Suite du séjour à El Chaltén : entre lassitude et émerveillement

Suite du séjour à El Chaltén : entre lassitude et émerveillement

Du 8 au 12 mars

Journées des 8 et 9 : lassitude

Nous restons deux jours à El Chaltén sans rien faire car il pleut. Moins que prévu mais tout de même trop pour partir en excursion en montagne.

Nous passons l’essentiel du premier jour dans un café, censé avoir une meilleure connexion Wi-Fi que le camping. En réalité, il n’y a qu’une parabole qui fournit internet à toute la ville, du coup quand cela ne fonctionne pas, cela ne fonctionne nulle part. En milieu d’après-midi, Christian et Romina, le couple d’amis suisses, débarquent dans le café avec une carte topographique de la région : ils sont passés au bureau des rangers et sont motivés pour faire une randonnée de 3 jours dès que la météo s’améliore, c’est-à-dire le sur-lendemain vendredi.

Une tablée bien sympaUne tablée bien sympa

Le lendemain jeudi se divise entre courses et recherche de baudriers pour le vendredi : en effet, pour obtenir le permis de faire la randonnée du Paso del Viento, il faut un minimum d’équipement car une des traversée de rivière se fait sur tyrolienne. Mais trouver des baudriers n’est pas une mince affaire : les loueurs ne prennent pas de réservation donc il faut juste espérer qu’il en reste assez le jour où on les veut vraiment ! Nous voulons nous enregistrer à l’entrée du parc national pour nos trois jours de randonnée à venir, mais ce n’est pas possible sans montrer le baudrier. Le bureau des rangers ferme à 17h mais pour ne pas payer la journée en cours, il faut louer l’équipement après 19h… Un casse-tête un peu agaçant car on ne peut rien anticiper. Après une première boutique en rupture de stock, nous en trouvons une deuxième où on nous loue l’équipement pour 140 pesos (environ 8€) par jour et par personne, pas donné !

Petit déjeuner à base de patisseries argentinesPetit déjeuner à base de pâtisseries argentines (photo prise par Oli)
En route vers le centre villeEn route vers le centre ville (photo prise par Oli)
Vue de la villeVue sur les montagnes environnantes

10 mars : en route pour trois jours dans la nature dans le parc national Los Glaciares

Ce matin, pas besoin de plier la tente, c’est le bon côté du dortoir !

Anne-Laure, Guillaume, Romina, Christian, Thomas et moi partons avec nos sacs vers 9h. Oli fait finalement le trajet avec Eric, un allemand bricoleur : il a fabriqué son sac à dos, ses bâtons de marche et sa tente !

Première étape, aller s’inscrire à l’entrée du parc. Évidemment, personne ne regarde si l’on a bien nos baudriers ! Ce n’était pas la peine de dire deux jours avant que l’inscription était impossible sans…

Deuxième étape : les 16 km qui nous séparent du camping Toro, près du lac du même nom. Il pleut, les nuages sont hyper bas du coup on ne voit pas du tout les paysages alentours mais nous avançons vaillamment. Nous croisons quelques vaches sauvages mais c’est tout. Le terrain est imbibé d’eau et de bouses du coup nos pieds sont assez rapidement mouillés. Sur ce point, Thomas et moi sommes déçus par nos chaussures Salomon en gore-tex achetées pour le tour du monde. Outre ces champs d’eau, nous devons également traverser tant bien que mal des rivières, en marchant soit sur des branchages positionnés en équilibre, soit sur des cailloux à fleur d’eau. Un vrai numéro d’acrobate. Heureusement, Christian et Eric ont des bâtons de marche, bien utiles pour certains passages.

Où est Irène ?Où est Irène ?
Traversée sur tronc d'arbreTraversée sur tronc d’arbre (photo prise par Oli)

La pause déjeuner est très rapide car le vent gelé se lève et la vue sur la vallée relativement bouchée. On aperçoit malgré tout un bout du glacier au loin.

Avec tout cela, nous arrivons vers 16h au camping, un peu congelés. Les tentes à peine montées, nous allons chercher de l’eau à la source et en mettons à chauffer pour la tisane, puis le chocolat chaud, puis la soupe, puis les pâtes, puis la tisane. Vous l’aurez compris, nous avons passer le reste de la journée à boire de l’eau chaude avant de nous réfugier dans nos tentes à 20h30.

Au bord du lac, pour chercher de l'eauAu bord du lac, pour chercher de l’eau
Thomas se reposeThomas se repose
Installation de fortuneInstallation de fortune
Oli et son caféOli et son café

11 mars : une journée extraordinaire

Soleil ! Pas un nuage ! Lorsque Thomas et moi sortons de la tente, nos compagnons de fortune ont déjà installés table et tabourets, trouvés la veille dans une remise, en plein soleil. Le cadre est beau : les montagnes sont dégagées et quelques unes sont saupoudrées de neige.

Petit déjeuner au soleilPetit déjeuner au soleil (merci Guillaume pour la photo !)

Nous partons tranquillement vers 10h en laissant les tentes sur place car nous faisons un aller-retour vers El Paso del Viento, soit 16 km au total.

Il fait meilleur qu'hier soir !Il fait meilleur qu’hier soir !
Soleil et eau verteSoleil et eau verte
Vers la première tyrolienneVers la première tyrolienne

Après 1h de marche, nous parvenons à la fameuse tyrolienne. Sans elle, il faudrait traverser le torrent glacé et tumultueux avec de l’eau jusqu’au hanche… Nous passons donc chacun à notre tour sur l’autre rive, à la force de nos bras car le point d’attache est plus haut à l’arrivée.

Avant le passage en tyrolienneAvant le passage en tyrolienne
PréparatifsPréparatifs (photo prise par Oli)
C'est parti !C’est parti ! (photo prise par Oli)
Christian et RominaChristian et Romina
Anne-Laure et GuillaumeAnne-Laure et Guillaume

Vient ensuite une heure et demi de marche sur un terrain relativement facile, parsemé de rochers. Nous atteignons la moraine : soit nous continuons dessus, soit nous passons par le glacier. Avisant des cairns, nous choisissons l’option 1 : la moraine. L’avancée est très fastidieuse, les pierres se dérobent sous nos pieds et nous restons bien à la queue-leu-leu en gardant nos distances. Oli et Eric ont, eux, fait le choix du glacier et ils avancent beaucoup plus vite. Cette traversée de moraine nous prend au moins une heure !

Le glacier, bien épaisLe glacier, bien épais
Le glacierLe glacier
Les crevasses du glacierLes crevasses du glacier
Un des lacsUn des lacs
Le glacierLe glacier
Devant le glacierDevant le glacier
Ascension de la moraineAscension de la moraine

Et ce n’est pas fini, après ça grimpe sec jusqu’à la passe, bien nommée car cela souffle. Nous pique-niquons avec vue sur deux glaciers avant d’atteindre le passage tant attendu.

Pique-nique rapidePique-nique rapide (photo prise par Oli)

Après un total de 4h30 de randonnée nous voilà devant la troisième plus grande calotte glacière au monde après l’Antarctique et le Groenland : le Champ de Glace Sud Patagonien ! Waou ! C’est absolument magnifique, nos yeux pétillent et nous avons une chance incroyable d’être là, au soleil, devant un tel espace. Quel spectacle époustouflant !

Le champ de glaceLe champ de glace
Le champ de glaceLe champ de glace
Devant le champ de glace sud de PatagonieDevant le champ de glace sud de Patagonie

Le vent frais forcit et nous devons attaquer les 8 km de descente au campement. Il est temps de dire au revoir à Oli et Eric qui prennent un autre itinéraire. Thomas et moi prévoyons de revoir Oli à El Calafate deux jours plus tard.

La troupe au complet La troupe au complet (merci Christian pour la photo !)

Les photos de groupe prises, nous descendons, et ce beaucoup plus rapidement, notamment car nous passons par le glacier plutôt que la moraine, beaucoup plus plat. Nous atteignons le camping en 3h. Le vent est très fort maintenant, probablement autour de 70 km/h mais au moins il n’y a plus d’humidité.

Redescente vers le campingRedescente vers le camping
Un cairn tout en couleurUn cairn tout en couleur
Thomas, sur le retourThomas, sur le retour
Thomas sur le glacierThomas sur le glacier
En file indienne sur le glacierEn file indienne sur le glacier
Thomas dans les airsThomas dans les airs (merci Christian pour la photo !)

Nous dégustons soupe et pâtes à la sauce tomate avant d’aller bouquiner au lit en écoutant le vent s’intensifier. Heureusement que la tente est entourée d’une palissade !

12 mars : retour sous la grisaille

Le vent souffle toujours et les nuages sont là. Nous démontons la tente et empaquetons les affaires pour rentrer sur El Chaltén, à 16 km de là.

C’est le même trajet qu’il y a deux jours mais les rivières ont un peu grossies : les acrobaties recommencent !

La vallée, enfin dégagéeLa vallée, enfin dégagée

Thomas et moi décidons de marcher au pas de courses pour manger en ville : j’ai envie de manger un burger avant de quitter la ville. Nous faisons donc ces 16 km en 4h30. Le temps se dégrade et les pantalons de pluie sont bien utiles ! Malheureusement, lorsque nous arrivons devant le restaurant, nous constatons qu’il est rempli, il ne reste que des places en terrasse bizarrement. Tant pis, nous allons au camping prendre une douche chaude et récupérer nos affaires laissées sur place. A 15h, nous retournons au restaurant : c’est bon, il est vide, à table !

