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Auteur : Irène

C’est reparti pour deux jours de randonnée !

C’est reparti pour deux jours de randonnée !

6 et 7 mars

Quand il fait beau, rien ne nous arrête et à plusieurs, c’est encore mieux !

Jour 1 : le Fitz Roy dans toute sa splendeur

Notre petite troupe se réveille vers 7h30. Il fait bien frais dehors et chacun range sa tente et fait son sac pour deux jours de vadrouille.

Thomas, Oli et moi sommes un peu plus lents le matin que le reste de la troupe : nous parvenons néanmoins à partir tous les trois vers 9h.

Oli et Thomas prêts pour deux jours de rando Oli et Thomas prêts pour deux jours de rando

Évidemment, on commence par monter ! Ça fait les jambes et ça réchauffe.  Heureusement, le chemin est bien plus facile que les 12 km de la veille, et les sacs à dos sont moins lourds.

Vue sur El ChaltenVue sur El Chalten
La valléeLa vallée

La grimpette s’étale sur 4 km, puis c’est relativement plat sur les 4 km suivants tout en offrant de magnifiques points de vue sur le fameux Fitz Roy et sa forme légendaire. Nous avons beaucoup de chance car il fait très beau : la montagne se découpe parfaitement sur le ciel bleu limpide.

de plus prèsDétail
Le majestueux Fitz RoyLe majestueux Fitz Roy
Fitz RoySous tous les angles
Devant le Fitz RoyDevant le Fitz Roy
Vers le Fitz RoyVers le Fitz Roy

Nous avalons ces 8 km en 2h30 et arrivons au camping Poincenot où nous passerons la nuit. Nous repérons facilement les tentes de nos compagnons suisses et français et montons les nôtres à côté. Il nous reste encore 2 km pour atteindre le point de vue sur le Fitz Roy, près de la laguna de los Tres : Thomas et moi décidons de les parcourir avant de manger aussi on emmène juste vêtements chauds et pique-nique.

Seulement 2 km mais 400 mètres de dénivelés sur le dernier : c’est raide ! Et en plus, il y a foule, nous sommes à la queue-leu-leu sur une bonne partie de l’ascension. Ces efforts sont néanmoins récompensés par la vue en arrivant au sommet ! Le Fitz Roy, avec ses pics acérés étincelants au soleil et, à ses pieds un glacier puis un lac. L’endroit parfait pour déjeuner, un peu à l’écart de la foule mais au son de la musique du Seigneur des Anneaux jouée à l’harmonica par une des personnes présentes. Nous savourons cet instant d’autant plus précieux que nous savons que parfois certaines personnes restent 10 jours à El Chaltén sans même apercevoir le sommet du Fitz Roy !

RefletsReflets
Fiers d'être là Heureux d’être là

Après cette pause bien méritée, nous poursuivons sur une centaine de mètres pour voir un deuxième lac et, bien sûr, nous tombons sur nos compagnons de route, qui eux descendent vers le camping. Le temps d’une photo et chacun continue sa route. Thomas et moi restons encore une bonne trentaine de minutes sur les lieux tellement c’est beau puis nous descendons également.

Une partie de l'équipeUne partie de l’équipe
Devant le Fitz RoyDevant le Fitz Roy
Au mirador du Fitz RoyAu mirador du Fitz Roy

Comme il est encore tôt, nous ne faisons que traverser le camping pour rejoindre un point de vue sur un autre glacier, Piedras Blancas, à 2 km de là. Nous parvenons au mirador en quelques instants et avons une vue imprenable sur le glacier. On aperçoit même nos 4 compères sur la moraine !

Le glacier Piedras BlancasLe glacier Piedras Blancas

Cela nous tente bien de les rejoindre : nous pouvons soit retourner sur nos pas et prendre le même chemin qu’eux (6 km au total pour finir la journée), soit faire une boucle (8 km au total). Évidemment, nous préférons faire la boucle. Pour cela, nous devons parcourir encore 3 km sur notre rive, puis traverser la rivière. Manque de chance, malgré les indications du GPS, au bout de 3 km il n’y a pas de pont, pas d’endroit pour traverser ! La rivière Blanco est tumultueuse, et probablement glaciale, impossible de la franchir même après avoir arpenté la rive sur des dizaines de mètres. Raté ! Nous devons donc revenir sur nos pas, soit 5 km jusqu’au camping.

Balade en fôretBalade en fôret

Avec un total de 22 km dans les jambes, on y arrive un peu éreinté mais heureusement, nos compagnons nous proposent café, thé et cookies, miam !

La journée s’achève avec soupe et pâtes à la sauce tomate pour tout le monde, de quoi reprendre des forces pour le lendemain et affronter la nuit bien froide.

Jour 2 : objectif cerro Torre

Tout le monde émerge doucement et plie sa tente pendant que l’eau chauffe pour le thé, nécessaire pour se remettre en route. Nous quittons le terrain vers 10h pour nous diriger vers le Cerro Torre, une autre montagne phare de la région (même si elle ne brille pas la nuit, hi hi) à 10 km de là.

Un paysage voiléUn paysage voilé
Nuances de vertNuances de vert

La balade est très belle, plutôt facile et aboutit sur le lac Torre, parsemé d’éclats d’iceberg , sur fond de glacier. Le soleil nous réchauffe doucement mais malheureusement les nuages s’accrochent au sommet du Cerro Torre, que nous n’aurons pas l’occasion d’observer…

Devant le cerro TorreDevant le cerro Torre
Le lac TorreLe lac Torre
Iceberg droit devant !Iceberg droit devant !
Le caracara huppé face au glacier du Cerro TorreLe caracara huppé face au glacier du Cerro Torre
Envol de caracara huppéEnvol de caracara huppé

Nous mangeons lentement, en espérant une éclaircie mais peine perdue les pics restent cachés. Nous sortons même les réchauds pour faire fondre le fromage que nous mettons dans sandwichs, un régal par ces températures. Après près de 2h sur place à attendre que les nuages se dissipent, en vain, il nous faut redescendre vers El Chaltén.

Une longue pause en attendant que les nuages partentUne longue pause en attendant que les nuages partent
File indienneFile indienne
Retour vers El ChaltenRetour vers El Chalten
CondorCondor

Les 20 km de la journée étaient bien agréables et nous arrivons en ville à 17h30, pile à l’heure du goûter. Par chance, il y a pas mal de boulangerie et nous avons déjà eu l’occasion de tester des feuilletés au Dulce de Leche. Une petite halte s’impose pour reprendre des forces avant de regagner le camping à une centaine de mètres de là.

Ce soir, c’est barbecue avec la bande ! Chacun part faire des courses pour acheter ses ingrédients. Cela s’avère un vrai challenge et heureusement que la ville est toute petite. Premier supermarché : pas de viande, deuxième : non plus. On va à l’épicerie acheter du fromage et des légumes (cette épicerie est notre adresse fétiche à El Chaltén : il y a de délicieux fromages et de la bonne charcuterie). Nous atteignons le troisième supermarché : il y a de la viande ! Ah mais il nous manque de la crème, vue nulle part. C’est reparti dans l’autre sens pour finalement acheter du beurre.

Et oui, à El Chaltén, il existe 3 petits supermarchés, une épicerie, des mini markets et chacun vend quelques articles. Si vous voulez du maïs, c’est là, la viande c’est à un autre endroit. Les cookies au chocolat sont dans telle boutique alors que ceux à l’avoine sont dans un autre ! Bref, comme ils ne sont livrés qu’une fois par semaine ça devient vite très compliqué et énervant de faire ses achats… une vraie chasse au trésor.

Nous parvenons néanmoins à acheter de quoi dîner : salade, poivron, pommes de terre cuites à la braise, viande. Un festin qui disparaît bien vite de nos assiettes.

Comble du luxe, nous dormons en dortoir cette nuit pour être un peu plus au chaud, même s’il n’est pas chauffé et, surtout, à l’abri de la pluie.

Un des jolis oiseauxUn rayadito
Un oiseau coloréUn oiseau coloré
Et un tout petitEt un tout petit
Une étape imprévue sur la Carretera Austral

Une étape imprévue sur la Carretera Austral

Du 28 février au 2 mars

Jour 1 : bus

Ce matin, il pleut sur Puerto Rio Tranquilo. Nous sortons difficilement de notre tanière vers 10h et constatons que le bas de la tente est noir de boue… Nous passons l’éponge sur le dessus de la tente pour enlever un maximum d’eau puis trouvons deux crochets sur le mur d’un hangar pour la suspendre le temps du petit-déjeuner.

Nous nous attelons ensuite au nettoyage avec un seau et notre éponge, cela nous occupe une grosse heure. Vers midi, il est temps de tout ranger si nous voulons avoir le bus vers Cochrane. Nous ouvrons la porte du hangar dans l’espoir de trouver une surface plane et sèche mais c’est assez sale et cela sent la viande avariée. Il y a même encore une scie couverte de chair et des bouts de viande au sol… bizarre. On plie vite fait la tente pour ne pas rester dans ce lieu désagréable !

Toujours sous la pluie, nous partons avec nos affaires sur le dos vers la boutique qui fait office d’arrêt de bus. Il est 12h30 lorsque nous y arrivons et d’après la vendeuse, le bus passe entre 13h et 15h, à l’heure chilienne donc… Il n’y a donc plus qu’à attendre, en sirotant un café bien chaud. Une heure après, nous attendons toujours : je décide d’aller chercher un en-cas pour ce midi. Quasiment toutes les boutiques sont fermées mais je réussi à trouver des empeñadas. Je rejoins Thomas et l’attente se prolonge jusqu’à 14h. Le bus est là et il reste de la place ! Nous mangeons rapidement nos empañadas encore chaudes et nous installons pour 3h30 de bus.

17h30, nous arrivons à Cochrane, ville de passage sans grand intérêt et là, le parcours du combattant commence ! Nous commençons par l’office du tourisme où l’on tombe, ô joie, sur une jeune dame sympathique et efficace. Nous nous renseignons sur les logements pour la nuit, sur les supermarchés où l’on peut trouver des légumes (mais ils ne sont livrés qu’une fois par semaine donc peu de chance d’en trouver) et surtout sur les transports.

Notre but : atteindre Villa O’Higgins, le village le plus au sud de la Carretera Austral, pour ensuite continuer à pied jusqu’en Argentine. De Cochrane, il existe un bus direct qui part le lendemain, mercredi, ou 3 jours plus tard, samedi. Il existe également un bus qui va à Tortel, mais dans ce cas là il faut vérifier que le bus Tortel-Villa O’Higgins circule bien. Un dernier point à vérifier : la place disponible dans le ferry qui part de Villa O’Higgins (VOH pour les intimes) pour nous emmener jusqu’au début de notre randonnée.

Heureusement, la dame nous indique, sur le plan de la ville, les deux agences à aller voir et nous dit qu’elle vend les tickets pour le ferry. Nous commençons donc par demander à l’agence qui gère le trajet Cochrane-VOH mais il n’y a plus de place pour le lendemain.

