Le lac Titicaca côté Pérou : Puno, Amantani, Llachon

Le lac Titicaca côté Pérou : Puno, Amantani, Llachon

Du 17 au 21 avril

Il est 16h passée lorsque notre bus arrive au terminal de Puno. A peine le pied posé dans le terminal, nous nous faisons aborder par une rabatteuse qui veut nous vendre le tour classique de deux jours sur les îles du lac. Nous esquivons et rejoignons un petit hôtel recommandé par le routard, où nous croisons donc uniquement des français. Nos sacs posés, nous ressortons aux dernières lueurs du jour : avec le décalage d’une heure en passant au Pérou, le soleil se couche ici à 17h30 et il fait nuit à 18h !

Nous nous rendons à l’office de tourisme pour glaner quelques informations sur les îles puis, après un passage rapide dans la rue piétonne, nous rentrons sous une pluie battante pour passer la fin d’après-midi à lire des articles de blogs et autres guides en ligne sur le Pérou.

Nous profitons d’une accalmie pour sortir manger, dans la rue piétonne où tous les restaurants proposent des menus « touristiques » (au moins, ils ne s’en cachent pas) pour une vingtaine de soles (6 €). Nous verrons le lendemain que quelques rues plus loin, des petits restaurants proposent les mêmes menus pour 5 ou 6 soles…

De retour à l’hôtel, nous continuons nos recherches avant de sombrer d’un sommeil profond sous une quadruple épaisseur de couverture, il fait froid la nuit à 3800 mètres !

Jour 1 : visite de la ville

Nous traînons au lit jusqu’à 10 h avant de changer de chambre, la notre étant réservée pour le soir.

Nous commençons notre tour de la ville par un passage sur le port : notre décision est prise, nous voulons visiter la presqu’île de Capachica puis l’île d’Amantani et nous allons donc voir si nous pouvons trouver une embarcation qui nous déposera sur la presqu’île, en chemin vers les îles.

Une embarcation un peu petite pour la traverséeUne embarcation un peu petite pour la traversée

Sur le port, il y a trois guérites, appartenant à différentes associations de marins, une pour chaque île :

  • Les îles Uros, îles flottantes construites sur des roseaux. Les visites durent environ trois heures.
  • L’île de Taquile, une des deux grandes îles du lac côté péruvien, à 2h30 environ de Puno. La visite proposée se fait à la journée.
  • L’île d’Amantani, à 3h de Puno. Les marins proposent le même tour que les agences, sur deux jours : départ vers 8h, arrêt d’une heure aux îles Uros puis navigation vers Amantani où l’on est pris en charge par une famille jusqu’au lendemain matin. Le deuxième jour classique est un retour vers Puno avec un arrêt à Taquile de quelques heures.

Comme nous voulons aller à Amantani, c’est vers cette dernière guérite que nous nous dirigeons. Nous discutons avec Néné, capitaine de l’embarcation qui part le lendemain, qui nous explique qu’il est plus facile pour nous de commencer par la nuit sur l’île d’Amantani et, au lieu de rentrer par Taquile, de prendre un bateau taxi collectif depuis Amantani jusqu’à la presqu’île de Capachica le jour suivant. Comme les bateaux collectifs partant d’Amantani sont gérés par la même association, il nous propose pour le même prix de prendre ce transport le surlendemain. Nous acceptons et donnons donc rendez-vous à Néné le lendemain à 8h.

La faim se faisant sentir, nous nous rendons au marché dans l’espoir d’y trouver de quoi manger. Nous craquons un peu devant tous ces étals et achetons pain, fromage, olives, œufs, pommes et oignon pour nous faire à manger à l’hôtel.