A 16h nous rendons les baudriers et faisons des courses rapides puis rejoignons la troupe dans la salle commune du camping pour un dernier thé. Nos chemins se séparent ici, après deux semaines de vie commune. Romina et Christian descendent plus lentement que nous vers Ushuaia. Par contre, nous devrions revoir Anne-Laure et Guillaume le lendemain à El Calafate.

18h : le bus nous emmène vers El Calafate. Nous y arrivons à 20h50 et réservons immédiatement les billets de bus pour Puerto Natales où nous nous rendrons le sur-lendemain, mardi 14.

Nous dînons à l’auberge I Keu Ken, propre et bien chauffée, avec du thé en libre service, chouette. Notre chambre ne comprend que 4 lits et personne ne ronfle : nous dormons à poings fermés la tête remplie d’images de glaciers et les pieds bien au chaud.

Note : une partie des photos de cette article ont été prises par Oliver, qui outre son emploi de prof d’anglais globe-trotteur est également photographe. Vous pouvez retrouver ses œuvres sur sa page Behance.

Saut de puce

Saut de puce

Un mois et demi après notre arrivée sur le continent américain, nous voilà au bout du monde, à Ushuaia. Visite de courte durée, trois jours, mais suffisante pour faire le tour de la ville, une petite randonnée, un musée et avoir la chance d’observer des baleines en mer !

Nous prenons l’avion ce samedi pour un « petit » saut de 3000 km, direction la capitale argentine, Buenos Aires.

C’est reparti pour deux jours de randonnée !

C’est reparti pour deux jours de randonnée !

6 et 7 mars

Quand il fait beau, rien ne nous arrête et à plusieurs, c’est encore mieux !

Jour 1 : le Fitz Roy dans toute sa splendeur

Notre petite troupe se réveille vers 7h30. Il fait bien frais dehors et chacun range sa tente et fait son sac pour deux jours de vadrouille.

Thomas, Oli et moi sommes un peu plus lents le matin que le reste de la troupe : nous parvenons néanmoins à partir tous les trois vers 9h.

Oli et Thomas prêts pour deux jours de rando Oli et Thomas prêts pour deux jours de rando

Évidemment, on commence par monter ! Ça fait les jambes et ça réchauffe.  Heureusement, le chemin est bien plus facile que les 12 km de la veille, et les sacs à dos sont moins lourds.

Vue sur El ChaltenVue sur El Chalten
La valléeLa vallée

La grimpette s’étale sur 4 km, puis c’est relativement plat sur les 4 km suivants tout en offrant de magnifiques points de vue sur le fameux Fitz Roy et sa forme légendaire. Nous avons beaucoup de chance car il fait très beau : la montagne se découpe parfaitement sur le ciel bleu limpide.

de plus prèsDétail
Le majestueux Fitz RoyLe majestueux Fitz Roy
Fitz RoySous tous les angles
Devant le Fitz RoyDevant le Fitz Roy
Vers le Fitz RoyVers le Fitz Roy

Nous avalons ces 8 km en 2h30 et arrivons au camping Poincenot où nous passerons la nuit. Nous repérons facilement les tentes de nos compagnons suisses et français et montons les nôtres à côté. Il nous reste encore 2 km pour atteindre le point de vue sur le Fitz Roy, près de la laguna de los Tres : Thomas et moi décidons de les parcourir avant de manger aussi on emmène juste vêtements chauds et pique-nique.

Seulement 2 km mais 400 mètres de dénivelés sur le dernier : c’est raide ! Et en plus, il y a foule, nous sommes à la queue-leu-leu sur une bonne partie de l’ascension. Ces efforts sont néanmoins récompensés par la vue en arrivant au sommet ! Le Fitz Roy, avec ses pics acérés étincelants au soleil et, à ses pieds un glacier puis un lac. L’endroit parfait pour déjeuner, un peu à l’écart de la foule mais au son de la musique du Seigneur des Anneaux jouée à l’harmonica par une des personnes présentes. Nous savourons cet instant d’autant plus précieux que nous savons que parfois certaines personnes restent 10 jours à El Chaltén sans même apercevoir le sommet du Fitz Roy !

RefletsReflets
Fiers d'être là Heureux d’être là

Après cette pause bien méritée, nous poursuivons sur une centaine de mètres pour voir un deuxième lac et, bien sûr, nous tombons sur nos compagnons de route, qui eux descendent vers le camping. Le temps d’une photo et chacun continue sa route. Thomas et moi restons encore une bonne trentaine de minutes sur les lieux tellement c’est beau puis nous descendons également.

Une partie de l'équipeUne partie de l’équipe
Devant le Fitz RoyDevant le Fitz Roy
Au mirador du Fitz RoyAu mirador du Fitz Roy

Comme il est encore tôt, nous ne faisons que traverser le camping pour rejoindre un point de vue sur un autre glacier, Piedras Blancas, à 2 km de là. Nous parvenons au mirador en quelques instants et avons une vue imprenable sur le glacier. On aperçoit même nos 4 compères sur la moraine !

Le glacier Piedras BlancasLe glacier Piedras Blancas

Cela nous tente bien de les rejoindre : nous pouvons soit retourner sur nos pas et prendre le même chemin qu’eux (6 km au total pour finir la journée), soit faire une boucle (8 km au total). Évidemment, nous préférons faire la boucle. Pour cela, nous devons parcourir encore 3 km sur notre rive, puis traverser la rivière. Manque de chance, malgré les indications du GPS, au bout de 3 km il n’y a pas de pont, pas d’endroit pour traverser ! La rivière Blanco est tumultueuse, et probablement glaciale, impossible de la franchir même après avoir arpenté la rive sur des dizaines de mètres. Raté ! Nous devons donc revenir sur nos pas, soit 5 km jusqu’au camping.

Balade en fôretBalade en fôret

Avec un total de 22 km dans les jambes, on y arrive un peu éreinté mais heureusement, nos compagnons nous proposent café, thé et cookies, miam !

La journée s’achève avec soupe et pâtes à la sauce tomate pour tout le monde, de quoi reprendre des forces pour le lendemain et affronter la nuit bien froide.

Jour 2 : objectif cerro Torre

Tout le monde émerge doucement et plie sa tente pendant que l’eau chauffe pour le thé, nécessaire pour se remettre en route. Nous quittons le terrain vers 10h pour nous diriger vers le Cerro Torre, une autre montagne phare de la région (même si elle ne brille pas la nuit, hi hi) à 10 km de là.

Un paysage voiléUn paysage voilé
Nuances de vertNuances de vert

La balade est très belle, plutôt facile et aboutit sur le lac Torre, parsemé d’éclats d’iceberg , sur fond de glacier. Le soleil nous réchauffe doucement mais malheureusement les nuages s’accrochent au sommet du Cerro Torre, que nous n’aurons pas l’occasion d’observer…

Devant le cerro TorreDevant le cerro Torre
Le lac TorreLe lac Torre
Iceberg droit devant !Iceberg droit devant !
Le caracara huppé face au glacier du Cerro TorreLe caracara huppé face au glacier du Cerro Torre
Envol de caracara huppéEnvol de caracara huppé

Nous mangeons lentement, en espérant une éclaircie mais peine perdue les pics restent cachés. Nous sortons même les réchauds pour faire fondre le fromage que nous mettons dans sandwichs, un régal par ces températures. Après près de 2h sur place à attendre que les nuages se dissipent, en vain, il nous faut redescendre vers El Chaltén.

Une longue pause en attendant que les nuages partentUne longue pause en attendant que les nuages partent
File indienneFile indienne
Retour vers El ChaltenRetour vers El Chalten
CondorCondor

Les 20 km de la journée étaient bien agréables et nous arrivons en ville à 17h30, pile à l’heure du goûter. Par chance, il y a pas mal de boulangerie et nous avons déjà eu l’occasion de tester des feuilletés au Dulce de Leche. Une petite halte s’impose pour reprendre des forces avant de regagner le camping à une centaine de mètres de là.

Ce soir, c’est barbecue avec la bande ! Chacun part faire des courses pour acheter ses ingrédients. Cela s’avère un vrai challenge et heureusement que la ville est toute petite. Premier supermarché : pas de viande, deuxième : non plus. On va à l’épicerie acheter du fromage et des légumes (cette épicerie est notre adresse fétiche à El Chaltén : il y a de délicieux fromages et de la bonne charcuterie). Nous atteignons le troisième supermarché : il y a de la viande ! Ah mais il nous manque de la crème, vue nulle part. C’est reparti dans l’autre sens pour finalement acheter du beurre.

Et oui, à El Chaltén, il existe 3 petits supermarchés, une épicerie, des mini markets et chacun vend quelques articles. Si vous voulez du maïs, c’est là, la viande c’est à un autre endroit. Les cookies au chocolat sont dans telle boutique alors que ceux à l’avoine sont dans un autre ! Bref, comme ils ne sont livrés qu’une fois par semaine ça devient vite très compliqué et énervant de faire ses achats… une vraie chasse au trésor.

Nous parvenons néanmoins à acheter de quoi dîner : salade, poivron, pommes de terre cuites à la braise, viande. Un festin qui disparaît bien vite de nos assiettes.

Comble du luxe, nous dormons en dortoir cette nuit pour être un peu plus au chaud, même s’il n’est pas chauffé et, surtout, à l’abri de la pluie.

Un des jolis oiseauxUn rayadito
Un oiseau coloréUn oiseau coloré
Et un tout petitEt un tout petit
De Villa O’Higgins à El Chaltén : une traversée épique

De Villa O’Higgins à El Chaltén : une traversée épique

Du 3 au 5 mars

Nous quittons Tortel à 16h30 en direction de Villa O’Higgins, dernier village de la Carretera Austral, route mythique chilienne. Cette étape représente 3h sur route, non bitumée bien sûr, entrecoupées d’une quarantaine de minutes de ferry.

