Séjour en Nouvelle-Zélande du 3 janvier au 6 février
Chiffres clés : 34 jours en Nouvelle-Zélande, 2 îles, des belles rencontres, 3 saisons par jour parfois, au moins 3000 photos avant tri probablement mais je n’ai pas vérifié, 5424 km en van, 1 assiette cassée en faisant la vaisselle, 6 tablettes de chocolat, 28 bières testées et 2 voyageurs heureux !
Notre séjour néo-zélandais s’est achevé voilà 15 jours et pour clore nos articles sur ce très beau pays aux milles nuances, nous souhaitions vous faire part de nos coups de coeur.
Malgré une météo capricieuse, nous avons apprécié les grands espaces de l’île du sud et retiendrons tout particulièrement le chaleureux accueil de Karen et Nick, le soleil scintillant sur la magnifique péninsule d’Otago et le sommet enneigé du mont Cook. En troisième lieu, la péninsule d’Abel Tasman avec ses eaux turquoises. Si je devais nommer une ville, cela serait Oamaru pour son originalité. Pour Thomas cela serait plutôt Picton pour son fjord. Un regret ? Ne pas avoir pu explorer davantage la côte ouest du fait du mauvais temps.
Sur l’île du nord, comme nous avons eu quasiment que du beau temps, c’est peut-être un peu plus compliqué de sélectionner le top 3. Bien sûr, il y a eu l’accueil à bras ouverts de Marion et Yoann et le plaisir de manger des crêpes ! Côté nature : en première place, le Tongariro Crossing et ses multiples couleurs, puissant et sauvage. Deuxième sur le podium, le volcan Taranaki à la forme parfaite, trônant majestueusement sur sa péninsule. Enfin, la Champagne Pool à Rotorua et plus largement le site de Wai-o-tapu pour cette plongée dans le monde volcanique. Une ville ? Wellington certainement pour son atmosphère détendue. Un regret ? De ne pas avoir eu quelques jours en plus sur cette île notamment pour la Bay of Island.
Si jamais vous souhaitez aller en Nouvelle-Zélande, on vous recommande de louer un van, en vous y prenant bien à l’avance. Si possible en self-contained pour plus de liberté (voir pourquoi). Nous sommes passés par Tui Campers mais leur flotte est vieillissante et c’est quitte ou double. Dans tous les cas, cela permet de moins subir la pluie qu’en tente et offre plus de liberté et de flexibilité que les séjours en hôtel, en tout cas en pleine saison. Pour la durée, un mois et demi serait en fait un minimum pour se poser aux endroits que vous aimez et pouvoir adapter le programme en fonction de la météo. N’oubliez pas vos vestes de pluie et la crème solaire !
Pour terminer notre séjour néo-zélandais, nous avons profité des deux derniers jours qu’ils nous restaient pour faire comme tous les aucklandais et passer le week-end sur la presqu’île de Coromandel, à 100 km à l’est d’Auckland.
Jour 1 : y’a foule !
Après un petit-déjeuner au soleil, nous décollons du camping pour rejoindre la presqu’île vers 13h : il y a en effet des bouchons sur la route, le lundi 6 février étant férié (Waitangi Day, anniversaire du traité de paix entre les maoris et la couronne britannique), de nombreux citadins profitent de ces trois jours pour se mettre au vert.
Nous commençons par la côte est de l’île et nous rendons directement à Hot Water Beach, où nous pique-niquons. Cette jolie plage est connue grâce à un phénomène géothermique particulier : 2h avant et après la marée basse, si on creuse à certains endroits de la plage, de l’eau chaude remplit le trou ainsi creusé permettant de se prélasser à température thermale.
Les marées basses étant à 8h et 20h, nous sommes hors créneau (mais c’était prévu, difficile de faire coïncider notre programme avec celui de la nature). Néanmoins, nous observons déjà quelques touristes avec leurs pelles venus réserver leur place quelques heures en avance. Cela laisse présager de la foule qu’il doit y avoir à marée basse!
Nous continuons notre route jusqu’à Hahei, d’où part une petite rando jusqu’à la plage de Cathedral Cove. Et là, il y tellement de monde au parking de départ de la rando qu’un parking spécifique à être mis en place à l’entrée de la ville avec navette payante. Une alternative est de se garer à la plage (toute aussi bondée) et de marcher 1 km de plus pour monter jusqu’au départ de la balade. Solution que nous choisissons.
Au départ de la plage, les panneaux indiquent un temps de parcours de 1h30 jusqu’à la baie de Cathedral Cove (2,6 km). Soit 3h aller-retour et nous n’avons que deux heures devant nous avant de devoir repartir. Mais 5 km, ce n’est pas grand chose et nous décidons d’y aller, en tongs.
Sur la route, le paysage est magnifique, nous doublons beaucoup de monde en chemin, dans les deux sens, et c’est bien sûr une plage noire de monde que nous découvrons. Ce lieu, un des plus connus de la presqu’île, ne nous charmera donc pas aujourd’hui, nous y restons une dizaine de minutes avant de rebrousser chemin et retourner à Hahei Beach. Total de l’opération : 1h20 écoulés, il nous reste un peu de temps pour lézarder sur la plage. Nous prenons notre courage à deux mains et arrivons même à nous baigner ! Notre premier et unique bain de mer en Nouvelle-Zélande.
Nous quittons ensuite la foule et continuons de longer la côte avant de traverser la chaîne montagneuse vers la ville de Coromandel où nous décidons de prendre de la nourriture à emporter. C’est notre dernier soir en van et nous ne voulons pas remplir le frigo à nouveau, ayant réussi à écouler nos stocks dans les temps.
Nous dormons à 30 minutes au nord, à Colville, dans un camping avec douche (grand luxe !), garés devant une bicoque en plus mauvais état que notre van. Et pourtant, la compétition est rude : ces derniers jours, la pompe à eau du lavabo a décidé d’arrêter de fonctionner, un des placards ne ferment plus et s’ouvre dès que l’on prend un virage très prononcé, la poignée du frigo a tendance à se dévisser et il faut la chercher dans le van pour pouvoir manger. Bref, notre van avec ses 310 000 km au compteur devrait peut-être prendre sa retraite…
Jour 2 : retour à la civilisation
Dimanche matin, dernier jour en van, notre objectif de la journée est d’être à 16h à Auckland pour rendre notre véhicule.
Nous quittons Colville après un petit-déjeuner au soleil (encore !) et repassons à Coromandel où nous traînons un peu dans les boutiques à la recherche d’un dessert un peu spécial pour le repas de midi : c’est mon anniversaire ! Nous trouvons un mud cake, gâteau au chocolat très moelleux et reprenons la route vers le sud de la presqu’île jusqu’à une petite plage où nous nous posons pour le pique-nique.