Le bon coin version analogiqueLe bon coin version analogique

Nous retournons ensuite en ville pour nous balader. Nous commençons l’après-midi par la place d’armes, un incontournable des villes péruviennes. Nous traversons la cathédrale avant de grimper à la colline Huajsapata. Essoufflés, nous contemplons quelques instants la vue avant de redescendre en quête d’une carte SIM. Et oui, la visite de la ville aura été rapide : ce n’est pas la ville la plus excitante de notre périple mais nous la trouvons néanmoins plus agréable que les quelques villes boliviennes traversées.

Parque PinoParque Pino
La cathédrale de PunoLa cathédrale de Puno
A l'intérieur de la cathédrale de PunoA l’intérieur de la cathédrale de Puno
Détail de la façadeDétail de la façade
La Casa del CorregidorLa Casa del Corregidor
En surplomb de PunoEn surplomb de Puno
Une statue de Manco Capac, premier empereur incaUne statue de Manco Capac, premier empereur inca

Après un deuxième passage au marché pour préparer nos quelques jours d’excursion, nous terminons l’après-midi à l’hôtel avant de sortir manger une pizza,au restaurant El Buho, dont je rêvais depuis quelques jours. Les pizzas sont bonnes et la pâte fine : une bonne adresse.

Jour 2 : îles Uros et Amantani

Nous quittons l’hôtel peu avant 8h après y avoir laissé une partie de nos affaires pour embarquer sur le Royal Caribbean, le bateau de Néné. Nous apprendrons plus tard que l’association des marins d’Amantani compte une quarantaine de bateaux et qu’un système de roulement leur permet à tous de proposer le tour de deux jours environ une fois par mois.

Dans les marais de totoraDans les marais de totora

Nous naviguons dans un marais jusqu’au îles flottantes, premier arrêt de la journée. A notre arrivée, nous voyons de part et d’autre du bateau des îles en roseaux séchés sur lesquelles des groupes d’individus nous font des grands signes. Nous comprenons qu’ils essayent d’attirer l’attention du capitaine pour que celui-ci accoste sur leur île.

Point de péage à l'arrivée sur les îles UrosPoint de péage à l’arrivée sur les îles Uros
Arrivée sur les îles UrosArrivée sur les îles Uros

Nous approchons l’une d’entre elles et sommes accueillis en aymara, la langue des indiens au sud du lac (celle parlée sur la isla del sol).

Débarquement sur l'îleDébarquement sur l’île
De la viande qui sècheDe la viande qui sèche

Nous nous rassemblons autour du « président » qui nous explique d’abord comment sont construites les îles. Tous les ans, les habitants vont couper des mottes de terres flottantes qui sont ensuite arrimées entre elles et ancrées au fond du lac. Sur ces piliers sont déposés des couches de totoras séchées, le roseau local. Les couches doivent être renouvelées tous les dix jours car les couches inférieures s’imbibent d’eau au fur et à mesure. Il nous explique ensuite la vie sur l’île, dans des petites cabanes non chauffées. Des panneaux solaires leur permettent d’avoir un peu d’électricité. Nous avons le droit à une visite d’une des habitation suivie d’un passage par une exposition des fabrications des habitants : bonnets, écharpes, bibelots…

Petit cours de géo par le "chef" de l'îlePetit cours de géo par le « chef » de l’île
Thomas écoute attentivementThomas écoute attentivement
Comment construire son île flottanteComment construire son île flottante
L'île une fois construiteL’île une fois construite

Avant de partir, nous sommes de nouveau rassemblés pour une session « chorale » où toute la communauté nous chante d’abord un chant en aymara puis en quechua (l’autre langue des indiens du Pérou, parlée sur Amantani et Taquile notamment), en espagnol, en anglais et une interprétation phonétique de « alouette, gentille alouette ». Après ce spectacle un poil trop touristique pour nous, nous sommes invités à monter dans une embarcation à la frontière entre le drakkar en totora et le pédalo en forme de canard. Nous refusons poliment et rejoignons le Royal Caribbean en attendant que certains du groupe terminent leur tour « typique ».

