Cela fait déjà une semaine que nous avons quitté la carte postale calédonienne pour une autre île de rêve : la Nouvelle-Zélande !
3 jours à Auckland pour se réhabituer à l’anglais et à la température de l’eau puis nous reprenons l’avion pour Christchurch sur l’île du sud. Nous y sommes restés 2 jours et nous voilà maintenant sur les routes avec un van bien équipé (on a eu la chance d’être surclassé et profitons d’un van plus grand et mieux équipé pour le même prix que celui réservé). Les paysages à couper le souffle nous laissent sans voix et nous guettons les orques, nains et hobbits susceptibles de jaillir d’un rocher !
De retour de l’île des Pins, nous avons une journée devant nous pour visiter Nouméa avant de repartir pour Ouvéa, une des trois îles Loyauté (les îles situées au nord de la Grande Terre) où nous avons prévu de fêter Noël.
Visite de Nouméa
Pour cette journée à Nouméa, Stéphanie nous prête gentiment sa voiture. Ayant vécu à Nouméa il y a un peu plus de vingt ans, l’objectif de la journée est de retourner sur les différents lieux dont je me souviens « pour voir ».
Nous nous dirigeons donc vers le centre et la place des cocotiers, place principale de Nouméa, bordée de… cocotiers. Nous faisons le tour des rues commerçantes et cherchons notamment une boutique de cadeaux pas chers en prévision de notre soirée : nous sommes conviés chez des amis de Steph & Nico pour une soirée de Noël et chacun doit amener un cadeau d’une valeur de 1000 francs pacifique (environ 8 €) maximum.
Nos achats effectuées, nous continuons vers la bibliothèque municipale, installée dans un pavillon de l’exposition universelle de Paris de 1900, déplacé peu après. J’y retrouve mes repères, j’ai dû passer quelques dizaines d’heure à y bouquiner et chercher des livres à l’époque.
Nous grimpons jusqu’à la cathédrale, en rénovation et je reconnais sur le chemin quelques lieux. Le centre étant petit, nous repartons vers les baies du Sud jusqu’au parc du Receiving, près duquel se trouve mon école primaire. Souvenirs, souvenirs, je reconnais la cours bien que les peintures sur les murs de l’école Yvonne Dupont ont dû changer depuis.
Pour le déjeuner, nous avons rendez-vous avec Nicolas, un ami de promo, responsable d’un fournisseur d’accès à Internet local, Nautile, créé il y a bientôt 10 ans. Nous mangeons un bon burger chez Ulysse, institution du quartier (dédicace à Marie-Soaz), avant d’aller visiter les locaux de Nautile. Nico nous expose les projets en cours, explique l’architecture technique et nous avons même le privilège d’une petite visite à la salle serveur. C’est sympa de pouvoir enfin mettre du concret sur des choses dont j’entends parler et observé l’évolution depuis dix ans.
Pour continuer notre après-midi de visites, nous décidons avec Irène d’aller à l’aquarium de Nouméa. Cet aquarium est très bien construit et permet d’observer la faune et la flore marines de l’île, de la mangrove au lagon. Nous pouvons ainsi voir des poissons pierre, coraux fluorescents, tortues de mer, des requins et même des nautiles, ces coquillages fossiles qui vivent normalement par 300 mètres de profondeur.
Après cette visite, nous rentrons à l’appartement nous préparer pour la soirée de Noël et cuisiner quelques en-cas. Nous nous dirigeons ensuite chez nos hôtes où nous retrouvons une vingtaine de personne pour une soirée fort sympathique. Nous repartons avec nos cadeaux attribués par tirage au sort : une tasse aux couleurs calédoniennes pour Irène, un kit à faire des burgers pour moi (chouette…).
Direction : Ouvéa
Le vendredi matin est consacré à la préparation de nos sacs et des derniers achats pour le week-end sur l’île d’Ouvéa. Notre avion décolle du petit aérodrome de Magenta à 12h20, c’est un peu la course mais nous arrivons à temps pour l’embarquement, la glacière est enregistrée et chargée avec toutes les glacières des passagers : il y a probablement autant de glacières dans les bagages que de sacs ou valises.
Nous arrivons sans encombres à Ouvéa, où nous récupérons une Clio de location pour le week-end. Steph ayant oublié son permis et comme, par chance, j’avais le mien en poche, j’hérite du rôle de chauffeur sans trop de stress : l’île de 50 km de long est en forme de croissant et ne possède qu’une route principale longeant l’intérieur du croissant.
Depuis l’aéroport au centre nous nous dirigeons vers le sud. Après un pique-nique sur la plage, nous nous arrêtons dans l’une des deux stations services de l’île, séparées d’à peine un kilomètre, qui fait aussi office de supérette, pour les dernières courses et filons jusqu’au pont de Mouly qui sépare l’île principale d’une plus petite île au sud, l’île de Mouly, où se situe notre gîte.
Nous nous arrêtons au pont pour nous baigner, bientôt rejoints par le frère de Nicolas, sa compagne et les sœurs de sa compagne. Nous faisons un peu de snorkeling, et observons notamment des grosses carangues qui stagnent sous le pont alors que nous luttons contre le courant pour faire du surplace.
Nous terminons cette première journée au gîte où nous dinons sur la plage, sous un faré avant de rejoindre notre case traditionnelle pour la nuit : assez spartiate (un mur, un toit, trois lits, un ventilateur), il ne faut pas avoir peur de dormir avec toutes sortes de bestioles qui se baladent sur les murs.
Un réveillon sur la plage
Pour ce samedi 24 décembre, la seule activité programmée de la journée est une sortie en bateau avec Pierre, un kanak d’Ouvéa qui va nous faire découvrir les fonds marins du lagon en deux sessions de PMT (palme, masque, tuba).
Après une vingtaine de minutes de mer, nous arrivons à la pointe de Mouly, enfilons notre équipement et nous jetons à l’eau. La visibilité est moyenne, nous ne verrons pas le « comité d’accueil », un groupe de requins habituellement posé au fond de l’eau à cet endroit, mais au cours des quarante minutes suivantes, nous voyons de nombreux poissons, quelques coraux et quelques petits requins.
Nous remontons dans le bateau pour nous diriger vers la zone du deuxième PMT, un récif corallien riche en couleur. Nous y passerons un peu moins de temps, le froid se faisant sentir malgré une température de l’eau à 27°C. Les coraux sont magnifiques et les poissons qui y vivent tout aussi colorés que leur habitat.
Pour terminer cette sortie, Pierre nous a préparé un goûter que nous prenons sur le bateau, à l’abri du vent au pied des falaises de l’un des îlots qui composent la pléiade du sud. Nous passons au dessus d’une « station de nettoyage » où requins et raies viennent habituellement voir les poissons qui y résident pour se faire nettoyer des bactéries. Les vibrations du moteur attirent deux requins que l’on voit tourner autour du bateau, ils sont plus gros que ceux observés plus tôt et nous sommes contents de ne pas être dans l’eau avec eux.
Nous retournons enfin à notre point de départ où nous tournons avec le bateau une dizaine de minutes dans l’eau au dessus de raies et tortues nombreuses dans cette zone où la plongée est interdite car considérée comme « tabou ».
De retour sur la terre ferme, nous retournons au gîte où nous passerons l’après-midi, à marcher ou posés sur la plage. En fin d’après-midi nous apercevons même quelques dauphins au loin qui sautent au dessus de la surface de la mer, joli cadeau !
Pour la soirée du réveillons, nous sommes une dizaine. Au menu : foie gras, champagne, côtes de boeuf et pommes de terre cuites dans de l’aluminium au barbecue. Ce repas pieds dans le sable se termine autour de jeux avant d’assister à minuit aux tirs de feux d’artifice des familles environnantes.
Un 25 décembre les pieds dans l’eau
Pour ce dernier jour sur l’île, nous prenons la voiture après un rapide petit-déjeuner en direction du nord de l’île.
Notre premier objectif est de faire le plein d’essence avant la fermeture des stations à midi, mais, manque de chance, celles-ci ont finalement décidé de ne pas ouvrir (malgré les horaires annoncées), la soirée a dû être difficile pour certains ! Tant pis, nous rendrons la voitures sans le plein…
Un peu plus loin en remontant vers le nord, nous nous arrêtons à la seule épicerie de l’île ouverte pour acheter un paquet de biscuit. La zone semble être le lieu de rassemblement de tous les fêtards de la veille qui continue à siroter des bières en groupe. L’un d’entre eux vient taper la discute au carreau pendant que Stéphanie fait des emplettes, nous expliquant 3 ou 4 fois comment nous rendre au nord de l’île (qui, je vous le rappelle, ne possède qu’une route rectiligne…). Nous le remercions et finissons par réussir à partir non sans lui avoir offert un chapeau de père noël, vestige de notre propre soirée.