Nous sommes impressionnés par le nombre de remorques à bateaux garées le long de la route : tous les propriétaires de petits bateaux ont dû se donner rendez-vous pour le week-end ! Heureusement, côté mer, le paysage n’est pas trop gâché, la mer est grande, ils ont dû s’éparpiller.
L’arrêt suivant est à Thames, le point d’entrée de la presqu’île, où nous faisons une pause rangement, le contenu de nos sacs à dos est dispersé dans le van depuis un mois, il faut maintenant tout faire rentrer dans 65 litres. Chose faite, nous repartons pour Auckland où nous rendons le van dans les temps, sans encombres, avant de prendre un bus local qui nous fait faire le tour des banlieues sud jusqu’au centre. Pour cette dernière nuit en Nouvelle-Zélande, nous logeons dans un Airbnb au centre.
Nous ressortons après une petite douche pour rejoindre le centre et deux amis, Alice et John, avec qui nous avions fêté Noël à Ouvéa et le nouvel an sur un îlot. Cette fois, nous fêtons mon anniversaire avec quelques bières, burger et fish’n’chips.
Dernier jour en Nouvelle-Zélande
Pas de photos pour notre dernier jour sur l’île aux kiwis mais quelques anecdotes. En effet, après une courte nuit, nous sommes réveillés à 9h par la sonnette de l’appartement (où nous sommes seuls) : c’est la fille du propriétaire qui vient changer les draps pour les invités suivants. Ceux-ci ont prévu d’arriver en milieu de matinée, notre hôte ne nous avait pas prévenu et même autorisé à rester après midi jusqu’à notre heure de départ.
Nous libérons rapidement la chambre et empilons nos affaires dans le salon. La fille du proprio repart en un clin d’oeil et nous voilà, en pyjama, sans chambre. Je reçois un message du proprio qui me dit que les locataires suivants vont arriver « dans la matinée » et me demande si je peux leur ouvrir. Nous prenons donc nos douches en espérant que ces personnes arrivent vite, nous avons des achats à faire avant de partir. Heureusement, ceux-ci arrivent alors que nous terminons de nous préparer, je leur montre leur chambre et le reste (un vrai appart-sitter !) et ils repartent visiter la ville.
Plus tranquilles, nous partons à la recherche d’une dernière carte postale et d’un déjeuner, avant de rentrer plier le linge qui était dans la machine de notre hôte. Malheur ! Celui-ci n’est pas du tout sec et il nous reste moins d’une heure pour plier bagage et attraper le bus pour l’aéroport. Je file en urgence au lavomatic du coin avec les 4$ qu’il nous reste pour un séchage express pendant qu’Irène finit de ranger le reste.
Finalement, le linge sèche et nous prenons le bus à temps pour l’aéroport où nous arrivons avant l’ouverture de l’enregistrement. Comme nous n’avons pu faire celui-ci en ligne, nous voulons être sûr d’avoir des places côte à côte pour les douze heures de vol à venir. C’est bon, c’est fait. Nous sommes parés pour de nouvelles aventures de l’autre côté du Pacifique !
Le Tongariro Crossing, moment fort de notre séjour
Nous nous levons aux aurores, ou presque, c’est-à-dire autour de 7h, pour faire la route qui nous sépare du point d’arrivée de la randonnée du Tongariro Crossing, probablement la randonnée la plus célèbre de Nouvelle-Zélande. Comme d’autres de nos randonnées, celle-ci dit un morceau d’un des Great Walks, faisable en une journée. Le temps annoncé pour parcourir les 19,5 km est compris entre 6 et 8h, sachant que la difficulté de l’escapade dépend largement de la météo. Par exemple, Violaine, la française que nous avions rencontré sur l’Overland Track n’a pas pu aller au bout du fait d’une météo particulièrement exécrable.
Nous nous garons donc au point d’arrivée de la randonnée et attendons la navette prévue à 9h30 qui doit nous amener au point de départ. Normalement, il y a des navettes à 6h30, 7h30 et 8h30, mais le vent n’étant pas supposer tomber avant 10h, la compagnie a annulé ces navettes pour assurer la sécurité des randonneurs. Il est possible de faire le contraire : laisser sa voiture au point de départ et réserver une navette à l’arrivée pour la fin de journée mais c’est plus contraignant. Là au moins nous avons toute la journée devant nous sans le stress de devoir arriver avant une heure précise.
Le temps s’annonce clément, cela nous rassure. Nous sommes bien une cinquantaine à monter dans la navette dont le conducteur est un vieux loup de mer à la longue barbe blanche. Il ne lui manquait que la pipe. La navette part, récupère quelques passagers un peu plus loin qui s’étaient trompés de parking. Le chauffeur redémarre mais c’est un faux départ ! Il reçoit un coup de fil d’un randonneur un peu en retard… nous patientons donc 10 minutes et finalement apercevons le randonneur qui court vers la navette. Autant vous dire qu’il a été applaudi à son arrivée.
30 minutes de route plus tard, nous arrivons donc au point de départ de la randonnée. Nous débutons la randonnée sous un ciel gris. La première partie est assez plate et circule entre les montagnes. L’herbe jaune et les boardwalks nous rappellent l’Overland Track, c’est sauvage et mystérieux. Nous longeons notamment le volcan Ngauruhoe. Cela ne vous dit rien ? Pourtant je suis sûre que la plupart d’entre vous l’on déjà vu ! C’est la montagne du destin dans le Seigneur des anneaux, là où Frodon jette l’anneau. Vous vous rappelez ? En vrai, c’est également très impressionnant : le sommet culmine à 2291 mètres et accroche les nuages, la roche est d’un noir profond… Il est possible d’en faire l’ascension mais cela ajoute 3 à 4 heures de randonnée sur un chemin des plus hostiles car très glissant. Comme nous avons eu assez de grimpette sur basalte lors de l’ascension de Fanthams Peak, nous dédaignons cette excursion complémentaire et restons sur le chemin principal.
Nous atteignons en 1h, comme annoncé, le pied de la première côte. Pour l’instant, la seule difficulté est de trouver son rythme de marche au milieu des (trop) nombreux randonneurs, ce qui enlève un peu de charme à la balade.
Cette première montée, bien que relativement aisée, creuse les distances entre les groupes, cela devient plus facile de prendre des photos. Nous atteignons en 25 minutes une zone extrêmement plate, le South Crater, entourée par les montagnes ocres, on se croirait sur une autre planète ! Pas un arbre à l’horizon, le descriptif de la randonnée annonçait bien une partie où il est impossible de faire pipi discrètement : effectivement. Cela dit, des toilettes sont régulièrement aménagées tout le long du tracé donc ce n’est pas un problème.
