Cinq jours dans le Centre Rouge
Nos 5 jours en Centre Rouge s’achèvent, nous voilà dans l’avion Alice Springs – Melbourne. Finalement, l’avion semble être le meilleur endroit pour rédiger nos articles.
Cinq jours au chaud : la température s’est élevée à 42 degrés certains jours, mais grâce à la clim dans la voiture, c’était tout à fait supportable. Cinq jours au cœur de paysages incroyables où le rouge domine largement : terre rouge, montagnes rouges… qui tranchaient avec le vert vif des arbres et le bleu infini du ciel. Nous avons (j’ai) eu le plaisir de voir de nombreux oiseaux, dont de très beaux perroquets, ainsi que quelques fleurs championnes de la survie en condition aride. Un dingo également le dernier soir, mais pas de kangourous. Dommage ! Bon, pas de serpent non plus, mais ça, ce n’est pas plus mal. Au final, Thomas a conduit sur 1800 km pendant ces 5 jours, sur des routes tout aussi droites et longues qu’aux USA.
Jour 1 : arrivée à Alice Springs et route vers les West McDonnell Range
Nous atterrissons à 11h heure locale (1h30 de décalage avec Melbourne) à Alice Springs et récupérons la voiture de location avant de filer faire des courses en ville. A première vue, Alice Springs n’est pas une ville très attirante et le centre-ville semble être une zone commerciale où chacun s’équipe avant d’affronter le désert. En effet, Alice Springs est la seule ville dans un rayon de 1500 km.
Avec 20 L d’eau, de quoi faire des sandwiches et quelques repas du soir, nous voilà partis pour deux jours dans les West McDonnell Range, une chaîne de montage à l’ouest de la ville.
Premier arrêt : Simpsons Gap. Normalement, il est possible de s’y baigner, mais le peu d’eau verte stagnante qui restait ne nous a pas tenté, aussi nous sommes rapidement repartis.
Deuxième arrêt : Ellary Creek Big Hole. Un joli point d’eau entouré de montagnes rouges, où certaines personnes se baignent. Après une brève pause, nous attaquons une balade de 3 km dans le bush, dont l’intérêt majeur est de s’y promener justement, la balade n’offrant pas de point de vue particulier. Les 38°C à l’ombre n’aident pas à profiter du paysage.
Dernier arrêt de la journée : le camping au pied des gorges Glen Helen. Le camping s’avère agréable, avec une piscine – fraîche – et un coin cuisine équipé d’un barbecue à gaz. Nous avons même eu la chance de profiter d’une chorale avant d’aller dormir, vers 20h30. Le ciel étoilé est magnifique.
Jour 2 : randonnée à Ormiston Gorge et route vers Kings Canyon
Nous nous réveillons naturellement vers 6h30 grâce au décalage horaire et aux rayons du soleil qui tapent doucement à la porte de la tente. Nous rangeons la tente et décidons de prendre le petit-déjeuner au pied des gorges de Glen Helen, déjà bien rouges. La balade nous prend à peine 15 minutes, mais c’est beau.
Premier arrêt de la journée : Ormiston Gorge. Nous débutons cette randonnée de 7 km vers 8h30. De très belles vues sur les gorges que nous dominons en début de rando : là encore, les roches sont rouges et la végétation assez luxuriante bien verte autour du point d’eau.
Nous terminons par un beau point de vue la plaine, que l’on a failli ignoré : écrasés par la chaleur, nous comptons les pas jusqu’à la voiture et une dernière montée nous semblaient, à première vue, une de trop. La fin de la rando est, en effet, un peu pénible du fait des 36°C et nos 3 L d’eau chacun sont bien utiles pour en venir à bout. La randonnée terminée (après 3h de marche), nous décidons de pique-niquer près du point d’eau pour nous rafraîchir en y trempant les pieds tout en écoutant les oiseaux et en regardant les courageux se baigner.
Nous profitons de cet article pour vous présenter le troisième membre de notre équipe, qui s’est glissé dans la valise à Paris, et qui nous accompagnera tout au long du voyage : voici Dalf.
Nous avons ensuite roulé quasiment tout l’après-midi pour atteindre le camping de Kings Canyon aux dernières lueurs du jour. Une longue distance (600 km), mais qui nous permet d’être au pied de la randonnée qui nous attend le lendemain. Le camping du resort n’est pas particulièrement agréable : les espaces dédiés aux tentes sont coincés entre les toilettes, la station essence, le point de traitement des eaux et les zones de passages.
Jour 3 : randonnée à Kings Canyon et route vers Uluru
Nous nous levons à 6h pour plier la tente et faire route vers le point de départ de la randonnée, de 7 km, que nous souhaitons terminer avant qu’il ne fasse trop chaud. La leçon d’hier nous a servi : nous démarrons donc cette marche vers 7h30.
Kings Canyon est absolument superbe et nous entreprenons la rando en profitant de toutes les nuances de rouge sur les roches, ciselées par les eaux voilà de nombreuses années pour former des dômes naturels où les strates sont bien visibles. Nous serions bien en peine de vous donner un cours de géologie, mais nous sommes sûrs que certains d’entre vous – Amandine, Agnès, Elo et Mélanie (si si, toi aussi Mélanie !), pour ne pas les citer – seraient ravis d’y passer quelques heures ! Au pied de ces nombreux petits dômes, le gouffre s’ouvre devant nous, avec des falaises qui semblent parfaitement lisses. Un vrai régal !