Nous arrivons enfin à notre premier arrêt, les trous bleus, des trous d’eau situés dans les terres, à quelques mètres de la mer, qui communiquent avec l’océan via des tunnels sous-marins. Ainsi, nous pouvons observer des poissons à travers l’eau transparente. On ne voit néanmoins pas le fond : il paraît (information que je n’ai pas pu vérifier) qu’une équipe de Cousteau aurait tenté de le sonder et que le fond se situe à près de 100 m !
Impressionnée par cette anecdote, Irène en lâchera le cache de son objectif, que l’on verra sombrer lentement vers les abysses, suivis par les poissons multicolores cherchant à le grignoter…
Nous continuons vers l’est de l’île et le trou aux tortues qui, comme vous l’aurez deviné à son nom, sert de refuge à quelques tortues de mer du lagon. En contemplant l’ouverture pendant un certain temps, on voit plusieurs tortues (ou la même plusieurs fois ?) remonter à la surface respirer.
Après une petite baignade pour John, l’un des amis présents, nous continuons jusqu’au Soleil Levant, un lieu dit au bout de la route où nous enfilons nos palmes pour une dernière randonnée aquatique mais cette fois en dérive ! En effet, le courant à cet endroit est assez important et sans risque à ce moment car dirigé vers la côte : nous nous laissons porter et observons les poissons sans effort, c’est presque comme un manège chez Disney ! Étoiles de mer bleues, murène, et même un requin sur la fin, voilà le programme de cette dérive.
Nous arrivons sur une plage à quelques centaines de mètres de notre point de départ, il faut rentrer pieds nus (pas facile de marcher avec des palmes !) jusqu’à la voiture ou nous nous changeons avant de nous attabler dans un gîte local qui propose un buffet de Noël. Au menu, pas mal de poissons grillés au four, de la quiche à la saucisse, un gratin de banane entre autres.
Après manger, nous rentrons tranquillement vers l’aéroport, qui est fermé à notre arrivée. Et oui, il y a tellement peu de vols que les employés arrivent quelques dizaines de minutes avant une arrivée / départ pour ouvrir les guichets. Vous imaginez qu’un 25 décembre, ils ne sont pas pressés de venir. Notre avion partira toutefois à l’heure, direction Nouméa et une bonne nuit de repos afin de se préparer au tour de la Grande Terre le lendemain.
Première semaine en Nouvelle-Calédonie : Nouméa et île des Pins
Partis de Sydney sous la pluie, nous arrivons à Nouméa en fin d’après-midi (18h30) et le soleil est déjà couché ! Et oui, la Nouvelle-Calédonie est sur le même fuseau horaire que l’Australie (10h de plus que la France métropolitaine) mais un peu plus au nord, donc avec des journées un peu plus courtes !
Thomas a quand même l’occasion de s’émouvoir face à son ancien appartement que l’on peut voir depuis le balcon des amis qui nous hébergent, Stéphanie & Nicolas.
Nous discutons tous les 4 du programme du week-end : nous voulions aller au parc de la Rivière Bleue au sud de la Grande Terre (l’île principale de Nouvelle-Calédonie) mais des troubles agitent une tribu voisine et la route n’est pas très sure. Nous choisissons finalement de grimper dans le massif du Mont Khoghi, au nord de Nouméa et allons nous coucher.
Premier jour : ascension du pic Malaoui et baignade à la baie des citrons
Nous nous levons vers 7h30 et arrivons au pied du Mont Koghi vers 10h pour attaquer l’ascension du pic Malaoui. La grimpette nous prend une heure et demi et nous avons la chance d’avoir une vue bien dégagée au sommet ! Les couleurs des lagons et de la roche ocre se dévoilent sous nos yeux ravis !
Nous entamons la descente après un pique-nique avec du vrai pain et du bon fromage… un luxe que Thomas et moi savourons avec d’autant plus de plaisir que cela nous avait manqué pendant presque un mois, si l’on excepte une dégustation fromage-baguette en Tasmanie.
De retour à Nouméa, nous profitons du beau temps pour une première plongée avec masque et tuba à la baie des citrons (la « BD » pour les intimes), l’une des nombreuses baies qui composent Nouméa. La visibilité n’est pas top mais nous découvrons nos premiers poissons locaux avant de renoncer.
Afin de terminer en beauté cette journée, nous restons sur la « BD », dans un des bars branchés de la ville et trouvons des places sur la plage pour y admirer le coucher de soleil. Nous poursuivrons la soirée dans un autre bar-restaurant de la baie, très animée en soirée, avant de rentrer nous coucher.
Deuxième jour : île aux canards et départ pour l’île des pins
Nous nous levons tranquillement et Thomas et moi partons faire des courses en prévision de nos 3 jours sur l’île des pins. Nous mangeons ensuite chez Steph & Nico et optons pour une sortie sur l’île aux canards, un classique du coin, pour l’après-midi. Direction l’Anse Vata, une autre baie de Nouméa, pour prendre le taxi boat. La traversée ne dure pas plus de 10 minutes mais cela suffit pour nous emmener sur un petit îlot sympathique. Équipés de masques et tubas, nous suivons le sentier aquatique à la recherche de beaux poissons. La visibilité est meilleure que la veille : poissons clowns, poissons perroquets, labres en tout genre, petits napoléons et autres espèces dont je ne connais pas le nom défilent devant nous !
Il est ensuite temps de reprendre le bateau taxi pour retourner à l’appartement, finir nos sacs et attraper l’avion pour l’île des pins. L’aéroport de Magenta est tout petit : pas de tapis pour les bagages qui sont récupérés manuellement par les équipes. Pas non plus de zone de contrôle des sacs ni de scan : on peut emmener de l’eau sans problème. Cela change radicalement des grands aéroports internationaux !
Thomas et moi arrivons sur l’île des pins après 30 minutes de vol. Le transfert pour l’hôtel est là et après 30 minutes de route nous arrivons à l’Oure Tera dans la baie de Kanumera au sud de l’île. Nous nous installons dans un beau bungalow plus grand que notre appartement parisien ! J’en profite – et Thomas se joint à moi – pour remercier tous les participants aux cagnottes : grâce à vous nous allons passer 3 nuits dans un cadre idyllique !
Nous dînons au restaurant de l’hôtel des produits locaux : poisson perroquet pour moi et cerf pour Thomas.
Jour 3 : baignade et excursion à vélo sur l’île des pins
Après une nuit réparatrice, nous savourons notre petit déjeuner face à la mer turquoise puis enfilons maillots, masques et tubas pour explorer les fonds marins de la baie.
L’après-midi sera plus sportive : nous louons des vélos et partons à l’assaut de cette jolie île. Nous passons devant l’ancien pénitencier puis l’ancien cimetière où sont notamment enterrés des communards exilés.
Nous continuons vers le nord pour découvrir la grotte de la Troisième prénommée ainsi car se trouvant sur le troisième district du bagne. La grotte est très belle et nous restons de longues minutes à admirer le point d’eau transparente située au fond, site de plongée connu de l’île, et les dentelles des stalactites et stalagmites.
Après de vigoureux coups de pédales pour franchir le col le plus haut de l’île, nous atteignons une autre grotte : celle de la reine Hortense qui d’après la légende y a trouvé refuge lors des conflits entre tribus dans les années 1850. Le plafond est bien plus élevé que dans la grotte précédente mais c’est également une belle découverte. La flore alentour rappelle celle de nos balcons : pothos, impatientes… Je me régale et Thomas reste patient lui !
Vers 16h nos estomacs se manifestent enfin (il faut dire que le petit-déjeuner du matin était copieux !). Nous profitons d’une plage tranquille dans la baie de saint Joseph pour nous sustenter en admirant quelques pirogues.
Puis nous voilà repartis, en descente cette fois, jusqu’au village de Vao, la « capitale » de l’île, où il y a même un collège !
Poussé par ses souvenirs d’enfance, Thomas nous conduit jusqu’au centre de vacances familiales interarmée où il passa trois semaines de colo il y a 20 ans. Fourbus, nous rentrons enfin à l’hôtel après 5 heures de vélo et probablement une quarantaine de kilomètres.
Le soir, nous reprenons des forces au restaurant du gîte voisin, le Nataïwatch, qui propose chaque jour un menu unique différent. La cuisine est moins raffinée qu’à l’Ouré Tera mais plus locale : porc cuit au faux poivrier, purée de patate douce, banane. Un bon repas.