Ce cratère abrite un lac à la couleur jaune caractéristique du soufre. Nous faisons quelques photos puis entamons la seconde montée, bien plus corsée ! C’est celle-ci qui est difficile voire dangereuse par grand vent. Parfois, le vent souffle si fort que, selon la rumeur, certains randonneurs en ont des stalactites dans la barbe même sans pluie. Nous n’aurons pas l’occasion de le vérifier mais on ne s’en plaint pas. Nous grimpons sans difficulté particulière mais sommes bien contents de nous accrocher à la chaîne installée sur les parties les plus raides.
Nous voilà en haut du cratère, quelle vue ! Deux options s’offrent à nous : continuer notre route ou tenter l’ascension du volcan Tongariro, haut de 1978 mètres. Nous hésitons car son sommet est dans les nuages. Vue son expérience à Taranaki, Thomas est plutôt pessimiste. Mais le début de ce chemin semble valoir le coup au moins pour deux raisons : découvrir la prochaine vallée et pique-niquer à l’écart du flot de marcheurs. Et effectivement le spectacle est grandiose ! D’un côté le South Crater et de l’autre un immense lac d’un bleu profond, qui disparaît au gré des fantaisies des nuages. Nous trouvons un coin à l’abri du vent pour savourer la vue et notre repas, en prenant notre temps.
Et heureusement ! 40 minutes plus tard (oui, nous avons pris une longue pause), le sommet du Tongariro est parfaitement dégagé et nos estomacs sont rassasiés. Allez hop, c’est parti ! Au sommet, nous sommes subjugués par la beauté sauvage et puissante des lieux ! Les couleurs ocre, rouge, noire, jaune du volcan sont incroyables et tranchent avec le bleu roi du ciel. Le Mont Ruapehu, couvert de neige se dessine au loin. C’est incroyable et nos sourires béats trahissent notre ravissement. Devant nous s’étalent les différents volcans du parc, que dire ? WAOUUU !
Il faut néanmoins nous arracher à ce spectacle car nous avons une randonnée à finir et l’heure tourne.
Nous retournons à la bifurcation pour ensuite gravir quelques mètres et rester de nouveau scotchés par le décor qui s’ouvre devant nos yeux ébahis : une grande descente, 3 petits lacs de couleurs différentes, le grand lac bleu un peu plus loin et le Red Crater, bien nommé avec ses parois rouges. Malgré la richesse de la langue française, je n’utiliserai qu’un mot : WAOUUU ! Oui, c’est le deuxième de l’article mais c’est parce que je suis restée sans voix devant les paysages.
Nous attaquons la descente, particulièrement pentue et glissante : on surfe sur le mélange de terre et de caillasse, mais au moins c’est rapide ! Nous longeons le Red Crater, vraiment beau avec son dégradé de rouge, et parvenons aux lacs. Je laisse les photos parler à ma place.
Il nous reste encore 10 km à parcourir.
Les premiers longent le grand lac, puis nous passons rapidement de l’autre côté du cratère pour une descente en pente douce au milieu de la végétation. C’est beau mais presque un peu fade après les couleurs des volcans. La fin du parcourir est dans les bois, ce qui permet d’être un peu à l’ombre.
7h après, dont 6h de randonnée (et 4h45 sur le circuit original prévu en 6h), nous sommes de retour au van où nous savourons un des fameux muffins tombés dans le caddie. Ça fait du bien !
Thomas s’installe au volant de notre carrosse pour deux bonnes heures de route jusqu’à Arapuni, où nous passons la nuit. Demain nous irons sur la presqu’île de Coromandel.
J’attaque la rédaction de cet article alors que nous sommes déjà à Valparaiso. Thomas quant à lui est plongé dans la suite du programme.
Retour donc sur nos deux jours à Rotorua, l’une des régions les plus connues de Nouvelle-Zélande, tant pour les couleurs incroyables des volcans alentours que comme centre de la culture Maori.
Jour 1 : découverte d’une vallée volcanique et premier haka
La nuit s’est déroulée tranquillement malgré l’affluence du camping et les commentaires sur CamperMate qui présentaient le lieu comme un camping de festival : encombré, animé et un brin hippie sur les bords.
Quelques kilomètres et nous voilà aux Huka Falls, un torrent au débit impressionnant de 200 000 litres par seconde ! Un gain de temps incroyable pour remplir votre baignoire ! L’eau tumultueuse est presque blanche par endroit du fait du calcaire et des écumes. C’est très impressionnant mais beaucoup trop encombré de touristes à notre goût… nous ne nous attardons pas.
Après une heure de route, nous atteignons la région de Rotorua et le deuxième arrêt de la journée : Waimangu Volcanic Valley. Un parcours de 4 km permet d’observer diverses formations volcaniques : des cratères bien sûr mais aussi un lac brûlant (Frying Pan lake), et des terrasses naturelles dessinées par les dépôts de silice. L’endroit qui nous fascine le plus est en fin de parcours, il s’agit de Warbrick Terrace : le silice teinté par les différents minerais présents dans l’eau présente une magnifique terrasse ! Nous y restons un bon quart d’heure avant de finir le parcours et de prendre un des minibus du parc, inclus dans le prix, qui nous ramène au point de départ.
Nous faisons ensuite halte à Te Puia, LE parc touristique de Rotorua : tout y est conçu pour séduire les touristes qui débarquent en masse. Nous hésitons entre deux billets : le moins cher qui permet d’accéder au parc ou la formule d’au-dessus qui intègre une prestation artistique. Il s’avère qu’un spectacle de danse commence dans 15 minutes : nous choisissons cette option ! Pour votre culture, je vous mets le nom complet du parc en maori : Te Whakarewarewatangaoteopetauaawahiao. Qui veut faire un Scrabble ?
Nous avalons rapidement notre pique-nique et prenons place près des barrières pour le début du show. La présentatrice nous en explique le déroulé qui reprend les grandes étapes d’une cérémonie d’accueil maori. Les acteurs arrivent ensuite pour une première danse puis nous entrons dans la maison commune. Danses et chants se succèdent ensuite pendant plus de 30 minutes à un rythme endiablé et s’achèvent par le Haka, danse sensée intimider l’ennemi pour éviter un conflit et connue mondialement grâce aux All Blacks, les fameux joueurs de rugby néo-zélandais. En fait Haka signifie “dance”, la version guerrière se nomme “Ka mate haka”.
Nous enchaînons sur une visite guidée gratuite d’une heure, animée par une maori. Elle nous parle rapidement de ce peuple, arrivé vers 800 après JC en Nouvelle-Zélande après avoir traversé le Pacifique depuis la Polynésie en catamaran pour établir une colonie. A ce jour, les Maoris représentent 15 % de la population néo-zélandaise, mais plus de la moitié habite autour de Rotorua. Le site même de Te Puia accueille deux écoles “post bac” : l’une de sculpture sur bois réservée aux hommes avec un programme sur 3 ans et l’autre ouverte aux hommes et aux femmes spécialisée dans le tissage.