Au milieu de la randonnée, une pause au « jardin d’Eden », une oasis naturelle au creux du canyon est la bienvenue. Nos cinq sens sont en éveil, l’endroit vide de touristes nous appartient l’espace de 10 minutes et nous nous y relaxons avant de reprendre la marche. Nous terminons cette belle balade, plutôt facile lorsqu’il fait « frais », seulement 32°C, en 2h50 (en comptant les nombreux arrêts photos) sur les 3 voire 4h affichées. L’endroit est un vrai coup de cœur !
Après un arrêt pique-nique, Thomas conduit jusqu’au resort d’Uluru pendant que je dors. Pour le maintenir éveillé, je chante, visiblement faux puisqu’il a plu en dépit des 38°C.
Nous nous installons pour deux nuits dans un camping très agréable, où la pelouse est verte et les espaces communs bien équipés. Nous profitons d’ailleurs du réfrigérateur pour mettre de l’eau au frais et de la petite piscine. Quelques courses, des lessives, une chasse aux oiseaux pour les prendre en photo et nous voilà au lit vers 20h.
Jour 4 : randonnée dans les Olgas, lever et coucher du soleil sur Uluru
Réveil à 5h cette fois ! Nous devenons de plus en plus matinaux !
Premier arrêt : Uluru, au niveau du parking dédié aux voitures pour le coucher du soleil… afin d’admirer son lever sur ce magnifique monolithe d’une circonférence de 10 km planté en plein milieu du désert. Nous restons ainsi une bonne heure à contempler les nuances jaunes, oranges, violettes qui s’inscrivent dans les quelques nuages, jusqu’à ce que le soleil pointe le bout du nez au-dessus d’Uluru.
Nous reprenons la voiture pour parcourir les 45 km qui séparent Uluru d’un petit groupe de montagne nommé monts Olga ou Katja Tjuta en aborigène. Notre deuxième coup de cœur pour le Centre Rouge. Nous voilà partis pour une autre randonnée de 7 km qui commence par une ascension courte mais raide et nous amène au cœur des montagnes : un grand calme, des chants d’oiseaux, de la fraîcheur… parfait ! Ces montagnes sont toutes lisses et leurs parois presque verticales nous entourent mais le chemin continue vers une vallée que nous dominons d’abord avant d’y descendre pour le reste du parcours, très plat. Nous profitons avec plaisir d’une température clémente (moins de 30 °C) et de magnifiques couleurs sur ces montagnes dont le découpage est si particulier.
Troisième arrêt : le centre culturel d’Uluru. Nous passons une petite heure dans le musée qui explique quelques éléments clés et mythes fondateurs de la culture aborigène. Le musée ne nécessite probablement que 40 minutes, mais la relative fraicheur du lieu et la vidéo ont eu raison de notre lutte contre le sommeil… Après cette petite sieste réparatrice, nous avons déambulé entre les deux échoppes vendant des tableaux aborigènes, dont certains très beaux, mais parfois un peu chers (jusqu’à 7000 $). Nous en gardons deux ou trois en tête et décidons de réfléchir jusqu’au lendemain à l’achat potentiel d’une petite toile.
Quatrième arrêt : le camping. Courses, baignades et temps libre.
Cinquième arrêt : retour à Uluru, pour le coucher du soleil, au même parking que ce matin. Beaucoup de monde sur le site, ce qui ne permet pas d’en profiter pleinement. Nous partons un peu tôt des lieux mais admirons en route des nuances violettes du ciel.
Retour au camping, repas et hop, au lit !
Jour 5 : Lever de soleil et randonnée à Uluru, route vers Alice Springs
Toujours plus tôt, levés à 4h45 ! Cette fois, il fait encore complètement nuit.
Premier arrêt : Uluru, pour notre deuxième lever de soleil, cette fois nous nous rendons au parking dédié, qui se situe de l’autre côté du monolithe. Là encore beaucoup de monde. Nous trouvons une petite place pour prendre quelques photos d’Uluru rougissant aux premières lueurs de la journée. Nous y restons un peu moins de deux heures, ce qui nous permet d’en profiter en étant presque seuls sur la fin. Un peu de calme pour savourer les lieux.
Deuxième arrêt : le point de départ de la rando au pied d’Uluru. Cette rando de 10,6 km permet de faire le tour du monolithe et est prévue sur 3h. Comme d’habitude, nous partons avec chapeaux, lunettes, crème solaire et 3 L d’eau, bien fraîche cette fois grâce à la nuit au réfrigérateur ! Le début du tracé est assez magique avec une belle roche rouge parfois découpée par les pluies. Ces motifs naturels sont d’ailleurs souvent à l’origine des mythes aborigènes. Nous approchons également certains lieux sacrés et lieux de vie où l’on aperçoit quelques peintures explicatives, véritables cours sur tableaux noirs – enfin rouge – pour les écoliers aborigènes. Quelques belles grottes peu profondes également et un petit point d’eau entouré de parois vertigineuses nous ont permis de respirer au frais et au calme. Une très belle randonnée !
Thomas face à Uluru
Troisième arrêt : le centre culturel pour finalement acheter une petite toile. Pour l’admirer, il faudra venir visiter notre futur logement parisien car elle est bien emballée !
Quatrième arrêt : le camping pour tout démonter et ranger, puis le petit centre commercial pour manger.
Nous voilà reparti sur les routes direction Alice Springs, où nous passons la nuit au camping Mc Donnell Range, très propre et très bien équipé avant de prendre l’avion le lendemain matin, direction la Tasmanie !
3 thoughts on “Cinq jours dans le Centre Rouge”
Vos photos sont magnifiques les enfants, cela donne très envie d’y aller ! Et nuance certains apriori sur la modernité des villes australiennes… Très beau, le couple baroudeur mal rasé et aventurière style Judy Garland.
Ça fait un peu rêver ces roches rouges… j’irai bien y faire un tour avec mon marteau…
Ça te plairait c’est sur !