Arequipa, ville coloniale
Du 20 au 23 avril
Arrivée à Arequipa
Nous arrivons sans encombre au terminal de bus d’Arequipa, une des grandes villes péruviennes ayant conservé son architecture coloniale. Pour ne pas se perdre et comme il fait déjà nuit, nous préférons prendre un taxi. Nous demandons le prix de la course alors que le moteur tourne tout juste : 15 soles, soit 5 euros. 15 minutes plus tard, nous sommes déposés devant l’auberge « Yes Arequipa Hostel » où nous prenons possession de notre chambre. Nous apprenons au passage que la course n’aurait dû coûter que 10 soles soit un peu plus de 3 euros. Le chauffeur, en plus d’être peu souriant, a profité des touristes. Nous dînons en finissant la nourriture qui nous reste du midi puis nous allons dormir.
Jour 1 : visite de la ville
Ce matin nous avons le choix entre pancake avec banane ou oeufs brouillés et pain pour le petit déjeuner. L’avantage d’être deux c’est que nous n’avons pas à nous décider et nous prenons les deux pour partager.
Nous allons nous promener dans la ville, assez agréable avec ses petites maisons coloniales et son centre historique classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2000. Cela nous fait un peu bizarre d’être si bas : la ville n’est qu’à 2335 mètres au-dessus du niveau de la mer !
Nous passons devant quelques églises aux façades mêlant art indien et art colonial. Malgré le guide qui nous dit que nous pouvons y observer puma ou sirènes, il est difficile d’aiguiser notre regard devant le foisonnement de détails.
Nous nous dirigeons ensuite vers le cœur de la ville : la place d’armes, magnifique. Les palmiers et fleurs forment une belle masse verte et fraîche en son centre, bordé d’arcades délicates, et la cathédrale blanche domine superbement les lieux. Elle est large (108 mètres) mais élégante avec ses deux clochers qui s’élancent vers le ciel. Nous y entrons et constatons que l’intérieur, bien qu’un peu plus kitsch avec sa décoration à la chantilly, rivalise d’élégance et de légèreté avec l’extérieur. Nous y retrouvons de nombreuses statues vêtues de leurs plus beaux atours et admirons longuement la chaire et le travail effectué sur l’ange déchu qui orne sa base.
Nous continuons vers la Compañia, une église jésuite du XVIIe siècle, dont la façade mérite là encore quelques longues minutes d’observation. Nous ne nous attardons pas car le bâtiment est fermé et nous souhaitons le visiter au cours de notre séjour.
Nous allons donc directement à l’ancien cloître jouxtant l’église. Il est reconverti en galeries marchandes de luxe : peu de personnes y circulent et nous pouvons déambuler tranquillement d’une cours à l’autre.
Nous continuons notre balade au marché San Camillo qui grouille de monde au milieu de stands colorés. Nous montons d’ailleurs les escaliers pour surplomber le magnifique rayon de fruits, qui donne envie de tout acheter avec ses produits s’étalant jusqu’à 4 mètres de haut. Nous passons près des comptoirs de jus de fruits, de viande fraîche (pour une fois appétissante), de poissons, de légumes, de fruits… Puis aux rayons chapeaux, herbes et foetus de lama séchés et autres produits en tout genre, sans oublier les stands de patates (il en existe plus de 4000 variétés au Pérou !).
Thomas, guidé par les souvenirs de son voyage précédent, m’emmène à la Canasta, au fond d’une très jolie petite cours. Il y avait mangé par deux fois de délicieux sandwiches avec Cynthia. La boutique présente de nombreux pains et quelques gâteaux : l’eau nous monte déjà à la bouche. Nous décidons d’y acheter seulement un petit pain pour le goûter et de trouver un autre endroit pour déjeuner. Nous repasserons plus tard pour les desserts.
Nous voilà donc dans une rue piétonne derrière la cathédrale, atablés à la Tenampa, un restaurant mexicain. Le mérite principal de nos plats et d’amener un peu de variétés dans notre alimentation, mais cela n’a rien d’extraordinaire. Tant pis ! Nous nous rendons à la Canasta pour choisir notre dessert pour ce soir : une tartelette citron pour moi et des alfajores (sorte de macaron à la génoise) au Dulce de Leche pour Thomas.
Nous décidons de poursuivre par la visite du musée Santuarios Andinos pour voir la momie d’une princesse Inca retrouvée intacte en haut d’une montagne après 5 siècles de sommeil. Malheureusement pour nous, celle-ci est en cure de beauté aussi nous ne pouvons pas la voir. Le musée, construit autour de cette momie et des objets qui l’entouraient, perd donc la majeure partie de son intérêt : nous n’irons pas.
A la place, nous nous rendons au monastère Santa Catalina, couvent dominicain fondé en 1579. Le site est immense et nous passons deux heures à déambuler d’une ruelle à l’autre en prenant le temps d’entrer dans chaque cellule. Nous hésitions à accepter une visite guidée mais il y a de nombreux panneaux explicatifs et nous constatons rapidement que les visites guidées sont expresses : nous voyons la même guide avec plusieurs groupes pendant notre balade !
Le site se compose d’un parloir, d’une cours pour les novices, à l’écart de la vie du couvent, puis d’une succession de cellules.