Nous nous rendons à la deuxième agence, qui s’avère être une boutique de chaussures : il y a des places pour Tortel le lendemain matin. La vendeuse nous donne le numéro de l’agence qui gère le trajet Tortel-VOH. Thomas appelle (heureusement que l’on a du forfait chilien !) mais cette tombe sur la personne de VOH qui ne gère pas le trajet dans le sens Tortel-VOH. Cette personne lui envoie par SMS le bon numéro. Thomas appelle donc ce deuxième numéro qui lui confirme tant bien que mal qu’il y a bien un bus le sur-lendemain, jeudi, de Tortel à VOH ! Banco ! La couverture mobile étant (très) mauvaise à Tortel, Thomas réserve cette portion de trajet par SMS pendant que je retourne à la boutique de chaussures réserver deux places dans le bus du lendemain.

Nous voilà parés : mercredi trajet jusqu’à Tortel le matin puis départ jeudi après-midi vers VOH. Nous filons ensuite à l’office du tourisme pour réserver le ferry, il reste des places pour le vendredi matin, tout se goupille bien ! Nous aurons même la chance de visiter Tortel.

Il est temps maintenant de se mettre à la recherche d’un logement, ce qui n’est pas une mince affaire. Avisant une enseigne, nous frappons et une grand-mère nous ouvre. Le prix des chambres nous semble un peu élevé aussi nous tentons plus loin, mais tout est pris ou alors au même prix. Nous arrivons devant un camping, ou plutôt un grand jardin qui fait office de. Le propriétaire est sur le pas de sa porte et nous explique que nous avons à notre disposition un coin cuisine avec gaz et que l’on peut mettre la tente où l’on veut. Le temps a l’air de s’améliorer, et malgré notre nuit précédente sous la pluie, ce sera camping ce soir ! Et pas n’importe où : dans l’établi, après avoir fait un peu de place au milieu des fourches et des pots de peinture. Un lapin mort est pendu à un clou, une mâchoire de cheval à un autre et sur un troisième il y a un os non identifié. En plus, lorsque nous montons la tente, nous constatons que l’odeur de chair morte du matin s’est imprégnée. Cela créé un cadre pour le moins étrange, voire déroutant pour les petits parisiens que nous sommes, mais nous sommes au sec.

Un peu plus tard dans la soirée, le propriétaire allume même un poêle dans une petite maison dont la pièce unique est équipée de deux canapés et quelques chaises : parfait pour la tisane avant d’aller au lit !

Jour 2 : Tortel, aux airs de bout du monde

8h30, il est l’heure de se lever même si nous aurions bien dormi un peu plus : les chiens et coqs ont donné de la voix toute la nuit et cela ne fut pas de tout repos. Enfin, on a quand même un bus à prendre à 10h.

Il s’agit plutôt d’un mini-bus, de 9 places, et qui nous mène sans encombre à Tortel où nous arrivons sous la pluie à 13h30. Première étape évidemment : l’office du tourisme. Il ne possède pas de carte de la ville mais je peux photographier la grande carte murale. De toute façon, la ville est toute petite et ne possède qu’une rue principale. Plus exactement un ponton, car la ville est construite sur pilotis ! Cela en fait un petit joyau brut perdu au bout d’une route où les passages sont rares, tout comme le soleil !

Devant l’office, nous croisons deux français qui ont eu le courage de camper (le camping municipal est gratuit). Ils nous avertissent cependant : le sol est détrempé et il faut vraiment trouver un bon spot pour ne pas transformer la tente en arche de Noé. Thomas et moi nous mettons en route, il pleut vraiment beaucoup et nous savons que nous allons camper dans les jours qui suivent : nous optons pour l’auberge Gabrielle, qui a une salle commune chauffée et propose des douches chaudes, un luxe ! Les prix ont quand même bien augmenté depuis l’an dernier (2000 pesos de plus par personne), mais nous prenons possession d’une petite chambre au lit d’1m20 de large. Même si la chambre n’est pas chauffée, cela devrait aller pour dormir d’autant qu’il y a 4 couvertures en laine sur le lit.

Vue de notre chambreVue de notre chambre

Il pleut, il pleut bergère ! Nos pantalons de pluie, achetés en Nouvelle-Zélande, sont bien utiles ici. Nous partons explorer cette petite bourgade : tout est calme, seuls quelques chiens et quelques touristes se promènent la truffe au vent. Les petites maisons sont mignonnes même si elles sont rudimentaires. Les infrastructures font récentes par contre et bien sûr,  tout est en bois ! Il y a même une petite plage et quelques bateaux. Des tonnes de fushia colorent les rives et servent de garde-manger à des colibris ! Quelle surprise à cet endroit, loin des fleurs et des températures tropicales.

Ville de TortelVille de Tortel
Pensif sous la pluiePensif sous la pluie
L'école et un des bâtiments administratifsL’école et un des bâtiments administratifs
Petite cascade en villePetite cascade en ville
Un colibri (cherchez bien !)Un colibri (cherchez bien !)
Un des kiosques de la villeUn des kiosques de la ville
Les pilotis qui mènent à la plageLes pilotis qui mènent à la plage
Prise de hauteur sur la plagePrise de hauteur sur la plage
BateauxBateaux
Cimetière de bateauxCimetière de bateaux
Une mini maison, habitéeUne mini maison, habitée

Nous finissons notre balade par quelques courses (oeufs, saucisses, sauce tomate, fromage et pain) puis allons cuisiner à l’auberge pour les jours suivants. Nous prévoyons quelques difficultés pour se faire à manger si l’on campe aussi nous préférons utiliser une vraie cuisinière tant que cela est possible. Nous passons le reste de la soirée dans cette petite pièce commune bien chauffée à discuter avec les autres locataires, un équipe de biologistes présents pour analyser les populations de cyprès.

Jour 3 : boue et bus

Le ciel est gris, la chambre est froide, dur de quitter notre nid. Nous devons néanmoins rendre la chambre à 10h, donc on s’active ! Quelques tasses de tisanes plus tard, nous quittons l’auberge avec toutes nos affaires vers 11h. Nous souhaitons laisser notre barda dans le local de l’agence de bus mais elle est fermée. Nous laissons donc nos gros sacs dans le mini office du tourisme et décidons de suivre le sentier qui mène aux miradors.

Au début, cela grimpe, cela glisse avec la pluie et la boue mais cela va encore. Ensuite il faut faire attention aux racines glissantes et repérer le chemin entre les buissons. Le premier mirador donne sur la piste d’atterrissage, au milieu d’un marais. Le deuxième mirador donne sur le fjord. Même sous la pluie c’est beau !

Vue sur le fjord depuis le miradorVue sur le fjord depuis le mirador
Vue sur la ville depuis le miradorVue sur la ville depuis le mirador

Thomas voit sur son GPS que le chemin fait une boucle et, comme notre bus ne part qu’à 16h30, nous décidons de poursuivre pour contourner la ville : mal nous en a pris ! Si le chemin jusque-là n’était pas très praticable, cela devient maintenant un parcours du combattant. Nous passons deux heures à marcher dans la boue, à glisser, à nous écorcher sur les piquants des arbustes et pour finir à patauger dans un ruisseau qui a tout inondé… bref, on s’est même demandé si on allait pas rater notre bus !

Dans la boueDans la boue

Nous retrouvons avec joie les pilotis de la ville, puis le café de l’agence de bus. Je décide d’aller chercher nos sacs, restés à l’office du tourisme, mais celui ci est fermé et je ne vois plus nos sacs à travers la fenêtre… je cours voir Thomas qui y retourne et tombe sur un homme qui lui dit que nos sacs sont dans le local juste à côté : les toilettes, ouvertes à tout venant. Nos sacs sont bien là, mais ce fut une petite frayeur.

Deuxième petite aventure : nous réalisons que nous allons arriver vers 20h30 à Villa O’Higgins et que nous risquons de ne pas pouvoir faire de courses ! Il est 16h, notre bus part à 16h30. Je vais à la recherche d’un supermarché, il est fermé, je retourne sur la place me renseigner, on m’en indique un deuxième mais il est vide. Je demande du pain, on m’oriente vers le premier supermarché !  J’y retourne et frappe au carreau. La fenêtre s’ouvre ! Ils n’ont plus de pain, mais j’achète du fromage et du Manjar, le nom chilien du Dulce de Leche (confiture de lait). Entre temps, Thomas a fait la connaissance d’Oliver, un anglais dont vous allez entendre parler dans les prochains articles…

Puerto Rio Tranquilo : grottes et glacier

Puerto Rio Tranquilo : grottes et glacier

26 et 27 février

Fin de la journée du 26 : visite des grottes de marbre

Si vous vous rappelez, très chers lecteurs, je vous avais laissé en plein suspens concernant notre activité du 26 après-midi. C’est le moment de lever le voile !

Nous sommes donc arrivés à Puerto Rio Tranquilo à 13h10. Nous demandons au conducteur quelle est la meilleure agence pour visiter les grottes de marbre : il y en a au moins une quinzaine qui s’alignent le long du lac ! Apparemment, toutes se valent et en tout cas, l’agence avec laquelle il travaille organise un tour à 13h30. Il fait beau, cela nous tente bien. On se précipite pour acheter un paquet de chips en guise de repas de midi et c’est parti pour 1h30 de virée en bateau.

Le lac est d’un beau bleu turquoise, le ciel bleu roi et la roche presque blanche ! C’est magnifique, nous avons vraiment de la chance. Nous découvrons avec ravissement cette succession de roches dentelées, qui ressemblent vraiment à du marbre avec les veines de couleur. Le bateau se faufile dans les cavités pour que nous puissions mieux en profiter. La sortie est un vrai plaisir, peut être légèrement gâché par le nombre de bateaux, mais bon, on ne regrette pas !

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De retour en ville, nous récupérons notre gros sac et partons à la recherche d’un camping. Nous nous rendons à celui repéré par Thomas, le camping Bellavista. Il dispose d’une salle commune, non équipée, mais au moins cela fait un endroit où s’installer pour cuisiner et en plus il y a du Wi-Fi !

Une fois la tente montée, nous partons explorer la mini ville pour faire des courses et analyser les offres des excursions au glacier Los Exploradores.

Pour l’analyse des prix, c’est vite fait : les 4 ou 5 agences qui organisent l’excursion proposent la même prestation au même service. Nous choisissons Eco Tour car nous sommes les deux premiers inscrits pour le lendemain, versus 10 participants parfois dans les autres agences. Avec un peu de chance, cela nous fera une excursion privée.

Pour les courses, cela se complique ! Il existe deux petits supermarchés, fermés en ce dimanche après-midi. Nous avisons un vendeur de fruits et légumes, cela sera déjà ça, sachant qu’il nous reste du riz. Nous cherchons néanmoins du pain : 1 boutique, pas de pain, une deuxième, fermée… ah, dans la troisième il y en a !