Jour 4 : balade en pirogue dans la baie d’Upi et piscine naturelle
Ce matin nous avons rendez-vous à 7h30 au Nataïwatch pour partir en excursion (moins chère mais identique à celle organisée par notre hôtel) en pirogue vers la baie d’Upi puis à la piscine naturelle. La navette nous dépose au bord de l’eau où quelques pirogues, une par gîte/hôtel, nous attendent.
Nous sommes une douzaine à bord mais Thomas et moi parvenons à avoir des places à l’avant. Le vent soufflant dans le bon sens pour nous, la voile nous sépare du reste du groupe : c’est presque une balade privée. Nous profitons de 45 minutes de traversée dans un décor paradisiaque au parfum de baie de Ha Long (une idée pour les prochaines vacances ?).
Nous atteignons la terre ferme et enchaînons sur 30 bonnes minutes de marche en forêt accompagnés par des bernard-l’hermites et crabes.
Il faut ensuite traverser une rivière et continuer sur quelques mètres pour atteindre la magnifique piscine naturelle. Par chance, nous arrivons dans les premiers et découvrons une piscine à l’eau transparent, vierge de touristes pour le moment, et dont on ne suspecte pas la faune sous-marine.
Après avoir posé nos affaires à l’abri de la marée, nous enfilons notre tenue favorite en Nouvelle-Calédonie : palmes, masques et tuba pour une plongée dans la piscine où la visibilité incroyable nous permet d’observer de nombreux poissons ! Le courant y est fort du fait de la mer toute proche qui s’y engouffre.
Nous barbotons quelques dizaines de minutes mais la piscine se remplit de touristes. Impressionnés par les vagues qui se brisent contre la barrière naturelle rocheuse, nous décidons de nous éloigner du groupe pour aller les observer de plus près. Nous voilà partis pour une lutte acharnée contre les plantes, le chemin étant envahi de broussaille, mais le spectacle vaut bien quelques griffures !
A notre retour à la piscine, un pique-nique, une dernière baignade et il est l’heure de quitter les lieux, par la rivière de sable, recouverte d’une vingtaine de centimètres d’eau, très jolie !
Nous arrivons à la baie d’Oro, déserte, et accélérons le pas, voyant l’heure tourner, pour ne pas rater la navette qui nous ramènera à notre point de départ.
Nos corps ayant eu bien assez de soleil pour la journée, nous passons le reste de l’après-midi sur les transats, à l’ombre, pour lire et se reposer.
La journée se termine par une petite balade sur le sentier côtier de la baie des gendarmes : encore des éraflures et beaucoup de calme car personne ne semble s’aventurer sur les coraux coupants. Le soleil n’offre que de pâles couleurs pour son coucher et nous profitons des dernières lueurs pour retourner à l’hôtel et nous attabler pour le dîner.
Jour 5 : ascension du pic N’Ga et retour à Nouméa
Déjà le dernier jour sur l’île des Pins ! Nous partons à l’assaut du point culminant, le pic N’Ga, qui du haut de ses 262 mètres offre une vue à 360 degrés sur l’île et les îlots alentours ! La grimpette vaut le coup même s’il a fait bien chaud ! Heureusement que l’ascension ne prend que 30 minutes.
Sitôt à l’hôtel, nous pique-niquons sur la plage puis nageons dans la baie de Kanumera, face au rocher sacré (interdiction stricte d’y grimper !). Malheureusement la mer est agitée et la visibilité plus que réduite ne nous permet pas de distinguer quoi que ce soit. En plus, un bateau de croisière en provenance d’Australie a « lâché » ses touristes qui envahissent les lieux… jusqu’au transat où Thomas avait posé sa serviette !
Après une après-midi plage, il est temps pour nous de quitter l’île, en bateau, le Betico 2, un bateau conçu pour les eaux calmes, connu pour très mal tenir la mer aussi nous appréhendons légèrement la traversée vers Nouméa. Finalement, la traversée sera calme, la vue est belle en et complète bien la vue des airs que nous avons eu à l’aller. Stéphanie nous récupère sans encombre à la gare maritime, baie de la Moselle (encore une des baies de Nouméa), avant de rentrer dormir.
Ça y est, c’est la fin des vacances ! Quelle drôle de phrase alors qu’il reste encore quelques mois de vadrouille en perspective, non ?
Et pourtant, notre séjour calédonien avait vraiment des airs de vacances : plages de sable blanc, soleil, eau de mer à 27 degrés, lagon turquoise peuplé de tortues, requins, poissons clown, poissons perroquet, coraux… Et surtout un très bon accueil !
Nous partons maintenant vers la Nouvelle-Zélande : à nous les grandes étendues vertes et sauvages !
Nous profitons de ce bref article pour vous souhaiter à tous une excellente année 2017 ! À bientôt pour la suite de nos aventures.
Notre séjour en Australie s’est achevé à Sydney, où nous sommes restés 5 petits jours pour découvrir les quartiers aux atmosphères multiples.
Jour 1 – Arrivée à Sydney
Nous quittons Launceston lundi 12 décembre pour rejoindre l’aéroport, où nous rendons la voiture. Le vol dure 2h30 et nous arrivons à Sydney vers midi. Nous choisissons de ne pas prendre le train immédiatement, car les tarifs sont assez prohibitifs pour se rendre en centre-ville (16 $ par personne soit 11 €). Nous suivons les conseils d’un ami de Thomas et marchons une vingtaine de minutes vers la station de train précédent l’aéroport afin d’économiser une vingtaine d’euros car le billet coûte moins de 3 $ / personne.
Nous changeons de train et de quai à la gare centrale, où nous récupérons une carte SIM calédonienne cachée voilà deux semaines dans un tuyau par d’autres amis de Thomas à notre intention ! Un petit jeu de piste qui m’offre l’opportunité d’apercevoir la tour Ernst & Young dans la première heure de notre séjour à Sydney ! Décidément, impossible d’oublier complètement le boulot lorsque nous sommes en ville.
Nous reprenons un autre train pour rejoindre l’auberge de jeunesse Eva’s backpacker, à deux stations de là. En descendant à King’s Cross nous constatons que c’est LE quartier qui concentre une bonne partie des auberges de jeunesse de la ville : il y en a une toutes les 2 ou 3 maisons. Cela promet des soirées animées. La nôtre heureusement se trouve dans une petite rue, où il est interdit de consommer de l’alcool. Nous découvrirons plus tard qu’un certain nombre de rues et plages sont sous le coup d’arrêtés et déclarées en zone sans alcool, certainement pour limiter les débordements. Nous avions réservé deux lits dans un dortoir 6 places, mais belle surprise, notre chambre ne comprend que 4 lits, dont un double. La réceptionniste nous informe par ailleurs que nous serons seuls cette nuit-là : pas de ronfleur !
Première activité de l’après-midi : faire nos lessives… L’auberge possède des machines à prix correct, c’est parfait ! En attendant la fin du cycle, nous décidons de trouver un restaurant indien pour acheter de quoi déjeuner et retournons savourer notre plat sur la terrasse de l’auberge, où nous suspendons notre linge.
Deuxième activité : passer à La Poste. Apparemment, y aller deux semaines avant Noël s’avère être une très mauvaise idée ou une excellente façon de tester sa patience ! Nous allons ensuite faire des courses pour les prochains dîners et petits déjeuners.
L’heure tourne, nous quittons l’auberge pour se promener un peu à travers le jardin botanique avant d’attraper un bus pour le quartier de Rozelle où habite une de mes amies et ancienne colocataire à Orléans, que je n’ai pas vu depuis de nombreuses années ! Nous passons une excellente soirée barbecue et regagnons l’auberge vers 23h30. Avec la ville, nos habitudes nocturnes reviennent.
Jour 2 – Visite de la ville
Nous nous réveillons tranquillement dans une chambre calme et nous attablons autour d’un café, de crumpet, de miel et de yaourts tasmaniens pour planifier la journée. Objectifs : visiter le centre et bien sûr prendre des photos de l’Opéra !
Nous commençons par longer les quais en partant de notre quartier, Woolloomooloo. Nous atteignons ainsi le Royal Botanic Garden mais nous le traversons en continuant à suivre les bords de l’estuaire.
Là, l’Opéra s’offre à nos regards avec le pont si connu en arrière-plan. C’est pas mal ! Bien sûr, je prends une ou deux photos (enfin une bonne dizaine quoi) et nous continuons à marcher pour nous en approcher. Nous découvrons deux autres facettes de l’Opéra avant de poursuivre notre route vers Circular Quay d’où partent les ferries. Nous nous renseignons sur les horaires pour aller à Manly, une ville à une vingtaine de kilomètres où nous souhaitons nous rendre le lendemain.