N’allez pas vous imaginer quelque chose de spartiate : chaque religieuse possédait sa chambre, meublée selon ses revenus, son cabinet d’aisance et une cuisine. On dénombra jusqu’à 170 religieuses et 300 esclaves africaines sur les lieux, au cours des 5 siècles d’activité du couvent. Aujourd’hui, il ne reste qu’une quinzaine de religieuses, dont la plus âgée à 100 ans. Le couvent vécut donc relativement dans le luxe. Une des mères supérieures tenta de réinstaurer des règles plus strictes mais l’on tenta de l’assassiner à plusieurs reprises ! Certaines religieuses étaient néanmoins très ferventes et vécurent dans un grand dénuement. L’une d’entre elles, Ana de Los Angeles Monteagudo, fut reconnue bienheureuse par le Pape Jean-Paul II.
Nous circulons donc dans cette ville au coeur de la ville, très bien entretenue et fleurie.
Nous arrivons au lavoir puis à une grande fontaine, au pied d’un mirador d’où nous bénéficions d’une belle vue sur la ville et ses volcans. La visite s’achève par les cuisines communes, puis les bains communs où les religieuses se lavaient 7 fois par an.
Suite à cette longue balade instructive, nous faisons un peu de sport en nous rendant à pied au mirador du quartier de Yanahuara. On y observe les 3 volcans qui encerclent la ville mais sinon, l’endroit n’offre que peu d’intérêt. Seule la façade de l’église en lave blanche et au fronton sculpté mérite qu’on s’y attarde.
Nous allons ensuite… faire du shopping ! Nous entrons dans un grand centre commercial, agencé par marque à la recherche d’une chemise blanche de remplacement pour Thomas. Après quelques essais et hésitations, nous repartons finalement les mains vides vers l’auberge.
Comme nous prévoyons de prendre le bus le lendemain soir pour Cotahuasi, nous décidons de sortir en ville pour boire un verre et manger. Quelques restaurants sont dans le Routard et bien notés également sur TripAdvisor, mais lorsque nous regardons les prix, cela nous semble un peu cher (plats à 50 soles alors qu’on peut trouver des menus complets à 6). Nous commençons par tester des bières artisanales à Las Gringas puis nous allons manger un burger au Chelawasi, tenu par un couple americano-péruvien. Probablement pas le meilleur burger au monde, mais bien préparé et accompagné de frites de patates douces. Nous retournons boire une bière au quinoa afin de profiter de l’ambiance nocturne puis allons dormir.
Jour 2 : visite prolongée
Le petit-déjeuner pris, et complété par nos achats de la veille, Thomas commence sa journée par aller au terminal de bus, en collectivo (bus local) cette fois, pour acheter nos billets de bus vers Cotahuasi. Pendant ce temps, je trie nos nombreuses photos. Je reçois un message de Thomas : tous les bus du soir sont pleins ! Nous ne pourrons donc partir que le lendemain soir. C’est l’occasion de faire une lessive à la main en attendant son retour.
En ce dimanche de premier tour des élections, nous restons collés au PC jusqu’à 13h (20h en France) dans l’attente des estimations puis décidons d’aller manger au marché pour découvrir un des plats typiques : le chicharron. Il s’agit d’un morceau de poitrine de porc cuit au four avec des pommes de terre et du maïs. C’est plutôt bon ! Nous en profitons pour faire quelques courses pour notre repas du soir.
Nous passons l’après-midi à l’auberge à rattraper notre retard sur le blog et faire de plus amples recherches sur le canyon de Cotahuasi. Nous en sortons vers 17h afin d’aller à la Terraza, le restaurant qui domine la place d’armes et la cathédrale. Nous y prenons juste un verre pour admirer le soleil couchant et les éclairages nocturnes. Cela vaut le coup !
De retour à l’auberge, nous continuons à travailler sur le blog avant de préparer les produits du marché pour le dîner.
Jour 3 : dernière visite et bus
En cette dernière matinée, nous allons visiter l’église de La Compañía pour y admirer son immense retable en bois, du XVIIIe siècle et, surtout sa chapelle, dédiée à San Ignacio. Elle est entièrement peinte de couleurs vives. Les fresques représentent les fleurs et les oiseaux que les missionnaires voyaient dans la forêt. C’est assez impressionnant ! Nous voyons aussi un immense ostensoir en or, argent et multiples pierres précieuses. En laissant nos oreilles traîner, nous entendant les explications d’une guide privée : il s’agirait d’une petite partie du trésor des Jésuites, qu’ils auraient majoritairement caché lors de leur exil. Depuis le trésor reste introuvable…
Nous allons ensuite faire nos emplettes au marché et à la Canasta pour les prochains jours : pain, fromage et fruits. Au passage, nous craquons sur l’un des nombreux stands de jus de fruits du marché. Pour déjeuner, nous allons dans un restaurant chinois, le Mandarin. Les plats manquent de finesse mais au moins nous pouvons manger autre chose que du riz aux frites. Pour digérer, nous nous promenons dans les ruelles de la ville et passons par un marché artisanal où nous faisons quelques emplettes
Il est ensuite l’heure de retourner à l’auberge où nous discutons avec un couple de français en buvant une dernière tisane avant le bus de 19h qui nous mènera à Cotahuasi, un canyon moins connu que celui de Colca mais plus profond.
En voiture ! Nous reviendrons à Arequipa dans quelques jours pour récupérer nos gros sacs et nous rendre à Cuzco.
2 thoughts on “Arequipa, ville coloniale”
Coucou !
c’est vraiment magnifique, c’est drôle de voir des couvents et des églises qui ressemblent aux nôtres tout en étant tout à fait différentes !
bon courage pour la fin du voyage, on sera très contents de vous retrouver !
bisous, Claire et Julien
Hola ! Merci pour votre message ! On sera contents de revoir tout le monde aussi 🙂 bisous