Comme il est encore tôt, nous décidons d’aller dans le seul bar de la ville, qui fait sa propre bière bien sûr ! Et là, on aperçoit sur la table voisine une assiette qui nous fait rêver : une montagne de frites, de la viande, des oeufs et des oignons ! Nous tentons de nous persuader mutuellement que nous avons déjà fait les courses et que le plat est un peu cher… mais peine perdue, nous craquons sur cette copieuse assiette à partager !

De retour au camping, il est l’heure de se coucher.

Jour 2 : sur le glacier

Une longue journée s’annonce : le réveil sonne à 7h. Heureusement, nous n’avons pas à plier la tente car nous dormons ce soir au même endroit.

Nous sommes à 8h au point de rendez vous : la ville dort encore, le soleil se lève doucement. Deux autres personnes arrivent, puis le guide : nous serons donc un groupe de 4. Le guide distribue les collations pour la journée ainsi que les crampons, guêtres et casque et nous partons dans la navette.

La ville se réveilleLa ville se réveille

1h15 de route nous sépare du début de la randonnée : les routes sont en assez mauvais état mais notre guide est le Schumacher local ! Nous faisons une halte près d’une cascade et arrivons enfin à bon port.

pto-rio-tranquilo-j2-cascade

C’est ensuite parti pour 1h30 de marche d’approche du glacier. Le chemin n’offre pas de difficulté à part quelques rochers à grimper, juste de quoi se réchauffer !

Nous arrivons enfin au bord du glacier qui s’étend sur quelques centaines de kilomètres carrés. C’est beau, même avec les gouttes de pluie qui commencent à tomber. Il est temps d’enfiler les crampons et les guêtres et c’est parti pour 3h30 sur la glace !

Une cascade au loinUne cascade au loin
Le glacierLe glacier

Nous nous régalons et savourons les formations glaciaires : cavités, arches,… Le temps passe vite ! En plus, notre groupe étant petit, nous avons le temps d’aller plus loin, jusqu’au lac.

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Dans les entrailles du glacierDans les entrailles du glacier
Javier, le pro des selfiesJavier, le pro des selfies

pto-rio-tranquilo-j2-premier-trou

Plein de photos plus tard, nous enlevons les crampons et repartons dans l’autre sens. Nous sommes de retour en ville vers 18h30 et achetons du pain avant de rejoindre le camping sous la pluie.

Cette fois, nous y dînons et trions les photos avant de nous réfugier dans la tente.

Deuxième traversée de la frontière Argentine – Chili

Deuxième traversée de la frontière Argentine – Chili

Du 25 au 26 février

Jour 1 : des heures de bus

Nous commençons notre longue expédition vers le Chili à 5h45.  Pas facile de se réveiller, mais il faut que nous attrapions un des premiers bus locaux pour rejoindre le centre-ville. Avant cela, nous devons récupérer notre linge dans la buanderie et notre nourriture au réfrigérateur.

Nous arrivons vers 6h40 à l’arrêt de bus régional et constatons que la ville est peuplée de jeunes pas encore couchés ! Notre bus arrive à 7h et l’on découvre qu’il part à 7h30 et non 7h45 comme cela était écrit sur notre billet. Heureusement que nous étions en avance !

12 heures de bus plus tard, occupées à dormir et manger du pain préparé par Flor et Natacha  (avec juste un œuf chacun car on a oublié le fromage à l’auberge), nous arrivons à Los Antiguos, petite bourgade argentine située au bord du lac Buenos Aires.

Sur la route quelque part entre Bariloche et Los AntiguosSur la route quelque part entre Bariloche et Los Antiguos

Il est un peu tard de tenter le passage de la frontière car même si elle ferme à 22h, il est déjà 20h30 et il y a 5 km de marche à pied pour y arriver. On pourrait tenter le stop mais peu de voitures passent à cette heure.

Los Antiguos, capitale de la ceriseLos Antiguos, capitale de la cerise

Nous plantons donc la tente au camping municipal en essayant de trouver un coin tranquille, loin de la lumière et des enceintes des autres résidents, qui profitent de ce samedi soir pour faire la fête. Nous cuisinons notre dîner sur un banc en écoutant un mélange étrange de chants religieux à notre droite et heavy metal espagnol à gauche.

Il est temps d’aller au lit !

Jour 2 : rencontres heureuses

Rebelote : debouts à 5h45, rangement de la tente éclairés par nos frontales, petit déjeuner rapide (mais heureusement il reste du Nutella) et nous voilà prêts pour parcourir les 5 km qui nous séparent de la frontière. La balade n’est pas désagréable même s’il fait frais et que nous sommes bien chargés. Le jour se lève doucement colorant les montagnes de rose et de orange.

Départ matinal, sac sur le dosDépart matinal, sac sur le dos
Lever de soleil sur l'ArgentineLever de soleil sur l’Argentine
Premier objectif de la journée : atteindre le poste frontière avant 8hPremier objectif de la journée : atteindre le poste frontière avant 8h

Nous arrivons au poste frontière à 7h30, sachant qu’il n’ouvre qu’à 8h. Et là, surprise ! Nous tombons nez à nez avec un couple de français qui logeait dans la même auberge que nous à Valparaiso ! Cela fait plaisir de voir des têtes connues et c’est marrant de se croiser dans ces circonstances.

Comme nous sommes les premiers,  nous passons très vite les contrôles argentins. Nous espérons faire du stop au moins jusqu’à la frontière chilienne, distante de 6 km mais les marcheurs sont nombreux et les rares automobilistes ne peuvent pas tous nous prendre. Thomas et moi partons donc vaillamment le sac sur le dos en faisant du stop quand une voiture passe. A la réflexion, il aurait probablement mieux fallu rester sur place mais bon, nous sommes lancés.

Après 2 km, une navette qui vient du Chili s’arrête à notre hauteur et propose de nous emmener, moyennant finance bien sûr. Nous acceptons car cela nous permettrait d’attendre la ville frontière chilienne, Chile Chico, à temps pour avoir le bus qui mène à Puerto Rio Tranquilo, notre but de la journée. Nous voilà donc dans la navette alors que normalement il n’y a plus de transports en commun entre les deux frontières.

Les contrôles à la frontière chilienne se passent également sans encombre et nous arrivons à Chile Chico vers 9h. Entre temps, notre chauffeur nous dit qu’il connait le conducteur de la navette qui va à Puerto Rio Tranquilo et qui part à 10h. Il annonce le prix, mais Thomas avait repéré moins cher sur internet (heureusement qu’il passe des heures à rechercher les meilleures options ! Ça l’occupe pendant que je trie les photos et sélectionne les meilleures pour le blog). Bref, nous disons au chauffeur que c’est trop cher et il nous conduit à une agence qui gère des tours organisés. C’est quand même 3000 pesos chiliens (4,5 €) de moins par personne !

Nous voilà donc dans la navette avec 3 autres passages dont un japonais qui ne parle ni espagnol, ni anglais ! On se demande comment il arrive à se débrouiller mais bien sûr impossible de lui poser la question car nous ne parlons pas japonais. Cela doit être une aventure intense pour lui. La route est magnifique, nous longeons lacs et rivières (du Connemaraaaa – Michel Sardou) ainsi que de belles montagnes. Le chauffeur fait même 3 arrêts photo dont vous allez pouvoir en profiter aussi !

La laguna VerdeLa laguna Verde
Vue sur le lac General CarreraVue sur le lac General Carrera
Le Lago Bertrand, une heure avant Puerto Rio TranquiloLe Lago Bertrand, une heure avant Puerto Rio Tranquilo

Nous contournons ainsi le lac Buenos Aires qui a changé de nom lors de notre entrée au Chili, puisqu’ici il s’appelle lac General Carrera. 3h30 plus tard nous arrivons à Puerto Rio Tranquilo et il fait super beau ! Il est 13h10, qu’allons-nous faire du reste de la journée ? Déjeuner, trouver un hôtel, partir en rando ?

Réponse dans le prochain article !

Un long séjour à Bariloche – Partie 2

Un long séjour à Bariloche – Partie 2

Du 20 au 24 février

Suite du récit de nos aventures à San Carlos de Bariloche…

Jour 5 : randonnée

Allez, aujourd’hui on sort ! Réveil à 8h pour attraper le bus à 9h30. Il n’y en a qu’un par heure, il ne faut pas le rater. En route donc, direction le cerro Catedral. D’après Chino, la randonnée prend 5 heures aller/retour. D’après nos précédentes informations, plutôt 6 heures. En tout cas il fait beau et nous sommes contents de prendre l’air.

Début de la randonnéeDébut de la randonnée
En route vers le refugeEn route vers le refuge

Comme toute balade en montagne, on commence par grimper ! Une heure, deux heures, la vue commence à être pas mal. On en profite pour faire quelques photos au soleil.

Pause au soleilPause au soleil
Un premier refuge sous un rocherUn premier refuge sous un rocher
Une traversé de rivièreUne traversé de rivière
Une petite cascadeUne petite cascade
Des baies sauvages (pas testées)Des baies sauvages (pas testées)
Quelques fleurs en cheminQuelques fleurs en chemin

Il reste ensuite une belle portion bien pentue que nous gravissons un peu péniblement mais nous atteignons le sommet en 3 heures. J’en ai profité pour faire une petite blague : “Tu crois qu’il y a la clim au refuge?” “non je ne pense pas pourquoi?” me demande Thomas. “Parce qu’il y fait “frey” !!” (c’est le nom du refuge que nous devons atteindre). Je suis sûre que vous avez ri derrière votre PC !

Ca grimpe sec !Ca grimpe sec !
Quelques mètres avant le sommetQuelques mètres avant le sommet
Une rivièreUne rivière

En tout cas, nous parvenons enfin au refuge en question et c’est superbe ! Le lac est entouré par des pics dont certains font la joie des grimpeurs, c’est d’ailleurs là que nos colocataires australiens comptent aller.

Arrivée au refuge FreyArrivée au refuge Frey
Devant le premier lac, la laguna TonchekDevant le premier lac, la laguna Tonchek
Le refuge FreyLe refuge Frey
Vue depuis le refuge FreyVue depuis le refuge Frey
Vue sur le premier lacVue sur le premier lac

Nous pique-niquons et décidons de pousser un peu plus loin, vers un deuxième lac. Et là, nous croisons un animal terrible, noir, qui s’approche à grands pas élastiques sur ses quatre pattes de velour : un chat ! Pas du tout sauvage, il nous suit sur quelques mètres et nous quitte quand la montée se raidit significativement.

Un chat pas sauvageUn chat pas sauvage
Et c'est reparti pour une deuxième grimpette !Et c’est reparti pour une deuxième grimpette !
Ascension en coursAscension en cours

45 minutes plus tard, nous arrivons près du deuxième lac, moins impressionnant mais désert. Nous restons au calme avant de redescendre. Le chat est là et fait la route avec nous jusqu’au refuge.

