Rotorua : immersion volcanique et culturelle
1er et 2 février
J’attaque la rédaction de cet article alors que nous sommes déjà à Valparaiso. Thomas quant à lui est plongé dans la suite du programme.
Retour donc sur nos deux jours à Rotorua, l’une des régions les plus connues de Nouvelle-Zélande, tant pour les couleurs incroyables des volcans alentours que comme centre de la culture Maori.
Jour 1 : découverte d’une vallée volcanique et premier haka
La nuit s’est déroulée tranquillement malgré l’affluence du camping et les commentaires sur CamperMate qui présentaient le lieu comme un camping de festival : encombré, animé et un brin hippie sur les bords.
Quelques kilomètres et nous voilà aux Huka Falls, un torrent au débit impressionnant de 200 000 litres par seconde ! Un gain de temps incroyable pour remplir votre baignoire ! L’eau tumultueuse est presque blanche par endroit du fait du calcaire et des écumes. C’est très impressionnant mais beaucoup trop encombré de touristes à notre goût… nous ne nous attardons pas.
Après une heure de route, nous atteignons la région de Rotorua et le deuxième arrêt de la journée : Waimangu Volcanic Valley. Un parcours de 4 km permet d’observer diverses formations volcaniques : des cratères bien sûr mais aussi un lac brûlant (Frying Pan lake), et des terrasses naturelles dessinées par les dépôts de silice. L’endroit qui nous fascine le plus est en fin de parcours, il s’agit de Warbrick Terrace : le silice teinté par les différents minerais présents dans l’eau présente une magnifique terrasse ! Nous y restons un bon quart d’heure avant de finir le parcours et de prendre un des minibus du parc, inclus dans le prix, qui nous ramène au point de départ.
Nous faisons ensuite halte à Te Puia, LE parc touristique de Rotorua : tout y est conçu pour séduire les touristes qui débarquent en masse. Nous hésitons entre deux billets : le moins cher qui permet d’accéder au parc ou la formule d’au-dessus qui intègre une prestation artistique. Il s’avère qu’un spectacle de danse commence dans 15 minutes : nous choisissons cette option ! Pour votre culture, je vous mets le nom complet du parc en maori : Te Whakarewarewatangaoteopetauaawahiao. Qui veut faire un Scrabble ?
Nous avalons rapidement notre pique-nique et prenons place près des barrières pour le début du show. La présentatrice nous en explique le déroulé qui reprend les grandes étapes d’une cérémonie d’accueil maori. Les acteurs arrivent ensuite pour une première danse puis nous entrons dans la maison commune. Danses et chants se succèdent ensuite pendant plus de 30 minutes à un rythme endiablé et s’achèvent par le Haka, danse sensée intimider l’ennemi pour éviter un conflit et connue mondialement grâce aux All Blacks, les fameux joueurs de rugby néo-zélandais. En fait Haka signifie “dance”, la version guerrière se nomme “Ka mate haka”.
Nous enchaînons sur une visite guidée gratuite d’une heure, animée par une maori. Elle nous parle rapidement de ce peuple, arrivé vers 800 après JC en Nouvelle-Zélande après avoir traversé le Pacifique depuis la Polynésie en catamaran pour établir une colonie. A ce jour, les Maoris représentent 15 % de la population néo-zélandaise, mais plus de la moitié habite autour de Rotorua. Le site même de Te Puia accueille deux écoles “post bac” : l’une de sculpture sur bois réservée aux hommes avec un programme sur 3 ans et l’autre ouverte aux hommes et aux femmes spécialisée dans le tissage.
La guide nous conduit ensuite à un petit bâtiment où est hébergé une femelle kiwi ! Le parc possède également un mâle mais momentanément logé loin des yeux du public. Ce curieux oiseau emblématique du pays est nocturne aussi, afin que les visiteurs puissent le voir, le cycle solaire est artificiellement modifié : toutes les lumières sont allumées la nuit dans l’enclos et éteinte le jour. Chouette, ça fonctionne, Madame kiwi évolue devant nous ! Pas le droit de prendre des photos malheureusement.
Nous arrivons enfin devant les deux geysers du parc, dont les gerbes d’eau jaillissent jusqu’à 30 mètres. C’est pas mal du tout. La visite guidée s’achève : nous disposons d’une heure pour continuer de découvrir le parc avant sa fermeture.
Thomas et moi partons donc explorer chaque recoin, offrant différents points de vue sur les geysers ainsi que sur des bains de boue brûlante, des trous d’eau bouillante également ou encore un coin cuisine ! Les Maoris se servaient de la vapeur dégagée par certaines cheminées pour cuire leurs aliments. Cela a probablement un arrière goût de souffre mais nous n’avons pas eu l’occasion de tester. Si cela vous tente, c’est néanmoins possible en assistant à un repas dans le parc après la fermeture (140 dollars par personne quand même pour cette formule complète).
Après une douche chaude dans un centre de VTT à la sortie de la ville, il est temps pour nous de rejoindre le camping repéré par Thomas, au lac Okaro, non loin de là. L’espace est agréable situé près d’un lac et c’est calme. Parfait !
Jour 2 : geyser et champagne
Direction Wai-o-tapu ce matin pour clore notre séjour au pays du soufre. Le site est nommé Wai-o-tapu thermal Wonderland et est effectivement magnifique ! Probablement celui que nous retiendrons plus particulièrement.
Avant de rejoindre le parc, nous faisons un bref arrêt pour admirer et écouter les piscines de boue qui forment sans cesse des bulles que je tente de capturer à travers l’objectif. L’odeur de soufre est bien présente mais ça, impossible de vous le faire partager sauf si vous avez oublié un oeuf dur au fond de votre réfrigérateur !
Nous nous dirons vers l’entrée du parc pour acheter nos billets : il y a foule ! La place achetée, il faut reprendre le van pour atteindre un geyser hors du parc, le Lady Knox. Nous sommes très nombreux à être là pour son explosion, déclenchée à 10h30 par un des employés du parc. Le show est très américain : on commence par dire bonjour dans toutes les langues des pays présents, puis l’animateur prend la pause pour les photos avant de finalement glisser un produit dans le geyser. Initialement, c’était du savon qui servait à déclencher l’opération mais apparemment un produit plus neutre est maintenant utilisé. Toujours est-il que cela fonctionne : ça mousse, ça fume et l’eau jaillit à 12 mètres ! La naissance du geyser est impressionnante.
Après à peine une minute d’explosion, la plupart des visiteurs courent à leur véhicule : nous nous attardons pour prendre des photos et profiter du calme des lieux puis regagnons le parc.
Et c’est parti pour deux heures au pays des couleurs étranges ! Cela commence par le jaune fluor de Devil’s Bath et cela continue avec la Champagne Pool, une grande étendue d’eau pétillante et particulièrement fumante. Le reste du parcours comprend d’autres belles formations avant de surplomber Champagne Pool qui est vraiment le clou du spectacle.
La matinée s’achève. Nous roulons jusqu’à Taupo pour manger et enfin réserver la navette pour le Tongariro Crossing le lendemain.
Nous y passons l’après-midi avant de rouler une petite heure vers un camping gratuit hyper tranquille, situé à 20 minutes du point d’arrivée de la rando du lendemain. Nous nous couchons les yeux encore émerveillés et le nez encore un peu traumatisé par les odeurs.