Nous arrivons ensuite au quartier de The Rocks, un des plus vieux de Sydney, qui conserve encore son allure d’antan. Après un déjeuner asiatique, nous commençons par le petit musée – gratuit et très bien fait – qui retrace l’histoire du quartier depuis les premiers habitants indigènes à nos jours, en passant par la participation des habitants aux guerres mondiales. Nous déambulons ensuite dans les ruelles cernées par les maisons au style majoritairement victorien. C’est très agréable et surtout cela change radicalement du quartier d’affaires !
Après cette longue balade, nous traversons le quartier d’affaire justement, pour explorer ensuite le sud du parc botanique qui regorge de multiples fougères, de tiaré, de frangipaniers et autres plantes locales. Nous tombons nez à nez avec des dragons d’eau australien et de gros lézards. Nous regagnons notre auberge après une journée bien remplie et quand même une vingtaine de kilomètres dans les pattes !
Jour 3 – Exploration de Manly
Nous nous levons vers 8h30 pour être assommés par la chaleur : il fait au moins 35 degrés, mais le ciel est tout gris et le restera toute la journée. Comme prévu, nous prenons le ferry pour nous rendre à Manly, de l’autre côté de l’embouchure. Le ferry longe l’opéra et nous offre une belle vue sur la ville. Le trajet ne prend que 30 minutes. Sitôt arrivés, nous nous dirigeons vers le début du sentier côtier qui mène à Spit, à quelques kilomètres de là. Cette agréable randonnée de 3h offre quelques jolis points de vue sur Manly et quelques plages, dont une où nous décidons de pique-niquer.
Nous faisons le trajet retour en bus, bien plus rapide et surtout plus frais puis mangeons asiatique, comme toujours à croire que nous nous sommes trompés de pays, en centre-ville de Manly. Nous attaquons ensuite la deuxième randonnée de la journée, cette fois autour de North Head. Cette balade est beaucoup plus sauvage et offre une belle vue, même si lointaine, sur Sydney. Nous avons la chance d’observer encore quelques dragons d’eau, des dindons et un lapereau qui lui aussi profite de la vue !
Après ces 22 km, nous rejoignons Anaëlle et des amis dans un bar à bière de Manly et y dégustons de bons ribs avant de reprendre le ferry vers Sydney.
Jour 4 – Coogee et Bondi beach
Il pleut, il fait gris, il fait frais… dur de trouver la motivation pour sortir se balader, mais nous partons finalement pour marcher le long de la côte entre Coogee et Bondi Beach, soit environ 11 km sous un temps parfois qualifié de breton. La balade s’avère néanmoins agréable, la mer est un peu déchaînée et nous respirons avec plaisir les embruns.
Cela nous met en appétit et une fois arrivée à Bondi Beach, nous décidons de trouver une pizzéria. Nous en trouvons une délicieuse où tous les produits sont frais ! Nous retournons ensuite sur la plage, renommée pour être un bon sport de surf, mais faute de soleil, nous attrapons un bus pour retourner à l’auberge.
En début de soirée, Thomas rejoint un ami et moi Anaëlle : cela s’avère un parcours du combattant et m’a rappelé les joies des transports parisiens ! Après une longue discussion, je rejoins Thomas à l’auberge pour manger et préparer les sacs car nous partons le lendemain.
Jour 5 – Au revoir Australie
Voilà, notre séjour australien haut en couleur s’achève ! Du Centre Rouge et ses 42 degrés à Bruny Island et ses 10 degrés, du désert aux forêts tropicales, de la ville à la campagne… Que de découvertes, toutes marquantes !
Nous quittons Sydney sous la pluie en milieu de journée pour Nouméa en Nouvelle-Calédonie où deux amis de Thomas habitent et nous hébergent gentiment. Avec un retard de plus d’une heure, nous arrivons chez eux vers 18h40, et profitons des dernières lueurs sur le port. Et oui, la nuit tombe déjà, 2 heures plus tôt qu’à Sydney : premier grand changement avec l’Australie !
Nous profitons d’un peu de répit au milieu de notre séjour calédonien pour vous souhaiter un Joyeux Noël !
Nous avons eu un temps correct pour cette première semaine, passée entre l’île des Pins et Ouvéa, une des îles Loyauté où nous avons passé Noël avec des amis et leur famille sur une plage de sable blanc. Au programme, pas mal de randonnées aquatique avec palmes, masque et tuba à la découverte de la faune et de la flore subaquatique.
Demain, départ pour un tour de la Grande Terre, l’île principale de Nouvelle-Calédonie avant de fêter le nouvel an sur un îlot tel Robinson Crusoe. Allez, tata !
L’Overland Track terminé, et déçus de ne pas avjooir croisé de diables de Tasmanie, le marsupial carnivore mascotte de cette petite île, nous avons quitté Launceston après une journée de repos en direction de la côte est tasmanienne, connue pour ses magnifiques plages de sable blanc et ses curiosités géologiques.
Jour 1 – A la découverte de la campagne
Nous nous levons tranquillement en ce lundi ensoleillé et je file récupérer la voiture de location dans le centre-ville de Launceston pendant qu’Irène garde les bagages à l’auberge tout en triant nos photos. Nous quittons la ville par le nord : avant de prendre cap à l’est, nous avons décidé de longer la vallée de la rivière Tamar, qui se jette dans le détroit de Bass. Il s’agit d’une vallée viticole assez réputée (en tout cas en Australie) et c’est effectivement la route des vins que nous suivrons tout au long de cette journée.
Notre premier arrêt ne sera pourtant pas un vignoble mais un petit village un peu en surplomb de la vallée, Grindelwad, dont la particularité est d’avoir un look suisse. C’est kitch à souhait, nous nous y promenons rapidement avant de reprendre la route.
Nous longeons la rivière, qui est en fait un estuaire car l’effet de la marée s’y fait ressentir même jusqu’à Launceston (à 60 km de l’embouchure) et atteignons Greens Beach et le parc national Narawntapu. Nous nous y baladons et profitons d’une grande plage de sable blanc, battue par les vents, pour y déjeuner (plus de couscous, je vous rassure !).
Nous repartons ensuite tranquillement, direction la côte est cette fois. La route est parfois sinueuse et nous traversons les quelques vallées qui nous séparent de Pyengana, un petit village de montagne qu’Irène a repéré : on y trouve un fromager élu meilleur de Tasmanie plusieurs années de suite qui apparemment fait des glaces et milkshakes « à tomber ». A notre arrivée, cinq minutes avant la fermeture (16h55, tout ferme à 17h en Australie), on nous propose une dégustation de fromage et effectivement, les vieux cheddars sont du niveau de certains bons goudas hollandais. Nous faisons le plein pour nos futurs pique-niques et, milkshake en main, nous poussons jusqu’aux chutes d’eau de Saint Columba, parmi les plus hautes de Tasmanie avec 90 mètres de chutes.
Après cette dernière pause, nous rejoignons (enfin !) la côte est, au niveau de Saint Helens, et trouvons un camping gratuit pour la nuit, à quelques mètres de la plage. La tente plantée, je sors le réchaud et… le branche à la bouteille de gaz achetée une semaine plus tôt. Et oui, pendant une semaine sur l’Overland Track, j’étais persuadé que nos bouteilles n’étaient pas compatibles avec le réchaud pourtant acheté en prévision de ce voyage et donc censé être compatible avec tous les modèles de bouteilles. Le mode d’emploi retrouvé à Launceston nous a confirmé que nous nous y prenions mal et finalement, nous avons pu brancher sans soucis le gaz au réchaud. Cette « mésaventure » sur le track aura au moins eu l’avantage d’accélérer notre premier contact avec d’autres randonneurs, même si finalement, nous avions tout le matériel nécessaire pour survivre en autonomie !
Notre repas engloutis, nous nous endormons, n’ayant toujours pas vu de diable de Tasmanie.
Jour 2 – De la Bay of Fires à Freycinet National Park
Nous nous levons au petit matin et profitons de la magnifique plage pour y prendre notre petit déjeuner. Nous avons passé la nuit dans la Bay of Fires, ainsi appelée par les colons car depuis le large une multitude de feux étaient visibles. Ces feux, allumés par les populations aborigènes, avaient pour but de brûler les plantes un peu « trop vieille » afin de laisser la place aux jeunes pousses, plus appétissantes pour les animaux et donc favorisant l’arrivée de gibier.