La guide nous conduit ensuite à un petit bâtiment où est hébergé une femelle kiwi ! Le parc possède également un mâle mais momentanément logé loin des yeux du public. Ce curieux oiseau emblématique du pays est nocturne aussi, afin que les visiteurs puissent le voir, le cycle solaire est artificiellement modifié : toutes les lumières sont allumées la nuit dans l’enclos et éteinte le jour. Chouette, ça fonctionne, Madame kiwi évolue devant nous ! Pas le droit de prendre des photos malheureusement.
Nous arrivons enfin devant les deux geysers du parc, dont les gerbes d’eau jaillissent jusqu’à 30 mètres. C’est pas mal du tout. La visite guidée s’achève : nous disposons d’une heure pour continuer de découvrir le parc avant sa fermeture.
Thomas et moi partons donc explorer chaque recoin, offrant différents points de vue sur les geysers ainsi que sur des bains de boue brûlante, des trous d’eau bouillante également ou encore un coin cuisine ! Les Maoris se servaient de la vapeur dégagée par certaines cheminées pour cuire leurs aliments. Cela a probablement un arrière goût de souffre mais nous n’avons pas eu l’occasion de tester. Si cela vous tente, c’est néanmoins possible en assistant à un repas dans le parc après la fermeture (140 dollars par personne quand même pour cette formule complète).
Après une douche chaude dans un centre de VTT à la sortie de la ville, il est temps pour nous de rejoindre le camping repéré par Thomas, au lac Okaro, non loin de là. L’espace est agréable situé près d’un lac et c’est calme. Parfait !
Jour 2 : geyser et champagne
Direction Wai-o-tapu ce matin pour clore notre séjour au pays du soufre. Le site est nommé Wai-o-tapu thermal Wonderland et est effectivement magnifique ! Probablement celui que nous retiendrons plus particulièrement.
Avant de rejoindre le parc, nous faisons un bref arrêt pour admirer et écouter les piscines de boue qui forment sans cesse des bulles que je tente de capturer à travers l’objectif. L’odeur de soufre est bien présente mais ça, impossible de vous le faire partager sauf si vous avez oublié un oeuf dur au fond de votre réfrigérateur !
Nous nous dirons vers l’entrée du parc pour acheter nos billets : il y a foule ! La place achetée, il faut reprendre le van pour atteindre un geyser hors du parc, le Lady Knox. Nous sommes très nombreux à être là pour son explosion, déclenchée à 10h30 par un des employés du parc. Le show est très américain : on commence par dire bonjour dans toutes les langues des pays présents, puis l’animateur prend la pause pour les photos avant de finalement glisser un produit dans le geyser. Initialement, c’était du savon qui servait à déclencher l’opération mais apparemment un produit plus neutre est maintenant utilisé. Toujours est-il que cela fonctionne : ça mousse, ça fume et l’eau jaillit à 12 mètres ! La naissance du geyser est impressionnante.
Après à peine une minute d’explosion, la plupart des visiteurs courent à leur véhicule : nous nous attardons pour prendre des photos et profiter du calme des lieux puis regagnons le parc.
Et c’est parti pour deux heures au pays des couleurs étranges ! Cela commence par le jaune fluor de Devil’s Bath et cela continue avec la Champagne Pool, une grande étendue d’eau pétillante et particulièrement fumante. Le reste du parcours comprend d’autres belles formations avant de surplomber Champagne Pool qui est vraiment le clou du spectacle.
La matinée s’achève. Nous roulons jusqu’à Taupo pour manger et enfin réserver la navette pour le Tongariro Crossing le lendemain.
Nous y passons l’après-midi avant de rouler une petite heure vers un camping gratuit hyper tranquille, situé à 20 minutes du point d’arrivée de la rando du lendemain. Nous nous couchons les yeux encore émerveillés et le nez encore un peu traumatisé par les odeurs.
Une fois les reliefs du petit-déjeuner disparus, nous roulons vers le point de départ de la randonnée du Lake Surprise, située au sein du parc national du Tongariro.
Cette randonnée est annoncée en 5 heures avec un terrain légèrement accidenté et nous avons la journée devant nous. En effet, notre intention est de dormir non loin du parc le soir même pour faire le Tongariro Crossing, une des randonnées les plus populaires de l’île du Nord.
Dès notre départ, nous découvrons de superbes points de vue sur le mont Ruapehu qui culmine à 2590 mètres et est encore couvert de neige ! Deux rivières tracent des zébrures blanches dans ce paysage aride dominé par la couleur noire de la roche volcanique. C’est puissant et sauvage.
Nous devons d’ailleurs traverser à quelques reprises ces torrents au cours de la balade. N’ayant pas les immenses jambes de Thomas, je suis même obligée de retirer mes chaussures pour une des traversées. Nous atteignons une hutte après une heure de marche où nous tombons sur un ranger en plein bricolage. Il nous informe que le lac est encore à une trentaine de minutes.
Nous repartons donc et arrivons à un passage plus abrupte où les mains sont bien utiles pour escalader les rochers. Le lac Surprise est enfin devant nos yeux, tout comme le mont Ruapehu un peu plus loin : un excellent décors de carte postale pour déjeuner !
Nous effectuons le retour en seulement 1h30. Nous avons donc mis bien moins de 5 heures pour cette jolie randonnée. Nous nous sentons d’attaque pour la grande randonnée du lendemain !
Sur la route du retour, nous nous arrêtons quelques minutes pour prendre en photo une cascade qui a servi de lieu de tournage au Seigneur des Anneaux (la scène où Gollum pêche) avant de descendre jusqu’à Ohakune.
Après quelques courses, Thomas appelle le service de navette pour organiser cette fameuse rando, le Tongariro Crossing. Et là, mauvaise surprise : les navettes ne circulent pas le lendemain car la météo est bien trop venteuse (70 km/h prévus). Nous devons donc changer nos plans et réorganiser notre séjour sur l’île du nord mais comment ?
Nous nous rendons au DOC le plus proche afin d’en savoir plus sur la météo des jours à venir et demander conseil sur les randonnées environnantes.
Aucune amélioration n’est prévue dans la région : les randonnées n’ont donc pas d’intérêt. Nous décidons de faire la route jusqu’à Rotorua et ainsi d’inverser noté programme et décaler le Tongariro Crossing de deux jours.
En chemin nous longeons l’immense et touristique lac Taupo et traversons la ville homonyme pour atteindre un grand camping gratuit près des Huka Falls.
Aujourd’hui le soleil brille et nous comptons bien en profiter pour refaire du sport.
Nous faisons donc la route jusqu’à Dowson Falls, au pied du mont Egmont – ou Taranaki – et nous équipons pour la randonnée.