Devant le deuxième lacDevant le deuxième lac
Devant le deuxième lacDevant le deuxième lac
Le chat fait le beauLe chat fait le beau

Nous continuons, sans lui, et rejoignons l’arrêt de bus où l’on tombe sur les américains et la canadienne de l’auberge. Une autre montréalaise attend aussi le bus : les échanges ont lieu en français mais avec un bon accent ! Au moment de monter dans le bus, c’est un peu le bazar car aucun de nous n’a suffisamment de crédit sur sa carte de bus, le chauffeur ne prend pas d’argent et il n’y a pas de machines pour recharger les cartes dans le coin. Nous devons donc demander aux autres passagers s’ils acceptent de badger pour nous et les remboursons. Pas très pratique.

Au retour, on tente de recharger la carte dans la petite épicerie en face de l’auberge. C’est le seul lieu où c’est possible à 10 km à la ronde mais l’appareil est en rade… Nous y retournerons plus tard.

Avec tout ça, un bon repas et un bon repos pour clore la journée.

Jour 6 : rien

La météo n’est pas terrible pour aujourd’hui, nous décidons de repousser notre randonnée sur deux jours. Nous prolongeons donc notre séjour à l’auberge jusqu’à samedi !

Ce matin, nous allons en ville pour acheter notre billet de bus Bariloche-Los Antiguos. Thomas avait voulu le faire en ligne mais il fallait imprimer un formulaire puis le scanner. Comme il y a une agence à Bariloche on se dit que cela sera plus simple. Mauvaise surprise, c’est 300 pesos argentins (18€) plus cher par billet que ce que l’on nous avait dit par mail. On s’interroge mais la dame de l’agence est formelle, notre correspondant s’est trompé. On repart donc à la recherche du wifi pour envoyer un mail de confirmation du prix à ce correspondant en question et en attendant la réponse, nous nous promenons un peu en ville.

Nous passons devant le restaurant à fondue et entrons pour réserver pour le jeudi soir mais ils ne prennent pas les réservations. Nous demandons alors à quelle heure il vaut mieux arriver. Réponse : vers 21h30. On se regarde en se disant que c’est certainement le deuxième service mais cela nous va bien. Et là, la serveuse rajoute “après 21h30, les gens arrivent donc c’est plus difficile d’avoir de la place”. Ahhhh ok ! Décidément, nous ne sommes pas encore habitués aux habitudes latines.

Entre temps, nous recevons confirmation pour le bus : si nous faisons tout par mail et sans repasser par l’agence, nous économisons 600 pesos. Ça sent un peu les magouilles internes mais comme on y gagne, cela nous va !

De retour à l’auberge, nous patientons un peu avant le barbecue d’anniversaire de notre hôte, auquel nous sommes conviés. C’est l’occasion de manger de la bonne viande au soleil dans le jardin et de discuter avec Flor et Natacha !

Un "asado" argentinUn « asado » argentin

L’après midi passe en douceur et pour finir cette dure journée nous passons 1 heure à bouquiner sur la plage. Cela fait du bien de ne rien faire de temps en temps. Nous préparons nos sacs pour le lendemain car nous partons pour deux jours de rando.

FarnienteFarniente

Jour 7 : randonnée

Les sacs prêts et un petit-déjeuner copieux à base de Dulce de Leche, nous nous posons devant l’arrêt de bus pour celui de 10h30. Le bus ne passe que toutes les deux heures à cet endroit et nous ne voulons pas le rater. Et mince, je m’aperçois que l’on a oublié l’appareil photo à l’auberge ! Thomas y court et forcément le bus passe. Je fais des grands gestes mais le bus ne s’arrête pas. Thomas fait de même en arrivant à grandes foulées mais sans succès : quand le bus est plein, il ne s’arrête pas !

Nous faisons du stop et sommes pris par un jeune couple dans une vieille voiture. Ils nous déposent à l’embranchement entre la route principale et la route qui nous intéresse vers la Colonia Suiza. Là, plusieurs personnes font du stop près de l’arrêt de bus. Nous avançons de quelques mètres et faisons de même, avec succès. Une jeune maman s’arrête avec deux enfants dans la voiture : un bébé dans son siège et une petite fille de 5 ans. Un peu choquant quand même : ni la mère, ni les enfants ne sont attachés ! La gamine se déplace librement dans la voiture à l’arrière et le siège du bébé n’est pas attaché, la mère le tient dans les virages… cela dit, la sécurité routière ne semble pas être le fort des argentins, quasiment personne ne porte de ceinture et nous avions aperçu une fois un père avec son gamin de 2 ou 3 ans sur les genoux,  au volant. Nous arrivons malgré tout sans encombres à la Colonia Suiza.

C’est parti pour deux jours dans la nature autour du Cerro Negro. La première partie de l’excursion est facile, dans les bois le long de la rivière.

Thomas devant une cascadeThomas devant une cascade
Irène le long de la rivièreIrène le long de la rivière
Pause pique-nique devant la rivièrePause pique-nique au bord de la rivière

La deuxième partie est un peu plus physique mais encore agréable avec le soleil qui réchauffe les lieux. Après 3 heures, quand même, nous pique-niquons près de l’eau avant d’entreprendre la dernière partie, c’est à dire 1h30 de randonnée sur une belle montée ! Ça grimpe, les sacs pèsent, ça grimpe encore et c’est raide mais le sommet se dessine. Nous arrivons au refuge Italia, fatigués mais enthousiasmés par la vue ! Le lac est assez grand, les montagnes bien découpées et il y a peu de monde sur les lieux.

Un peu de sportUn peu de sport
Presque au sommet !Presque au sommet !

Nous installons la tente sous les arbres à l’abri du vent et allons bouquiner au soleil.

Le refuge vu depuis notre tenteLe refuge vu depuis notre tente
La tente à l'abriLa tente à l’abri
Repos de fin de journéeRepos de fin de journée

Le grand air, ça creuse ! Nous réchauffons le Chili con carne préparé la veille à l’auberge puis filons nous coucher sous le ciel étoilé.

Jour 8 : randonnée

Réveil en douceur, tout est calme autour de nous et le soleil brille. Comme nous avons toute la journée devant nous, nous décidons de profiter du calme des lieux pour lire jusqu’à 13h.

L'eau du lac est très fraîcheL’eau du lac est très fraîche
Farniente au soleilFarniente au soleil
Dernière photo sur le lacDernière photo sur le lac

La descente vers Colonia Suiza est rapide : 3 heures de marche et 30 minutes de pique-nique plus tard nous sommes de retour au début de la randonnée.

C'est reparti !C’est reparti !

Il nous reste 45 minutes avant le bus et comme de par hasard, l’arrêt de bus est pile en face d’une brasserie. Une bière artisanale de plus à notre actif, mais pas terrible.

Bières localesBières locales : après l’effort, le réconfort !

Avant que le bus n’arrive nous nous mettons dans la file, qui grossit à vu d’oeil, normal avec seulement 1 bus à 14h30 et l’autre à 17h45 !

De retour à l’auberge, nous prenons une douche bien méritée et bavardons un peu avant d’aller en ville au restaurant de fondue pour y faire un bon repas bien copieux !

Une fondue bien méritée !Une fondue bien méritée !

Jour 9 : dernière excursion

Voilà, c’est – déjà ? Finalement ? – notre dernier jour à l’auberge ! Nous passons la matinée à faire des lessives et à ranger nos sacs.

Puis nous sommes partis pour une dernière balade sur un cerro, le cerro Otto. Lui aussi peut s’atteindre en téléphérique et en funiculaire mais en grands sportifs que nous sommes (devenus), nous partons à pied. Le chemin passe d’abord par des résidences assez luxueuses puis par une ruelle en terre que j’ai bien eu du mal à parcourir : chaque propriété possédait un chien plus ou moins agressif qui se jetait sur, voire par dessus, les grillages. Brrr…  sacrée épreuve pour mes petits nerfs. Pourtant, au Chili comme en Argentine il y a des chiens errants partout. Ils n’aboient pas et restent calmes donc ça allait, mais là, 15 chiens déchaînés c’était beaucoup ! Bref, mon protecteur était là, nous avons franchi sans autre désagrément ce terrible obstacle. La suite du parcours est hyper raide : elle passe sous le téléphérique et par 26 degrés, c’est un bon challenge. Nous mettons 1h à grimper sur un sol poussiéreux où nos pieds peinent parfois à trouver une prise ferme. En haut, heureusement la vue est belle, mais peut être moins que du Cerro Campanario. Nous y croisons un danois qui nous a vu du téléphérique et qui visiblement tenait beaucoup à palper les abdo de Thomas et à savoir si on avait perdu du poids pendant notre périple !

Le téléphérique du cerro OttoLe téléphérique du cerro Otto
Vue sur le lacVue sur le lac
Au sommet !Au sommet !
Une rencontre ailéeUne rencontre ailée

Sur cette rencontre particulière, nous redescendons, toujours à pied, mais cette fois-ci sans passer par les résidences pour éviter les chiens. Nous arrivons tout poussiéreux mais heureux à l’auberge.

Natacha et Flor tiennent absolument à nous préparer des pizzas maison pour notre dernier repas ! Quelques courses plus tard, les cuisinières s’activent, l’espagnol aussi pour élaborer une tortilla, le groupe s’agrandit peu à peu ! Pour gagner un peu de temps, les filles cuisent d’abord la pâte à pizza puis c’est parti ! Les pizzas défilent, toutes excellentes : à la crème et oignons, à la viande, au fromage et herbes, au fromage et tomates… La tortilla est elle aussi très bonne et nous passons tous un excellent moment à discuter, jouer et manger jusqu’à 1h30 du matin ! Un beau souvenir de notre super séjour ici !

Préparation des pâtes à pizzaPréparation des pâtes à pizza
AvantAvant
AprèsAprès
Irène à la découpeIrène à la découpe

Demain sera une longue journée mais nous finissons celle-ci avec un léger pincement au cœur et l’espérance de se recroiser un jour pourquoi pas…

Un long séjour à Bariloche – Partie 1

Un long séjour à Bariloche – Partie 1

Du 16 au 19 février

Jour 1 : dans les transports

Rappelez-vous, j’ai fini le récit précédent dans le bus allant de Valparaiso à Osorno. Nous y arrivons vers 8h30 et espérons pouvoir enchaîner sur le bus vers Bariloche. Nous faisons le tour de la gare pour comparer les prix mais seule une compagnie a de la place pour ce jour. Le comptoir n’est pas ouvert mais nous ne sommes pas les premiers… Thomas se connecte sur leur site internet et réserve deux places mais nous n’arrivons pas à payer en ligne. Nous avions de la data car j’ai dû racheter un téléphone à Santiago et qu’il était fourni avec carte SIM chilienne et data. Grâce à cette petite entourloupe, nous bloquons les deux derniers sièges du bus : lorsque le guichet s’ouvre, les personnes présentes avant nous ne peuvent acheter que des billets pour le bus de 16h30. C’est notre tour, Thomas annule sa transaction en ligne, et ho ! Il reste deux places pour le bus de 9h30, quelle chance !