La Bay of Fires est constituée de plusieurs plages, du sable blanc sur plusieurs kilomètres, et des rochers aux nuances d’orangé, couleurs données par le lichen qui y pousse. Nous profitons de la matinée pour nous balader sur les différentes plages avant de reprendre la route vers le sud, longeant la côte.
Nous arrivons à Coles Bay vers 14h, où nous nous posons face à la presqu’île de Freycinet pour pique-niquer. Nous passons ensuite réserver un emplacement au camping du parc national Freycinet, qui donne également sur la plage et décidons d’entamer une randonnée de quelques heures dans la presqu’île. Après une première montée rapide de trente minutes, nous atteignons un point de vue sur Wineglass Bay, élue dans les 10 plus belles plages du monde, vers laquelle nous redescendons. L’origine du nom de la baie n’est pas clair mais tous les éléments géographiques alentour portent des noms français, car cette région a été « découverte » et nommée d’après les membres d’équipage de l’expédition de Nicolas Baudin, en 1802. Nous profitons du beau temps à l’abri du vent pour y faire quelques photos, mais pas de baignade, l’eau est vraiment fraîche.
Nous continuons ensuite la boucle autour de cette partie du parc, passant par une lagune (un lac coincé entre les deux plages) puis vers une deuxième plage, Hazards Beach (mais aucun danger, c’est seulement le nom d’un des premiers habitants de la région) et terminons notre tour dans la végétation. La boucle de 11 km nous a pris 3h30 en comptant les longues pauses sur les plages, dans des paysages qui rappellent à la fois la Corse et la Bretagne.
Nous nous dépêchons de rentrer au camping planter la tente et profiter du coucher de soleil en dégustant un plat de pâtes carbonara sur la plage.
Jour 3 – De Freycinet à la presqu’île de Tasman
Comme la veille, nous prenons le petit déjeuner sur la plage avant de nous balader plus au nord du parc : nous allons jusqu’au phare de Cape Tourville (encore un français !) qui offre un point de vue sympa sur la pointe puis nous reprenons la voiture, toujours vers le sud.
Après un arrêt pique-nique en route en surplomb d’une plage (décidément) et sous l’œil de mouettes qui visiblement en veulent à notre casse-croute, nous allons jusqu’à la presqu’île de Tasman. La presqu’île possède deux particularités :
D’un point de vue géologique, les mouvements des plaques tectoniques ont « prédécoupé » les roches des bords de mer, facilitant le travail des vagues et de l’érosion, qui creusent la falaise de manière très « carrée », ce que nous découvrirons le lendemain.
D’un point de vue de la faune, la presqu’île est un sanctuaire pour les diables de Tasmanie sains. En effet, depuis quelques années un cancer de la face ravage la population de diables de Tasmanie. Ce cancer se transmet par simple contact (morsure) entre deux animaux et est incurable. La presqu’île de Tasman étant accessible par une mince bande de terre, Eagle Hawk Neck, la population de diables est contrôlée afin d’empêcher la maladie d’arriver sur cette réserve.
Nous poussons jusqu’à Port Arthur, ancienne ville de bagnard (la Tasmanie était une des îles où la couronne envoyait ses bagnards au XIXè et début du XXè siècle) mais ne visiterons pas le bagne, faute de temps. Nous allons jusqu’à Fortescue Bay, une jolie plage située au bout d’une piste non goudronnée de 12 km où nous campons après un barbecue en bord de mer.
Jour 4 – Péninsule de Tasman
Nous avions été épargnés jusqu’à présent, elle nous a rattrapé : la pluie ! Nous nous réveillons au son des gouttes d’eau sur la toile de notre tente et trainons avant de nous motiver pour sortir, remballer tant bien que mal le tout et remonter en voiture. L’averse nous ayant découragés, nous retournons à Port Arthur prendre un café et profiter du wifi pour effectuer quelques réservations d’auberges en prévision de la fin de notre séjour australien.
N’ayant toujours pas eu l’occasion de voir les fameux diables de Tasmanie et comme nous sommes au cœur de leur habitat, nous décidons de passer un peu de temps au zoo. A l’Unzoo plus exactement, qui est un zoo où les animaux sont en semi-liberté.
Certains, comme les diables, sont dans des enclos très grands où ils peuvent gambader à leur guise, mais en contrepartie ne sont pas toujours visible par le public. Pour satisfaire les consommateurs que nous sommes, des sessions de nourrissage sont organisées régulièrement, permettant de voir ces curieux animaux de près.
Les kangourous et pademelons sont également en semi-liberté et là, c’est à nous de leur donner à manger. Nous nous y donnons à cœur joie, les animaux n’étant pas farouches.
Nous verrons également quelques quolls, différents oiseaux dont plusieurs perroquets recueillis par le zoo et des wallabies en liberté. Car en effet, l’Unzoo se veut aussi être un refuge pour les animaux des alentours et la propriété n’est pas clôturée, laissant ainsi aller et venir les oiseaux et autres marsupiaux, qui viennent parfois s’y nourrir.
Nous passons près de 3h dans le parc en profitant des nombreuses visites guidées / conférences proposées, sur la faune & la flore. Comme il est encore tôt dans l’après-midi et que la météo s’avère plus clémente (le soleil est revenu !), nous décidons de nous rendre à Pirates Bay pour une petite randonnée d’1h30 le long des falaises, nous faisant découvrir les fameux découpages de la roche où les vagues viennent s’écraser avec force et fracas.
Une heure de route nous séparant de Hobart, nous avions décidé le matin même d’y passer la nuit. Nous nous installons donc dans une des nombreuses auberges de cette ville, à la nuit tombante, où nous passons une bonne partie de la soirée à discuter de nos quelques jours sur la côte avec des français fraîchement arrivés en Tasmanie. La météo pour le lendemain étant incertaine, nous ne savons pas en allant nous coucher quel sera le programme.
Jour 5 – Bruny Island
Quelques minutes après s’être couché dans nos lits respectifs dans un dortoir de 8 places, un de nos colocataires d’un soir rentre et s’installe bruyamment dans son lit, sous le mien (nous dormons en lits superposés). Il se met à manger des céréales (à minuit, tout va bien) de façon très discrète et enchaîne sur une pomme bien croquante. Celle-ci terminée, je me dis que je vais enfin pouvoir dormir, mais ce n’est sans compter sur le fait que notre « ami » s’est endormi immédiatement et qu’il ronfle. Notre premier ronfleur du voyage ! Je me dis que ça va passer mais hélas, ses ronflements empirent et notre artiste ponctue ceux-ci de ses retournements, ayant visiblement le sommeil agité, faisant trembler son lit et le mien par la même occasion. Bref, après avoir somnolé plus ou moins jusqu’à 4h du matin, je commence à organiser notre journée du lendemain sur mon téléphone puis nous finissons par craquer et allons nous poser dans la salle commune de l’auberge vers 6h du matin, avec une couette et le PC.
La météo ayant l’air de s’améliorer au sud d’Hobart, à l’inverse de celle des montagnes, nous décidons donc de passer une journée (et la prochaine nuit) sur l’île Bruny. Pour y accéder, il faut prendre le ferry à Kettering, à 40km au sud d’Hobart, pour une traversée de 15 minutes. Nous nous endormons dans le canapé et nous réveillons avec les premiers clients de l’auberge qui viennent prendre leur petit déjeuner, vers 7h. Nous prenons la route vers 9h après un petit déjeuner, attrapons le ferry de 10h et nous voilà sur Bruny Island, loin des ronfleurs !
Le ferry nous dépose sur la partie nord de l’île, qui fait au total 60 km de long, et qui a pour particularité d’être divisée en deux parties, séparée par une étroite bande de terre et de sable : le Neck.
Le temps étant toujours mitigé, l’amélioration est prévue pour l’après-midi, Irène repère dans le guide plusieurs arrêts possibles sur la route du Neck. Nous nous arrêtons donc d’abord dans une fromagerie où nous craquons pour un fromage local qui nous rappelle les vieux fromages coulants français puis chez un marchand de miel où nous faisons le plein. Nous atteignons le Neck après quelques kilomètres, et grimpons jusqu’au point de vue battu par les vents, pile au moment où une éclaircie se présente. On apprend également que le Neck est un lieu de nidation de petits pingouins, qui passent leur journée en mer avant de rentrer dormir dans leur nid à la nuit tombée. Rendez-vous pris pour le soir…
Nous continuons jusqu’à l’est de l’île du Sud, vers Adventure Bay, où nous attend un départ de randonnée jusqu’au Fluted Cape qui promet des paysages sympathiques. Malheureusement, à midi, toujours pas d’amélioration, les averses s’enchaînent et ne semblent pas diminuer en intensité. Nous nous garons, décidons de pique-niquer dans la voiture (fromage frais, baguette fraiche, bière locale, issus de la fromagerie / brasserie visitée le matin). Nous voyons d’autres touristes plus courageux tenter une sortie mais la plupart reviennent rapidement à leur voiture. Vers 13h, une accalmie semble se présente, nous décidons de tenter notre chance et partons pour une boucle de 5,4 km.