Une embarcation "typique"Une embarcation « typique »

Cette visite des îles flottantes nous laisse un peu dubitative : la mise en scène donne un peu l’impression d’un parc d’attraction pour touristes et nous avons du mal à croire que l’île visitée est effectivement habitée toute l’année. En discutant avec d’autres touristes du bateau, cette impression est partagée.

Peu importe, nous voguons maintenant en direction d’Amantani, sous un grand soleil. Nous passons devant la péninsule de Capachica et laissons l’île de Taquile à tribord avant d’accoster aux alentours de 13h30 sur Amantani.

Passage devant la presqu'île de CapachicaPassage devant la presqu’île de Capachica
Amantani se profileAmantani se profile
Arrivée sur l'îleArrivée sur l’île
Bateaux au mouillageBateaux au mouillage

Néné, notre capitaine, nous répartit dans nos familles d’accueil sous l’oeil bienveillant d’une représentante du village. Ici, comme pour les bateaux, les familles tournent pour accueillir des touristes chacune leur tour, afin qu’aucune ne soit lésée. Nous nous voyons donc attribués à la señora Libia. Nous serons sept à dormir chez elle : deux couples de français (dont nous), un couple québécois et une singapourienne. Nous nous rendons à la queue leu leu jusqu’à la maison où nous logeons, Libia nous montre nos chambres (nous avons le droit à deux lits 1,5 places) et nous annonce que nous pouvons nous reposer quelques minutes avant le déjeuner.

A la queue leu leu A la queue leu leu
Dans la bergerie sous notre chambreDans la bergerie sous notre chambre

Nous sommes un peu déçus d’être tomber dans un groupe aussi grand et ne comprenons pas tout de suite pourquoi d’autres familles n’ont eu le droit qu’à deux ou trois invités. Peut-être est-ce une question de place. Ou peut-être est-ce aussi dû au fait que le mari de notre hôte n’est autre que… Néné ! Et oui, alors que nous nous attablons, nous comprenons que nous sommes dans sa famille car il vient aider sa femme en faisant le service à table. Nous avons le droit à une soupe de maïs en entrée, suivie d’une assiette de pommes de terre, habas (une sorte de fève, servie avec la cosse, de la famille vicia faba) et d’une tranche de fromage frit à la poêle. Nous n’aurons même pas la chance de manger avec nos hôtes.

Vue depuis la chambreVue depuis la chambre

Après le repas, Libia propose de nous accompagner jusqu’au sommet de l’île pour une balade. Nous partons donc tous ensemble, Irène et moi en tête à poser des questions sur la vie de la communauté Lampayuni, l’une des dix communautés de l’île. Nous apprenons ainsi que cette communauté compte 80 familles et l’île près de 3000 habitants. Il y a écoles et collège publiques sur l’île, permettant aux enfants d’être scolarisés gratuitement jusqu’à leurs 17 ans. Après, les places à l’université publique et gratuite sont chères (1000 places à Puno pour 10 000 postulants) et même en cas d’acceptation, il est compliqué pour les îliens d’étudier sur terre car cela engendre des coûts (location d’appartement, nourriture…) auxquels ils ne peuvent pas tous subvenir.

Après une quinzaine de minutes de marche, nous arrivons sur la place d’armes de la communauté et Libia s’arrête là pour finalement nous donner les indications pour continuer seuls.

Sur la place de la communautéSur la place de la communauté

Nous traînons sur la place d’armes avant de repartir vers les sommets. En effet, l’île d’Amantani comporte deux sommets : le Pachatata à 4085 mètres et le Pachamama à 4120 mètres au dessus du niveau de la mer. Nous suivons le sentier jusqu’à la bifurcation et décidons de commencer par le plus haut, car un groupe de touristes squatte le sentier vers Pachatata.