Au-delà de Villa O’Higgins, le seul moyen de continuer à descendre vers le sud est de rejoindre l’Argentine à pied, un trajet qui se fait normalement en deux jours. La première étape est de prendre un ferry pour traverser le Lago O’Higgins jusqu’au poste frontière chilien à Candelario Mancilla,puis de marcher 22 km jusqu’au poste frontière argentin où nous comptons camper, au bord du Lago del Desierto. De là, le plus simple est de prendre un deuxième ferry sur le lac puis un bus vers El Chaltén, en Argentine. Plus compliqué, mais aussi plus « sympa » et surtout gratuit face au prix élevé du ferry, marcher 12 km le long du lac pour attraper un bus (ou faire du stop avec un peu de chance).

Ayant un peu de temps pour rejoindre Torres del Paine au Chili, nous nous sommes dit que ça pourrait être sympa de tenter l’aventure.

20h30, nous voici donc à Villa O’Higgins, petit village bien calme. Le bus se vide et nous nous mettons en quête d’un supermarché ouvert car notre ferry, réservé lors de notre passage à Cochrane, est prévu pour le lendemain à 8h et nous cherchons à compléter nos réserves pour les pique-niques.

Avant de chercher un logement, nous nous mettons en quête de l’agence d’excursions avec laquelle nous avons réservé le ferry afin de confirmer le lieu de rendez-vous. Nous sommes accompagnés par Oli (Oliver), un anglais rencontré dans le bus qui a le même programme que nous. Mais impossible de trouver l’agence, l’adresse que j’ai ne correspond à rien de réel et les instructions données par le seul habitant rencontré ne nous avancent pas plus… De guerre lasse, nous nous dirigeons vers le camping où nous pensions loger et l’employé nous indique la bonne adresse. Oli et moi y allons pendant qu’Irène monte la tente.

Arrivés à l’agence, c’est en fait Marcus, le patron et propriétaire du bateau, qui nous accueille tout dépité : les conditions météo du lendemain ne permettent pas de prendre la « mer » et nous devons décaler notre départ au samedi. Qu’à cela ne tienne ! Voilà une belle opportunité pour nous de découvrir ce village et ses alentours et c’est plutôt content de ce contretemps que je rentre annoncer la nouvelle à Irène.

De retour au camping, nous mangeons tranquillement puis entamons la conversation avec d’autres français présents et un couple suisse, partageant nos expériences et récoltant les informations sur nos futures étapes. Nous nous couchons ce soir-là vers 1h du matin, sans se douter que certaines des personnes rencontrées seront nos compagnons de voyage pour les dix prochains jours !

Jour 1 : découverte de Villa O’Higgins

N’ayant pas à nous lever, nous profitons du calme relatif du camping, situé à 100 mètres de la piste de l’aéroport (comme tout le village) pour faire une grasse matinée. Le temps est plutôt clair, nous nous baladons au « centre », faisons quelques courses et découvrons ce village créé en 1966 pour marquer le territoire chilien.

Le bâtiment principal du campingLe bâtiment principal du camping
La place d'armes, place principaleLa place d’armes, place principale
L'église et le muséeL’église et le musée
Maisons coloréesMaisons colorées

Après un repas tardif, à l’heure chilienne, nous décidons de monter jusqu’au mirador, une des randonnées accessibles depuis le centre et offrant un point de vue assez impressionnant sur les environs. Après une heure de grimpette, nous atteignons le drapeau chilien qui marque le sommet du sentier et profitons d’une éclaircie pour faire quelques photos avant de redescendre.

Vue sur les lacsVue sur les lacs
Villa O'Higgins vue de haut, avec une piste d'atterrissage plus longue que la villeVilla O’Higgins vue de haut, avec une piste d’atterrissage plus longue que la ville
Vue sur le lacVue sur le lac

De retour à l’auberge, nous passons la soirée en compagnie du groupe de la veille : Guillaume et Anne-Laure (français), Oli, Christian et Romina (suisses), Anderson (français) et Andy (australien). Nous partons tous le lendemain matin vers l’Argentine mais dans des bateaux différents. En effet, trois ferries se partagent le trajet, en alternance en fonction des jours. Sauf que notre départ ayant été décalé, ce samedi les trois ferries sont au départ. Par chance, celui que nous avons réservé est plus rapide (1h30 de traversée contre 2h30 / 3h). Et comme il n’y a que 12 places à bord, nous devrions pouvoir profiter du chemin en toute tranquillité.

Après une soirée à « refaire le monde » (spéciale dédicace à ceux qui se reconnaîtront), nous voilà au lit plus tôt, histoire d’être frais et dispo pour l’étape du lendemain qui promet d’être longue.

Jour 2 : traversée de frontière, 3ème !

Réveil aux aurores, 6h30 pour un départ programmé à 7h40 depuis l’agence. L’embarcadère se situe à 7 km du village et Marcus, qui veut nous faire économiser 2500 pesos chilien (3,75 €), tient à nous y emmener. Problème, il n’y a pas de place pour tout le monde dans les trois véhicules. Nous nous retrouvons donc entassés à quatre mecs sur la banquette arrière d’un pickup pendant qu’Irène partage le siège passager avant d’un autre véhicule. Nous arrivons sans encombres à destination, en ayant pris soin de saluer le policier de service à la sortie du village en passant et embarquons vers 8h30 pour un départ à l’heure… chilienne.

Fin de la carretera australFin de la carretera austral
Depuis le ferryDepuis le ferry
Un condor vu du ferryUn condor vu du ferry
le fjordle fjord

La traversée est calme, Marcus nous offre bonbons et petits gâteaux et fera même un détour pour nous permettre d’observer un condor. Nous débarquons vers 10h30 à Candelario Mancilla, hameau quasi désert où l’on trouve un camping et un poste frontière. Le camping sert surtout pour les randonneurs qui font la traversée dans l’autre sens et constitue le seul logement disponible si jamais les ferries ne peuvent pas venir les chercher (il n’y a pas de sentier pour contourner le lac O’Higgins). Nous avons d’ailleurs croisé au camping de Villa O’Higgins des voyageurs restés bloqués 3 jours à attendre une amélioration. A noter que certains ferries, après avoir déposé les passagers pressés, continuent jusqu’au glacier O’Higgins, situé au bout du lac pour une sortie à la journée et reviennent déposer les randonneurs moins pressés qui dorment alors à Candelario Mancilla et partent le lendemain.

Mais ce n’est pas notre cas, notre ferry s’arrête ici et nous descendons tous. Nous sommes seulement 9 randonneurs à marcher sur le kilomètre qui nous sépare du poste frontière chilien où nous faisons tamponner chacun à notre tour nos passeports : nous voilà officiellement sortis du Chili (mais encore sur son territoire). 4 des randonneurs partent pour une balade de quatre jours vers le glacier, nous nous retrouvons à cinq : Guillaume, Anne-Laure, Oli, Irène et moi.

L'arrivée près de la frontière argentineL’arrivée près de la frontière argentine

Nous partons donc, vers 11h30, les lenteurs de l’administration sont les mêmes partout, pour 14 km sur le territoire chilien. Cette première partie est relativement facile : nous marchons sur une route en terre, prévue pour laisser passer un 4×4 et malgré les 6 premiers kilomètres de montée et le poids du sac à dos plus important qu’à l’accoutumée (nous devons porter toutes nos affaires, pas d’auberge où en laisser une partie), nous arrivons assez vite en haut où nous nous posons pour un pique-nique face au Fitz Roy, la montagne mythique argentine, qui nous fait l’honneur de se découvrir devant nous.

Début des 20 km, on marche avec entrainDébut des 20 km, on marche avec entrain
Vue sur le Fitz RoyVue sur le Fitz Roy
Le lacLe lac

Nous reprenons la route, longeons une piste d’atterrissage d’urgence, nous faisons dépasser par un couple de cyclistes qui effectue la traversée à vélo, et atteignons la frontière aux alentours de 15 h.

Il nous reste 6 km à parcourir jusqu’à notre campement. Sauf que là, ça se corse : les argentins n’ont fait aucun effort d’aménagement et la route carrossable se transforme en chemin difficilement praticable. Nous alternons entre zones marécageuses, zones boueuses, buissons à traverser, petits sentiers à flanc de colline et, bien sûr, traversée de ruisseaux à gué. Nous doublons les deux cyclistes rencontrés plus tôt, qui ont bien du mal à se frayer un chemin avec leurs VTTs. Trouvant qu’après 19 km de marche, mes pieds étaient encore bien secs, cela n’a pas loupé : j’ai testé pour vous la fraîcheur des ruisseaux patagoniens. Et mon pied gauche trouve qu’ils sont frais…

Saut de frontièreSaut de frontière

Heureusement, un kilomètre plus loin, nous voilà enfin arrivés au poste frontière argentin où nous obtenons sans problème le tampon d’entrée dans le pays, distribué par un officier en jogging (remplacé après quelques minutes par son homologue en uniforme). Contents d’être arrivés, nous posons enfin nos sacs et plantons nos tentes sous les arbres proches avant de mettre de l’eau à chauffer pour les premières tisanes de la soirée. Le reste des troupes, débarquées par les ferries suivants, arrivent au compte goutte en fonction des rythmes de chacun. Et nos amis cyclistes arrivent bons derniers après quelques heures de galère dans la boue et les racines des arbres argentins. Pour eux, c’est la libération : ils prennent le premier ferry de la journée le lendemain.

