dans la croûtes de sel et les minéraux colorés

Celui-ci a une superficie totale de 12 000 km2, soit l’équivalent de l’Île-de-France ! L’épaisseur de sel peut atteindre les 120 mètres. Il n’est pas composé d’un grand bloc de sel mais de différentes couches d’eau et de sel en alternance. À l’endroit où nous sommes arrêtés, nous pouvons casser la croûte de sel et observer directement la couche aqueuse sous-jacente. Le sel du salar n’est pas consommable, il paraît même que sa consommation en trop grande quantité rend fou. Nous apprenons enfin que nous nous tenons sur la plus grande réserve de lithium au monde : une fortune pour le gouvernement bolivien qui jusqu’à présent a protégé ce gisement et ce lieu magnifique, mais jusqu’à quand ?

Nous laissons de côté ces considérations pour profiter des lieux et prendre quelques photos, en jouant sur les perspectives. Pas facile !

Thomas va se faire dévorerThomas va se faire dévorer

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Jeux de perspectiveJeux de perspective
En tout cas, c'est grand et blanc !En tout cas, c’est grand et blanc !

Nous reprenons ensuite la « route » jusqu’au premier hôtel de sel, aujourd’hui fermé car construit directement sur le salar sans évacuation des eaux usées. On peut toutefois y entrer pour acheter des souvenirs et… aller aux WC…

Vive la Corse et la Bretagne !Vive la Corse et la Bretagne !

Nous cassons la croûte une centaine de mètres plus loin. Au menu : poulet rôti, préparé pendant la nuit par Georgia, une vraie cordon bleue, avant de repartir pour les derniers kilomètres sur le salar.

Derniers sautsDerniers sauts

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Nous nous arrêtons dans un village en bordure du salar pour une pause « touristes » : un alignement d’échoppes vendant les mêmes sculptures de sel et autres bibelots pour touristes tente de nous attirer alors que le reste du village est pauvre et sale. Nous y restons cinq minutes avant de repartir vers Uyuni.

Dernier arrêt au programme : le cimetière de train d’Uyuni. Nous y restons un petit quart d’heure car nous sentons que Rolando n’a qu’une envie : rentrer à Tupiza pour retrouver sa famille et en particulier son nouveau-né.

Dans le cimetière des trainsDans le cimetière des trains

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Intérieur d'un vieux trainIntérieur d’un vieux train
Allez hop, en route Allez hop, en route

Il nous dépose donc devant le « terminal de bus », une rue où s’aligne les guérites des compagnies. Nous y achetons notre billet pour La Paz, en bus de nuit, départ prévu à 20h30.

Nous nous attablons en terrasse à quelques blocs avec Camille et Maël pour boire un dernier verre, nous y sommes vite rejoints par nos compères de la deuxième voiture.

C’est là que nos routes se séparent : Camille, Maël, Aurore et Florian partent pour Potosi tandis que Nath et Catherine reprennent une jeep pour traverser en express le Sud Lipez jusqu’au Chili.

Bilan de l’excursion

Nous sommes très contents de la prestation offerte par Alejandro Tour et en particulier des échanges que nous avons eu avec Rolando, notre guide. Celui-ci a été très professionnel, nous abreuvant d’explications et répondant a toutes nos questions. Il a également géré de manière très professionnelle le « couac » de la deuxième nuit, nous trouvant une solution de rechange (même si, sur le principe, nous n’aurions pas dû devoir payer), et respecté le programme à la lettre, contrairement à d’autres agences (ou chauffeurs) qui vendent la Ciudad del Encanto sans jamais y aller… En ce qui concerne la cuisine, les repas étaient copieux (sauf la première nuit, question d’altitude) et diversifiés. Georgia était debout tard et se levait très tôt pour nous satisfaire. Un petit bémol sur le respect de certaines demandes du groupe : les demandes de plats sans gluten ni lactose, formulées avant le départ ont été difficilement respectées, la cuisinière avait l’air perdu sur certaines compositions… Il semblerait que certaines « grosses » agences ont des menus spécifiques, présentés au moment de la réservation, pour satisfaire à toutes les contraintes.

En tout cas, cette excursion valait carrément la peine et est sans aucun doute l’un des incontournables de la Bolivie. C’est l’occasion d’admirer des paysages très variés aux couleurs multiples, tout en découvrant un peu l’histoire de notre Terre.

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Premier arrêt bolivien : Tupiza

Premier arrêt bolivien : Tupiza

8 et 9 avril

Tupiza, tout le groupe descend !

Notre trajet en train de 3h30 s’achève à Tupiza, où nous arrivons de nuit car il y a une heure d’écart entre la Bolivie et l’Argentine. En chemin, nous avons pu apercevoir quelques paysages mais nous avons surtout dormi.

Vue depuis le busVue depuis le bus
Vers la BolivieVers la Bolivie
Détail de la montagneDétail de la montagne
Notre trainNotre train

Lorsque nous descendons du train avec Clara, Cora, Beatrix et Fernando, nous sommes alpagués par un représentant d’une des nombreuses agences qui organisent les tours dans le Sud Lipez et le Salar de Uyuni. Il s’avère que c’est également le gérant de l’hôtel où dorment nos compagnons : comme notre auberge est à deux pas de la sienne et que nous sommes de potentiels futurs clients, il nous embarque tous les 6 dans son 4*4.

Une fois arrivés à son auberge, il nous présente le tour de son agence, Los Solares. Cela a l’air pas mal et nous nous entendons bien avec les quatre autres, qui ont déjà réservé une voiture pour lundi matin. Problème : il y a entre 4 et 5 touristes par voiture, aussi nous ne serions pas avec eux. Le gérant attend le retour de 2 voire 4 personnes aussi nous ne sommes pas sûrs d’avoir une place… nous prenons la nuit pour réfléchir et regagnons notre auberge, Butch Cassidy.

