Le Tongariro Crossing, moment fort de notre séjour
3 février
Nous nous levons aux aurores, ou presque, c’est-à-dire autour de 7h, pour faire la route qui nous sépare du point d’arrivée de la randonnée du Tongariro Crossing, probablement la randonnée la plus célèbre de Nouvelle-Zélande. Comme d’autres de nos randonnées, celle-ci dit un morceau d’un des Great Walks, faisable en une journée. Le temps annoncé pour parcourir les 19,5 km est compris entre 6 et 8h, sachant que la difficulté de l’escapade dépend largement de la météo. Par exemple, Violaine, la française que nous avions rencontré sur l’Overland Track n’a pas pu aller au bout du fait d’une météo particulièrement exécrable.
Nous nous garons donc au point d’arrivée de la randonnée et attendons la navette prévue à 9h30 qui doit nous amener au point de départ. Normalement, il y a des navettes à 6h30, 7h30 et 8h30, mais le vent n’étant pas supposer tomber avant 10h, la compagnie a annulé ces navettes pour assurer la sécurité des randonneurs. Il est possible de faire le contraire : laisser sa voiture au point de départ et réserver une navette à l’arrivée pour la fin de journée mais c’est plus contraignant. Là au moins nous avons toute la journée devant nous sans le stress de devoir arriver avant une heure précise.
Le temps s’annonce clément, cela nous rassure. Nous sommes bien une cinquantaine à monter dans la navette dont le conducteur est un vieux loup de mer à la longue barbe blanche. Il ne lui manquait que la pipe. La navette part, récupère quelques passagers un peu plus loin qui s’étaient trompés de parking. Le chauffeur redémarre mais c’est un faux départ ! Il reçoit un coup de fil d’un randonneur un peu en retard… nous patientons donc 10 minutes et finalement apercevons le randonneur qui court vers la navette. Autant vous dire qu’il a été applaudi à son arrivée.
30 minutes de route plus tard, nous arrivons donc au point de départ de la randonnée. Nous débutons la randonnée sous un ciel gris. La première partie est assez plate et circule entre les montagnes. L’herbe jaune et les boardwalks nous rappellent l’Overland Track, c’est sauvage et mystérieux. Nous longeons notamment le volcan Ngauruhoe. Cela ne vous dit rien ? Pourtant je suis sûre que la plupart d’entre vous l’on déjà vu ! C’est la montagne du destin dans le Seigneur des anneaux, là où Frodon jette l’anneau. Vous vous rappelez ? En vrai, c’est également très impressionnant : le sommet culmine à 2291 mètres et accroche les nuages, la roche est d’un noir profond… Il est possible d’en faire l’ascension mais cela ajoute 3 à 4 heures de randonnée sur un chemin des plus hostiles car très glissant. Comme nous avons eu assez de grimpette sur basalte lors de l’ascension de Fanthams Peak, nous dédaignons cette excursion complémentaire et restons sur le chemin principal.
Nous atteignons en 1h, comme annoncé, le pied de la première côte. Pour l’instant, la seule difficulté est de trouver son rythme de marche au milieu des (trop) nombreux randonneurs, ce qui enlève un peu de charme à la balade.
Cette première montée, bien que relativement aisée, creuse les distances entre les groupes, cela devient plus facile de prendre des photos. Nous atteignons en 25 minutes une zone extrêmement plate, le South Crater, entourée par les montagnes ocres, on se croirait sur une autre planète ! Pas un arbre à l’horizon, le descriptif de la randonnée annonçait bien une partie où il est impossible de faire pipi discrètement : effectivement. Cela dit, des toilettes sont régulièrement aménagées tout le long du tracé donc ce n’est pas un problème.
Ce cratère abrite un lac à la couleur jaune caractéristique du soufre. Nous faisons quelques photos puis entamons la seconde montée, bien plus corsée ! C’est celle-ci qui est difficile voire dangereuse par grand vent. Parfois, le vent souffle si fort que, selon la rumeur, certains randonneurs en ont des stalactites dans la barbe même sans pluie. Nous n’aurons pas l’occasion de le vérifier mais on ne s’en plaint pas. Nous grimpons sans difficulté particulière mais sommes bien contents de nous accrocher à la chaîne installée sur les parties les plus raides.
Nous voilà en haut du cratère, quelle vue ! Deux options s’offrent à nous : continuer notre route ou tenter l’ascension du volcan Tongariro, haut de 1978 mètres. Nous hésitons car son sommet est dans les nuages. Vue son expérience à Taranaki, Thomas est plutôt pessimiste. Mais le début de ce chemin semble valoir le coup au moins pour deux raisons : découvrir la prochaine vallée et pique-niquer à l’écart du flot de marcheurs. Et effectivement le spectacle est grandiose ! D’un côté le South Crater et de l’autre un immense lac d’un bleu profond, qui disparaît au gré des fantaisies des nuages. Nous trouvons un coin à l’abri du vent pour savourer la vue et notre repas, en prenant notre temps.
Et heureusement ! 40 minutes plus tard (oui, nous avons pris une longue pause), le sommet du Tongariro est parfaitement dégagé et nos estomacs sont rassasiés. Allez hop, c’est parti ! Au sommet, nous sommes subjugués par la beauté sauvage et puissante des lieux ! Les couleurs ocre, rouge, noire, jaune du volcan sont incroyables et tranchent avec le bleu roi du ciel. Le Mont Ruapehu, couvert de neige se dessine au loin. C’est incroyable et nos sourires béats trahissent notre ravissement. Devant nous s’étalent les différents volcans du parc, que dire ? WAOUUU !
Il faut néanmoins nous arracher à ce spectacle car nous avons une randonnée à finir et l’heure tourne.
Nous retournons à la bifurcation pour ensuite gravir quelques mètres et rester de nouveau scotchés par le décor qui s’ouvre devant nos yeux ébahis : une grande descente, 3 petits lacs de couleurs différentes, le grand lac bleu un peu plus loin et le Red Crater, bien nommé avec ses parois rouges. Malgré la richesse de la langue française, je n’utiliserai qu’un mot : WAOUUU ! Oui, c’est le deuxième de l’article mais c’est parce que je suis restée sans voix devant les paysages.
Nous attaquons la descente, particulièrement pentue et glissante : on surfe sur le mélange de terre et de caillasse, mais au moins c’est rapide ! Nous longeons le Red Crater, vraiment beau avec son dégradé de rouge, et parvenons aux lacs. Je laisse les photos parler à ma place.
Il nous reste encore 10 km à parcourir.
Les premiers longent le grand lac, puis nous passons rapidement de l’autre côté du cratère pour une descente en pente douce au milieu de la végétation. C’est beau mais presque un peu fade après les couleurs des volcans. La fin du parcourir est dans les bois, ce qui permet d’être un peu à l’ombre.
7h après, dont 6h de randonnée (et 4h45 sur le circuit original prévu en 6h), nous sommes de retour au van où nous savourons un des fameux muffins tombés dans le caddie. Ça fait du bien !
Thomas s’installe au volant de notre carrosse pour deux bonnes heures de route jusqu’à Arapuni, où nous passons la nuit. Demain nous irons sur la presqu’île de Coromandel.
One thought on “Le Tongariro Crossing, moment fort de notre séjour”
waouhhh, je suis bien d’accord 🙂
Vous me faitez voyager avec vos photos, continuez comme ça ! Des bisous