Au camping, cure de thé pour se réchaufferAu camping, cure de thé pour se réchauffer
Les chevaux des gendarmesLes chevaux des gendarmes

D’ailleurs, pas de ferry prévu pour ce soir : ceux qui avaient prévu de rejoindre directement El Chaltén se voient donc obligés de camper. Nous croisons entre autre un allemand qui n’a pas de tente et se retrouve donc dans l’embarras. Heureusement, il trouvera un logement auprès de campeurs ayant une place en trop dans leur tente.

Jour 3 : l’enfer argentin

Après un réveil plutôt tardif, sur les coups de 9h, Irène et moi quittons le campement dans les derniers, vers 10h. Quel plaisir de mettre son pied sec dans une chaussure encore mouillée et fraîche. Aujourd’hui, chacun marche à son rythme, nous doublons quelques personnes mais le chemin est aussi difficile que la veille et le poids du sac à dos n’aide pas.

Début de la journée, encore motivéDébut de la journée, encore motivé

Le sentier, principalement dans les bois, est ponctué de points de vue sur les montagnes alentours et nous pouvons voir le glacier qui descend sous les nuages. En milieu de journée, quelques rayons de soleil viennent éclairer notre route et nous accompagneront jusqu’à l’arrivée, après 4h45 de marche éreintantes.

Que d'obstacles !Que d’obstacles !
Quel bout de bois semble le plus stable ?Quel bout de bois semble le plus stable ?
Un vrai pont pour finir la traverséeUn vrai pont pour finir la traversée

Nous arrivons quelques minutes après Guillaume, Anne-Laure, Oli et vu le faible nombre de voitures présentes sur le parking, nous nous faisons peu d’illusions quant à nos chances d’être pris en stop. Le chauffeur d’une des navettes ayant aperçu notre groupe, il vient nous proposer son service, nous donnant la possibilité de partir immédiatement (il est 14h45) pour 250 pesos argentins (15€) par personne plutôt que d’attendre la navette de 17h à 200 pesos (celle de 16h est à 400 pesos). Comme nous sommes déjà 5 et que nous savons que d’autres arrivent, Anne-Laure négocie un prix à 200 pesos si nous remplissons le bus. Deux américains et l’arrivée de Christian et Romina plus tard, nous voilà au complet et en route pour El Chaltén, capitale argentine du trek, à 37 km.

Nous y arrivons vers 17h, le chauffeur nous dépose devant un camping où nous plantons notre tente puis nous faisons un tour en ville pour préparer la journée du lendemain : les prévisions météo sont optimistes pour les deux prochains jours donc nous avons décidé de repartir dès le lendemain matin pour deux jours de randonnée dans le coin. Heureusement, pour préparer nos repas nous tombons sur une petite boutique de fromage et charcuterie, où nous faisons le plein car les supermarchés de la ville sont très mal achalandés.
Chose faite, nous nous retrouvons tous dans un restaurant de burger pour fêter notre traversée et épiloguer sur cette première partie de nos aventures communes !

Une étape imprévue sur la Carretera Austral

Une étape imprévue sur la Carretera Austral

Du 28 février au 2 mars

Jour 1 : bus

Ce matin, il pleut sur Puerto Rio Tranquilo. Nous sortons difficilement de notre tanière vers 10h et constatons que le bas de la tente est noir de boue… Nous passons l’éponge sur le dessus de la tente pour enlever un maximum d’eau puis trouvons deux crochets sur le mur d’un hangar pour la suspendre le temps du petit-déjeuner.

Nous nous attelons ensuite au nettoyage avec un seau et notre éponge, cela nous occupe une grosse heure. Vers midi, il est temps de tout ranger si nous voulons avoir le bus vers Cochrane. Nous ouvrons la porte du hangar dans l’espoir de trouver une surface plane et sèche mais c’est assez sale et cela sent la viande avariée. Il y a même encore une scie couverte de chair et des bouts de viande au sol… bizarre. On plie vite fait la tente pour ne pas rester dans ce lieu désagréable !

Toujours sous la pluie, nous partons avec nos affaires sur le dos vers la boutique qui fait office d’arrêt de bus. Il est 12h30 lorsque nous y arrivons et d’après la vendeuse, le bus passe entre 13h et 15h, à l’heure chilienne donc… Il n’y a donc plus qu’à attendre, en sirotant un café bien chaud. Une heure après, nous attendons toujours : je décide d’aller chercher un en-cas pour ce midi. Quasiment toutes les boutiques sont fermées mais je réussi à trouver des empeñadas. Je rejoins Thomas et l’attente se prolonge jusqu’à 14h. Le bus est là et il reste de la place ! Nous mangeons rapidement nos empañadas encore chaudes et nous installons pour 3h30 de bus.

17h30, nous arrivons à Cochrane, ville de passage sans grand intérêt et là, le parcours du combattant commence ! Nous commençons par l’office du tourisme où l’on tombe, ô joie, sur une jeune dame sympathique et efficace. Nous nous renseignons sur les logements pour la nuit, sur les supermarchés où l’on peut trouver des légumes (mais ils ne sont livrés qu’une fois par semaine donc peu de chance d’en trouver) et surtout sur les transports.

Notre but : atteindre Villa O’Higgins, le village le plus au sud de la Carretera Austral, pour ensuite continuer à pied jusqu’en Argentine. De Cochrane, il existe un bus direct qui part le lendemain, mercredi, ou 3 jours plus tard, samedi. Il existe également un bus qui va à Tortel, mais dans ce cas là il faut vérifier que le bus Tortel-Villa O’Higgins circule bien. Un dernier point à vérifier : la place disponible dans le ferry qui part de Villa O’Higgins (VOH pour les intimes) pour nous emmener jusqu’au début de notre randonnée.

Heureusement, la dame nous indique, sur le plan de la ville, les deux agences à aller voir et nous dit qu’elle vend les tickets pour le ferry. Nous commençons donc par demander à l’agence qui gère le trajet Cochrane-VOH mais il n’y a plus de place pour le lendemain.

Nous nous rendons à la deuxième agence, qui s’avère être une boutique de chaussures : il y a des places pour Tortel le lendemain matin. La vendeuse nous donne le numéro de l’agence qui gère le trajet Tortel-VOH. Thomas appelle (heureusement que l’on a du forfait chilien !) mais cette tombe sur la personne de VOH qui ne gère pas le trajet dans le sens Tortel-VOH. Cette personne lui envoie par SMS le bon numéro. Thomas appelle donc ce deuxième numéro qui lui confirme tant bien que mal qu’il y a bien un bus le sur-lendemain, jeudi, de Tortel à VOH ! Banco ! La couverture mobile étant (très) mauvaise à Tortel, Thomas réserve cette portion de trajet par SMS pendant que je retourne à la boutique de chaussures réserver deux places dans le bus du lendemain.

Nous voilà parés : mercredi trajet jusqu’à Tortel le matin puis départ jeudi après-midi vers VOH. Nous filons ensuite à l’office du tourisme pour réserver le ferry, il reste des places pour le vendredi matin, tout se goupille bien ! Nous aurons même la chance de visiter Tortel.

Il est temps maintenant de se mettre à la recherche d’un logement, ce qui n’est pas une mince affaire. Avisant une enseigne, nous frappons et une grand-mère nous ouvre. Le prix des chambres nous semble un peu élevé aussi nous tentons plus loin, mais tout est pris ou alors au même prix. Nous arrivons devant un camping, ou plutôt un grand jardin qui fait office de. Le propriétaire est sur le pas de sa porte et nous explique que nous avons à notre disposition un coin cuisine avec gaz et que l’on peut mettre la tente où l’on veut. Le temps a l’air de s’améliorer, et malgré notre nuit précédente sous la pluie, ce sera camping ce soir ! Et pas n’importe où : dans l’établi, après avoir fait un peu de place au milieu des fourches et des pots de peinture. Un lapin mort est pendu à un clou, une mâchoire de cheval à un autre et sur un troisième il y a un os non identifié. En plus, lorsque nous montons la tente, nous constatons que l’odeur de chair morte du matin s’est imprégnée. Cela créé un cadre pour le moins étrange, voire déroutant pour les petits parisiens que nous sommes, mais nous sommes au sec.

Un peu plus tard dans la soirée, le propriétaire allume même un poêle dans une petite maison dont la pièce unique est équipée de deux canapés et quelques chaises : parfait pour la tisane avant d’aller au lit !

Jour 2 : Tortel, aux airs de bout du monde

8h30, il est l’heure de se lever même si nous aurions bien dormi un peu plus : les chiens et coqs ont donné de la voix toute la nuit et cela ne fut pas de tout repos. Enfin, on a quand même un bus à prendre à 10h.

Il s’agit plutôt d’un mini-bus, de 9 places, et qui nous mène sans encombre à Tortel où nous arrivons sous la pluie à 13h30. Première étape évidemment : l’office du tourisme. Il ne possède pas de carte de la ville mais je peux photographier la grande carte murale. De toute façon, la ville est toute petite et ne possède qu’une rue principale. Plus exactement un ponton, car la ville est construite sur pilotis ! Cela en fait un petit joyau brut perdu au bout d’une route où les passages sont rares, tout comme le soleil !