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Ascencion sur AmantaniAscencion sur Amantani
Un chemin pavéUn chemin pavé
Pachatata vu depuis PachamamaPachatata vu depuis Pachamama

Nous arrivons au sommet, seuls, mises à part deux locales qui préparent leur stand en étalant leur artisanat au sol. Il n’y a vraiment personne au sommet, nous nous posons quelques instants pour profiter de la vue et reprendre notre souffle : même si nous ne souffrons plus du sorroche, le mal des montagnes, l’oxygène est plus rare à cette altitude ! Nous faisons le tour de la colline, nous longeons différentes cultures en terrasse dont du blé. Nous apprendrons plus tard que les habitants pratiquent la culture en jachère sur quatre années (une année maïs, une blé, une pomme de terre et une de repos). La majorité des cultures de l’île (pour ne pas dire la totalité) sert à nourrir ses habitants qui ne vendent plus rien au marché. C’était le cas auparavant mais les générations adultes actuelles représentant souvent des fratries importantes, les parcelles ont été divisées en de multiples petits lopins juste assez grands pour nourrir leurs propriétaires.

Une des arches de pierre de l'îleUne des arches de pierre de l’île
Vue plongeanteVue plongeante
Silence, ça pousse !Silence, ça pousse !

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Après avoir profité de la quiétude de ce sommet voué au culte de la terre nourricière (la déesse Pachamama), nous décidons de monter sur le Pachatata. En chemin, nous sommes d’abord étonnés de voir plusieurs stands d’artisanat qui n’étaient pas là à l’aller. Notre étonnement est de courte durée car nous commençons à croiser des groupes de touristes qui grimpent au sommet avant de nous trouver confronter à une horde de touristes au sommet du Pachatata. Les agences ont débarqué ! Les bateaux affrétés par les agences de Puno, qui offrent exactement le même tour pour exactement le même prix (voire plus cher), sont partis 30 minutes après nous et nous voilà rattrapés par tout ce petit monde. Nous faisons rapidement le tour du sommet et fuyons la foule en redescendant par un autre côté,vers notre communauté d’où nous observons le soleil se coucher derrière la presqu’île de Capachica.

Une petite vendeuse d'artisanatUne petite vendeuse d’artisanat
Coucher de soleil sur la presqu'îleCoucher de soleil sur la presqu’île

Nous rentrons vite avant que la nuit tombe et attendons l’heure du dîner en discutant avec nos compagnons. Pour le dîner, Néné se joint à nous ainsi que sa fille (et Libia après avoir terminé de préparer le repas). Nous avons le droit à une soupe d’orge (avec patates et autres légumes également) suivie de spaghettis accompagnées d’une sauce à la tomate.

Néné s’avère très bavard, il nous explique entre autre le système de jachère de l’île et nous comprenons au fil de la discussion que la vie n’est pas facile pour eux. Ils se nourrissent uniquement de ce qu’ils produisent et économisent pour donner une chance à leur fille unique d’étudier plus tard. C’est d’ailleurs pour mettre toutes les chances de leur côté qu’ils n’ont qu’un enfant. La discussion portera également sur les croyances de l’île et les cultes à la terre encore pratiqués par la population quechua qui l’habite. Nous apprendrons ainsi qu’il ne faut pas aider un homme frappé par la foudre mais attendre que la foudre le frappe une deuxième fois pour le ranimer puis une troisième fois pour lui donner son pouvoir : c’est ainsi que l’on devient chaman !

Avant d’aller nous coucher, nous redescendons offrir à nos hôtes quelques bananes achetées la veille au marché. Il n’y a pas beaucoup de fruits sur l’île et ceux-ci sont une denrée rare dans les familles. Nous comprenons aux sourires de nos hôtes que ce petit cadeau, pour nous, fera des heureux.

Jour 3 : la presqu’île de Capachica

Nous nous réveillons tranquillement vers 7h pour le petit-déjeuner. Nous avons le droit à des pancakes ! Ceux-ci engloutis, nous nous mettons en route vers le bord du lac, et suivons notre hôte qui doit nous indiquer quel bateau prendre pour rejoindre la péninsule. Nous quittons nos compagnons d’un jour, qui eux se dirigent vers le bateau de Néné pour rejoindre l’île de Taquile,  et embarquons sur le bateau taxi collectif.