D’après la légende, le volcan Taranaki est ainsi isolé sur la péninsule du fait de querelles entre volcans. Lui et Tongariro étaient tous les deux épris de la belle Pihanga, un troisième volcan. Ils se sont battus et Tongariro a gagné. Taranaki a alors dû s’exiler en bord de mer… c’est pourquoi il domine maintenant la péninsule, seul et magnifique.
La randonnée est agréable sur le premier quart : le dénivelé est faible et le chemin circule dans les bois, ce qui permet de rester au frais.
Le deuxième quart est plus intense : la pente plus raide, mais il y a 600 marches, et la végétation plus éparse nous abrite moins des rayons du soleil. Nous pique-niquons à l’abri du vent et au soleil et j’en profite pour faire une sieste de quelques minutes le temps que mon estomac assimile la nourriture après ces journées difficiles.
Nous attaquons ensuite la partie dure, exténuante même, de la randonnée : nous devons gravir un chemin presque à pic sur un sol complètement instable et glissant. Il se compose de milliers de pierres et gravillons de roches volcaniques. Autant dire que lorsque nous faisons un pas on recule de presque autant…
Je finis par déclarer forfait et je m’arrête sur un rocher pendant que Thomas continue courageusement l’ascension jusqu’au sommet de Fanthams Peak, ainsi nommé d’après la première randonneuse européenne à l’avoir foulé. Il grimpe une demie-heure puis met le même temps pour me rejoindre, non sans compter quelques glissades.
Nous entamons la descente, fastidieuse sur les gravillons puis plus aisée dans les escaliers. Nous sommes contents de rejoindre la fraîcheur de la forêt !
Nous atteignons notre van après 6h de randonnée (enfin 5 pour moi) et 30 minutes de pique-nique ! Thomas reprend le volant pour faire l’heure de route qui nous mène au parking de North Egmont, afin d’être sur les lieux de notre randonnée du lendemain.
Jour 2 : randonnées plus tranquilles
Nous nous réveillons vers 7h30 et découvrons avec plaisir que le soleil étincelle et que Taranaki est parfaitement visible. Chouette !
Plusieurs itinéraires s’offrent à nous. Comme nous souhaitons faire le Tongariro Crossing (7 à 8h) le sur-lendemain et que je me sens encore un peu fatiguée je décide de me limiter à un parcours de deux heures. Thomas, lui, tente un parcours annoncé en 4h30.
Je pars donc d’un pas tranquille et l’appareil photo à la main : Thomas n’étant pas là je vais pouvoir prendre 15 000 fois la même photo de fleur en testant des réglages 🙂
Mon parcours est assez peu nivelé et offre quelques rares points de vue sur le sommet (couvert) et la pleine (nuageuse). Je me dis que Thomas ne doit pas voir grand chose. Je traverse une jolie forêt et après 2h30 et probablement 200 photos de plantes, je suis de retour au point de départ.
Le point de vue de Thomas
Pour ma part, je pars pour une boucle initialement prévue pour 5h de marche. Elle commence par une grimpette d’une petite heure et effectivement, après 45 minutes de montée, je me retrouve dans une purée blanche qui ne me permet pas de voir à plus de 10 mètres. Arrivé au sommet, je ne distingue même pas le haut de la tour de télécommunication qui se dresse devant moi. Je repars ensuite et arrivé à la bifurcation pour rejoindre le sommet du Mont Taranaki, je décide de continuer la boucle car grimper dans les nuages ne me semble pas une bonne idée.
Mes écouteurs aux oreilles, c’est au son de la musique du Seigneur des anneaux (forcément) que les nuages se dissipent et me permettent de continuer jusqu’au point de départ. Je termine cette boucle en 2h15, au lieu de cinq et entreprend de visiter le petit musée sur le mont situé dans le centre en attendant le retour d’Irène.
Retour sur Irène…
Je retourne voir la carte des balades en me disant que je peux manger (il est déjà 12h30 et Thomas à son pique nique) puis faire une heure de balade avant son retour. Mais là, surprise ! Thomas est déjà là ! Ses grandes jambes ont eu raison de son parcours en bien moins de temps que prévu et comme la visibilité était mauvaise, il ne s’est pas attardé.
Nous mangeons donc ensemble puis partons jusqu’à Raetiti, pas loin du Mont Ruapehu, dans le Tongariro National Park. La route est longue, plus de quatre heures, mais les paysages sont variés. Nous campons gratuitement près d’une rivière.
3 jours à Wellington, capitale de la Nouvelle-Zélande
Pour notre retour sur l’île du nord néo-zélandaise, nous avons garé notre van et posé nos valises chez Yoann et Marion, des amis d’école d’ingénieur et de thèse, qui nous ont accueilli à bras ouverts.
Premier jour : Mont Victoria et le front de mer
Après une nuit dans un vrai lit et une première série de lessives, nous partons à la découverte de la ville en milieu de matinée en commençant par une grimpette sur le mont Victoria, l’une des collines qui encerclent la ville et qui fait partie de sa « ceinture verte », un ensemble d’espaces verts (parcs, jardins, bois) créé lors de la fondation de la ville. Du sommet, nous avons une belle vue sur la ville d’un côté et la presqu’île de Miramar de l’autre.
Nous descendons vers le front de mer et la plage Oriental Beach puis continuons notre route jusqu’au centre, devant le musée Te Papa. Après une pause déjeuner dans un food truck indonésien, nous décidons de visiter le musée gratuit, dont les sujets sont aussi éclectiques qu’à Auckland.
En particulier, nous consacrons une bonne heure à l’exposition sur l’implication des soldats néo-zélandais dans la Première Guerre Mondiale et leur débarquement à Gallipoli (Turquie) au printemps 1915. Cette exposition nous avait notamment été recommandée pour ses statues de cire, plus réelles que nature, sculptées par le studio Weta Workshop (responsable notamment des décors et costumes des deux trilogies de Peter Jackson). Nous sommes impressionnés par le niveau de détails, les poils et coups de soleils sont très réalistes !
Nous continuons notre visite par l’étage sur la faune et la flore, avant de rejoindre Yoann autour de 16h, à sa sortie de boulot. Nous nous promettons de revenir le lendemain jeter un oeil à l’étage sur les maoris.
Yoann nous fait visiter le centre ville et nous terminons l’après-midi au soleil, sur un bateau dans la marina, avec quelques amis de Yoann avant de rentrer manger des galettes, des vraies !
Deuxième jour : un réveil difficile
Après une nuit agitée, le réveil est difficile. Il semblerait que le food truck indonésien n’ait pas plus à nos estomacs, en particulier celui d’Irène qui restera à la maison toute la journée. Pour ma part, je part avec Yoann au nord d’Auckland pour prendre un peu l’air de la côte, à pied pour moi, en planche à voile pour lui.