Nous y sommes accueillis par Franklin, l’adolescent de la famille, au petit soin pour ses hôtes ! Nous sommes très bien logés dans une chambre spacieuse et propre avec salle de bain privative. De plus, le Wi-Fi fonctionne très bien sur nos téléphones.

Nous mangeons en ville, dans une pizzeria car il n’y a que cela. Le restaurant s’appelle Tu Pizza (quel jeu de mot !) et nous y mangeons de bonnes… pâtes ! Nous sommes plus chanceux que nos compagnons que nous croisons dans une autre pizzeria où ils attendent depuis plus d’une heure. Nous apprendrons le lendemain qu’en plus, ce n’était même pas bon.

Choix d’une agence et balade dans une décharge

Nous commençons notre journée à 8h par un délicieux petit-déjeuner composé de chocapic, lait frais, vrai jus d’oranges pressées, pancakes maison ! Un luxe que nous dévorons à pleine dent avant d’aller en ville pour faire le tour des agences.

En chemin vers le centre, nous comparons les différentes hypothèses qui s’offrent à nous pour le tour :

  • Partir avec nos amis avec l’agence Los Solares mais nous ne serions pas dans leur voiture. Nous serions soit avec les deux autres personnes inscrites soit dans une troisième voiture si les amis des deux inconnus arrivent.
  • Partir avec une autre agence, proposée par notre hôtel, où il y a déjà deux personnes inscrites.
  • Partir avec Tupiza Tour ou Torres Tour, les deux agences mastodontes de la ville.
  • Trouver une autre agence.

Nous éliminons la première hypothèse car beaucoup trop de variables dans l’équation. Nous éliminons également la troisième car nous ne voulons pas partir avec un trop gros groupe. Il nous reste donc deux solutions en tête lorsque nous parcourons le petit centre-ville, sans grand intérêt.

Notre premier objectif est de retirer suffisamment de liquide afin de régler l’agence que nous aurons choisie. L’excursion est à 1250 bolivianos (170 €) par personne pour quatre jour (guide et cuisinière compris). Franklin nous ayant dit que les deux distributeurs de la ville n’accepte que les cartes Visa, nous stressons un peu avec nos Mastercard. Et de raison, impossible de retirer de l’argent. Dépités, nous passons devant l’agence Alejandro Adventure Tour où la gérante se jette littéralement sur nous alors que nous sommes encore sur le trottoir. On sent qu’elle dévide à toute allure un discours cent fois répété mais néanmoins, ce qu’elle propose nous plaît car cela sort des sentiers battus. Nous lui disons que nous ne pouvons pas tirer d’argent, elle nous répond que l’on pourra payer à la fin en arrivant à Uyuni. Dans l’agence, nous rencontrons Aurore et Florian, deux français qui ont sélectionné cette agence après avoir fait le tour des autres guérites. Nous apprenons qu’il y a également un américain et une belge déjà inscrits. Convaincus, nous nous inscrivons à notre tour mais devons attendre confirmation car l’agence doit trouver deux autres personnes pour compléter la deuxième voiture. Florian et Aurore ayant réussi à tirer de l’argent avec leur Mastercard, nous re-tentons notre chance, en choisissant des options différentes sur le distributeur (crédit au lieu de compte courant). Et bingo ! Nous avons de quoi nous acquitter de nos dettes.

Une des rues de TupizaUne des rues de Tupiza
Et une autreEt une autre
Palmier et ombrePalmier et ombre

Comme il nous faut patienter jusqu’à 17h pour découvrir si nous partirons ou non le lendemain matin pour 4 jours d’excursion dans le Sud Lipez et le Salar de Uyuni, nous retournons à l’auberge pour déjeuner puis partons nous promener vers la Porte du Diable et le canyon del Inca, à 6 km de notre auberge. Il fait beau et chaud, nous traversons le village qui sommeille et parvenons au début de la randonnée, dans une décharge à ciel ouvert. Nous avançons néanmoins au milieu des détritus en espérant que cela s’améliore : oui, au bout d’un bon kilomètre, c’est enfin propre et nous pouvons profiter pleinement du paysage ocre et vert qui s’offre à nous. Le soleil vif fait admirablement ressortir les couleurs et les formes de cactus tranchent sur celles des montagnes environnantes.

La déchargeLa décharge

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Un des beaux cactusUn des beaux cactus
Une belles roches Belles roches
Roches fuselées Roches fuselées
En cheminEn chemin

Nous arrivons devant la majestueuse Porte du Diable, très bien découpée, et continuons notre escapade vers le canyon del Inca, où seul un filet d’eau anime un peu les lieux. Nous profitons de l’ombre et de la fraîcheur pour reprendre notre souffle, on est quand même à 3268 mètres au dessus du niveau de la mer.

Las Puertas del DiabloLas Puertas del Diablo
Devant les Puertas del DiabloDevant les Puertas del Diablo
Thomas dans le canyonThomas dans le canyon

Il est temps de faire demi tour pour savoir si oui ou non nous partons demain !

Sur le retourSur le retour
Thomas sur le retourThomas sur le retour
Fleur jauneFleur jaune

La réponse est positive : nous serons avec deux autres français, très certainement bretons vus les noms. Rassurés, nous retournons à l’auberge pour nous reposer un peu avant de repartir en ville pour un dernier tour et régler l’agence pour le lendemain. En ce dimanche soir, presque toutes les boutiques sont fermées : nous parvenons tant bien que mal à faire des courses pour le dîner.
Et hop, au lit !