Devant l’office, nous croisons deux français qui ont eu le courage de camper (le camping municipal est gratuit). Ils nous avertissent cependant : le sol est détrempé et il faut vraiment trouver un bon spot pour ne pas transformer la tente en arche de Noé. Thomas et moi nous mettons en route, il pleut vraiment beaucoup et nous savons que nous allons camper dans les jours qui suivent : nous optons pour l’auberge Gabrielle, qui a une salle commune chauffée et propose des douches chaudes, un luxe ! Les prix ont quand même bien augmenté depuis l’an dernier (2000 pesos de plus par personne), mais nous prenons possession d’une petite chambre au lit d’1m20 de large. Même si la chambre n’est pas chauffée, cela devrait aller pour dormir d’autant qu’il y a 4 couvertures en laine sur le lit.

Vue de notre chambreVue de notre chambre

Il pleut, il pleut bergère ! Nos pantalons de pluie, achetés en Nouvelle-Zélande, sont bien utiles ici. Nous partons explorer cette petite bourgade : tout est calme, seuls quelques chiens et quelques touristes se promènent la truffe au vent. Les petites maisons sont mignonnes même si elles sont rudimentaires. Les infrastructures font récentes par contre et bien sûr,  tout est en bois ! Il y a même une petite plage et quelques bateaux. Des tonnes de fushia colorent les rives et servent de garde-manger à des colibris ! Quelle surprise à cet endroit, loin des fleurs et des températures tropicales.

Ville de TortelVille de Tortel
Pensif sous la pluiePensif sous la pluie
L'école et un des bâtiments administratifsL’école et un des bâtiments administratifs
Petite cascade en villePetite cascade en ville
Un colibri (cherchez bien !)Un colibri (cherchez bien !)
Un des kiosques de la villeUn des kiosques de la ville
Les pilotis qui mènent à la plageLes pilotis qui mènent à la plage
Prise de hauteur sur la plagePrise de hauteur sur la plage
BateauxBateaux
Cimetière de bateauxCimetière de bateaux
Une mini maison, habitéeUne mini maison, habitée

Nous finissons notre balade par quelques courses (oeufs, saucisses, sauce tomate, fromage et pain) puis allons cuisiner à l’auberge pour les jours suivants. Nous prévoyons quelques difficultés pour se faire à manger si l’on campe aussi nous préférons utiliser une vraie cuisinière tant que cela est possible. Nous passons le reste de la soirée dans cette petite pièce commune bien chauffée à discuter avec les autres locataires, un équipe de biologistes présents pour analyser les populations de cyprès.

Jour 3 : boue et bus

Le ciel est gris, la chambre est froide, dur de quitter notre nid. Nous devons néanmoins rendre la chambre à 10h, donc on s’active ! Quelques tasses de tisanes plus tard, nous quittons l’auberge avec toutes nos affaires vers 11h. Nous souhaitons laisser notre barda dans le local de l’agence de bus mais elle est fermée. Nous laissons donc nos gros sacs dans le mini office du tourisme et décidons de suivre le sentier qui mène aux miradors.

Au début, cela grimpe, cela glisse avec la pluie et la boue mais cela va encore. Ensuite il faut faire attention aux racines glissantes et repérer le chemin entre les buissons. Le premier mirador donne sur la piste d’atterrissage, au milieu d’un marais. Le deuxième mirador donne sur le fjord. Même sous la pluie c’est beau !

Vue sur le fjord depuis le miradorVue sur le fjord depuis le mirador
Vue sur la ville depuis le miradorVue sur la ville depuis le mirador

Thomas voit sur son GPS que le chemin fait une boucle et, comme notre bus ne part qu’à 16h30, nous décidons de poursuivre pour contourner la ville : mal nous en a pris ! Si le chemin jusque-là n’était pas très praticable, cela devient maintenant un parcours du combattant. Nous passons deux heures à marcher dans la boue, à glisser, à nous écorcher sur les piquants des arbustes et pour finir à patauger dans un ruisseau qui a tout inondé… bref, on s’est même demandé si on allait pas rater notre bus !

Dans la boueDans la boue

Nous retrouvons avec joie les pilotis de la ville, puis le café de l’agence de bus. Je décide d’aller chercher nos sacs, restés à l’office du tourisme, mais celui ci est fermé et je ne vois plus nos sacs à travers la fenêtre… je cours voir Thomas qui y retourne et tombe sur un homme qui lui dit que nos sacs sont dans le local juste à côté : les toilettes, ouvertes à tout venant. Nos sacs sont bien là, mais ce fut une petite frayeur.

Deuxième petite aventure : nous réalisons que nous allons arriver vers 20h30 à Villa O’Higgins et que nous risquons de ne pas pouvoir faire de courses ! Il est 16h, notre bus part à 16h30. Je vais à la recherche d’un supermarché, il est fermé, je retourne sur la place me renseigner, on m’en indique un deuxième mais il est vide. Je demande du pain, on m’oriente vers le premier supermarché !  J’y retourne et frappe au carreau. La fenêtre s’ouvre ! Ils n’ont plus de pain, mais j’achète du fromage et du Manjar, le nom chilien du Dulce de Leche (confiture de lait). Entre temps, Thomas a fait la connaissance d’Oliver, un anglais dont vous allez entendre parler dans les prochains articles…

Dernière randonnée en Patagonie

Dernière randonnée en Patagonie

Dix jours à peine après notre traversée de la frontière à pied nous revoilà au Chili pour une dernière randonnée de cinq jours, et pas des moindre, puisqu’il s’agit de la randonnée du W de Torres del Paine, un des parcs nationaux chiliens les plus fréquentés.

Depuis cette année, il faut réserver ses campings à l’avance, donc nous savons que pour les cinq prochaines nuits nous dormons sous la tente, avec des températures qui descendent sous la barre des zéros degrés Celsius (et nous sommes en été !).

Nous faisons donc une pause dans les articles et vous disons à dans une semaine, depuis Ushuaia ! 

Puerto Rio Tranquilo : grottes et glacier

Puerto Rio Tranquilo : grottes et glacier

26 et 27 février

Fin de la journée du 26 : visite des grottes de marbre

Si vous vous rappelez, très chers lecteurs, je vous avais laissé en plein suspens concernant notre activité du 26 après-midi. C’est le moment de lever le voile !

Nous sommes donc arrivés à Puerto Rio Tranquilo à 13h10. Nous demandons au conducteur quelle est la meilleure agence pour visiter les grottes de marbre : il y en a au moins une quinzaine qui s’alignent le long du lac ! Apparemment, toutes se valent et en tout cas, l’agence avec laquelle il travaille organise un tour à 13h30. Il fait beau, cela nous tente bien. On se précipite pour acheter un paquet de chips en guise de repas de midi et c’est parti pour 1h30 de virée en bateau.

Le lac est d’un beau bleu turquoise, le ciel bleu roi et la roche presque blanche ! C’est magnifique, nous avons vraiment de la chance. Nous découvrons avec ravissement cette succession de roches dentelées, qui ressemblent vraiment à du marbre avec les veines de couleur. Le bateau se faufile dans les cavités pour que nous puissions mieux en profiter. La sortie est un vrai plaisir, peut être légèrement gâché par le nombre de bateaux, mais bon, on ne regrette pas !

pto-rio-tranquilo-j1-grotte-0

De retour en ville, nous récupérons notre gros sac et partons à la recherche d’un camping. Nous nous rendons à celui repéré par Thomas, le camping Bellavista. Il dispose d’une salle commune, non équipée, mais au moins cela fait un endroit où s’installer pour cuisiner et en plus il y a du Wi-Fi !

Une fois la tente montée, nous partons explorer la mini ville pour faire des courses et analyser les offres des excursions au glacier Los Exploradores.

Pour l’analyse des prix, c’est vite fait : les 4 ou 5 agences qui organisent l’excursion proposent la même prestation au même service. Nous choisissons Eco Tour car nous sommes les deux premiers inscrits pour le lendemain, versus 10 participants parfois dans les autres agences. Avec un peu de chance, cela nous fera une excursion privée.

Pour les courses, cela se complique ! Il existe deux petits supermarchés, fermés en ce dimanche après-midi. Nous avisons un vendeur de fruits et légumes, cela sera déjà ça, sachant qu’il nous reste du riz. Nous cherchons néanmoins du pain : 1 boutique, pas de pain, une deuxième, fermée… ah, dans la troisième il y en a !

Comme il est encore tôt, nous décidons d’aller dans le seul bar de la ville, qui fait sa propre bière bien sûr ! Et là, on aperçoit sur la table voisine une assiette qui nous fait rêver : une montagne de frites, de la viande, des oeufs et des oignons ! Nous tentons de nous persuader mutuellement que nous avons déjà fait les courses et que le plat est un peu cher… mais peine perdue, nous craquons sur cette copieuse assiette à partager !

De retour au camping, il est l’heure de se coucher.

Jour 2 : sur le glacier

Une longue journée s’annonce : le réveil sonne à 7h. Heureusement, nous n’avons pas à plier la tente car nous dormons ce soir au même endroit.

Nous sommes à 8h au point de rendez vous : la ville dort encore, le soleil se lève doucement. Deux autres personnes arrivent, puis le guide : nous serons donc un groupe de 4. Le guide distribue les collations pour la journée ainsi que les crampons, guêtres et casque et nous partons dans la navette.

La ville se réveilleLa ville se réveille

1h15 de route nous sépare du début de la randonnée : les routes sont en assez mauvais état mais notre guide est le Schumacher local ! Nous faisons une halte près d’une cascade et arrivons enfin à bon port.

pto-rio-tranquilo-j2-cascade

C’est ensuite parti pour 1h30 de marche d’approche du glacier. Le chemin n’offre pas de difficulté à part quelques rochers à grimper, juste de quoi se réchauffer !