Une heure plus tard, vers 9h, nous voilà débarqués sur la plage de Chifron. Nous avons le choix entre prendre un taxi pour 2 km jusqu’au village de Capachica ou de marcher. Il y a peu de taxis et pas mal de gens qui sont descendus du bateau. Comme nous avons le temps, nous décidons de marcher et de laisser nos places de taxis à ceux qui en ont besoin.

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Sur la route de CapachicaSur la route de Capachica

Nous atteignons assez vite le village où nous faisons quelques courses pour le pique-nique avant de sauter dans un collectivo à destination de Llachon, un petit village à 14 km de là, perdu au bout de la presqu’île. Heureusement, grâce à nous le bus est rempli et peut donc partir (généralement, les collectivos ne partent que lorsqu’il y a assez de monde, sauf pour ceux à horaires fixes).

Un beau chapeau dans le collectivoConcours de chapeaux dans le collectivo

Arrivés à Llachon, au terminus, nous sommes les seuls restants dans le bus. Nous descendons et commençons à marcher vers le bout de la presqu’île où nous savons qu’il y a une auberge, « la casa de Felix », qui accueille les touristes. Nous sommes tout de suite rattrapés par un local, Yogi, qui nous demande si nous cherchons un logement. Nous lui répondons par l’affirmative et il nous propose de nous amener chez lui, il tient une auberge communautaire avec sa famille. Nous discutons en chemin (enfin, je discute tout seul, Yogi est timide et répond aux questions succinctement) avant d’arriver dans la petite cours fleurie de l’auberge. La chambre nous convient, même si le confort est spartiate : les matelas sont posés sur des blocs en béton en guise de sommier et l’eau courante absente dans les WC (il faut remplir un saut pour tirer la chasse d’eau). Elle a le mérite d’être peu chère : 45 soles par personne, dîner et petit-déjeuner inclus.

La salle à mangerLes autres chambres
L'entrée de notre chambreL’entrée de notre chambre

Nous nous installons et faisons connaissance avec la femme de Yogi (dont nous n’avons pas saisi le nom) et le père de sa femme, Pedro, qui a donné son nom à l’auberge : la casa de Pedro et Anilton (Anilton est le fils de Pedro, nous ne le verrons pas). Ils sont tous les trois très timides et on sent qu’ils n’ont pas l’habitude de recevoir des touristes. Nous décidons d’aller nous balader en bord de lac, avec notre pique-nique et marchons donc une trentaine de minutes, de plages en plages, jusqu’à une plage qui nous semble plus sympa que les autres, où les cochons vivaient à quelques mètres du rivage. Nous y pique-niquons et profitons du calme du lieu : il n’y a personne, seuls quelques bateaux passent au loin.

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Nous remontons ensuite vers l’intérieur de la presqu’île, passant par hasard devant la casa de Felix où nous voyons deux / trois touristes sur la terrasse. Nous sommes content d’avoir trouvé un endroit moins fréquenté. Nous continuons jusqu’au bout de la presqu’île et grimpons une petite heure sur la dernière colline (4030 mètres d’altitude) d’où nous observons les deux îles du lac, Taquile et Amantani. Toujours personne à l’horizon !

Une petite maison sur la presqu'pileUne petite maison sur la presqu’île
Thomas au sommetThomas au sommet

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Nous terminons la journée tranquillement en grimpant au sommet de la presqu’île, le cerro Carus (4150 mètres), d’où nous pouvons apprécier la vue à 360° sur la région. Nous y restons jusqu’au coucher du soleil, à l’abri du vent, quel calme ! Il nous faut néanmoins redescendre assez rapidement : il est 17h30 et il fait nuit dès 18h. Nous crapahutons donc sur les trois kilomètres jusqu’à notre auberge que nous trouvons grâce à la lampe frontale. Bilan de la journée : nous avons croisé quelques locaux qui rentraient avec leurs bêtes sur les chemins et aperçu de loin quelques autres affairés aux travaux des champs.