Nous revoilà dans le bus pour quelques heures, cette fois-ci loin des toilettes. Nous nous endormons rapidement d’autant qu’il pleut, du coup on ne peut même pas profiter du paysage censé être magnifique car nous longeons un grand lac.

Les 5 heures de trajet se passent sans encombre. Nous arrivons au terminal de bus de Bariloche où nous attendons le bus de ville pour rejoindre notre auberge, l’Hostel La Casona. Nous réservons pour deux nuits, soit jusqu’à samedi matin.

Jour 2 : rien

La météo est comme prévue : pluvieuse. Une excellente raison pour ne rien faire à part trier les photos, rédiger nos articles sur la Nouvelle-Zélande et manger !

Nous sortons néanmoins vers 16h30 pour visiter le centre-ville de cette bourgade aux airs de stations de ski suisse avec ses restaurants à fondue et ses boutiques de chocolat tous les 3 mètres ! Nous rentrons dans certaines mais sommes déçus de constater que les chocolats proposés sont chers et ne contiennent pas de vrai chocolat… par contre nous repérons un resto à fondue que nous gardons en tête pour un prochain soir. Nous craquons également dans une épicerie fine qui vend des fromages, de la charcuterie et surtout… du saucisson !

De la vraie charcuterie !De la vraie charcuterie !
L'hôtel de ville de BarilocheL’hôtel de ville de Bariloche
Une église de Bariloche, un petit style breton non ?Une église de Bariloche, un petit style breton non ?
Un sapin un peu particulierUn sapin un peu particulier
La Playa Bonita, en contrebas de notre aubergeLa Playa Bonita, en contrebas de notre auberge

Il est 18h mais les bars sont fermés. Nous décidons d’aller a l’une des brasseries assez loin du centre et attendons patiemment un bus, en vain. Au bout de 40 minutes, nous décidons de faire du stop, d’autant qu’il pleut et cela fonctionne très vite. Après un verre de bière locale mais peu convaincante à la brasserie Blest, nous décidons de rentrer. On retente le stop car il pleut toujours et une voiture s’arrête presque tout de suite ! Ouf !

Un bon dîner et on va se coucher après cette journée très peu productive.

Jour 3 : randonnées au soleil

Nous décidons de prolonger notre séjour jusqu’à mercredi soir pour pouvoir randonner dans les environs. Mais devons changer de chambre : une grosse soirée est prévue ce soir et la chambre sera utilisée. Nous dormirons donc dans un studio aménagé avec deux argentines : Flor et Natacha. C’est pour nous une excellente occasion de s’entraîner à saisir l’accent ! Les chiliens ne prononçaient pas les “s” en fin de mot et ici, les “ll” et les “y” se prononcent “ch”. Cela donne “me chamo Irène, voy a la placha con señor Vicharen”.

Bref, je divague. Il fait beau, nous prenons le bus jusqu’au pied du Cerro Campanario pour notre première balade. Ce mont culmine à 1052 mètres, depuis le lac situé à a 800m au dessus du niveau de la mer, cela fait 20 minutes de montée assez facile. Pour ceux qui préfèrent, il est possible de prendre un téléphérique mais la région est très touristique et cela a un coût (200 pesos argentins soit 12 euros par personne). Au sommet, une vue extraordinaire sur les lacs et montagnes alentours !

Vue depuis le Cerro CampañeroVue depuis le Cerro Campañero
Vue sur les lacsVue sur les lacs
Vue sur les lacsVue sur les lacs
Devant les lacsDevant les lacs

Nous y pique-niquons et redescendons pour continuer en bus vers Puerto Pañuelo. Là, nous entamons notre deuxième balade : nous prévoyons une boucle de 15 km majoritairement dans les bois. Cela commence plutôt bien car nous voyons zorro ! Si, si ! Ah pardon, en français c’est un renard.

Un renard !Un renard !
Un arrayan, arbre rouge localUn arrayan, arbre rouge local
Un tronc d'arbre farceurUn tronc d’arbre farceur

 

La suite est très sympa et offre de beaux points de vue sur le lac. Les chemins sont faciles et le dénivelé faible.

Le lac Llao llaoLe lac Llao llao
Une plage sur le lac de Llao llaoUne plage sur le lac de Llao llao
Un pont "romain" au milieu de la forêtUn pont « romain » au milieu de la forêt
La vue depuis le mirador del TaculLa vue depuis le mirador del Tacul
Une forêt de bambouUne forêt de bambou

Bien sûr, la forêt est également fleurie !

Fleur orangeFleur orange
FuschiaFuschia
Fleurs violettesFleurs violettes
Fleurs jaunesFleurs jaunes

Au retour, nous faisons des courses et dînons, car notre hôte, Chino, nous informe que la soirée ne commencera pas avant 22 ou 23h. En effet, à 22h,  seule une poignée d’invités est là. Nous savourons des empañadas maison ainsi que la bière du patron, tout en discutant avec Chino, Flor, Natacha et Javier, un autre pensionnaire venu du Mexique. A minuit, les gens arrivent enfin ! Thomas et moi nous couchons vers 2h mais nous apprendrons le lendemain que la soirée a continué en ville et que les gens ne sont rentrés qu’à 7h du matin !

Début de soirée tranquille !Début de soirée tranquille !

Jour 4 : rien

Nous émergeons vers 10h30. Tout le monde dort encore profondément. La pluie est de retour… nous restons dans l’auberge sauf une petite heure pour faire les courses.

Comme il n’y a que cela à dire sur cette journée j’en profite pour dresser les rapides portraits des personnes qui nous entourent.

Chino, le gérant de l’auberge. Il est de Buenos Aires et loue cette maison depuis 1 an et demi. La maison est grande et fut inhabitée les 8 années précédentes, ce qui explique son côté un peu vieillot.  Normalement, il peut accueillir 12 personnes, mais il y a 4 places complémentaires dans le studio et deux autres dans une caravane. Bref, cela peut faire du monde !

Avec Chino et sa chienneAvec Chino et sa chienne

Au début du séjour, il est aidé par deux bénévoles, elles aussi de Buenos Aires : Ona et Lucia, qui rentreront au bercail, fin de saison oblige, pendant notre séjour.

Deux autres acteurs clés : Natacha et Flor installées depuis un mois. Elles sont architectes mais faute de trouver du travail, elles ont décidé de passer l’été à Bariloche. Pour se faire un peu d’argent, elles vendent des gâteaux et du pain maison sur la plage. Nous aurons l’occasion de goûter le pain en fin de séjour, il est délicieux, nature comme garnis aux oignons.

Flor (derrière) et Natascha en bonne compagnieFlor (derrière) et Natacha en bonne compagnie

Un pensionnaire pour seulement 2 nuits, mais marquant : Javier, mexicain de 24 ans qui voyage sur les traces de sa copine. Elle est partie voilà quelques semaines pour visiter l’Argentine et le Chili avec des amis. Il a décidé de passer dans certains lieux après elle et de lui faire la surprise de la retrouver à Santiago pour la demander en mariage ! Le voilà donc sur les routes, enchaînant avions et bus pour prendre des photos sur ses pas ! Un sacré challenge, mais récompensé car depuis, elle a dit oui.

Nous avons aussi bien discuté avec un couple de tasmaniens, animés par la passion de l’escalade. Ils consacrent leurs vacances à voyager de part le monde sur les sites d’escalade les plus courus. Cette fois, ils prévoient de passer 4 semaines dans les environs de Bariloche. En général, ils campent sur place et emmènent un maximum de nourriture. Lorsqu’ils sont à court, ils redescendent en ville faire le plein, prendre une douche et remontent !

Nous avons aussi rencontré, un groupe d’américains de passage après un mariage dans la région, une québécoise et un américain voyageant en combi avec un chien aux airs de Milou, un américain qui ne voulait parler qu’espagnol et buvait du mate toute la journée, comme un vrai argentin, un italien qui ne savait pas faire des pizzas, une australienne sur les routes pour deux mois, un espagnol… bref, une belle troupe avec qui nous avons passé de bons moments ! A certains moments, nous alternions donc le français, l’espagnol et l’anglais. Une sacrée gymnastique !

Valparaiso aux milles couleurs

Valparaiso aux milles couleurs

Du 13 au 15 février

Un peu d’histoire chilienne avant de raconter notre vie

  • 1520 : Magellan débarque
  • 1541 : création de Santiago par Pedro de Valdivia
  • Guerre contre les Mapuches
  • 1683 : abolition de l’esclavage
  • 1810 : début des revendications pour l’indépendance du Chili
  • 1814 : création de l’armée des Andes, alliant chiliens et argentins
  • 1817 : libération du Chili
  • 1818 : déclaration d’indépendance du Chili, Bernardo O’Higgins devient Commandeur Suprême
  • 1879-1884 : guerre du Pacifique opposant le Chili à la Bolivie et au Pérou, alliés
  • 1883 : victoire du Chili, la Bolivie perd son accès à la mer. En parallèle, le Chili cède une partie de la Patagonie à l’Argentine
  • 1888 : intégration de l’île de Pâques
  • 1973 : coup d’état de Pinochet et dictature jusqu’en 1990, suite au plébiscite de 1988
  • 1989 : élection présidentielle

Jour 1 : repos et immersion dans cette ville bohème

La nuit fut un peu agitée à cause des nombreux bruits de rue dus aux chiens et aux bars environnant, mais nous avons apprécié d’être dans une vraie chambre et non pas sur un bout de mini clic-clac.

Nous restons à l’auberge jusqu’à 14h car le ciel est couvert et les nuages nous fournissent une bonne excuse pour rester tranquilles et discuter avec les autres locataires. Nous apprendrons que Valparaiso est toujours nuageuse le matin mais que cela se découvre vers 14h. Cela s’est avéré exact lors de notre séjour.

Devant notre aubergeDevant notre auberge
Une des ruelles derrière l'aubergeUne des ruelles derrière l’auberge

Nous sortons donc avec le soleil pour explorer notre cerro, colline, le cerro Concepción. Pour Thomas c’est une immersion forte dans le monde hyper coloré, bruyant et animé de Valpo, ville bohème qui a captivé de nombreux marins depuis des dizaines d’années tant pour l’aspect festif que pour le charme des habitantes. Pour moi, les souvenirs reviennent petit à petit mais dans ce dédale de rues, j’aurais été bien en peine de situer chaque graffiti !

Les couleurs de la ville sont dues aux maisons colorées et recouvertes de graffiti : certains auteurs de ces oeuvres ont d’ailleurs une renommée internationale et vous pouvez voir leurs fresques de street art même à Paris.

Quelques oiseaux Quelques oiseaux
La ville peinteLa ville peinte
Visages sur les murs de la villeVisages sur les murs de la ville
Quelques graffitisQuelques graffitis

Une empañadas plus tard, nous nous aventurons dans les ruelles du cerro Alegre, bien plus touristique, avec des restaurants plus luxueux, voire même chers même pour Paris, et des maisons plus grandes et mieux entretenues.