Nous arrivons enfin au bord du glacier qui s’étend sur quelques centaines de kilomètres carrés. C’est beau, même avec les gouttes de pluie qui commencent à tomber. Il est temps d’enfiler les crampons et les guêtres et c’est parti pour 3h30 sur la glace !

Une cascade au loinUne cascade au loin
Le glacierLe glacier

Nous nous régalons et savourons les formations glaciaires : cavités, arches,… Le temps passe vite ! En plus, notre groupe étant petit, nous avons le temps d’aller plus loin, jusqu’au lac.

pto-rio-tranquilo-j2-debut-glacier

Dans les entrailles du glacierDans les entrailles du glacier
Javier, le pro des selfiesJavier, le pro des selfies

pto-rio-tranquilo-j2-premier-trou

Plein de photos plus tard, nous enlevons les crampons et repartons dans l’autre sens. Nous sommes de retour en ville vers 18h30 et achetons du pain avant de rejoindre le camping sous la pluie.

Cette fois, nous y dînons et trions les photos avant de nous réfugier dans la tente.

Deuxième traversée de la frontière Argentine – Chili

Deuxième traversée de la frontière Argentine – Chili

Du 25 au 26 février

Jour 1 : des heures de bus

Nous commençons notre longue expédition vers le Chili à 5h45.  Pas facile de se réveiller, mais il faut que nous attrapions un des premiers bus locaux pour rejoindre le centre-ville. Avant cela, nous devons récupérer notre linge dans la buanderie et notre nourriture au réfrigérateur.

Nous arrivons vers 6h40 à l’arrêt de bus régional et constatons que la ville est peuplée de jeunes pas encore couchés ! Notre bus arrive à 7h et l’on découvre qu’il part à 7h30 et non 7h45 comme cela était écrit sur notre billet. Heureusement que nous étions en avance !

12 heures de bus plus tard, occupées à dormir et manger du pain préparé par Flor et Natacha  (avec juste un œuf chacun car on a oublié le fromage à l’auberge), nous arrivons à Los Antiguos, petite bourgade argentine située au bord du lac Buenos Aires.

Sur la route quelque part entre Bariloche et Los AntiguosSur la route quelque part entre Bariloche et Los Antiguos

Il est un peu tard de tenter le passage de la frontière car même si elle ferme à 22h, il est déjà 20h30 et il y a 5 km de marche à pied pour y arriver. On pourrait tenter le stop mais peu de voitures passent à cette heure.

Los Antiguos, capitale de la ceriseLos Antiguos, capitale de la cerise

Nous plantons donc la tente au camping municipal en essayant de trouver un coin tranquille, loin de la lumière et des enceintes des autres résidents, qui profitent de ce samedi soir pour faire la fête. Nous cuisinons notre dîner sur un banc en écoutant un mélange étrange de chants religieux à notre droite et heavy metal espagnol à gauche.

Il est temps d’aller au lit !

Jour 2 : rencontres heureuses

Rebelote : debouts à 5h45, rangement de la tente éclairés par nos frontales, petit déjeuner rapide (mais heureusement il reste du Nutella) et nous voilà prêts pour parcourir les 5 km qui nous séparent de la frontière. La balade n’est pas désagréable même s’il fait frais et que nous sommes bien chargés. Le jour se lève doucement colorant les montagnes de rose et de orange.

Départ matinal, sac sur le dosDépart matinal, sac sur le dos
Lever de soleil sur l'ArgentineLever de soleil sur l’Argentine
Premier objectif de la journée : atteindre le poste frontière avant 8hPremier objectif de la journée : atteindre le poste frontière avant 8h

Nous arrivons au poste frontière à 7h30, sachant qu’il n’ouvre qu’à 8h. Et là, surprise ! Nous tombons nez à nez avec un couple de français qui logeait dans la même auberge que nous à Valparaiso ! Cela fait plaisir de voir des têtes connues et c’est marrant de se croiser dans ces circonstances.

Comme nous sommes les premiers,  nous passons très vite les contrôles argentins. Nous espérons faire du stop au moins jusqu’à la frontière chilienne, distante de 6 km mais les marcheurs sont nombreux et les rares automobilistes ne peuvent pas tous nous prendre. Thomas et moi partons donc vaillamment le sac sur le dos en faisant du stop quand une voiture passe. A la réflexion, il aurait probablement mieux fallu rester sur place mais bon, nous sommes lancés.

Après 2 km, une navette qui vient du Chili s’arrête à notre hauteur et propose de nous emmener, moyennant finance bien sûr. Nous acceptons car cela nous permettrait d’attendre la ville frontière chilienne, Chile Chico, à temps pour avoir le bus qui mène à Puerto Rio Tranquilo, notre but de la journée. Nous voilà donc dans la navette alors que normalement il n’y a plus de transports en commun entre les deux frontières.

Les contrôles à la frontière chilienne se passent également sans encombre et nous arrivons à Chile Chico vers 9h. Entre temps, notre chauffeur nous dit qu’il connait le conducteur de la navette qui va à Puerto Rio Tranquilo et qui part à 10h. Il annonce le prix, mais Thomas avait repéré moins cher sur internet (heureusement qu’il passe des heures à rechercher les meilleures options ! Ça l’occupe pendant que je trie les photos et sélectionne les meilleures pour le blog). Bref, nous disons au chauffeur que c’est trop cher et il nous conduit à une agence qui gère des tours organisés. C’est quand même 3000 pesos chiliens (4,5 €) de moins par personne !

Nous voilà donc dans la navette avec 3 autres passages dont un japonais qui ne parle ni espagnol, ni anglais ! On se demande comment il arrive à se débrouiller mais bien sûr impossible de lui poser la question car nous ne parlons pas japonais. Cela doit être une aventure intense pour lui. La route est magnifique, nous longeons lacs et rivières (du Connemaraaaa – Michel Sardou) ainsi que de belles montagnes. Le chauffeur fait même 3 arrêts photo dont vous allez pouvoir en profiter aussi !

La laguna VerdeLa laguna Verde
Vue sur le lac General CarreraVue sur le lac General Carrera
Le Lago Bertrand, une heure avant Puerto Rio TranquiloLe Lago Bertrand, une heure avant Puerto Rio Tranquilo

Nous contournons ainsi le lac Buenos Aires qui a changé de nom lors de notre entrée au Chili, puisqu’ici il s’appelle lac General Carrera. 3h30 plus tard nous arrivons à Puerto Rio Tranquilo et il fait super beau ! Il est 13h10, qu’allons-nous faire du reste de la journée ? Déjeuner, trouver un hôtel, partir en rando ?

Réponse dans le prochain article !

Un long séjour à Bariloche – Partie 2

Un long séjour à Bariloche – Partie 2

Du 20 au 24 février

Suite du récit de nos aventures à San Carlos de Bariloche…

Jour 5 : randonnée

Allez, aujourd’hui on sort ! Réveil à 8h pour attraper le bus à 9h30. Il n’y en a qu’un par heure, il ne faut pas le rater. En route donc, direction le cerro Catedral. D’après Chino, la randonnée prend 5 heures aller/retour. D’après nos précédentes informations, plutôt 6 heures. En tout cas il fait beau et nous sommes contents de prendre l’air.

Début de la randonnéeDébut de la randonnée
En route vers le refugeEn route vers le refuge

Comme toute balade en montagne, on commence par grimper ! Une heure, deux heures, la vue commence à être pas mal. On en profite pour faire quelques photos au soleil.

Pause au soleilPause au soleil
Un premier refuge sous un rocherUn premier refuge sous un rocher
Une traversé de rivièreUne traversé de rivière
Une petite cascadeUne petite cascade
Des baies sauvages (pas testées)Des baies sauvages (pas testées)
Quelques fleurs en cheminQuelques fleurs en chemin

Il reste ensuite une belle portion bien pentue que nous gravissons un peu péniblement mais nous atteignons le sommet en 3 heures. J’en ai profité pour faire une petite blague : “Tu crois qu’il y a la clim au refuge?” “non je ne pense pas pourquoi?” me demande Thomas. “Parce qu’il y fait “frey” !!” (c’est le nom du refuge que nous devons atteindre). Je suis sûre que vous avez ri derrière votre PC !

Ca grimpe sec !Ca grimpe sec !
Quelques mètres avant le sommetQuelques mètres avant le sommet
Une rivièreUne rivière

En tout cas, nous parvenons enfin au refuge en question et c’est superbe ! Le lac est entouré par des pics dont certains font la joie des grimpeurs, c’est d’ailleurs là que nos colocataires australiens comptent aller.

Arrivée au refuge FreyArrivée au refuge Frey
Devant le premier lac, la laguna TonchekDevant le premier lac, la laguna Tonchek
Le refuge FreyLe refuge Frey
Vue depuis le refuge FreyVue depuis le refuge Frey
Vue sur le premier lacVue sur le premier lac

Nous pique-niquons et décidons de pousser un peu plus loin, vers un deuxième lac. Et là, nous croisons un animal terrible, noir, qui s’approche à grands pas élastiques sur ses quatre pattes de velour : un chat ! Pas du tout sauvage, il nous suit sur quelques mètres et nous quitte quand la montée se raidit significativement.

Un chat pas sauvageUn chat pas sauvage
Et c'est reparti pour une deuxième grimpette !Et c’est reparti pour une deuxième grimpette !
Ascension en coursAscension en cours

45 minutes plus tard, nous arrivons près du deuxième lac, moins impressionnant mais désert. Nous restons au calme avant de redescendre. Le chat est là et fait la route avec nous jusqu’au refuge.