Après une quarantaine de minutes, nous arrivons à Grass Point, sans avoir subi de grosses averses et les prévisions d’améliorations semblent se réaliser. Nous décidons donc de continuer le circuit, en grimpant jusqu’au Fluted Cape, d’où la vue sur les falaises avec le Neck en arrière-plan est magnifique. Après 2h de randonnée (et près d’une heure de pause cumulée), nous voilà de retour à la voiture.
Nous décidons d’aller voir le phare situé tout au bout de l’île, à Cape Bruny. Près d’une heure de route plus tard, sur des routes non goudronnées, nous arrivons sur une pointe battue par les vents. Les alentours du phare sont assez exposés, on se croirait à la pointe Saint Mathieu un jour de tempête ! Nous prenons quelques photos, mais ne nous attardons pas, il est presque 18h et il faut passer faire des courses avant la fermeture de la seule épicerie de l’île !
Retour sur les pistes non goudronnées, arrivée à Alonnah où se situe également le seul pub de l’île. Nous regardons le menu qui a l’air alléchant et décidons de réserver pour 19h30, le temps d’aller planter notre tente dans l’un des campings publics de l’île. Nous retournons donc vers le Neck, où un camping des parcs nationaux nous attend, à quelques mètres de la plage (une constante en Tasmanie !) et une fois installés, nous retournons au pub pour un super dîner, très (trop ?) copieux. Irène savoure les coquilles saint Jacques péchées près de l’île et moi un poulet élevé en plein air sur l’île. La nourriture est de qualité, les bières (locales) sont bonnes, nous avons le droit à un coucher de soleil dégagé derrière la baie vitrée, parfait !
Nous rentrons prudemment vers le camping, la nuit étant tombée nous ne voulons pas écraser un wallaby ou un possum. Mais avant de nous coucher, nous décidons de retourner au Neck pour observer le retour des pingouins. Nous nous plaçons donc dans l’observatoire installé à cet effet et attendons avec les quelques autres courageux, tentant de nous réchauffer tout en gardant le silence. Après une demi-heure d’attente et alors que nous sommes quasiment les derniers, nous décidons finalement de rentrer nous coucher, la visibilité étant nulle, nos chances d’effectivement voir des pingouins sont très faibles.
Jour 6 – Retour à Hobart
Après une nuit calme, sans ronflements, nous nous levons tôt pour attraper le ferry de 9h30 et arriver dans la matinée à Hobart. Objectif de la journée : visiter le marché de Salamanca à Hobart donc, un grand marché qui s’y tient tous les samedis et où les artisans de toute la Tasmanie viennent vendre leurs productions.
Nous arrivons sur le marché vers 10h30 et parcourons les allées où se mêlent stands de nourriture sucrée ou salée, vendeurs d’objets sculptés dans du bois de Tasmanie, marchands de T-shirts et bibelots pour touriste et quelques marchands de fruits & légumes. On repère assez vite, en fonction de l’originalité des pièces exposées, les stands où les artisans vendent une production qui semble unique et en quantité limitée de ceux qui vendent un énième objet probablement produit de manière plus industrialisée. Nous faisons quelques achats, grignotons sur le marché et après quelques heures à s’y balader, nous décidons de nous en écarter pour découvrir le reste d’Hobart que nous n’avons pas eu l’occasion de visiter deux jours auparavant.
Nous passons donc par le quartier de Battery Point, puis longeons les quais jusqu’au différentes jetées où les ferries proposent des excursions à la journée.
Nous flânons dans des galeries d’art aborigène et continuons jusqu’à une des microbrasseries réputées d’Hobart : la Hobart Brewing Co. Nous décidons d’y faire une pause pour évaluer les options qui s’offrent à nous pour la soirée, à savoir : trouver une auberge à Hobart et rester dans la ville qui nous a peu enchanté jusqu’à présent ou faire un peu de la route qui nous sépare de Launceston où nous devons être le lendemain soir. Nous optons pour cette deuxième alternative et nous repérons une ville sur la route qui possède une aire de camping gratuite.
Notre demi dégusté, nous rejoignons la voiture et c’est parti pour Oatlands à 80 km de Hobart. Nous faisons quelques courses sur la route et une fois sur place, nous installons notre tente au bord du grand lac avant d’entreprendre nous faire à manger sur l’un des barbecues en libre-service mis à disposition par la municipalité.
Jour 7 – La boucle est bouclée
Réveil matinal pour un dimanche, au doux son de la voix d’un campeur qui décide de téléphoner à sa grand-mère dès 7h30, nous faisant profiter par la même occasion de sa conversation. Peu importe, nous avons bien dormi même s’il faisait un peu froid au bord de ce lac. Nous petit-déjeunons et laissons la tente sécher pendant que nous profitons du relatif beau temps pour marcher le long du lac puis dans le village de Oatlands.
Nous y voyons quelques anciens bâtiments, dont un moulin un vent entièrement restauré et qui produit de nouveau de la farine. Oatlands, de par son emplacement sur l’axe entre Hobart et Launceston, est historiquement une ville étape sur cette route, ce qui explique peut-être l’aire d’accueil très bien équipée et ouverte au public.
Nous reprenons la route vers le nord et nous arrêtons une heure plus tard à Ross, ville étape de l’axe Hobart-Launceston connue pour son pont aux 186 motifs sculptés, dont la construction a été supervisée par deux bagnards, affranchis lorsque l’ouvrage fût fini. Après un petit tour dans la ville, nous nous arrêtons quelques dizaines de minutes au musée de la laine, auquel est accolé un musée historique sur la région. Aucun des deux ne nous laissera un souvenir grandiose : les panneaux explicatifs s’enchaînent sans vraie logique et il est parfois difficile de suivre le cours de l’histoire tasmanienne juste en les lisant… Nous aurons néanmoins appris que la région produit une laine mérinos de très bonne qualité et que les éleveurs de moutons de la région remportent quasiment tous les ans la médaille récompensant la meilleure laine. Bon, il se trouve que le concours est ouvert à tous mais que visiblement, peu d’autres éleveurs le connaissent et y participent, ça aide !
Après un pique-nique en face du vieux pont et sous l’œil de mouettes intéressées, nous reprenons la route, direction Launceston où nous arrivons dans l’après-midi. Parfait, cela nous laisse le temps de profiter de la terrasse de l’auberge pour trier des photos, travailler sur blog et lire quelques infos sur Sydney, notre étape du lendemain !
On quitte la pluie australienne pour se réchauffer en Nouvelle-Calédonie ! Enfin… Si on arrive à monter dans l’avion car l’enregistrement est particulièrement lent.
Les 5 derniers jours nous ont permis de découvrir une ville aux multiples facettes, entre le quartier d’affaires et ses deux tours EY, le quartier historique de The Rocks, Manly et Bondi beach.
L’Overland track : 120 km de rando en 7 jours, un vrai défi !
Voilà une semaine que nous avons fini cette sacrée randonnée de 7 jours à travers les montagnes tasmaniennes ! Nous en sommes fiers mais bien sûr, il y a eu quelques moments un peu plus durs. Retours sur nos péripéties.
Jour 1 : début de la randonnée et ascension de Cradle Mountain (6 h de rando pour 12,7 km)
La navette réservée par Thomas vient nous chercher devant notre auberge à 8h précise en ce dimanche matin ensoleillé. Nous avons regardé la météo avant de partir, les prochains jours s’annoncent cléments.
La navette fait le tour de Launceston pour récupérer les vaillants marcheurs dont quelques-uns seront nos précieux compagnons pour la suite des aventures. Après une heure de route, nous faisons un bref arrêt dans le village de Sheffield, où nous découvrons quelques dizaines de fresques illustrant tantôt la vie au début du siècle tantôt la nature avoisinante. Nous nous surprenons à rêver de hamac alors que nous avons bien conscience que les prochains jours ne seront probablement pas de tout repos !
Nous reprenons la route et le chauffeur nous dépose au sein du parc. Nous récupérons les pass pour le parc (valables pour deux mois dans l’ensemble des parcs tasmaniens), envoyons notre dernier message électronique avant de couper les communications pour une semaine, et embarquons dans une deuxième navette. Quelques minutes plus tard, ça y est… nous sommes au point de départ de cette fameuse randonnée tant attendue ! Une petite photo de nous encore frais, souriants et motivés et hop !
