Un petit « salto » à Salta
Du 2 au 4 avril
2 avril : découverte de la ville
25 heures après avoir quitté Iguazú, nous arrivons enfin à Salta ! Le voyage s’est bien déroulé pour nous mais le bus a fait une halte en pleine nuit dans une petite ville, une jeune fille qui a fait une attaque y a été prise en charge par une ambulance et nous espérons que tout va bien pour elle.
Il est donc 11h30 lorsque nous arrivons en ville, plus grande que ce à quoi nous nous attendions. Nous rejoignons notre auberge, Las Colorias, à pied en une quinzaine de minutes, ce qui nous permet déjà de découvrir quelques maisons à l’architecture espagnole. Nous devons attendre une heure avant de récupérer la chambre et de prendre une douche, fort bienvenue. Comme le ciel est gris et que nous sommes un peu fatigués, nous mangeons à l’auberge et prenons notre temps pour réfléchir à la suite du programme argentin.
Nous sortons néanmoins pour vérifier si Salta, construite en 1582, est à la hauteur de sa réputation. C’est censé être une ville agréable, avec charme et héritage architectural colonial bien conservé. Le centre-ville s’avère effectivement très mignon. Nous parcourons en large et en travers ses rues, découvrant avec plaisir de belles bâtisses et des églises au style baroque bien prononcé. C’est coloré et comme c’est dimanche et que les boutiques sont fermées, c’est plutôt calme.
Nous faisons ensuite des courses pour les deux jours sur place. Impossible d’acheter de la bière car la bouteille est consignée et que la vendeuse ne veut pas nous la laisser pour une raison obscure. Nous achetons donc notre première bouteille de vin ! Du séjour pensez-vous ? Que nenni ! C’est la première fois que nous achetons du vin pour nous ! Il s’agit d’un Torrentes, le vin blanc de la région, en particulier de Cafayate que nous n’aurons pas le temps de visiter.
Nous regagnons notre hébergement pour dîner et acter notre futur trajet. Nous décidons de nous diriger vers le nord de l’Argentine et de traverser la frontière avec la Bolivie au niveau de La Quiaca. Nous irons donc acheter notre billet de bus demain, en attendant, il est l’heure de dormir.
3 avril : ascension du cerro et musée
La journée commence par un copieux petit-déjeuner avec du pain maison, non sucré ! Il est même annoncé comme salé pour que les locaux ne soient pas surpris. Au contraire, nous sommes ravis d’avoir enfin du pain normal pour nos palais européens.
Objectif du matin : grimper les 1000 marches qui nous séparent du sommet du Cerro San Bernado qui culmine à 1400 mètres. Salta est elle-même à plus de 1000 mètres donc cela ne représente pas un gros dénivelé. La preuve, nous sommes en haut en 20 minutes. De ce point de vus, nous constatons l’étendue de la ville, mais pas de quoi s’attarder.
Nous descendons vers la gare routière pour acheter nos tickets de bus pour Tilcara, où nous passerons les 3 ou 4 prochaines nuits. Cela sera notre base pour visiter la quebrada de Humahuaca, qui promet d’être sublime.
De retour à l’auberge, nous déjeunons tranquillement puis nous détendons : le musée que nous souhaitons visiter n’ouvre qu’à 16h. Nous décollons donc à l’heure du goûter et constatons qu’il y a des embouteillages : les rues débordent de voitures, taxi et bus locaux. Les trottoirs ne sont pas en reste : mère avec enfants, hommes en costard et étudiants en uniforme animent la ville dans un joyeux brouhaha. Arrivés devant la porte du musée Pajcha, nous constatons qu’il faut sonner ! Il s’agit d’une maison présentant une collection privée d’objets divers sur les peuples andins. Nous sommes accueillis par le gérant qui se fait un plaisir de mêler espagnol, anglais et français en nous parlant. C’est un drôle de personnage, animé, bavard et surtout fier de son musée. Celui-ci est petit mais les oeuvres présentées sont intéressantes : amulettes en albâtre, masques en bois, objets en plume et instruments de musique, datant soit de l’époque précolombienne soit de notre époque.
A l’étage, on plonge dans la culture mapuche à travers des photos, des textes et des vêtements et bijoux. Un autre pan de mur est dédiée au Pérou et un troisième à la Bolivie.
La dernière partie, fierté du musée représentant 30 ans de recherche, est consacrée à l’analyse de la juxtaposition des arts andins et catholiques à l’arrivée des Jésuites sur le territoire. On observe ainsi une adaptation et une intégration des éléments fondamentaux de la culture andine aux codes artistiques occidentaux. La collection rassemble des Christ au visage indien, une Vierge Marie déesse du maïs, un Saint Jacques très local, des croix remplacées par des cactus…. Des photos des églises alentours viennent renforcer l’exposition : on y voit des peintures d’archanges avec des ailes de perroquets et des arquebuses ou encore des frontons représentant serpents (symbole de fertilité pour les indiens), soleil et lune.
Après une bonne heure de visite, nous revoilà dans les rues, toujours très encombrées. Il fait déjà presque nuit, cela nous surprend encore mais nous devrons nous y habituer, nous remontons encore plus au nord. Cela dit, les lumières chaleureuses de la ville mettent bien en valeur certains bâtiments. Je ne sais pas si la ville est un joyau mais elle a indéniablement du charme et les bâtiments historiques sont bien entretenus. Notre autre constat concerne la population : alors qu’elle est majoritairement de type européen dans le reste du pays, ici, nous retrouvons beaucoup de visages aux traits indiens, nous sommes bien dans les Andes. On remarque aussi quelques signes de pauvreté : Salta a deux visages, l’un touristique et l’autre bidonville. Nous n’en n’avons pas vu mais d’après le guide, les boliviens s’installent régulièrement à la limite de la ville en espérant avoir une meilleure vie mais c’est souvent peine perdue et ils se retrouvent dans des conditions pires qu’avant.
Pour ce soir, nous hésitons à tester les peñas, sorte de cafés-concert typiques de Salta mais en passant devant aucun ne nous tente : l’entrée est payante et en plus il faut forcément manger sur place. Ne désirant pas manger encore des empañadas ou des milanaises trop grasses, nous rentrons manger des légumes !
La soirée se passe à discuter avec une autre française qui voyage à travers l’Amérique Latine pendant 6 mois.
4 avril : bus
Notre bus part à 10h30 pour seulement 4 heures de trajet jusqu’à Tilcara, une broutille après nos derniers voyages !
La suite, au prochain numéro de votre blog préféré.