Devant le deuxième lacDevant le deuxième lac
Devant le deuxième lacDevant le deuxième lac
Le chat fait le beauLe chat fait le beau

Nous continuons, sans lui, et rejoignons l’arrêt de bus où l’on tombe sur les américains et la canadienne de l’auberge. Une autre montréalaise attend aussi le bus : les échanges ont lieu en français mais avec un bon accent ! Au moment de monter dans le bus, c’est un peu le bazar car aucun de nous n’a suffisamment de crédit sur sa carte de bus, le chauffeur ne prend pas d’argent et il n’y a pas de machines pour recharger les cartes dans le coin. Nous devons donc demander aux autres passagers s’ils acceptent de badger pour nous et les remboursons. Pas très pratique.

Au retour, on tente de recharger la carte dans la petite épicerie en face de l’auberge. C’est le seul lieu où c’est possible à 10 km à la ronde mais l’appareil est en rade… Nous y retournerons plus tard.

Avec tout ça, un bon repas et un bon repos pour clore la journée.

Jour 6 : rien

La météo n’est pas terrible pour aujourd’hui, nous décidons de repousser notre randonnée sur deux jours. Nous prolongeons donc notre séjour à l’auberge jusqu’à samedi !

Ce matin, nous allons en ville pour acheter notre billet de bus Bariloche-Los Antiguos. Thomas avait voulu le faire en ligne mais il fallait imprimer un formulaire puis le scanner. Comme il y a une agence à Bariloche on se dit que cela sera plus simple. Mauvaise surprise, c’est 300 pesos argentins (18€) plus cher par billet que ce que l’on nous avait dit par mail. On s’interroge mais la dame de l’agence est formelle, notre correspondant s’est trompé. On repart donc à la recherche du wifi pour envoyer un mail de confirmation du prix à ce correspondant en question et en attendant la réponse, nous nous promenons un peu en ville.

Nous passons devant le restaurant à fondue et entrons pour réserver pour le jeudi soir mais ils ne prennent pas les réservations. Nous demandons alors à quelle heure il vaut mieux arriver. Réponse : vers 21h30. On se regarde en se disant que c’est certainement le deuxième service mais cela nous va bien. Et là, la serveuse rajoute “après 21h30, les gens arrivent donc c’est plus difficile d’avoir de la place”. Ahhhh ok ! Décidément, nous ne sommes pas encore habitués aux habitudes latines.

Entre temps, nous recevons confirmation pour le bus : si nous faisons tout par mail et sans repasser par l’agence, nous économisons 600 pesos. Ça sent un peu les magouilles internes mais comme on y gagne, cela nous va !

De retour à l’auberge, nous patientons un peu avant le barbecue d’anniversaire de notre hôte, auquel nous sommes conviés. C’est l’occasion de manger de la bonne viande au soleil dans le jardin et de discuter avec Flor et Natacha !

Un "asado" argentinUn « asado » argentin

L’après midi passe en douceur et pour finir cette dure journée nous passons 1 heure à bouquiner sur la plage. Cela fait du bien de ne rien faire de temps en temps. Nous préparons nos sacs pour le lendemain car nous partons pour deux jours de rando.

FarnienteFarniente

Jour 7 : randonnée

Les sacs prêts et un petit-déjeuner copieux à base de Dulce de Leche, nous nous posons devant l’arrêt de bus pour celui de 10h30. Le bus ne passe que toutes les deux heures à cet endroit et nous ne voulons pas le rater. Et mince, je m’aperçois que l’on a oublié l’appareil photo à l’auberge ! Thomas y court et forcément le bus passe. Je fais des grands gestes mais le bus ne s’arrête pas. Thomas fait de même en arrivant à grandes foulées mais sans succès : quand le bus est plein, il ne s’arrête pas !

Nous faisons du stop et sommes pris par un jeune couple dans une vieille voiture. Ils nous déposent à l’embranchement entre la route principale et la route qui nous intéresse vers la Colonia Suiza. Là, plusieurs personnes font du stop près de l’arrêt de bus. Nous avançons de quelques mètres et faisons de même, avec succès. Une jeune maman s’arrête avec deux enfants dans la voiture : un bébé dans son siège et une petite fille de 5 ans. Un peu choquant quand même : ni la mère, ni les enfants ne sont attachés ! La gamine se déplace librement dans la voiture à l’arrière et le siège du bébé n’est pas attaché, la mère le tient dans les virages… cela dit, la sécurité routière ne semble pas être le fort des argentins, quasiment personne ne porte de ceinture et nous avions aperçu une fois un père avec son gamin de 2 ou 3 ans sur les genoux,  au volant. Nous arrivons malgré tout sans encombres à la Colonia Suiza.

C’est parti pour deux jours dans la nature autour du Cerro Negro. La première partie de l’excursion est facile, dans les bois le long de la rivière.

Thomas devant une cascadeThomas devant une cascade
Irène le long de la rivièreIrène le long de la rivière
Pause pique-nique devant la rivièrePause pique-nique au bord de la rivière

La deuxième partie est un peu plus physique mais encore agréable avec le soleil qui réchauffe les lieux. Après 3 heures, quand même, nous pique-niquons près de l’eau avant d’entreprendre la dernière partie, c’est à dire 1h30 de randonnée sur une belle montée ! Ça grimpe, les sacs pèsent, ça grimpe encore et c’est raide mais le sommet se dessine. Nous arrivons au refuge Italia, fatigués mais enthousiasmés par la vue ! Le lac est assez grand, les montagnes bien découpées et il y a peu de monde sur les lieux.

Un peu de sportUn peu de sport
Presque au sommet !Presque au sommet !

Nous installons la tente sous les arbres à l’abri du vent et allons bouquiner au soleil.

Le refuge vu depuis notre tenteLe refuge vu depuis notre tente
La tente à l'abriLa tente à l’abri
Repos de fin de journéeRepos de fin de journée

Le grand air, ça creuse ! Nous réchauffons le Chili con carne préparé la veille à l’auberge puis filons nous coucher sous le ciel étoilé.

Jour 8 : randonnée

Réveil en douceur, tout est calme autour de nous et le soleil brille. Comme nous avons toute la journée devant nous, nous décidons de profiter du calme des lieux pour lire jusqu’à 13h.

L'eau du lac est très fraîcheL’eau du lac est très fraîche
Farniente au soleilFarniente au soleil
Dernière photo sur le lacDernière photo sur le lac

La descente vers Colonia Suiza est rapide : 3 heures de marche et 30 minutes de pique-nique plus tard nous sommes de retour au début de la randonnée.

C'est reparti !C’est reparti !

Il nous reste 45 minutes avant le bus et comme de par hasard, l’arrêt de bus est pile en face d’une brasserie. Une bière artisanale de plus à notre actif, mais pas terrible.

Bières localesBières locales : après l’effort, le réconfort !

Avant que le bus n’arrive nous nous mettons dans la file, qui grossit à vu d’oeil, normal avec seulement 1 bus à 14h30 et l’autre à 17h45 !

De retour à l’auberge, nous prenons une douche bien méritée et bavardons un peu avant d’aller en ville au restaurant de fondue pour y faire un bon repas bien copieux !

Une fondue bien méritée !Une fondue bien méritée !

Jour 9 : dernière excursion

Voilà, c’est – déjà ? Finalement ? – notre dernier jour à l’auberge ! Nous passons la matinée à faire des lessives et à ranger nos sacs.

Puis nous sommes partis pour une dernière balade sur un cerro, le cerro Otto. Lui aussi peut s’atteindre en téléphérique et en funiculaire mais en grands sportifs que nous sommes (devenus), nous partons à pied. Le chemin passe d’abord par des résidences assez luxueuses puis par une ruelle en terre que j’ai bien eu du mal à parcourir : chaque propriété possédait un chien plus ou moins agressif qui se jetait sur, voire par dessus, les grillages. Brrr…  sacrée épreuve pour mes petits nerfs. Pourtant, au Chili comme en Argentine il y a des chiens errants partout. Ils n’aboient pas et restent calmes donc ça allait, mais là, 15 chiens déchaînés c’était beaucoup ! Bref, mon protecteur était là, nous avons franchi sans autre désagrément ce terrible obstacle. La suite du parcours est hyper raide : elle passe sous le téléphérique et par 26 degrés, c’est un bon challenge. Nous mettons 1h à grimper sur un sol poussiéreux où nos pieds peinent parfois à trouver une prise ferme. En haut, heureusement la vue est belle, mais peut être moins que du Cerro Campanario. Nous y croisons un danois qui nous a vu du téléphérique et qui visiblement tenait beaucoup à palper les abdo de Thomas et à savoir si on avait perdu du poids pendant notre périple !

Le téléphérique du cerro OttoLe téléphérique du cerro Otto
Vue sur le lacVue sur le lac
Au sommet !Au sommet !
Une rencontre ailéeUne rencontre ailée

Sur cette rencontre particulière, nous redescendons, toujours à pied, mais cette fois-ci sans passer par les résidences pour éviter les chiens. Nous arrivons tout poussiéreux mais heureux à l’auberge.

Natacha et Flor tiennent absolument à nous préparer des pizzas maison pour notre dernier repas ! Quelques courses plus tard, les cuisinières s’activent, l’espagnol aussi pour élaborer une tortilla, le groupe s’agrandit peu à peu ! Pour gagner un peu de temps, les filles cuisent d’abord la pâte à pizza puis c’est parti ! Les pizzas défilent, toutes excellentes : à la crème et oignons, à la viande, au fromage et herbes, au fromage et tomates… La tortilla est elle aussi très bonne et nous passons tous un excellent moment à discuter, jouer et manger jusqu’à 1h30 du matin ! Un beau souvenir de notre super séjour ici !