Les premiers pas sont aisés : nous apercevons un wombat (rongeur au format d’un petit ourson), les montagnes se dessinent au loin et nous poussent à avancer sur des « boardwalks » bien construits. Les sacs pèsent néanmoins sur nos épaules et nous ne regrettons pas nos investissements qui répartissent leur poids (autour de 18 kg) de manière homogène sur nos hanches. Notre premier arrêt, après une heure de marche sera au bord de Crater Lake, où nous pique-niquons (couscous et œufs durs). Puis 30 minutes plus tard, nous atteignons le Marion’s Lookout après la pente la plus raide du parcours.
Après quelques photos, nous repartons et 30 minutes plus loin, faisons halte au pied de Cradle Mountain, une montagne au relief très découpé, première étape complémentaire de la randonnée.
En effet, le tracé de l’Overland Track comprend 78 km et propose un certain nombre de randonnées complémentaires (side trips) permettant de grimper au sommet des monts bordants le chemin ou de découvrir des curiosités du paysage (chutes d’eau…).
L’ascension est intense, heureusement que nous avons laissé les gros sacs en bas, car nous devons régulièrement utiliser nos mains pour escalader les rochers qui nous mènent au sommet. Une vue incroyable s’offre à nous, avec quelques parcelles de neige tombée quelques jours plus tôt ! Une bien belle récompense. Nous redescendons récupérer nos sacs et dégustons nos premières barres céréalières. L’escapade a duré 2h.
Nous reprenons la route pour deux heures jusqu’au premier refuge à Waterfall Valley. Sur la route, nous apercevons Barn Bluff, un autre sommet qui fait l’objet d’un side trip mais il est trop tard (et nuageux) pour qu’on le tente aujourd’hui. Ce n’est que partie remise.
J’ai le plaisir d’y photographier quelques animaux dont une femelle wallaby et son petit.
Au moment de préparer le dîner, nous constatons qu’en fait notre réchaud n’est pas compatible avec les bonbonnes de gaz achetées à Launceston ! Le drame ! Un groupe de 3 australiens très sympas a eu la gentillesse de nous en prêter un. Cela nous fait un point d’accroche et nous discuterons régulièrement avec eux autour de leur réchaud dans les prochains jours ! L’histoire du réchaud ne s’arrête pas là…. elle continue dans le prochain article sur notre virée tasmanienne, d’ici là, je garde le suspens.
Jour 2 : de Waterfall Valley à Windermere (6h de rando pour 17,8 km)
Après une première nuit fraîche, nous retournons sur nos pas, sans nos gros sacs à dos que nous laissons au refuge, pour s’attaquer à Barn Bluff, quatrième plus haut sommet de Tasmanie. Difficile néanmoins de garder le sourire (en tout cas pour moi qui suis un peu fatiguée, courbaturée et qui se demande comment survivre aux 6 jours restants). Heureusement, peut-être, les nuages entourent le sommet de Barn Bluff. Aussi, par prudence, nous nous arrêtons au pied de la dernière session de grimpe qui promettait d’être encore plus ardue que l’escalade de Cradle Mountain ! Cette première étape nous prend 3h.
Nous retournons manger au refuge, plions la tente et cherchons la motivation pour remettre nos sacs sur le dos. C’est à ce moment qu’un ranger vient à notre rencontre, nous accordant 5 minutes de répit, le temps de se présenter pour un pointage en bonne et due forme : tout au long du track il est demandé aux randonneurs de noter dans chaque hutte leurs objectifs (hutte suivante, side trips prévus) pour la journée suivante et des rangers font régulièrement la randonnée à contresens afin de vérifier que personne ne manque à l’appel.
Nous repartons et après une heure de marche sur terrain relativement plat, nous atteignons la jonction pour une autre rando complémentaire menant au lac Will, à 30 minutes de marche. Nous laissons nos gros sacs et y allons. Nous découvrons sous les nuages le lac entouré de fleurs aux tonalités orangées et Barn Bluff qui se découpe au loin.
De nouveau 30 minutes de marche pour rejoindre le chemin principal, puis direction le deuxième refuge, à Windermere, que nous atteignons en 1h. Nous avons la satisfaction de conserver un bon rythme de marche malgré la charge. Ainsi, le trajet Waterfall Valley-Windermere estimé à 2h30 / 3h30 de marche ne nous en a pris que deux. Il faut bien reconnaître que la météo favorable aide aussi.
En route vers Windermere Hut
Nous plantons la tente sur une plateforme en bois aménagée et dînons dans le refuge, à l’abri du vent et le réchaud fonctionnel de nos amis australiens nous servira encore une fois. Nous nous couchons tôt pour affronter la journée du lendemain où 16,8 km nous attendent, planifiés en 5-7h d’après notre documentation. Cette étape crée l’émoi et constitue, lors du repas, l’objet de nombreuses discussions parmi les randonneurs : il s’agit pour beaucoup de la plus longue journée.
Comme nous avons eu froid la nuit précédente, nous nous couvrons davantage. Me voici donc avec un collant en polaire + des grosses chaussettes en laine + t-shirt + polaire + mon pull entre le drap de soie et mon duvet + ma doudoune au dessus ! Thomas n’est pas en reste et enfile également legging, chaussettes, pull et dépose sa doudoune sur son duvet. Deux chrysalides prêtent pour la nuit !
Jour 3 : de Windermere à Pelion (4h30 de rando pour 16,8 km)
Nous émergeons vers 8h grâce au soleil qui réchauffe la tente, après une nuit de 10h au moins, probablement la plus froide de notre semaine. La tente rangée, le petit déjeuner avalé, sans boisson chaude car nous n’avons pas de réchaud, nous démarrons la journée !
Le chemin s’avère finalement assez aisé, relativement plat, un peu de boue et des racines, mais pas de difficulté majeure. Nous pique-niquons (du couscous) comme presque tous les randonneurs auprès d’une rivière et arrivons au refuge de Pelion au bout de 4h30, vers 15h. Le nouveau refuge est immense (36 lits) mais nous préférons monter la tente dans les sous-bois pour être plus au calme.
Pour nous dégourdir les jambes, Thomas et moi décidons de faire la balade jusqu’au vieux refuge (Old Pelion Hut), construit en 1916 et bien plus sommaire que le nouveau ! Cette balade n’a rien d’exceptionnel. Nous mangeons au refuge et profitons de la vue sur les montagnes alentours, notamment le mont Oakleigh, avant de nous équiper pour la nuit.
Jour 4 : de Pelion à Kia Ora (4h de rando pour 13,8 km)
Réveil à 8h. Nous plions la tente et là, mauvaise surprise pour moi : je vois deux sangsues sur mon gros sac à dos. Nous quittons la pinède pour continuer à ranger nos affaires loin de ces bestioles un peu collantes, mais j’en découvre une sur ma manche et je sens quelque chose de gluant sur ma jambe… j’ai heureusement le temps d’enlever la sangsue avant qu’elle ne morde ! La mésaventure s’arrête ici pour moi.
Nos voisins, quant à eux, ont subi les attaques nocturnes des Black Possum, assez agiles pour déchirer les tentes et ouvrir les fermetures éclairs des sacs pour déguster barres céréalières et mélanges de fruits secs ! Nous avions bien fait de laisser nos sacs dans le refuge depuis le début !
Nous rencontrons une française (la première depuis deux jours !) et une néo-zélandaise, avec qui nous discuterons régulièrement par la suite : Violaine et Chloe. Après quelques minutes de discussion, Thomas et moi partons avec pour objectif d’affronter le plus haut sommet de Tasmanie, le mont Ossa, avant d’atteindre le refuge de Kia Ora, à 8,6 km de là.
Nous arrivons à la croisée des chemins en 1h30, déposons nos gros sacs que nous recouvrons de leurs housses de pluie afin de les protéger des curawongs, des oiseaux chapardeurs qui savent eux aussi ouvrir les fermetures éclairs. Nous mettons pique-nique, crème solaire et vêtements de pluie dans nos petits sacs à dos. La virée au mont Ossa représente 5,2 km avec une partie du chemin dans la neige ! Ça grimpe sec à un moment, là encore nous utilisons nos mains pour vaincre les passages les plus complexes. Le jeu en vaut largement la chandelle : la vue à 360 degrés est époustouflante, la neige encore belle, le soleil est au rendez-vous.