Nous arrivons à Onehunga Bay, au bout de la presqu’île de Porirua, où Yoann met sa planche à l’eau et je me lance pour un petit tour de la presqu’île à pied. Le vent souffle fort (tant mieux pour les planchistes), la vue depuis la côte n’est pas tout le temps la plus sympa car sur une partie de la balade, on voit uniquement la voie de chemin de fer et surtout l’autoroute en face.
Après une heure de marche, retour au point de départ. En attendant Yoann, je décide de pousser un peu plus loin et de grimper une petite colline où là, la vue est plus sympa, et me permet notamment d’observer les planchistes d’en haut. Entre temps, Yoann est sorti de l’eau, je le rejoins et nous repartons vers Auckland en passant par Titahi Bay.
Nous retrouvons Irène en pyjama sur le canapé et décidons de rester au calme pour la soirée, à discuter de nos souvenirs d’école.
3è jour : retour à l’air libre
En ce samedi matin, Irène se sent un peu mieux et nous décidons de retourner visiter Wellington dans la matinée, et d’aviser ensuite pour la suite du programme : prolonger notre séjour ici ou continuer notre route.
Après une petite visite au marché local pour s’approvisionner en fruits et légumes pour la fin de notre périple néo-zélandais, nous voilà en route vers le centre. Nous passons par le front de mer pour un achat de carte postale puis bifurquons vers le quartier des affaires et shopping avant d’atteindre le bas du cable car, le funiculaire emblématique de Wellington. Nous décidons d’acheter un peu de nourriture à emporter en bas avant d’y monter pour gravir. Celui-ci monte de 120 mètres sur une distance de 612 mètres.
Arrivés en haut, nous pouvons apprécier la vue sur la baie et grignoter notre pique-nique, composé majoritairement de riz, avant de faire un petit tour dans le jardin botanique puis de rentrer à pied, en une petite heure, jusqu’à Newton, chez Marion & Yoann.
Comme Irène est plutôt en forme, nous décidons d’entamer la route vers Taranaki, il faut compter cinq à six heures de trajet au total, en nous disant que nous arrêterons là où on en aura marre. C’est à Patéa, au bord d’une plage de sable très noir, que nous élisons domicile pour un soir. Il nous reste encore une heure de route le lendemain pour atteindre le pied du mont Taranaki mais la fatigue de la route et des jours précédents aura eu raison de nous. Demain, retour à la nature loin des food trucks !
Enfin du beau temps ! Après une semaine que l’on qualifiera en moyenne de « pourrie », le soleil fait son grand retour sur l’île du sud.
En ce lundi matin, nous sommes parés pour affronter le parc national d’Abel Tasman réputé pour ses côtes sauvages découpées. Au programme de ces deux jours, deux randonnées sur l’un des Great Walks, l’équivalent de nos GR.
Premier jour : le nord d’Abel Tasman
Réveillés par les sabots des chevaux qui passent près du van (nous dormons dans un camping qui fait aussi centre équestre), nous nous préparons rapidement, pressés de marcher sous le soleil.
Après une bonne heure de route dont les derniers 20 km sur une route de gravier dans la montagne (mais plutôt large), nous arrivons au point de départ de notre randonnée : le camping de Totaranui, un des campings du DoC (department of conservation) les plus grands (269 emplacements !) et les plus demandés (il est complètement rempli de début décembre à fin janvier, nous n’avons pas pu y avoir de place).
Notre randonnée suit le trajet du Abel Tasman Track, un des 9 Great Walks dont je vous ai déjà parlé dans le fiordland, sur sa dernière portion (13,8 km) que nous complétons pour faire une boucle.
Nous partons un peu après 11h et après quelques kilomètres dans la végétation et une succession de montées et descentes, nous atteignons Anapai Bay, où nous comprenons l’intérêt suscité par cette randonnée côtière : c’est magnifique !
Nous continuous jusqu’à Anatakapau Bay où nous pique-niquons et ne résistons pas à l’envie de faire un side trip vers Separation Point où niche une colonie de lions de mer. Nous n’en apercevons que deux, de loin, dans l’eau, et ne nous attardons pas car le lieu est un peu trop fréquenté à notre goût.
Nous continuons jusqu’à la baie suivante, plus au nord, où se trouve la dernière hutte du track. Même si nous ne les avons pas testés, nous sommes surpris du confort des huttes en Nouvelle-Zélande en comparaison avec ces que nous avons pu voir sur l’Overland Track en Tasmanie : en plus du poêle pour se tenir chaud l’hiver, la plupart sont équipées d’éviers et de matelas sur les lits superposés.
Nous quittons ici la côte pour nous plonger dans les terres avant de quitter le dernier tronçon du track pour rejoindre un chemin pour VTT menant jusqu’à Gibbs Hill, le point culminant de la pointe. Ça grimpe bien et le soleil tape mais nous sommes récompensés par la vue sur la baie de Wainui au premier plan et la Golden Bay au loin.
Arrivés au sommet, nous profitons de la présence d’une antenne de téléphone mobile (BTS pour les intimes) pour passer nos coups de fil : nous assurer d’une place dans un camping pour le soir et réserver le bateau-navette pour le lendemain.
Nous descendons ensuite tranquillement vers le parking de Totaranui où nous attends le van. Nous avons parcouru une vingtaine de kilomètres en six heures (avec les pauses pique-nique et photos) mais la journée n’est pas terminée !
En effet, nous avons encore devant nous une bonne heure de route vers Kaiteriteri où nous campons et surtout, nous avons rendez-vous à 20h avec Karen & Nick. Et oui, nos hôtes néo-zélandais qui nous avaient accueillis à bras ouverts à Christchurch sont montés pour une semaine en vacances à Kaiteriteri et, hasard du calendrier, nous y sommes au même moment. Ils nous ont donc invités dans leur maison de location où nous partageons un très bon dîner préparés par Nick pendant que nous racontons nos expériences pluvieuses des jours précédents.
Nous apprenons d’ailleurs que suite aux averses, deux des trois cols qui permettent de traverser les Alpes néo-zélandaises, Haast pass et Arthur’s pass, ont été fermés à la circulation. Rappelez-vous, nous avons dû passer Haast pass quelques jours auparavant (au début de l’épisode pluvieux), celle-ci a été fermée deux jours plus tard. Il en est fallu de peu que nous soyons obligés de repasser par Christchurch (et ajouter 100 km de détour) pour rejoindre le nord !
Après ce délicieux repas, nous faisons nos adieux avant de rentrer nous coucher, pour être en forme pour la randonnée du lendemain.
Deuxième jour : Anchorage à Manahau
La veille nous avons marché sur la dernière portion du Abel Tasman track, aujourd’hui c’est la première section que nous parcourons. Comme il n’y a pas de boucle possible, nous prenons un bateau-taxi depuis Manahau où nous laissons notre van et qui nous dépose à Anchorage Bay, à une douzaine de kilomètres de marche.