Préparation des pâtes à pizzaPréparation des pâtes à pizza
AvantAvant
AprèsAprès
Irène à la découpeIrène à la découpe

Demain sera une longue journée mais nous finissons celle-ci avec un léger pincement au cœur et l’espérance de se recroiser un jour pourquoi pas…

Un long séjour à Bariloche – Partie 1

Un long séjour à Bariloche – Partie 1

Du 16 au 19 février

Jour 1 : dans les transports

Rappelez-vous, j’ai fini le récit précédent dans le bus allant de Valparaiso à Osorno. Nous y arrivons vers 8h30 et espérons pouvoir enchaîner sur le bus vers Bariloche. Nous faisons le tour de la gare pour comparer les prix mais seule une compagnie a de la place pour ce jour. Le comptoir n’est pas ouvert mais nous ne sommes pas les premiers… Thomas se connecte sur leur site internet et réserve deux places mais nous n’arrivons pas à payer en ligne. Nous avions de la data car j’ai dû racheter un téléphone à Santiago et qu’il était fourni avec carte SIM chilienne et data. Grâce à cette petite entourloupe, nous bloquons les deux derniers sièges du bus : lorsque le guichet s’ouvre, les personnes présentes avant nous ne peuvent acheter que des billets pour le bus de 16h30. C’est notre tour, Thomas annule sa transaction en ligne, et ho ! Il reste deux places pour le bus de 9h30, quelle chance !

Nous revoilà dans le bus pour quelques heures, cette fois-ci loin des toilettes. Nous nous endormons rapidement d’autant qu’il pleut, du coup on ne peut même pas profiter du paysage censé être magnifique car nous longeons un grand lac.

Les 5 heures de trajet se passent sans encombre. Nous arrivons au terminal de bus de Bariloche où nous attendons le bus de ville pour rejoindre notre auberge, l’Hostel La Casona. Nous réservons pour deux nuits, soit jusqu’à samedi matin.

Jour 2 : rien

La météo est comme prévue : pluvieuse. Une excellente raison pour ne rien faire à part trier les photos, rédiger nos articles sur la Nouvelle-Zélande et manger !

Nous sortons néanmoins vers 16h30 pour visiter le centre-ville de cette bourgade aux airs de stations de ski suisse avec ses restaurants à fondue et ses boutiques de chocolat tous les 3 mètres ! Nous rentrons dans certaines mais sommes déçus de constater que les chocolats proposés sont chers et ne contiennent pas de vrai chocolat… par contre nous repérons un resto à fondue que nous gardons en tête pour un prochain soir. Nous craquons également dans une épicerie fine qui vend des fromages, de la charcuterie et surtout… du saucisson !

De la vraie charcuterie !De la vraie charcuterie !
L'hôtel de ville de BarilocheL’hôtel de ville de Bariloche
Une église de Bariloche, un petit style breton non ?Une église de Bariloche, un petit style breton non ?
Un sapin un peu particulierUn sapin un peu particulier
La Playa Bonita, en contrebas de notre aubergeLa Playa Bonita, en contrebas de notre auberge

Il est 18h mais les bars sont fermés. Nous décidons d’aller a l’une des brasseries assez loin du centre et attendons patiemment un bus, en vain. Au bout de 40 minutes, nous décidons de faire du stop, d’autant qu’il pleut et cela fonctionne très vite. Après un verre de bière locale mais peu convaincante à la brasserie Blest, nous décidons de rentrer. On retente le stop car il pleut toujours et une voiture s’arrête presque tout de suite ! Ouf !

Un bon dîner et on va se coucher après cette journée très peu productive.

Jour 3 : randonnées au soleil

Nous décidons de prolonger notre séjour jusqu’à mercredi soir pour pouvoir randonner dans les environs. Mais devons changer de chambre : une grosse soirée est prévue ce soir et la chambre sera utilisée. Nous dormirons donc dans un studio aménagé avec deux argentines : Flor et Natacha. C’est pour nous une excellente occasion de s’entraîner à saisir l’accent ! Les chiliens ne prononçaient pas les “s” en fin de mot et ici, les “ll” et les “y” se prononcent “ch”. Cela donne “me chamo Irène, voy a la placha con señor Vicharen”.

Bref, je divague. Il fait beau, nous prenons le bus jusqu’au pied du Cerro Campanario pour notre première balade. Ce mont culmine à 1052 mètres, depuis le lac situé à a 800m au dessus du niveau de la mer, cela fait 20 minutes de montée assez facile. Pour ceux qui préfèrent, il est possible de prendre un téléphérique mais la région est très touristique et cela a un coût (200 pesos argentins soit 12 euros par personne). Au sommet, une vue extraordinaire sur les lacs et montagnes alentours !

Vue depuis le Cerro CampañeroVue depuis le Cerro Campañero
Vue sur les lacsVue sur les lacs
Vue sur les lacsVue sur les lacs
Devant les lacsDevant les lacs

Nous y pique-niquons et redescendons pour continuer en bus vers Puerto Pañuelo. Là, nous entamons notre deuxième balade : nous prévoyons une boucle de 15 km majoritairement dans les bois. Cela commence plutôt bien car nous voyons zorro ! Si, si ! Ah pardon, en français c’est un renard.

Un renard !Un renard !
Un arrayan, arbre rouge localUn arrayan, arbre rouge local
Un tronc d'arbre farceurUn tronc d’arbre farceur

 

La suite est très sympa et offre de beaux points de vue sur le lac. Les chemins sont faciles et le dénivelé faible.

Le lac Llao llaoLe lac Llao llao
Une plage sur le lac de Llao llaoUne plage sur le lac de Llao llao
Un pont "romain" au milieu de la forêtUn pont « romain » au milieu de la forêt
La vue depuis le mirador del TaculLa vue depuis le mirador del Tacul
Une forêt de bambouUne forêt de bambou

Bien sûr, la forêt est également fleurie !

Fleur orangeFleur orange
FuschiaFuschia
Fleurs violettesFleurs violettes
Fleurs jaunesFleurs jaunes

Au retour, nous faisons des courses et dînons, car notre hôte, Chino, nous informe que la soirée ne commencera pas avant 22 ou 23h. En effet, à 22h,  seule une poignée d’invités est là. Nous savourons des empañadas maison ainsi que la bière du patron, tout en discutant avec Chino, Flor, Natacha et Javier, un autre pensionnaire venu du Mexique. A minuit, les gens arrivent enfin ! Thomas et moi nous couchons vers 2h mais nous apprendrons le lendemain que la soirée a continué en ville et que les gens ne sont rentrés qu’à 7h du matin !

Début de soirée tranquille !Début de soirée tranquille !

Jour 4 : rien

Nous émergeons vers 10h30. Tout le monde dort encore profondément. La pluie est de retour… nous restons dans l’auberge sauf une petite heure pour faire les courses.

Comme il n’y a que cela à dire sur cette journée j’en profite pour dresser les rapides portraits des personnes qui nous entourent.

Chino, le gérant de l’auberge. Il est de Buenos Aires et loue cette maison depuis 1 an et demi. La maison est grande et fut inhabitée les 8 années précédentes, ce qui explique son côté un peu vieillot.  Normalement, il peut accueillir 12 personnes, mais il y a 4 places complémentaires dans le studio et deux autres dans une caravane. Bref, cela peut faire du monde !

Avec Chino et sa chienneAvec Chino et sa chienne

Au début du séjour, il est aidé par deux bénévoles, elles aussi de Buenos Aires : Ona et Lucia, qui rentreront au bercail, fin de saison oblige, pendant notre séjour.

Deux autres acteurs clés : Natacha et Flor installées depuis un mois. Elles sont architectes mais faute de trouver du travail, elles ont décidé de passer l’été à Bariloche. Pour se faire un peu d’argent, elles vendent des gâteaux et du pain maison sur la plage. Nous aurons l’occasion de goûter le pain en fin de séjour, il est délicieux, nature comme garnis aux oignons.

Flor (derrière) et Natascha en bonne compagnieFlor (derrière) et Natacha en bonne compagnie

Un pensionnaire pour seulement 2 nuits, mais marquant : Javier, mexicain de 24 ans qui voyage sur les traces de sa copine. Elle est partie voilà quelques semaines pour visiter l’Argentine et le Chili avec des amis. Il a décidé de passer dans certains lieux après elle et de lui faire la surprise de la retrouver à Santiago pour la demander en mariage ! Le voilà donc sur les routes, enchaînant avions et bus pour prendre des photos sur ses pas ! Un sacré challenge, mais récompensé car depuis, elle a dit oui.

Nous avons aussi bien discuté avec un couple de tasmaniens, animés par la passion de l’escalade. Ils consacrent leurs vacances à voyager de part le monde sur les sites d’escalade les plus courus. Cette fois, ils prévoient de passer 4 semaines dans les environs de Bariloche. En général, ils campent sur place et emmènent un maximum de nourriture. Lorsqu’ils sont à court, ils redescendent en ville faire le plein, prendre une douche et remontent !

Nous avons aussi rencontré, un groupe d’américains de passage après un mariage dans la région, une québécoise et un américain voyageant en combi avec un chien aux airs de Milou, un américain qui ne voulait parler qu’espagnol et buvait du mate toute la journée, comme un vrai argentin, un italien qui ne savait pas faire des pizzas, une australienne sur les routes pour deux mois, un espagnol… bref, une belle troupe avec qui nous avons passé de bons moments ! A certains moments, nous alternions donc le français, l’espagnol et l’anglais. Une sacrée gymnastique !