Mon modèle préféré devant le cerro ConcepcionMon modèle préféré devant le cerro Concepcion
Toujours le même modèleToujours le même modèle
Une des maisons élégantesUne des maisons élégantes
Autre maisonAutre maison
BoutiqueBoutique
Surplomb sur le port et la ville Surplomb sur le port et la ville
Un des funiculairesUn des funiculaires
La villeLa ville
Le Cerro AlegreLe Cerro Alegre
Vue sur le cerro ConcepcionVue sur le cerro Concepcion
Un des vieux ascenseursUn des vieux ascenseurs
Happy !Happy !
Thomas se reposeThomas se repose
Irène se reposeIrène se repose
Une des places du cerro AlegreUne des places du cerro Alegre
Cherchez Thomas !Cherchez Thomas !
RuelleRuelle
Vie de quartierVie de quartier

valpo-j1-maison

Reliefs et refletsReliefs et reflets
GraffitisGraffitis

Nous continuons toujours plus au sud vers la place Sotomayor où trônent l’édifice de l’Armada (la Marine chilienne), puis nous descendons vers le petit port, très animé avant de rejoindre le cerro Artillería pour nous balader dans le Paseo 21 de Mayo.  Le quartier est agréable et comme il fait toujours beau, nous ne sommes pas pressés et profitons des lieux.

Vue sur l'armada et les quartiers sudVue sur l’armada et les quartiers sud
Le port Le port

Nous rentrons néanmoins à l’auberge pour manger et passons la soirée, une très longue soirée, à tenter d’organiser la suite de notre séjour ! Premier point : nous voulons faire la randonnée du W à Torres del Paine en Patagonie chilienne mais, depuis cette année, il faut réserver les campings et nous ne le savions pas. Première déception donc, il ne semble pas y avoir de place avant mi-mars. Que faire d’ici là ?  

Deuxième point : la météo. Pour les prochains jours en Patagonie, il n’est prévu que de la pluie ! Cela ne sert donc à rien d’aller sur l’île Chiloé par exemple, ni de prendre le ferry de Puerto Montt à Puerto Natales.

Troisième point : les transports ! Une grosse grosse galère en Patagonie… certains bus ne passent qu’une à deux fois par semaine et bien sûr si l’on veut juste continuer plus loin, cela ne correspond pas aux prochains bus… on a donc un risque de passer presque une semaine au milieu de nulle part uniquement parce que cela ne se goupille pas bien. C’est un vrai casse-tête et on y laisse quelques cheveux.

On se couche vers 2h du matin en conservant malgré tout deux hypothèses pour la suite : l’île Chiloé au Chili ou Bariloche en Argentine. Dans tous les cas, nous visons d’être à Torres del Paine mi mars.

Jour 2 : suite du tour de la ville

Nous sommes un peu plus efficaces que la veille et parvenons à quitter l’auberge vers 12h30, non sans avoir rangé nos sacs car nous changeons de chambre pour la dernière nuit en espérant être moins exposés aux bruits de la rue.

Nous retournons au Cerro Alegre car il nous restait quelques coins à explorer. Nous continuons en grimpant en haut du Cerro Miraflores, passons devant l’ancienne prison réhabilitée en jardin et centre culturel, pour arriver au Cerro Bellavista. Ce quartier possède deux attractions principales : la maison-musée de Pablo Neruda, célèbre poète chilien et le musée à ciel ouvert, une zone où se concentre des oeuvres de street art.

Végétation et artVégétation et art
Escaliers artistiquesEscaliers artistiques
Fleurs et animauxFleurs et animaux
Sur les hauteurs de la villeSur les hauteurs de la ville
PhotographePhotographe
MaisonsMaisons
Une image classique dans la ville : les graffitis et les chiensUne image classique dans la ville : les graffitis et les chiens
L'ancienne prisonL’ancienne prison
Détail de câblesDétail de câbles

Nous ne visitons pas la maison, mais passons un bon quart d’heure dans le jardin. Je l’avais déjà visité en 2014 et cela ne tente pas trop Thomas.

Nos pieds nous portent jusqu’au musée à ciel ouvert mais en fait, comme toute la ville possède des fresques, cela reste dans l’ambiance !

Une des rues du musée à ciel ouvertUne des rues du musée à ciel ouvert
Pause et posePause et pose
L'église de BellavistaL’église de Bellavista
Une des rues de BellavistaUne des rues de Bellavista
BellavistaBellavista

Avant de continuer vers la mer, nous profitons du fait d’être dans un quartier plus populaire pour déjeuner. Nous nous installons dans un petit troquet où deux tables se battent en duel et un comptoir fait le tour de la salle. Nous sommes les seuls touristes présents mais pour nous mettre à l’aise, le patron tend le journal du jour à Thomas  en attendant nos plats. Notre plat, un combo poulet/riz/salade, est consistant. Outre son coût réduit, il aura eu le mérite de nous nourrir pour la journée, et de changer des empeñadas.

Repus, nous passons par le marché puis descendons vers la mer et la longeons en direction de Vina del Mar, la ville qui jouxte Valparaiso. Nous passons devant une plage bondée et le port de pêche où s’alignent des dizaines de petits bateaux aussi colorés que la ville !

Le marché principalLe marché principal
Une épicerieUne épicerie
Mouette et Valparaiso au loinMouette et Valparaiso au loin
Lions de merLions de mer
CormoransCormorans
PontonPonton
Le port de pêcheLe port de pêche
Le port de pêche et Vina Del Mar dans le fondLe port de pêche et Vina Del Mar dans le fond
La plageLa plage

De retour en centre ville, nous décidons d’aller boire un verre dans le cerro Alegre mais… nous sommes le 14 février et c’est impossible d’avoir une table sans avoir réservé ! Nous constatons bien vite que c’est le cas dans tous les lieux où l’on peut manger, même les bars. Nous décidons alors de faire quelques courses pour manger à l’auberge et avisons une petite épicerie, tenue par un grand-père un peu sourd même avec ses sonotones ! Nous parvenons néanmoins à acheter 4 oeufs, qu’il emballe avec grand soin dans du papier journal, et deux petits pains, un peu sec.

Nous partons le sourire aux lèvres et atterrissons dans un petit bar à bière près de chez nous, complètement vide. Là nous testons une bière locale avant de rentrer manger.

Le bar videLe bar vide

Nous ressortons vers 22h pour profiter de la vie nocturne pour cette dernière soirée à Valparaiso. Notre quartier étant l’équivalent de la rue Mouffetard à Paris, nous nous contentons de descendre de quelques mètres pour ce deuxième verre. La bière n’est pas convaincante, nous changeons de lieu et parvenons à un bar parfait pour nous : choix de bières artisanales et musique hard rock/metal. Les tables poissent un peu évidemment mais ça nous rappelle notre petit bar parisien, le Troll Café. L’heure tourne et nous regagnons nos lits vers 2h.

Jour 3 : dernier jour

Nous émergeons vers 11h : la chambre est super calme ! Nous empaquetons nos affaires et partons en direction du musée de la Marine, bien noté dans les guides. Néanmoins, la moitié des salles est en travaux et l’autre assez peu intéressante car très mal organisée.

Musée de la marineMusée de la marine

On se balade doucement dans les rues pour rentrer en testant de nouveaux passages et faisons des courses en prévision de notre nuit dans le bus.

Il est l’heure de rejoindre le terminal de bus : départ prévu à 18h pour Osorno. C’est parti pour 14h de trajet. Notre objectif est finalement de rejoindre Bariloche pour y passer deux ou trois jours. A la grande joie de Thomas, le septième épisode de Star Wars est projeté ! La suite de la nuit se passe à peu près sans encombre mais nous sommes tout à côté des toilettes et bénéficions donc des relents et des aller-retours des autres passagers. Cela dit, le bus est assez neuf et tout se passe bien.

Pour savoir combien de temps nous resterons à Bariloche, il faudra attendre le prochain récit !

Retour à pied en Argentine

Retour à pied en Argentine

Aux dernières nouvelles, nous nous apprétions à traverser la frontière de l’Argentine au Chili pour parcourir la Carretera Austral, en plein coeur de la Patagonie. 

Nous avons passé une semaine loin de toute connexion, à parcourir la route de Chile Chico à Villa O Higgins. Nous y avons pris un ferry samedi matin puis marché une vingtaine de kilomètres avec toutes nos affaires sur le dos pour traverser la frontière.

Ce dimanche, nous sommes arrivés à El Chalten où nous avons retrouvé une connexion décente. Nous vous laissons donc lire la deuxième partie de nos aventures sur l’île de Pâques pendant que nous profitons du beau temps pour repartir deux jours autour du mythique Fitz Roy.

Rapa Nui, perdue au milieu du Pacifique – Partie 2

Rapa Nui, perdue au milieu du Pacifique – Partie 2

Ile de Pâques du 6 au 10 février – Partie 2, du 8 au 10 février

Jour 2 : exploration du territoire

Aujourd’hui un long parcours nous attend pour découvrir l’intérieur des terres et la côte ouest. C’est un parcours que l’on peut faire à pied, à vélo ou à cheval : les routes ne sont pas toutes ouvertes aux voitures. En parlant de chevaux : ils sont en semi-liberté sur l’île, y compris en ville ! Si vous souhaitez en louer un, il faut prévenir au moins 24h avant le propriétaire pour qu’il retrouve son cheptel.

Nous passons par l’intérieur des terres et après 8 km nous arrivons au pied du volcan Rano Aroi, point culminant de l’île avec ses 510 mètres. Le chemin n’est pas complètement indiqué mais nous visons le sommet que nous finissons par atteindre au bout d’une bonne heure. Celui est repérable grâce à un crâne de cheval planté sur un pic. Nous verrons d’autres crânes un peu partout sur l’île et Thomas m’explique qu’ici quand un animal meurt, le propriétaire laisse la carcasse sur place « pour faire du compost ». Nous croiserons effectivement quelques carcasses, cela donne un petit côté Far West au lieu !

Sur la routeSur la route
Cadre naturelCadre naturel
Chevaux presque sauvagesChevaux presque sauvages
Vue sur Hanga RuaVue sur Hanga Rua
Des fleursDes fleurs
En cheminEn chemin

Toujours est-il que nous bénéficions d’une vue incroyable avec la mer à 360 degrés ! On vous confirme que la terre est ronde, c’est très étrange de ne voir que de l’eau partout. Il faut dire que le continent le plus proche est à 3700 km et l’île la plus proche à 2000 km.

Vue à 360 degrésVue à 360 degrés
Crâne au sommet Crâne au sommet
Au sommet de Rano AroiAu sommet de Rano Aroi

La descente est très facile et l’on croise pas mal de chevaux, vivants ceux là. Nous continuons ensuite vers l’un des sites historiques historiques de l’île où nous visitons des petites grottes. L’exploration souterraine est sympa car l’on ressort sous un figuier au milieu d’un champ.