Avant de nous y emmener, le taxi fait un détour par le rocher de split apple, une pierre ronde fendue, située à quelques encablures de la côte. Il paraît que c’est le deuxième rocher le plus photographié de l’hémisphère sud (après Ayers Rock).
Le bateau passe ensuite devant Adele Island, pour nous montrer quelques lions de mer qui se prélassent au soleil loin de la foule. Puis quelques minutes plus tard, nous sommes déposés sur la plage d’Anchorage Bay.
Avons de nous attaquer au chemin du retour, nous commençons par une petite rando d’une heure autour de la presqu’île toute proche qui nous mène jusqu’à Pitt Head. Puis pour profiter encore quelques minutes de la baie, nous décidons d’y pique-niquer, il est déjà presque 13h et la plage suivante n’est pas toute proche.
Notre repas terminé, nous attaquons enfin le chemin du retour et commençons par grimper jusqu’à un joli point de vue sur Anchorage Bay avant de redescendre et de longer la côte. Malheureusement, le sentier n’offre pas autant de points de vue que la veille et surtout, il est beaucoup plus fréquenté car il s’agit de la randonnée la plus accessible logistiquement parlant.
Nous avalons donc les kilomètres avant de nous arrêter pour une pause goûter et trempette des pieds à Stilwell Bay.
La randonnée terminée, nous reprenons la route assez rapidement afin de parcourir une partie des kilomètres qui nous séparent de Picton où nous devons prendre le ferry pour Wellington et l’île du nord le lendemain.
Dernier jour sur l’île du sud
Une fois n’est pas coutume, la météo est mitigée en ce mercredi matin. Nous objectif de la demi-journée est d’atteindre la ville de Picton, située au nord-est de l’île. Comme nous avons le temps, nous prenons le chemin des écoliers, la Queen Charlotte Drive, qui relie la capitale de la moule géante, Havelock, à Picton et longe le bout des deux sounds (les fjords) au fond desquels sont logées ces deux villes. Vue la météo, les points de vue revêtent une beauté relative.
Arrivés à Picton, il est 11h et l’embarquement est à 13h. Nous profitons de nos deux heures pour faire le tour du centre, assez rapide, et nous poser dans un premier café pour manger et un deuxième pour prendre un café. Nous rejoignons le van vers 13h et nous insérons dans notre file, où nous attendrons près d’une heure avant d’embarquer.
Nous quittons l’embarcadère avec 30 minutes de retard. Entre temps, le soleil a réapparu et nous passons la première heure de la traversée sur le pont supérieur, profitant du calme et des paysages magnifiques du Queen Charlotte Sound.
Une fois sortis dans le détroit, le vent se lève et nous passons le reste du trajet à l’intérieur, à trier nos photos avant d’apercevoir enfin la baie de Wellington. Nous débarquons et rejoignons notre logement pour les trois prochaines nuits, chez Yoann et Marion, des amis d’université.
Cet article est consacré à notre alimentation lors de notre mois en van !
Que ceux qui s’imaginent que nous n’avons que des pâtes au sel ou à l’huile se détrompent, nous avons mis les petits plats dans les grands ! Il faut dire que l’équipement du van le permettait.
Le matériel
Comme vous le savez déjà, nous avons eu la chance d’être surclassés, c’est-à-dire la chance d’avoir un van plus grand et mieux équipé que ce que nous avions loué.
Nous disposons donc d’un réfrigérateur, d’un micro-onde, d’une bouilloire électrique et une à gaz, de deux feux et d’un grill, d’une râpe, d’un épluche-légumes, d’un presse purée, ainsi que pas mal de vaisselle divers et variée. Presque mieux qu’à la maison !
Les éléments électriques nous ont en fait peu, voire pas servi, car nous n’étions pas branché au réseau le soir.
Les ingrédients
Les condiments : jusqu’à présent nous survivions avec les petits sachets de sel et poivre fournis sur les plateaux repas pas dans les avions. Mais comme nous allons préparer la majeure partie de nos plats, nous décidons d’acheter sel, poivre, huile, vinaigre et moutarde. La collection s’est agrandie avec du curry et du thym, sauvage, ramassé dans la nature.
La base : pâte, riz, haricots verts, maïs, haricots rouges, sauce tomate étaient toujours en stock pour nous laisser libre de choisir. Du pain aussi bien sur pour les tartines
Les légumes frais : oignons, échalotes, salade, carottes, poivrons rouges ou verts en commun, plus avocats et tomates pour moi !
Les fruits : pommes, kiwis, bananes, nectarines et en conserve des ananas et des litchis
Les laitages : la Nouvelle Zélande n’offre qu’un choix limité en matière de yaourt et de fromages… le rayon fromage ferait déprimer n’importe quel français : on trouve un large de choix de cheddar hyper fade – euh, doux – et quelques imitations onéreuses de nos produits clés tels que le camembert ou le bleu. Le rayon yaourt n’est pas plus réjouissant : il est très difficile de trouver des préparations sans gélatine !
Le sucré : du miel de thym sauvage acheté à un marchand local, des cookies pour le goûter et du chocolat pour bien finir la journée. On en a d’ailleurs trouvé du très bon, à la menthe pour Thomas et aux amandes pour moi ! Parfois, des brownies ou muffins se jettent dans le caddie au moment des courses et on les emmène par inadvertance…
Les boissons : de l’eau en grande quantité, du jus d’orange pour le matin (difficile d’en trouver du 100℅ jus d’orange), du café et des tisanes. Personne ne me croirait si j’arrêtais là la liste, j’ajoute donc bière ! En plus, avec toutes les micros brasseries locales, nous n’avons eu que l’embarras du choix.
Les plats
Pour bien commencer nos journées nous prenions un gros petit déjeuner dont nos parents seraient fiers : yaourt, jus d’orange, fruits, tartines ou crumpets au miel et café !
Nos déjeuners ne vous feront pas rêver : la plupart du temps, c’était pique-nique pendant nos randonnées. Thon en conserve pour moi, poulet en conserve pour Thomas ! Mais quelques fois, nous nous sommes fait plaisir lorsque la météo nous imposait de rester dans le van à midi.
Les dîners quant à eux sont bien plus alléchants ! En voici quelques exemples, non illustrés car la présentation ne vaut pas encore celle d’un restaurant étoilé :
Purée maison et saucisse
Poulet, crème de coco, curry, poivron vert et riz
Burgers maison et salade
Carottes râpées maison (pour le temps que j’y ai passé, je le nomme dans les plats)
Lentilles saucisse
Burritos
Spaghettis bolognaises sauce maison
Spaghettis carbonara avec crème et bacon
Chili con carne et variantes
Vous voyez, nous ne nous laissons pas abattre ! Cela vous donnera peut être des idées recettes ? A bientôt !