On s’y plaît tellement que nous y restons 1h30, le temps de déguster notre déjeuner, composé de semoule comme pour tous les déjeuners de l’Overland Track. Deux conclusions : (1) la prochaine fois, on cherchera d’autres plats pour alterner, (2) on va attendre un peu avant d’aller manger dans un restaurant marocain !
Nous redescendons à la jonction car il faut bien finir l’itinéraire de la journée. Thomas s’assoie pour contempler le chemin parcouru pendant que je brûle quelques calories et que soudain Dalf se manifeste : la montée ne le tentait pas et il s’est bien gardé de la tenter ! Au fait savez-vous comment Dalf est fabriqué ?
Les sacs sur le dos, nous parcourons les kilomètres restant vers Kia Ora en une bonne heure. Nous décidons de nous nettoyer rapidement dans la rivière qui longe le refuge : c’est frais, très frais ! Petite surprise pour Thomas : une sangsue s’est entichée de son pied, mais face à mon courroux, elle nous laisse tranquille. Ouf !
Quelques animaux tiennent compagnie aux courageux campeurs : des pademelons, petit wallaby tasmanien, des oiseaux et un eastern quoll. Nos photos ne sont pas concluantes, mais promis, je me suis rattrapée plus tard au zoo.
Jour 5 : de Kia Ora à Pine Valley (9h de rando pour 22 km)
Nous décidons de mettre le réveil à 7h30 pour cette cinquième journée car après discussions avec Violaine et Chloe, nous choisissons tous les quatre de pousser jusqu’à Pine Valley, une étape complémentaire nécessitant une nuit à l’écart du tracé initial : c’est bon nous sommes assurés d’avoir un réchaud grâce aux filles ! Thomas et moi souhaitons également prendre le temps d’admirer les cascades prévues sur les side trips de l’étape initiale. Au total, cela rajoute 12 km.
Notre premier arrêt se fait donc aux chutes Fergusson, que nous pouvons presque toucher, et chutes D’Alton, que nous voyons de plus loin. Les deux chutes nous plaisent beaucoup. Nous grignotons quelques fruits secs avant d’atteindre la troisième chute : Hartnett, à quelques kilomètres. Cette fois-ci, un petit chemin nous mène au pied des chutes ! Trois belles chutes bien différentes.
Au bout de 5h30 de randonnée, incluant les petites pauses gourmandes, nous arrivons au refuge de Windy Ridge, où nous retrouvons Violaine et Chloe. Nous y restons une grosse heure pour faire le plein d’énergie au soleil, puis partons tous les quatre vers Pine Valley. Cette dernière partie de journée s’avère longue et assez fastidieuse entre la boue et les racines humides sur lesquelles nous glissons de temps en temps. La fatigue se fait certainement également sentir. Heureusement, la variété des paysages nous captive : on passe de forêts d’eucalyptus en forêts tropicales, de plaines fleuries à des endroits humides. Deux ponts suspendus nous redonnent également le sourire le temps de passage en équilibre au-dessus des rivières.
Nous arrivons à 19h30, éreintés, au refuge où Thomas et moi décidons de dormir, les espaces pour les tentes étant bien trop boueux voire transformés en flaques.
Jour 6 : de Pine Valley à Narcissus (6h30 de rando pour 11,7 km)
Il pleut ! Nous ne pouvons pas nous plaindre, c’est le premier matin pluvieux. La veille, nous hésitions entre deux rando : L’Acropolis ou le Labyrinthe. Compte-tenu de la météo, nous ne pouvons pas tenter l’ascension de l’Acropolis, qui comprend une partie d’escalade, bien trop risquée sur roches humides et glissantes. Nous voilà donc partis pour le Labyrinthe, en compagnie de Violaine et Chloe, sans les gros sacs à dos que nous laissons dans le refuge. Nous nous perdons un peu dans les buissons qui labourent nos sur-pantalons étanches mis par précaution mais atteignons finalement le point de vue extrêmement venteux en 1h30. Nous admirons la vue et prenons un bain de soleil avant de redescendre au refuge de Pine Valley. L’aller-retour nous prend 4h.
Après avoir mangé au soleil sur l’hélipad, nous retournons à la hutte récupérer nos sacs à dos. En nous en approchant, nous humons un doux fumet de viande grillée qui nous fait saliver et nous confirme que nous sommes bien carnivores. Une famille tasmanienne est en train de cuisiner un vrai repas dans la hutte. En effet, celle-ci est accessible depuis le lac St Clair sans réservation, ne faisant pas partie de l’Overland Track. Nous discutons rapidement avec eux mais quittons les lieux avant de céder à des pulsions incontrôlables !
Nous faisons route vers Narcissus où nous arrivons après 2h30 de marche assez aisée sur terrain relativement plat. Le refuge est très sympathique, d’autant que les randonneurs présents ont allumés le poêle : une douce chaleur se diffuse. Nous plantons nos tentes près d’une très jolie rivière – Narcissus – et profitons des dernières lueurs du jour avant de nous réfugier bien au chaud pour manger. Avant cela, je tente en vain de trouver des ornithorynques, normalement visibles après 20h00.
Il fait si bon dans le refuge que nous entamons une partie de carte avec nos compagnes en sirotant nos tisanes, jusqu’à 22h ! Notre première veillée sur le territoire australien après une magnifique journée.
Jour 7 : de Narcissus à Cynthia Bay (4h30 de rando pour 17,5 km)
Dernier jour déjà ! Nous nous levons tranquillement, profitant du calme et du soleil et partons vers 10h pour attaquer le dernier tronçon de l’Overland Track en longeant le lac St Clair. Après deux heures de marche, nous pique-niquons à Echo Point, une minuscule hutte au bord de l’eau, la plus petite du track (8 places), avant de rejoindre le Visitor Center. La totalité de ce dernier trajet nous prend 4h30, mais nous n’en garderons pas un souvenir impérissable. Il s’agit d’un chemin semé de bûches, de racines, de boue, qui monte et qui descend, d’où l’on aperçoit à peine le lac alors qu’on le longe ! A refaire, peut-être que nous nous laisserions tenter par le ferry, qui coûte quand même 40 $ (28 €) / personne mais qui permet d’esquiver ces derniers 18 km.
Nous n’avons croisé qu’un seul serpent (un serpent tigre) mais il parait que lorsque le temps est plus chaud, certains marcheurs en croisent une vingtaine sur ce tronçon. Attention donc, si vous faites la rando en plein été !
Le chauffeur de la navette étant déjà sur les lieux, et comme nous sommes les seuls à rentrer avec la navette ce jour-là, nous partons pour Launceston avec 1h d’avance par rapport au programme, ce qui nous permet d’arriver plus tôt à l’auberge Arthouse, prendre une bonne douche bien méritée et un repas (indien) en ville. Fin d’un beau périple !
Mes impressions…
Finalement 7 jours, cela passe vite. C’est sûr que les derniers jours avec des sacs un peu plus léger étaient plus facile. C’est sûr aussi que croiser matin et soir la même petite vingtaine de personnes, échanger des menues nouvelles et conseils, ça donne l’impression de vivre dans son petit monde. Enfin, la météo favorable, les couleurs printanières des nombreuses fleurs, les parties de cache-cache avec les wallabies… tous ces ingrédients ont largement contribués à construire d’excellents moments et souvenirs pour une expérience inoubliable !
… et celles de Thomas
Des paysages magnifiques et changeant constamment. Les nombreux commentaires des blogs et sites parlant de l’Overland Track rapportent souvent que l’on peut vivre les 4 saisons dans une même journée. Ayant eu la chance d’avoir une météo clémente tout au long du parcours, c’est plutôt la variété des paysages que je retiendrais : sur une même étape, il est courant de traverser différents types de forêts, de la lande et des bocages marécageux, tantôt ensoleillés, tantôt battus par les vents.
L’Overland Track, c’est aussi des rencontres : la plupart des randonneurs présents dans la navette le premier jour voyageaient au même rythme. Ainsi, même si chacun marche à sa vitesse, chaque soir on retrouve les mêmes personnes avec qui on échange quelques mots au début (pour emprunter un réchaud par exemple…), des conseils sur les side trips, des anecdotes sur les animaux chapardeurs… Puis, de fil en aiguille, on finit par échanger nos adresses emails les derniers soirs, lorsque nos chemins se séparent, afin de s’envoyer des infos sur les autres randonnées à voir de par le monde ou les bons restaurants de Sydney.
Comme le dit si bien la brochure, l’Overland Track c’est « une randonnée, plusieurs voyages » !
Après une semaine passée à se balader le long de la magnifique côte Est de Tasmanie, nous décollons ce lundi matin direction Sydney pour la dernière étape de notre voyage en Australie.