En descendant la montagne Maunga TerevakaEn descendant la montagne Maunga Terevaka
L'intérieur de la grotteL’intérieur de la grotte
Sortie de la grotte, bien cachéeSortie de la grotte, bien cachée

Nous nous dirigeons ensuite vers la mer pour la longer. C’est l’occasion de voir des ahu, les autels de pierre servant souvent de piédestal pour les Moai. Nous traversons les champs au milieu des vaches et des chevaux. Pas d’incident à déclarer même si nous étions un peu sur la défensive : en Norvège nous avions été presque attaqués par des vaches aussi depuis nous nous méfions.

La côteLa côte
Face à la merFace à la mer
La côteLa côte
Soleil et merSoleil et mer

La mer est belle, mais les kilomètres commencent à se faire sentir : notre parcours en fait quand même 24 ! Après une pause au pied des Moai tout proche du centre, nous nous installons en terrasse pour déguster une bière locale, très bonne !

Le port au soleil couchantLe port au soleil couchant
Sur le portSur le port
SurfeurSurfeur
La pause d'imposeLa pause s’impose

Nous regagnons nos pénates pour dîner et dormir après cette magnifique journée !

Jour 3 : immersion à l’époque des Moai

Petite introduction sur les Moai

Je vous parle de Moai depuis le début de l’article, il s’agit des statues de pierre érigée voilà quelques siècles par les premiers habitants de l’île. Ces statues représentent leurs ancêtres mais il est difficile d’en savoir plus du fait de la perte des connaissances ancestrales.

Les Moai varient entre 1 mètre et 10 mètres de haut pour ceux qui sont érigés. Le plus grand, mais non terminé, mesure environ 21 mètres et son poids est estimé à 470 tonnes. Ils sont majoritairement en tuf et taillé sur la carrière du volcan Ranu Raraku.

Leur transport jusqu’aux différents ahu – autel – de l’île est resté, et reste, énigmatique. Différentes théories ont été imaginées au cours des siècles. Celle qui semble la plus cohérente explique que les Moai étaient transportés debout : leur base un peu courbe permettait des les faire basculer tels d’énormes culbuto. Cela pouvait ainsi prendre jusqu’à deux ans pour les amener à destination !

L’arrêt de leur conception peut s’expliquer soit par l’absence de bois sur l’île soit par des conflits de plus en plus nombreux entre les tribus qui les auraient poussé à imaginer d’autres systèmes politiques et culturels, d’où le passage au culte de l’homme-oiseau.

La pluie nous a rattrapée… nous hésitions entre louer un quad ou une voiture pour faire le tour de l’île, la question ne se pose plus, cela sera voiture !

Nous passons chez deux loueurs et finissons par louer un 4×4, tellement vieux que la gérante nous fait directement une ristourne de 5 000 pesos. La location reste néanmoins coûteuse (45 000 pesos soit près de 70€ pour 24h), nous sommes contents d’avoir parcouru une partie de l’île à pied. Nous achetons ensuite nos empanadas pour le pique-nique et sommes prêts.

En route vers l’est de l’île, par le sud, en roulant à 40 km/h maximum du fait de l’état du véhicule dont les vitres vibrent à plus forte allure, mais aussi à cause de l’état de la route. En plus, vaches et chevaux y circulent à leur rythme et n’ont pas du tout peur des voitures. L’île est petite, mais avec toutes ces contraintes, il faut du temps pour en faire le tour !

Vaches sur la routeVaches sur la route

Nous allons donc d’ahu en ahu – ahu Hanga Tee, ahu Ura Uranga Te Mahina, ahu Akahanga, ahu Orai, ahu Runga Va’e, ahu Hanga Tetenga – dont certains avec Moai mais la majorité des géants est au sol. Nous sommes pour l’instant un peu déçu et la pluie n’aide pas à nous remonter le moral. L’île possède pourtant plus de 800 géants de pierre, où sont-ils ?

Une frégateUne frégate
Tête de MoaiTête de Moai
Un des ahuUn des ahu
Près de l'ahu : les coiffes des Moai au solPrès de l’ahu : les coiffes des Moai au sol
Cercle de pierre à la fonction méconnueCercle de pierre à la fonction méconnue

paques-j3-moai-debut

Un autre Moai couchéUn autre Moai couché

Nous arrivons enfin à l’un des points forts du tour : la carrière de Rano Raraku, seul endroit de l’île où étaient taillées les fameuses statues. Rien que sur ce site, il y en a encore plus de 400, à différents stades de conception. Là, c’est magique ! Enfin on voit ces géants aux regards impénétrables, figés depuis plus d’un siècle. Certains trônent, d’autres sont encore couchés. Le plus grand, mais au sol, mesure 21 mètres. On se perd dans le temps et entre les allées pendant au moins une heure avant d’aller voir le cratère où vaquent quelques chevaux non loin des Moai. C’est dur de quitter le site, mais il nous reste encore d’autres sites à explorer.

Ranu Raraku de loinRanu Raraku de loin
Arrivée dans la carrièreArrivée dans la carrière
Entrée de la carrière de Rano RarakuEntrée de la carrière de Rano Raraku
Thomas face au MoaiThomas face au Moai

paques-j3-grand-moai-et-thomas

La carrièreLa carrière

paques-j3-carrieres-3

La côte, presqu'IrlandaiseLe site d’Ahu Tongariki au loin
Cheval et Moai, un condensé d'île de PâquesCheval et Moai, un condensé d’île de Pâques

Nous partons vers Ahu Tongariki, la où trônent fièrement 15 Moai. C’est le plus grand ahu encore en place. Le contraste entre l’herbe verte et la mer d’un bleu sombre renforce la puissance des lieux et l’on profite du site quasi désert pour pique-niquer et profiter.

Le site d'Ahu Tongariki vu de Rano RarakuLe site d’Ahu Tongariki vu de Rano Raraku
L'Ahu TongarikiL’Ahu Tongariki
Ahu TongarikiAhu Tongariki
L'ahu TongarikiL’ahu Tongariki
L'Ahu TongarikiL’Ahu Tongariki
Qu'ils sont grands !Qu’ils sont grands !

L’arrêt suivant est la plage de Ovahe,  l’une des deux plages de l’île mais elle est minuscule et difficile d’accès ! En plus, il se met à pleuvoir, on repart vite fait dans notre super voiture et l’on roule jusqu’à la plage d’Anakena, bien plus grande et plus belle. Il y a même 7 Moai qui nous observent c’est assez chouette.

La plage de OvaheLa plage de Ovahe
La plage d'Anakena et ses MoaiLa plage d’Anakena et ses Moai
Les Moai près de la plage d'AnakenaLes Moai près de la plage d’Anakena
Sur la plage d'AnakenaSur la plage d’Anakena

Comme le soleil est revenu, nous enfilons nos maillots et pique-nique une tête dans le Pacifique. L’eau est très bonne !

Nous retraversons ensuite toute l’île pour voir un dernier site, celui de Vinapu. Il s’agit juste d’un Ahu, nous ne descendons même pas de la voiture et regagnons notre cabane pour une douche bien méritée. Il est l’heure de se faire beau pour retourner en ville et profiter du défilé. L’ambiance se fait sentir dès que l’on sort de la cabane car nous croisons pas mal de piétons en tenue traditionnelle, c’est-à-dire assez peu vêtus mais le corps couvert de terre ocre.

Nous voyons ensuite les premiers chars, décorés avec des plantes, des sculptures… les danseurs suivent, enchaînant les démonstrations. Il semblerait que la majeure partie des personnes, y compris les touristes, jouent le jeu à fond et sont en tenue ! C’est très vivant et cela dure des heures !

Extrait du défiléExtrait du défilé

paques-j3-festival

Nous suivons un peu le cortège puis décidons d’aller manger au restaurant. Malheureusement, ceux qui sont sur le passage de la foule sont fermés et les autres ne prennent que sur réservation. Nous craquons alors pour une excellente brochette de viandes achetées à l’un des stands improvisés. Cela ne contente pas nos estomacs, nous retournons à la recherche d’un restaurant et finissons par en trouver un qui nous tente et qui sert encore à 22h30. Je prends du poisson sauce coco, mangue et ananas et Thomas prend un bon morceau de viande. Tout est très bon et très copieux, au point que nous ne parvenons pas à finir et demandons un doggy bag !

Enfin rassasiés, nous rejoignons le lieu de la fête pour danser un peu. Pas d’accordéon cette fois mais des groupes lives de reggae. Beaucoup de jeunes ont envahi la place et cela me rappelle un peu les Fest Noz sur le port ou alors un festival ! Nous restons là jusqu’à 2h passées puis allons nous coucher.

Fin d’une journée haute en couleur !

Jour 4 : un dernier tour en ville

Notre séjour s’achève déjà sur cette jolie île perdue au milieu de l’océan.

Première étape : aller faire le plein à la seule station service de l’île qui ne vend qu’un seul type d’essence puis rendre la voiture.

Nous partons ensuite à pied vers le nord de la ville dans le but de voir une dernière fois les Moai et visiter le petit musée. Peine perdue ! Il est fermé pour travaux et en plus il pleut des cordes ! Nous disposons donc d’un peu de temps pour savourer un café bien tassé sur le port afin de nous réchauffer et avons même la chance d’apercevoir une tortue !

Un dernier caféUn dernier café
Le port et l'embarcation traditionnelle en feuille de bananier au premier planLe port et l’embarcation traditionnelle en feuille de bananier au premier plan
Extrait des nombreux hibiscus de l'îleExtrait des nombreux hibiscus de l’île

De retour à la cabane, nous mangeons les restes du repas de la veille et faisons nos sacs. Puis nous rejoignons à pied l’aéroport pour notre avion de 15h en direction de Santiago.

La suite, au prochain épisode !

Rapa Nui, perdue au milieu du Pacifique – Partie 1

Rapa Nui, perdue au milieu du Pacifique – Partie 1

Ile de Pâques du 6 au 10 février – Partie 1 : les 6 et 7 février

Une journée de 48 heures

Thomas vous a raconté le début de notre journée du 6 jusqu’à l’arrivée à l’aéroport. Je prends la suite.

Une fois les enregistrements effectués nous pouvons attendre sagement notre avion prévu à 18h25. Après une nuit dans l’avion nous arrivons à Santiago de Chile le… 6 février, à midi ! Nous devons ensuite attendre quelques heures pour prendre l’avion vers l’île de Pâques à 18h20. C’est assez étrange de prendre deux avions à la même heure et le même jour !

Nous mettons les pieds sur l’île de Pâques vers 23h00, sans trop savoir quel jour nous sommes ni quelle heure car il y a deux heures de moins ici qu’à Santiago !  

Avant même de récupérer nos bagages, on nous pousse fortement à acheter nos tickets d’entrée pour le parc, une guérite prévue à cet effet est installée dans le couloir d’arrivée. Ce pass est obligatoire pour sortir de la ville d’Hanga Roa, car l’île est le parc national. Notre pass a été vérifié pour tous les sites de l’île.