Allez, avance !Allez, avance !

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Un panneau inconnu au code de la routeUn panneau inconnu au code de la route

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Sur les coups de 19h, notre hôte vient frapper à la porte pour le dîner. Il n’y a que deux couverts dans la salle à manger, nous apercevons les enfants de la maison attablés dans la cuisine adjacentes : nous mangerons donc seuls ce soir. Au menu, soupe en entrée suivie d’un plat de riz, patates, fromage frit. Au cours du repas nous aurons le droit au défilé des membres de la famille qui passent par la salle à manger pour rejoindre la cuisine et viennent nous saluer. Seul Gabriel, le beau-frère de nos hôtes (le mari de la sœur de la femme de Yogi), vient s’installer à notre table alors que nous terminons de manger. Nous entamons la discussion et comprenons qu’il en profite pour améliorer son espagnol. En effet, ici, comme sur les îles, tout le monde parle Quechua et Gabriel vient de Taquile où sa génération n’a pas appris l’espagnol étant enfant. Il nous explique tous les liens de famille entre les personnes rencontrées. Lui et sa femme ont eu maison un peu plus loin mais vivent temporairement ici car sa femme, malade, préfère être avec sa soeur la journée d’autant qu’ils ont un bébé de quelques mois. Il y a donc au moins six adultes et cinq enfants qui vivent ici. Ça fait du monde dans la cuisine alors que nous sommes seuls sur une grande table ! Je discute un peu de Taquile avec Gabriel, que j’ai visitée il y a six ans, et nous nous rendons compte qu’il connaît mon hôte de l’époque, Celso. Le monde est toujours aussi petit…

Contents d’avoir quand même pu partager un peu avec un membre de la famille, nous prenons congé alors qu’il est le seul encore debout. Il doit être 20h et tout le reste de la famille nous a déjà souhaité la bonne nuit en passant.

Jour 4 : retour à la civilisation

Au petit-déjeuner, pancakes et beignets ! Nous sommes gâtés.

Petit-déjeuner royal !Petit-déjeuner royal !

Avant de partir, le femme de Yogi étale son artisanat dans la cours : elle tisse de jolies écharpes que nous trouvons un peu chères et nous rabattons sur un porte-clé souvenir. Nous prenons congé et marchons jusqu’au centre de Llachon d’où part le collectivo. En chemin, nous croisons beaucoup plus de monde que la veille : enfants qui se rendent à l’école, locaux qui vont au champ avec leurs ânes, vaches ou moutons…

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La place de LlachonLa place de Llachon

Le collectivo est là, vide, sur la place du village. Nous partons après une bonne demi-heure d’attente en direction de Capachica où nous prenons un deuxième collectivo direction Puno, que nous rejoignons en un peu plus d’une heure.

Toujours des chapeaux dans le collectivoToujours des chapeaux dans le collectivo

Nous avons décidé la veille, en discutant en haut de la colline, de changer notre plan initial (aller à Cusco) pour faire un crochet vers le sud du Pérou direction Arequipa. Nous passons donc prendre nos affaires laissées à l’hôtel puis avalons un menu à cinq soles dans un restaurant local avant de filer au terminal où nous trouvons un bus pour Arequipa (il en part régulièrement) pour vingt soles avec Alas del Sur.

Le bus partira avec quarante minutes de retard, la compagnie étant en train de vendre des billets jusqu’au bout. C’est probablement ce qui arrive quand on choisit une compagnie moins chère.

Après six heures d’une route mouvementée, le chauffeur étant très brusque limite dangereux, nous arrivons enfin à Arequipa où nous prenons un taxi officiel (il y a beaucoup de faux taxis ici) jusqu’à l’auberge pour un repos bien mérité.

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