Une région où l’eau prend toutes les nuances : Nelson
SOLEIL ! Il brille, il chauffe, il nous éblouit, ce matin il est là et nos lèvres se parent de leurs sourires pour le remercier de sa compagnie.
Nos premiers pas nous mènent à quelques mètres, au bord du lac Rotoroa qui a bien débordé : les tables et chaises traînent au milieu de l’eau et les cygnes profitent à loisir du terrain. C’est beau mais force est de constater que nous n’irons pas plus loin en rando, le chemin est sous l’eau !
Pas grave, nous tentons l’ascension d’une colline au pied du lac. La route est normalement réservée aux quatre-quatre mais est également condamnée pour les véhicules du fait des dernières pluies torrentielles. Nous sommes donc tranquilles. Les 45 minutes de montée nous offrent une belle vue sur le lac et un début de journée bien sportif !
Nous faisons ensuite route vers le second lac, Rotoiti, bien plus grand. Lui aussi a débordé : impossible de faire les randonnées en bord de lac, mais les amis de Thomas nous avait parlé de l’ascension du Mont Robert comme valant le coup.
On s’équipe pour tous les temps et on attaque la montée. Les panneaux indiquent que la randonnée se fait en 5 heures pour 9,2 km mais depuis l’Overland track rien ne nous arrête. La montée est raide, surtout sur la fin, mais l’heure de grimpette est largement compensée par la beauté des paysages : le lac change de couleurs au gré des nuages, tantôt turquoise, tantôt bleu sombre. L’herbe ondule sous le vent, les conifères embaument l’air… bref on se régale. Nous pique-niquons au sommet et continuons la rando vers une première hutte, fermée et privée, puis une deuxième. Au passage, nous enfilons bonnets et écharpes car le vent est glacial.
Là, il se met à pleuvoir, nous attendons que l’averse passe avant d’attaquer la descente, plus douce que la montée. Nous traversons deux moraines et quelques cours d’eau avant d’atteindre la voiture… 3h20 après le départ (dont 2h30 de marche) ! Bon, cela aura pris nettement moins que 5 heures. En tout cas, c’était magnifique !
En voiture, vers Saint Arnaud pour une brève halte puis vers Rai Valley où nous passons la nuit dans un camping gratuit.
Jour 2 : Cable Bay et Nelson
Réveil sans pluie mais un peu gris. Je sais, je vous parle souvent météo, mais cela rythme nos journées et nos humeurs ! En tout cas, on ne regrette pas d’être en van et pas en tente sinon vous n’auriez eu que des articles sur la bière et des photos de plus en plus floues…
Bref, ciel couvert donc mais nous roulons comme prévu vers Cable Bay où une petite balade de 45 minutes nous offre un aperçu sur la baie, ainsi nommée car c’est là qu’est arrivé le premier câble tiré depuis l’Australie à la fin du siècle dernier.
Nous pique-niquons dans le van pour cause de grand vent puis Thomas conduit jusqu’à la ville de Nelson. Nous y retrouvons la pluie diluvienne… nous passons deux heures au centre d’information pour poster des articles et surfer sur WhatsApp en espérant que la pluie se calme.
Ça se calme ! Nous faisons un petit tour de la ville, notamment la cathédrale. Nous retrouvons le style victorien sur les façades des maisons, des belles fleurs et… encore de la pluie.
Heureusement, c’est la ville des bières artisanales ! Nous repérons un bar qui nous plaît et nous y installons pour l’apéro. Comme nous avions acheté de la viande, nous retournons dîner dans le van, garé sur le parking de la salle de concert où il est autorisé de dormir. La ville de Nelson accueillait quelques dizaines de véhicules par soir mais depuis le séisme, certaines routes sont détruites et un flot conséquent de voyageurs se déporte sur Nelson. La ville récupère ainsi jusqu’à 400 véhicules par soir ! Le parking est évidemment plein et les riverains se plaignent. Certains touristes ont d’ailleurs déjà reçus des détritus sur leur véhicule dans les semaines précédentes. On comprend l’exaspération des habitants face au manque de civisme de certains touristes qui laissent leur déchet derrière eux. Lorsque nous mangions, une personne a klaxonné, peut-être par mégarde, toujours est-il que des klaxons se sont mis à retentir de tous les coins du parking : la nuit promettait d’être longue… heureusement c’est le seul incident à déplorer.
Pour ne pas tourner en rond dans notre van, nous sommes retournés au bar pour profiter d’un concert en live. Le groupe a joué des airs de rock bien rythmés et le public était au rendez-vous ! Cela nous a rappelé l’Irlande où tous les âges se retrouvent autour d’un verre et d’un air de musique entraînant. Cette ambiance chaleureuse nous a mis du baume au coeur pour retraverser la ville sous la pluie battante vers 1h du matin.
Jour 3 : des crêpes et du soleil
Aujourd’hui c’est grasse matinée jusqu’à 10h30 ! De toute façon il pleut des chats et des chiens comme diraient les anglais (c’est un vocabulaire tout aussi animalier mais un peu plus classe qu’en français).
Nous commençons la journée par acheter des pantalons de pluie ! Le climat a eu raison de notre patience (nous aurions peut-être dû les acheter plus tôt car depuis ils ne nous ont toujours pas servi…).
La veille, nous avions repéré une crêperie, la Gourmandise : nous y allons d’un pas ferme et commandons avec plaisir une “Normande” au camembert pour Thomas et une “Lorraine” pour moi. Les crêpes sont au blé noir, l’oeuf miroir et les produits frais : on savoure ! En dessert, nous choisissons des crêpes au caramel et au Nutella. Tout est très bon. Le réconfort après la pluie !
L’estomac bien rempli, nous filons vers le nord-ouest dans la région de Golden Bay. Nous nous arrêtons aux sources Waikoropupu. Ces sources sont clés dans les légendes Maori et elles sont maintenant surtout réputées pour leur transparence incomparable. L’eau est tellement pure qu’il est possible de voir à 63 mètres apparemment. Le lac en lui-même n’est pas aussi profond, mais ce chiffre est le résultat de tests scientifiques. De mon oeil de néophyte, je peux en tout cas constater que l’eau est magnifique et les teintes assez captivantes. On devine les sources grâce aux légers remous à la surface du lac, c’est captivant et on s’attarde.
Nous effectuons un deuxième arrêt un peu plus loin pour une petite randonnée d’1h20 autour de la première centrale hydroélectrique de Golden Bay, construite en 1929. Elle fut abandonnée à une période puis remise en fonction. La balade est très agréable, en pleine forêt.
La journée s’achève dans une ferme près de Patons Rock où nous passons la nuit. Nous avons accès à de vraies salles de bain et à la cuisine. Cerise sur le gâteau, il est possible de voir des vers luisants dans les bois de la propriété : nous y allons donc à la nuit tombée avant d’aller nous coucher en vue d’une belle randonnée le lendemain !