Nous décidons ensuite de rejoindre notre logement, une cabane réservée sur Airbnb, à pied car l’aéroport est dans la ville. Les rues ont bien des noms mais pas les ruelles, en terre. Le GPS n’est pas très utile non plus et nous voilà plantés dans la rue sans savoir où aller. Nous avisons un passant et lui demandons s’il connaît la maison de notre hôte. Malheureusement non, mais il propose d’aller demander à un ami qui habite non loin de là. Nous voilà donc en train de suivre un inconnu sur un chemin de terre éclairé seulement par le clair de lune. Autant dire que je me suis demandée si c’était vraiment une bonne idée ! Après 10 minutes de marche nous parvenons à la maison de l’ami en question. Notre guide nous présente comme des amis et demande s’ils connaissent notre hôte. Oui ! Mais ce n’est pas ici, il faut revenir sur nos pas. Et là, comble de la gentillesse, notre guide et son ami nous emmènent en voiture jusqu’à notre logement !

Nos hôtes sont sur le pas de la porte et commençaient à s’inquiéter pour nous. Ils nous accueillent à bras ouverts et nous montre la cabane, petite mais propre et agréable.  Elle possède une salle d’eau, une chambre et un salon/salle à manger. C’est parfait pour la suite du séjour. Nos hôtes nous conseillent d’aller en ville prendre un verre pour le festival de l’île mais il est plus de minuit et il est temps que cette journée du 6 se termine. Nous déclinons et nous couchons.

Quelques repères chronologiques

  • En 800 ou 1200 : arrivée des premiers colons polynésiens venus des Iles Marquises en pirogue à balancier et début du culte des ancêtres, représentés par les Moai, ces grandes statues construites au regard de la richesse de la tribu commanditaire car les ouvriers étaient payés en nourriture et la taille de la roche pouvait prendre 2 ans
  • Entre 1500 et 1600 : changement de culte au profit du culte de l’homme-oiseau
  • 1770 : arrivée des premiers espagnols (la découverte de l’île par les européens date de 1722, mais personne n’en faisait grand cas)
  • 1859-1863 : les marchands d’esclaves péruviens embarque une grande partie de la population pour l’emmener dans les mines, avec capture et massacre des guerriers, des prêtres et du prince héritier
  • 1860-1870 : la population décline encore à cause des maladie européennes
  • 1864 : début de l’évangélisation des habitants restants
  • 1888 : annexion de l’île par le Chili
  • 1888 (?) – 1953 : concession de l’île aux anglais pour l’élevage intensif de moutons et les habitants sont parqués dans la réserve, autour de la ville
  • 1966 : les habitants reçoivent la nationalité chilienne et sont libres de quitter la réserve et l’île
  • 2007 : l’île devient un “territoire spécial” mais dépend toujours de la province de Valparaiso
  • 2017 : arrivée de Thomas et Irène sur les lieux

Pour notre visite nous allons remonter le temps, de la découverte de la vie locale à l’immersion dans le monde de Moai, ces fameux géants de pierre.

Et quelques repères géographiques

Carte de l'île
Carte de l’île avec tous les « ahu » (autel)

L’île est assez petite, 162 km², de forme triangulaire avec un volcan à chaque pointe : Rano Kau au sud-ouest, Rano Raraku à l’est et Rano Aroi au nord-ouest. Ce dernier est le point culminant de l’île avec ses 510 mètres.

Au total, plus de 70 volcans, heureusement tous éteints depuis un bon millier d’année, façonnent le paysage de l’île en une multitude de collines et monts.

Il n’y a qu’une seule ville, Hanga Rua, où se concentre la grande majorité des habitants (autour de 3500).

Jour 1 : excursion dans le sanctuaire de l’homme-oiseau

Nous nous réveillons vers 10h après une nuit un peu compliquée du fait des bruits des chiens, des coqs et des chevaux, puis partons à la découverte de Hanga Roa. Les rues principales sont pavées mais la terre battue domine donnant une couleur ocre au décor. Les restaurants et échoppes touristiques vendant statues et paréo s’alternent dans les rues. Des marchands de rue proposent des ananas et quelques autres légumes. Nous craquons pour un petit ananas que nous mangeons dans la rue. Il est délicieux ! Nous achetons également des empanadas, sorte de chaussons fourrés à la viande, aux légumes,… selon les recettes. Nous finissons cette virée en ville par l’office du tourisme : la dame est particulièrement peu aimable. On lui demande un plan des : “vous n’avez pas eu de plan à l’hôtel?”, on lui demande des idées de randonnée “vous avez l’échelle sur la carte, vous ne pouvez pas calculer?” et enfin on lui demande le programme du festival “il n’y en a plu”. Bon, merci au revoir…

Hanga Rua : le point wifiHanga Rua : le point wifi
Hanga RuaHanga Rua
pause ananaspause ananas
L'église d'Hanga RuaL’église d’Hanga Rua
Le port de Hanga RuaLe port de Hanga Rua

Après ce désagrément, nous retournons à la cabane pour y manger nos empanadas puis nous équipons pour explorer le sud-ouest de l’île.

Notre petite cabaneNotre petite cabane

En route donc pour l’un des trois principaux volcans de l’île. Non seulement nous ne nous attendions pas à un paysage si vallonné mais nous avons une autre surprise positive : l’île est très verte, un beau vert émeraude, et il y a quand même des arbres un peu partout. Nous étions préparé à quelque chose de plus hostile compte tenu de l’histoire des lieux que je vous conterai dans un second temps pour ne pas troubler le récit.

Une maison sur la routeUne maison sur la route
Le chemin bien aménagé à travers une propriétéLe chemin bien aménagé à travers une propriété
Belles vaguesBelles vagues

J’en reviens donc à notre excursion vers le volcan Rano Kau. Cela grimpe un peu mais les paysages sont très beaux, surtout que le soleil brille. Nous parvenons au cratère qui se découpe sur la mer. En son centre, un lac couvert de végétation diverses. Nous prenons quelques photos puis allons sur le site d’Orongo jouxtant le cratère. Ce site servait pour le culte de l’homme-oiseau (Tangata Manu), pratiqué pendant une centaine d’année jusqu’au début du siècle. je vous en parle de façon plus détaillée dans la suite de l’article. Nous nou promenons parmi les vestiges subsistant : les abris où les chefs et prêtres restaient pour se préparer à la compétition et quelques pétroglyphes.

Panorama à Rano KauPanorama à Rano Kau
Le lac au coeur du cratère de Rano KauLe lac au coeur du cratère de Rano Kau
Le site d'OrongoLe site d’Orongo
Le site d'OrongoLe site d’Orongo
Les îlots, cibles de la compétitionLes îlots, cibles de la compétition
Pétroglyphes sur le site d'OrongoPétroglyphes sur le site d’Orongo

Au retour, nous poussons jusqu’au nord de la ville pour admirer les Moai au soleil couchant.

Les Moai de TahaiLes Moai de Tahai
Détail du seul Moai avec des yeux en corail conservé à ce jourDétail du seul Moai avec des yeux en corail conservé à ce jour
Les Moai de Tahai au soleil couchantLes Moai de Tahai au soleil couchant
Au soleil couchant, un spectacle sublimeAu soleil couchant, un spectacle sublime

Nous rentrons ensuite à la cabane pour dîner puis sortons en ville pour profiter des événements : nous sommes en plein dans la période du festival Tapati qui dure 15 jours. Nous n’aurons pas la chance de participer aux activités physiques (descente de volcan sur des feuilles de bananier, courses en portant un régime de bananes…) mais tenons à aller aux soirées.

Nous arrivons sur les lieux vers 23h et tombons sur un concours d’accordéon ! Nous ne nous y attendions pas du tout. Les concurrents défilent un à un sur scène pour jouer un morceau et sont notés par un jury. Après 1h30 d’accordéon, place aux guitares. Nous sommes à deux doigts de rentrer car la soirée n’est pas très dynamique quand enfin justement les danseurs arrivent sur scène. Il y a bien une vingtaine de musiciens et une centaines de danseurs et danseuses, tous vêtus en tenue traditionnelle. Nous profitons du spectacle pendant une bonne trentaine de minutes puis rentrons nous coucher vers 1h.

La scène du festival et les danseursLa scène du festival et les danseurs

Un peu d’histoire :

Les arbres ont souffert pour de multiples raisons au cours de la colonisation des lieux :

  • L’utilisation par les premiers habitants, arrivés en 800 environ en pirogue depuis la Polynésie,  tant pour leur bateau que pour brûler les morts. Un site à été découvert avec plus de 80 kg de cendre par exemple.
  • Autre raison la multiplication du nombre d’habitants allant jusqu’à 15 000 à certaines périodes  (contre un peu moins de 4000 aujourd’hui).
  • Enfin, lorsque l’île est devenue chilienne, le pays l’a mis en concession auprès des anglais qui y ont amené des milliers de moutons : les habitants ont été parqués en ville et les moutons étaient en liberté… les arbres ont été arraché pour gagner en espace herbeux.

Pour continuer sur les malheurs des pascuans, leur nombre a grandement chuté (jusqu’à 110 habitants) suite à la mise en esclavage par le Pérou qui est venu chercher de la main d’oeuvre pour ses mines. Beaucoup y périr. Quelques survivants furent délivrés et rapatriés sur l’île mais la plupart moururent pendant la traversée.  Seules 15 personnes retournèrent à leurs familles mais, porteuses de maladies sources de mortalité pour les locaux, non immunisés. Cette disparition massive de la population explique en grande partie la perte de connaissance des mythes et traditions : les détenteurs du savoir ont disparus dans un laps de temps très court. Les missionnaires ont fait le reste en détruisant les Rongo-Rongo, sorte de pierre de rosette, où était consignée une partie des traditions. Bref, tout cela fait que cette île est devenue une terre de légende où mille théories sont possibles.

Le culte de l’homme-oiseau :

Les chefs des différentes tribus se réunissaient chaque année pour nager jusqu’à l’îlot voisin, Motu Nui, en bravant les courants et les requins. Ils restaient ensuite sur l’îlot jusqu’à ce que l’un d’entre eux trouve le premier oeuf de manutara, sterne migratrice. L’oeuf volé, tout le monde rentrait sur l’île principale. Le vainqueur devenait alors une sorte de demi-dieux et passait une année à méditer avant de prendre une part active aux décisions locales. J’en profite pour parler d’une autre coutume : les jeunes filles en âge d’être mariée étaient enfermées 6 mois, nues, dans une grotte pour que leur peau blanchisse. Pendant cette période, les lèvres vaginales étaient massées et étirées (parfois jusqu’à 8 centimètres). Suite au concours de l’homme-oiseau, toutes les jeunes filles s’allongeaient nues devant les chefs et prêtres et leurs lèvres étaient mesurées. Celle qui avait les plus longues était choisie pour être là femme de l’homme-oiseau. La dernière femme mariée dans ces circonstances est décédée en 1948 ! Voilà pour l’explication simplifiée du culte.